C. Line

Prologue :

Lui

«… Je la veux. Elle est à moi. Quand le morceau se termine, elle salue la foule et se dirige vers le bar. Il est hors de question que je la perde. Tel un chasseur, je verrouille ma proie. J’attends le moment idéal. Elle se retourne et je la harponne. Elle m’a vu, j’en suis sûr, mais elle doute. Elle se dirige vers moi, me frôle et je saisis sa main fine et délicate. C’est une femme, j’en suis presque sûr. Cette nymphe me fait douter de ma sexualité. À cet instant je me fous de son genre, elle est l’incarnation même d’Aphrodite, je ne peux pas lui résister. Son contact m’a électrifié. Rien qu’un baiser ! Il me faut à tout prix goûter à ses lèvres.

Alors que je m’approche de ce fruit grenat, je suis interrompu par la réincarnation vivante d’un personnage Disney. …»

Round 6 :

Eve

«... Mais je n'ai plus vraiment d'espoir. J'ai perdu ma combativité et ça me révolte, mais je n'y arrive plus.

J'ai beaucoup trop le vague à l'âme.

Pourquoi ?

Pour qui continuer ?

Sakura, Luigi, Alex, sont morts.

Kal a refait sa vie.

Et moi ?

J'ai passé le cap de la peur. Je suis résignée. J'espère juste que ce sera rapide. Quitte à mourir, autant que ce ne soit pas trop désagréable

Deux petits êtres se battent sur mes épaules, l'une est une guerrière sanguinaire, l'autre est une petite fille qui n'attend qu'une chose, qu'on la câline. L'une se battra au-delà de tout espoir, alors que l'autre a déjà abandonné. Et au milieu de ce duel, ma raison qui me dit, que quelle que soit la voie que je suivrai, il me faudra une aide extérieure pour m'en sortir.

Petit Jésus des Italiens, un petit coup de main ne serait pas de refus ! »

Chapitre 1 :
Grenada, 24 avril
«… Perdue dans mes pensées, je ne remarque qu’au dernier moment qu’une magnifique femme noire, habillée en tailleur chic, s’est installée à mes côtés. Je me retourne pour la regarder et reconnais La Black Mamba. je suis tétanisée. La seule fois où je l’ai rencontrée fut lorsqu’elle m’a tendu le glaive. Ce moment de ma vie a été l’un des plus intenses. Je n’ai toujours pas les mots, je reste bouche entrouverte, un sourire niais figé sur mon visage.
— Je, je, je suis votre plus grande fan. C’est un honneur de vous rencontrer.
— Je ne suis pas là pour faire causette. Je renfile les gants et compte bien rester The GOAT. Tiens-toi prête. je ne te ferai pas de cadeaux.
Sans laisser le temps de réagir, elle repart. Je suis choquée. J’ai encore brillé par mon éloquence. Black Mamba 1 / Eve 0. Ça commence bien. … »

Tu sais, le jeune commis que j’ai pris pour la saison ?
— Oui, et ?
— Il s’est mis en arrêt maladie pour deux jours à cause d’une insolation et de violents coups de soleil. Et bien j’ai croisé cet imbécile le jour même au camp naturiste en train de se faire fouetter par une Domina. Je vais le voir et lui demande de loin comment ça va et ce con me répond : « couci couça ». J’en peux plus de ces bras cassés. Aucune gêne, tout est normal.

Round 1 :

Kal

«... À peine l'équipe médical sortie, je cherche mon téléphone. Difficilement, je le déverrouille de ma main gauche en tapant le code, je dois avoir vraiment une sale gueule, ce con ne me reconnaît pas.

Je fais défiler mes contacts et la première chose qui me saute au yeux, c'est son nom, «Eve». Mon cœur bat la chamade à l'idée de ce que je m'apprête à faire.

Je me lance.

Mon plus grand regret est de t'avoir laissée partir. Toi, mon souffle, mon soleil, je t'ai regardée sortir de ma vie, sans rien dire. Si un jour, tu penses avoir la force de me pardonner, je serai là. Je t'attendrai.

Il t'arrive encore de penser à nous ?

Moi ? À chaque seconde de ma putain d'existence.

Je ne te le dirai pas, laisse-moi juste te le prouver.

J'envoie le SMS et attends comme un imbécile. Un simple «lu» emballe mon palpitant, et puis plus rien. J'ai mal à en crever, mais je ne baisserai plus jamais les bras... »

Prologue :

Elle

«… C’est peut-être mon cerveau détraqué qui fantasme cette situation. Cinq ans qu’aucun homme ne m’a touchée : c’est long sachant que j’ai vingt-six ans. Je passe à côté de ma vie de femme. Je m’étais fait une raison et voilà qu’il brise mes défenses en un regard. Il a une cicatrice sur la pommette gauche en forme d’étoile. J’ai une envie irrépressible de la toucher, mais je ne m’y autorise pas. Nous sommes dans une bulle qui n’appartient qu’à nous. Cet étranger m’émeut. Ce que je ressens n’a rien de naturel. Il existe entre nous une attraction bestiale. Une forme de communion qu’aucun mot ne pourrait décrire. Je suis prise dans ses filets. Il est immense, malgré mes talons de douze centimètres et mon mètre soixante-dix, il doit se pencher pour pouvoir capturer mes lèvres.

— GRENADA !!!!!! On te cherche partout, je pensais que tu nous avais encore fait faux bond ! Hello, beau gosse moi, c’est Ursula, roucoule-t-elle. …»

J’aime notre vie dans cette partie du pays, ce serait con de me mettre à dos le chef des armées. Eh oui, monsieur X., n’est pas si doué pour garder son identité secrète. Il a une place de choix au sein du gouvernement et flirte avec la mafia.

Prologue :
«… Tu es si belle, si douce, si naïve.
Tu as caché ce qui fait ta plus grande beauté par ce tatouage.
Je me ferai une joie de te marquer.
Finir ce que mon maître avait commencé.
Je vais prendre ce qui me revient.
Sentir ton dernier souffle sur ma peau.
Me recouvrir de ton essence vermeille.
Mais avant, je veux m’abreuver de tes larmes.
Me délecter de ta souffrance.
Briser une femme si forte.
Stupide petite chose qui se croit en sécurité.
Ne sens-tu pas le monstre tapi dans l’ombre qui t’attend et t’appelle ?
N’entends-tu pas ta marche funèbre ?…»

J’aime ce moment de calme avant la tempête. Cette préparation annonce une guerre prochaine, où nous serons saturées d’adrénaline durant les semaines à venir. Avec ma sœur, nous sommes devenues accros à ces situations d’urgence. Nous flirtons avec le danger, la mort faisant partie de notre quotidien. À une époque, il m’est arrivé de désirer une vie calme, avec la petite maison de quartier,une petite famille et un job tranquille, mais j’ai rapidement compris que j’étais dans le déni. Ma destinée sera sûrement courte, mais tellement intense.

Sur le ring, il n’y a pas de faux semblants. C’est avant tout un combat contre soi. Se dépasser, être mis à nu, encaisser et survivre. C’est bien la seule chose que je maîtrise dans ma vie.