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Critiques de Emma Clit (161)
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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

La couverture m'a longtemps trompée : avec cet oeil-techa, j'ai cru à une BD girly gentillette de conseils sur la mode, la sexualité, etc. façon magazine féminin. J'ai imaginé que cette 'Emma' (pourquoi juste un prénom, façon hôtesse 3615 ?), que je ne connaissais pas, ne s'intéressait qu'à son nombril, son dressing, ses déboires amoureux, son chat...

La faute à sa place dans les rayonnages des librairies ? aux illustrations et à la graphie douces et rondes ?



Je ne m'étais donc jamais intéressée à cet album avant de le voir en format poche. Et encore, j'étais bien décidée à le consommer sur place et à le remettre en rayon.

Je l'ai apprécié dès les premières pages, et l'ai acheté, d'abord pour le savourer au calme, ensuite parce que c'est le genre de réflexions que j'ai envie de partager.



Les parents d'Emma « l'ont élevée hors des sentiers battus ». Cette ingénieur en informatique en a gardé une capacité à aller au-delà des apparences, à creuser, à ne pas se contenter de la bouillie pré-mâchée et fallacieuse que nous servent les médias.



C'est ainsi qu'elle évoque 'en vrac' (sic) et 'autrement' (sic) les perquisitions post-attentat dans les quartiers d'origine des terroristes (un drame pour les résidents innocents délogés), la mixité au travail (quand une femme, de surcroît enceinte, encadre quelques blaireaux), les mouvements sociaux, la masturbation et le pouvoir du clitoris, le recours abusif à l'épisiotomie lors des accouchements, l'image de la femme véhiculée par les médias, la pub, le ciné, la BD, les jeux vidéo...



Cet 'autre regard', très intéressant, a beau être critique, il n'est pas hargneux. J'aime ce féminisme argumenté et 'en douceur', qui ne s'attaque pas à des problèmes futiles – le plus susceptible de mériter l'écoute de tous.



Il existe un 2e opus. Je vais attendre sa sortie en poche – mini-format & mini-prix.



► le blog de l'auteur : https://emmaclit.com/
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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

Ce que j’ai ressenti:



Une BD dans l’air du temps, qui fleure l’impertinence et une pointe de féminisme…Ca déménage pas mal sur ces planches et cet autre regard nous éclaire sur quelques faits d’actualité et petits « problèmes » de notre société française…Cette jeune trentenaire blogueuse qui s’éveille à la politique nous envoie avec beaucoup de justesse, ses bulles de réflexions sur les failles du système. Elle bouscule les clichés, rue dans les brancards de la santé, passe au peigne fin l’actualité et dévoile l’intimité des femmes…7 sujets bien trempés et une jeune femme à l’humour décapant sont à découvrir dans ces pages…



Tantôt drôle, tantôt directe, cette jeune femme nous dessine cette envie de voir certaines pratiques douteuses, disparaître au profit d’un monde meilleur. C’est ce double effet entre rire et drame qui nous fait réaliser que notre société a encore beaucoup d’effort à faire dans certains domaines.



J’adore sortir de ma zone de confort, étendre mon esprit critique, et même si je n’entends rien en politique, il y a quelques éléments de ces « Trucs en vrac » qui nous font bondir d’indignation…Sous ses dessins très simples, Emma fait un travail de recherche pointu et nous offre Un Autre Regard, sans doute plus humain et égalitaire, et rien que cela, c’est précieux!




Lien : https://fairystelphique.word..
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Un autre regard, tome 2

Ce que j’ai ressenti:

Revoici donc Emma, avec Un autre regard 2 , qui nous en apprend plus sur la charge mentale! Et c’est édifiant! Je vous en avais parlé en mai sur le blog de sa BD aux couleurs acidulées et elle revient en force avec des bulles tout aussi drôles et incisives, dans la lignée de son précédent, et quel plaisir! 5 mini histoires vu dans ses yeux, c’est 5 façons de voir différemment les « couacs » des relations hommes-femmes, mais surtout du regard de la société envers les femmes…Ainsi donc on pourra, en feuilletant ses pages, en apprendre plus sur la charge mentale et la manipulation émotionnelle, connaître une histoire de seins, se poser les bonnes questions sur notre utilité dans le monde du travail…



