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Citations de Diglee (265)


J'AI PRESQUE VU DIEU DANS LE MÉTRO

Dans un état de coma animé
le statut de clochard
cette tête grisonnante écroulée sur le banc du quai
tel l'Empereur du Vide
sur un trône auquel personne ne prétend
se drape d'une auguste distance
à l'image d'une divinité -
fleur excessive
qui s'ouvre immaculée
parmi l'ordure.

[Mina Loy]
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HYMNE A LA VIE
[...]
Mon corps ardent frissonne et tremble de désir,
S'arque vers l'inconnu, arde, de toutes fièvres !
Exalté, fier, superbe, il est prêt à saisir
Les bonheurs irrêvés ou les brefs plaisirs mièvres.
[...]
La bouche douloureuse ou les lèvres inertes,
Jusques à la mort, Vie, emplis mon œnophore ;
Et moi, ivre d'amour, les narines ouvertes.
Les seins dressés vers toi, je te crierai : Encore !

[Valentine de Saint-Point]
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LE FANTÔME

D'un souffle printanier l'air tout à coup s'embaume.
Dans notre obscur lointain un spectre s'est dressé,
Et nous reconnaissons notre propre fantôme
Dans cette ombre qui sort des brumes du passé.

[Louise Ackermann]
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IN MEMORIAM

I
[...]
Mais qu'à jamais le vent bien loin des bords m'emporte
Où jai, dans d'autres temps, suivi des pas chéris,
Et qu'aujourd'hui déjà ma félicité morte
Jonche de ses débris !
[...]
Hélas ! avec l'amour ont disparu ses charmes ;
Et sous ces grands sapins, au bord des lacs brumeux,
Je verrais se lever comme un fantôme en larmes
L'ombre des jours heureux.
[...]
Comment pourrais-je encor, désolée et pieuse,
Par les mêmes sentiers traîner ce cœur meurtri,
Seule où nous étions deux, triste où j'étais joyeuse,
Pleurante où j'ai souri ?

[Louise Ackermann]
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Ambition : Vivre sans tuteur, fût-on de l'espèce végétale.
Placer son idéal en soi-même, à l'abri des intempéries.

[Claude Cahun]
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C'est d'ailleurs ce qui m'a encouragée à mener à bien ce livre : parce qu'une part de moi espère que les mots peuvent encore agir au-delà de leur sens primaire, de leur grammaire, au-delà de notre culture et des lois intellectuelles qui régissent notre approche de la langue. Agir de manière archaïque, simplement pour leur son, leur forme, leur empreinte sur la page.
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J’ADHÈRE

[...]
J'adhère au voyou à l’œil louche qui jette son mégot
contre une meule de paille pour griller l'antre du métayer
[...]
J'adhère à la chute des eaux supérieures qui lavent notre crasse
et fait des vierges avec des putains épuisées

J'adhère aux filles de joie qui se promènent dans les
chansons à boire assassinées par les rouliers dans les soupentes

[Angèle Vannier]
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AOÛT

[...]
Il fait un paradis profond
A croire tous les hommes morts.

Je partage avec les miroirs
Les fontaines et les rivières
Le droit d'épouser la lumière
Avant que ne tombe le soir.

[Angèle Vannier]
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Je suis nue
Et la mort chante.
Je suis nue sous mes cheveux déployés
Et tes yeux impurs cernés d'émail
Me découvrent.
Je suis nue
Et le noir illimité de minuit
M'épouvante
Car mes rêves enchâssés dans ma tête charnue
Abdiquent
Et la mort chante...

[Joyce Mansour]
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FEMME

A la soupe la charpente,
Au poitrail courbe arqué pour
Les gémissements de l'amour,
Mon désir suivra tes pentes -
Tes veines, branchages nains -
Où la courbe rejoint l'angle ;
Jambes fermant le triangle
De ce cher coffret féminin ;
Ô femme, source et brûlure -
Je renverse dans ma main
Ta tête - sommet humain ;
Cascade de chevelure !

[Natalie Clifford Barney]
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IV

[...]
Soit, mon ami d'amour, je suis, entre tes bras,
Convoitée, adorée, et haïe et chérie,
Le motif de ton rêve et ton idolâtrie,

Tout ce que l'on possède et tout ce qu'on n'a pas ;
- Mais ces choses, vois-tu, c'est bien moins qu'une femme
Avec son cœur, avec sa chair, avec son âme.

[Jane Catulle Mendès]
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LE CIMETIÈRE

[...]
Mais que le désespoir va loin
Dans une âme qui désespère...
Le cimetière est un jardin
Rempli de fleurs et de lumière.

[Rosemonde Gérard]
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LE DERNIER RENDEZ-VOUS
(extrait)

[...]
Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage
Si les mêmes rosiers parfument le chemin ?
[...]
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus forts chaque jour je serrerai ta main,
Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain.

[Rosemonde Gérard]
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J'aime ces entreprises sororales qui déboulonnent cette croyance puante selon laquelle les femmes entre elles ne sont que des harpies.
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APRÈS LA MORT

[...]
Vive, il ne m'aimait pas. Mais morte maintenant,
Je lui faisais pitié. Et je me sentis bien
De le savoir si chaud près de mon corps si froid.

[Christina Rossetti]
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Il y a une Langueur de la Vie
Plus menaçante que la Douleur -
C'est ce qui Succède à la Douleur - lorsque l'Âme
A souffert tout ce qu'elle pouvait.

[Emily Dickinson]
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Nous ne boirons pas dans le même verre
Ni de l'eau ni du vin doux,
Nous n'échangerons pas de baisers le matin,
Et le soir nous ne serons pas ensemble à la fenêtre.
Ton signe est le soleil ; le mien, la lune ;
Mais nous vivons d'un seul amour.

Mon tendre ami fidèle est toujours avec moi,
Ton amie joyeuse est toujours avec toi,
Mais je comprends l'effroi dans ces yeux gris,
Et tu es la cause de mon malaise.
Nous espaçons nos rencontres trop brèves.
C'est notre lot : protégeons notre paix.

Oui, mais ta voix chante dans mes poèmes,
Mon souffle passe dans les tiens.
Oh, ce bûcher existe et ni l'oubli
Ni la peur n'osent s'approcher.
Si tu savais comme, en ce moment,
J'aime tes lèvres, roses, sèches !
(Anna Akhmatova)
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Collecter des morceaux de quotidien est une autre de mes obsessions. Phobie maladive de la perte, de perdre les traces des autres, de celles et ceux que j'aime et que j'ai aimés, de perdre mes souvenirs et leur son, leur odeur.
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Ce n'était pourtant pas l'image que j'avais de moi-même. Je me croyais émotive, sensible, et je l'étais bien sûr, loin au fond, mais l'esprit avait tout recouvert. Que ressentez-vous ? Et je cherchais des mots, des phrases, et j'essayais d'analyser, d'élaborer, je ressens cela, je crois, mais c'est parce que ceci, ce n'est pas le réel, j'en ai bien conscience, c'est ridicule, au fond, je ne sais pas ce que je ressens, ça va bien je crois, si je regarde l'ensemble je me dis que ça doit aller, n'est-ce pas, qu'en pensez-vous ? Tout restait à apprendre. À désapprendre. C'est long d'abandonner une armure.
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Les femmes sont depuis toujours biberonnées au sacrifice, à l'effacement de soi.
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