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Citations de Dourvac`h (93)


Regarder la mer empêche de mourir.

Je l’ai ressenti la première fois ce printemps dernier. J’ai regardé l’heure à ma montre : des puits de lumière dansaient à la crête des vagues. J’ai dû fermer les yeux un moment…

[DOURVAC'H, "Grand Large", chap. I, Mon Petit Editeur, 2013 -- page 9]
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Lâche. J'ai voulu te cacher mon propre rêve.

Je reconnaissais le triste bâtiment de la petite gare de Liboch, à un ou deux kilomètres d'ici.Mes soeurs
que j'y retrouvais: Elli, Valli et Ottla. Elles se serraient face à moi, étrangement réunies. Aussitôt ma pensée:" Allons, que faites vous là? ", puis une envie de crier mais l'impossibilité de parler....Aussitôt torturé par mon besoin de vous rassurer....Mais voilà que vos visages , vos êtres si chers me deviennent flous.Semblables à des fantômes: l'un après l'autre, disparaissant de ma vie....aussi lentement que se modifient les contours d'un nuage.Ou n'est - ce que la vapeur ou la suie sur le quai gris, quand votre train s' éloigne?
Puis je te découvre: tu étais là, toi, derrière le nuage disparu. Faite comme elle de la même tristesse. ..Comment te hurler ,te convaincre que tu dois t'eloigner de ce fichu quai de gare? Mais ta main que je tiens, que je ne veux pas lâcher. ....Ta main que j'abandonne
Le goût de fer dans ma saliver, les sueurs fétides habituelles du réveil. ...
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LA PENSION
Poussant la lourde grille de la pension: comme j'aime son joli grincement! Un chant dans la neige.
Si près des yeux, sa double rangée de flèches.
Écailles de métal peint sous la pulpe des doigts - rouille émeraude qu'on aime caresser longtemps, comme le dos d'un lézard immobile.
Est-elle déjà là?
Pas un mouvement aux rideaux.
Pas encore rentrée. .....

Quand je l'ai aperçue ici pour la première fois, Julie avait ce regard grave --yeux sombres fixant la toile cirée dans la salle à manger obscure; résolvant je ne sais quelle énigme dans les quadrillages rouges et
blancs.
Visage fragment de lune dont j ' admirais le profil.
cou fléchi de jeune cygne malade.

Tu étais là, seule et voûtée dans un restant de jour; semblant ne plus rien attendre de la fin d'un voyage exténuant.

Derrière toi, la blancheur du dehors; je la vois qui perce les minuscules carreaux des si hautes fenêtres de la STÜDL.
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Lâche. j'ai surtout voulu te cacher mon propre rêve.
Je reconnaissais le triste bâtiment de la petite gare de Liboch, à un ou deux kilomètres d'ici. Mes sœurs que j'y retrouvais: Elli, Valli et Ottla. Elles se serraient face à moi étrangement réunies. Aussitôt ma pensée: "Allons, que faites-vous là?" puis une envie de crier mais l'impossibilité de parler...Aussitôt torturé par mon besoin de vous rassurer...mais voilà que vos visages, vos êtres si chers, me deviennent flous. semblables à des fantômes: l'un après l'autre, disparaissent de ma vie...aussi lentement que se modifient les contours d'un nuage. Ou n'est-ce que la vapeur ou la suie sur le quai gris, quand votre train s'éloigne?
Puis je te découvre: tu étais là, toi, derrière le nuage disparu. Faite comme elles de la même tristesse...
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Un rideau se soulève puis retombe à une fenêtre sans persienne; une ombre immense glisse devant la lueur d'un bougeoir. Une femme, je pense...Elle souffle la bougie, sûrement pour être plus à son aise à observer "le couple d'amoureux" qui rôde au dehors.
Silhouettes peu familières et de surcroît dépareillées...Julie habillée toujours si élégamment sous son épais manteau de lapin; moi dans mon strict complet de travail et mon lourd pardessus noir...Choucas et grive musicienne : deux oiseaux inconnus par ici.
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L'homme est pourri de l'intérieur.

Une boue grise l'étouffe peu à peu.

Et dans cette pourriture encore, on croirait entendre le chant d'un oiseau.

p41
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« Bordj», petite ville sans reliefs... Escale de plaine entre Alger et Tizi I. Bordj n'est que bordure. Lisière. Porte d'entrée sans importance. Pour la Haute-Kabylie se profilant derrière, dans la lumière du sud... Rideau de fumée des maisons et des rues devant le voile des montagnes. Il y a des « réalités socio-économiques », à Bordj, comme des voiles de matière. Un « monoprix » textuel y a ouvert, en 83. Un événement couleur d'orange. Riche de monde, de denrées, puis de vides... Avant de devenir le « SuperMakache» 2 des jours ordinaires. Passée l'euphorie des mines radieuses, des cinq cents œufs en équilibre sur une tête... Dévalisée, l'euphorie! Œufs en folie bien empilés. Le « trabendo » bien installé: dans le noir de ses loges en carton, faisant une ombre à l'enfance. Par des secrets d'équilibriste... Petit marché ambulant, dont seuls les pieds dépassent! S'il y a soleil, c'est « marche au noir» : on ne peut marcher ailleurs... Là où enfances et adultes se rejoignent. Pieds dans la poussière des ruelles. Responsables. Ailleurs, c'est quelques rues plus loin: le « marché du paysan », sur un terrain vaguement rêveur. Un « soukh-elfellah» d’état. Là où la ville se finit, en contrebas de la route. Entrepôt. Solennel. Des plafonds aux nuages. Un couvert métallique. Verreries, quincailleries en dessous, mandarines en montagne, dans un immense vide. Des vendeurs. Des clients. Clairsemés; figurants... Ce magasin, « présent dans toute l'Algérie» : comme un frère vieilli de l'autre. Trop d'espaces et de vides... Expression « Temple du commerce ». Voix qui résonnent. « Arrivages de gruyère? » « Bientôt... » « Repassez! » « Une semaine?». « Avec l'aide de Dieu... » Lieu de culte pour quelques officiants. De l'espace en dedans. Le désert au-dehors... Et la mosquée, bien sûr... Ah, les «allah ouaqbar» au crépuscule! L'appel à la prière du soir... Ces haut-parleurs dans un ciel serein. « Maghreb»...
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elle ; "J'ai confiance..."

Je ne connais pas de plus belle phrase...
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Incipit,
Regarder la mer empêche de mourir.
Je j'ai ressenti la première fois ce printemps dernier.
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Il faut passer ces bouquets de serpolet rosissant...suivre le chemin tout blanc, au long de la barrière aux piquets gris, sous l'ombrage des grands Pins...s'enivrer des odeurs de lentisque : celles qui bordent la petite sente où tu t'es glissé un jour, le nez au vent.. p 79
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Toi, tu t'es évaporé...
Tu es entré dans la roche blanche pour toujours : comme ces mystères dans "L'aiguille creuse " de Maurice Leblanc...Pourrais-je, moi, te sauver et te ressusciter de "L'île aux trente cercueils_ t'extraire de ces machines infernales et leurs mécanismes implacables ?...
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Je vis dans un rêve : sans autre choix possible.
Ton prénom à cause de l'Aurelia de Nerval.
N'y ai-je pas toujours cru, au fond?
Le rêve est une seconde vie.
J
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Pas besoin d'un psychiatre pour vous rappeler combien la réalité est une illusion.
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