Sur les planches, on pourrait entendre claquer les talons hauts du féminisme, et voir danser de joie une bonne partie de la gent féminine…Enfin, une nana qui n’a pas froid aux yeux, qui dénonce les injustices et incohérences de notre société, et qui le fait avec un humour décapant, tout en étant avisée sur ces comportements aux limites douteuses. Elle met les mots et n’hésite pas à se mettre en scène, en image, pour dénoncer les malaises des femmes, dans le seul but d’une équité idéale harmonieuse…



Entre dérision et engagement politique, cette petite BD est un condensé de bonne humeur! Parce qu’il faudrait un peu dépoussiérer notre manière de voir le monde, Emma se charge de le faire avec simplicité et une impertinence bienveillante !



Vous pouvez vous en faire une idée en passant voir son blog : Emmaclit.com







Ma note Plaisir de Lecture 8/10
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Un autre regard, tome 3 : La charge émotionne..

Emma Clit est l’autrice qui a popularisé la notion de charge mentale. Et pour ça, la moitié de l’humanité peut lui être reconnaissante.

À vrai dire, l’autre moitié aussi pourrait lui être reconnaissante, et cesser de se mesurer, se bagarrer et se faire la guerre, pour s’occuper des trucs vraiment importants.

Bon, ceci dit, cet album-ci m’a un peu déçue.

La charge émotionnelle et autres trucs invisibles, c’est un peu un fourre-tout.

Y a des réflexions sur le consentement et sur le harcèlement, OK. En 2018 c’était moins répandu qu’aujourd’hui.

Pis y a des trucs pas invisibles du tout, dedans, comme le racisme dans la police et les violences policières.

Reste ce qui est encore invisible, comme le travail des femmes et la charge émotionnelle.

Quand je dis travail des femmes, il ne s’agit pas de travail salarié bien sûr. C’est de la "deuxième journée" qu’on parle. Si un homme célibataire rétribue une femme pour s’occuper de sa cuisine, son ménage, son linge etc... elle est comptée dans les rangs du salariat. Mais admettons qu’ils s’aiment et vivent ensemble : elle continuera à faire tout ça, mais gratos. Ça n’interroge pas grand monde.

Disons que cet album peut peut-être ouvrir les yeux de personnes qui ne se sont jamais questionnées là-dessus, c’est son mérite.



Challenge Bande dessinée 2024
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Lucine et Enzo

Comme à chaque fois Emma a su viser juste. Je pense que tous les parents d'enfants différents se retrouveront dans cette petite bd . Des phrases entendues, des questions posées, des situations vécues.....bref notre vie un peu à l'ouest des autres, très touchant criant de vérité? Bravo
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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

Jeune féministe qui dévoile, au travers de 7 rubriques, les absurdités de notre société. le racisme policier, l'accouchement, le sexiste au travail, etc. Drôle et révoltant. Dessins modernes. La mise en page aurait pu être mieux réfléchie (du vide, et grosse différence de polices). Ciblé, je pense, pour les trentenaires.
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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

Un certain regard, trucs en vrac pour voir les choses autrement, aborde sept thèmes de la société actuelle allant dans diverses directions : la violence de certaines perquisitions dans le cadre de l’état d’urgence, la violence reprochée aux opprimés, la violence policière, le regard masculin, le sexe féminin, l’épisiotomie et la fatigue de la maternité.



Emma est très loin de la logorrhée et du galimatias et présente ses sujets de manière simple, concise et pédagogique. Elle sait que parfois, l’antienne est nécessaire pour tenter de faire bouger les lignes, même quand on craint que ce ne soit de la poudre de perlimpinpin. J’ai découvert cette autrice en raison d’une chicaya, qui aurait eu tendance à la faire passer pour croquignolesque, mais la qualifier de la sorte serait raconter des carabistouilles. Quel plaisir que ses écrits ne soient pas des palimpsestes !



Si vous vous demandez pourquoi cette critique est ainsi rédigée, plusieurs options sont envisageables :

a) J’ai déjeuné à côté d’un dictionnaire

b) Je suis en cours de lecture du roman Le bruit et la fureur et ses ellipses me perturbent

c) Un item du challenge multi-défis m’impose l’utilisation de plusieurs mots tarabiscotés

d) Je m’inspire d’une critique de jamiK écrite sur Nico Bravo, tome 1 : Et le chien d'Hadès



Attention, plusieurs réponses du QCM (ou toutes) peuvent être cochées ! Faites vos paris !

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Un autre regard, tome 4 : Des princes pas s..

Emma signe ici le 4ème tome de sa série à succès "Un autre regard".

Elle continue d'écorcher les clichés sur le patriarcat et les violences sourdes faites aux femmes avec toujours autant de piquant sous le crayon. Texte image donne un portrait des inégalités dans le monde politique avec froideur et justesse. Un roman graphique qui voudrait bouger les lignes pour une véritable égalité femmes-hommes
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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

Emma n'a pas la langue dans sa poche, son crayon non plus.



Ses dessins et son écriture tout en rondeur sur son blog connaissent une grande popularité. Il faut dire que ses textes sont incisifs mais ne manquent pas d'humour. Cette jeune féministe engagée porte un autre regard sur la société et fait preuve de beaucoup de pédagogie et de persuasion pour décrypter les sujets qui lui tiennent à cœur. Et ils sont assez éclectiques : la violence des opprimé(e)s ou policière, le regard masculin, la maternité, les rapports entre les hommes et les femmes…

Emma donne des références et des chiffres sans être assommante, et part de faits divers ou de témoignages plus personnels pour éclairer son point de vue, c'est très vivant et intéressant. J'ai notamment beaucoup apprécié la manière dont elle aborde des sujets tabous comme le clitoris ou l'épisiotomie, sans prendre de pincettes.

Un autre regard pour aller à l'encontre des idées reçues avant d'entamer de stimulants débats avec ses proches… Un livre à prêter autour de soi, sans attendre.

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Un autre regard, tome 4 : Des princes pas s..

J'aime beaucoup ce que fait Emma. Je suis toujours irrémédiablement attirée par les couvertures flashy de ses albums et par ces dessins nets et arrondis immédiatement compréhensibles. La quantité de texte qui entoure les illustrations pourrait rebuter mais une fois qu'on se lance dans la lecture, c'est tellement captivant et intéressant qu'on se laisse prendre.

Emma est une sentinelle de la condition des femmes dans la société actuelle. On ne parle pas de ces violences qui sévissent encore et toujours, viols, agressions et harcèlements mais d'actes et attitudes beaucoup plus insidieux qui continuent à avoir cours. Le fait est que si on n'y réfléchit pas, si on ne prend pas le temps de s'arrêter sur ces malaises qui nous envahissent subrepticement, on peut passer sa vie sans prendre conscience de toutes ces agressions invisibles dont on est la cible, au travail, dans la rue, mais aussi à la maison et même auprès de personnes, dont soi-même, ayant la meilleure volonté du monde.

Emma prévient, tout au cours du livre, qu'elle parle d'une majorité, bien qu'elle ne concerne pas tout le monde. Oui, tous les hommes, et toutes les femmes n'en sont pas au même stade de conscience, et puis il y a aussi les dérivés, ce qu'on appelle le sexisme bienveillant et qui consiste à considérer la femme comme un objet fragile, à protéger, un comportement qu'on pourrait considérer de prime abord comme positif -surtout face au versant agressif - mais qui encore une fois nous éloigne de certaines fonctions.

Ce qui est sûr, c'est que le travail d'Emma pousse à réfléchir et à se remettre en question. Une lecture franchement nécessaire.
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Un autre regard, tome 3 : La charge émotionne..

Le dernier week-end de janvier a lieu chaque année le festival d’Angoulême, événement majeur du 9e art. En 2023, il a été précédé d’une polémique centrée sur Bastien Vivès, dont l’exposition a été annulée. Il a été accusé de promouvoir la pédopornographie dans certaines de ses œuvres, notamment Petit Paul, et d’avoir eu des propos virulents contre l’autrice féministe Emma lors de la publication de son ouvrage sur la charge mentale.



Je n’avais jamais lu d’œuvres d’Emma. Quand une amie m’a proposé la lecture de deux bandes dessinées de cette autrice, ma curiosité était attisée.



Dans la charge émotionnelle et autres trucs invisibles, l’autrice aborde cinq thèmes qui font réfléchir sur notre société. Qu’est-ce que le consentement dans les relations et comment déconstruire les conditionnements pour l’assurer ? Qu’est-ce que le harcèlement et comment lutter contre, notamment à travers des changements dans l’éducation ? Est-ce que les violences policières n’existent qu’aux Etats-Unis ou également en France ? Quelles sont les conséquences du travail productif et reproductif et comment, selon les classes et les générations, plusieurs réponses féministes différentes ont pu être apportées ? Qu’est-ce que le travail émotionnel des femmes qui permet un transfert d’énergie vers un travail de création qui va être récompensé plus souvent chez l’homme que pour la femme ?



L’intérêt de cette bande dessinée est de présenter une situation factuelle, d’en tirer un état des lieux et de proposer des pistes de réflexion. Les sujets sont exposés très clairement, sans trop de détails, ce qui permet une compréhension facile des notions. Dans un des développements, Emma cite Liv Strömquist, autrice à laquelle j’ai pensé au cours de cette bande-dessinée.



Si vous souhaitez découvrir ces autrices féministes actuelles du 9e art, je vous conseillerais plutôt de débuter par les œuvres d’Emma, plus faciles à aborder, pour après continuer par le traitement de Liv Strömquist, plus complexe et documenté.

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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

Il y a quelques mois de cela, une petite bande dessinée consacrée à la « charge mentale des femmes » a provoqué le buzz sur internet, puis dans les autres médias. Ces planches, elles étaient signées par Emma, une jeune femme ingénieure en informatique qui publie depuis plusieurs années sur son blog de courtes bandes dessinées traitant essentiellement de questions féministes et politiques. Or voilà que quelques unes des créations de la dessinatrice se retrouvent compilées dans un petit ouvrage réédité il y a peu en format poche par J'ai lu. Mais de quoi ça parle ? Les thématiques abordées sont nombreuses, de la maternité aux violences policières, en passant par le clitoris, ou encore l'épisiotomie. L'ouvrage est clairement féministe, et même si le terme est encore considéré comme un gros mot par beaucoup de gens, c'est avec fierté que je me revendique également comme telle et que j'apprécie donc tout particulièrement de voir une auteur s'emparer de sujets d'actualité tournant autour de cette question. En ce qui concerne la politique, on devine rapidement de quel côté de l'échiquier l'artiste se situe (indice, l'un des représentants de ce courant a un nom de bisous !), et il faut avouer que le plaisir que j'ai pris à la lecture de ce livre vient aussi en grande partie du fait que je partage les mêmes idées N'allez toutefois pas croire qu'il s'agit d'un ouvrage de propagande ou d'un pamphlet anti policier ou anti homme. PAS DU TOUT ! Sans jamais se montrer ni moralisatrice ni condescendante, l'auteur se contente de revenir sur des sujets d'actualité en essayant de nous pousser à regarder certains faits ou mécanismes que nous avons pu intégrer avec un regard nouveau, plus critique et plus politisé. Car si on peut dégager trois grandes thématiques (les violences policières, le rapport des femmes à leur corps, et la maternité), toutes finissent par se mélanger dans chacune de ces sept petites histoires qui nous rappellent quelque chose qu'on a tendance à oublier : tout est politique. On ne peut donc pas parler de condition féminine sans parler de politique... et inversement.



« Quel niveau d'humiliation, quel niveau de violence « légale » subie devra-t-on atteindre pour qu'on nous estime légitimes à réagir en dehors du cadre que nos oppresseurs ont défini pour nous ? »



L'ouvrage s'ouvre sur « La merveilleuse histoire de Mohamed » qui prend place en 2015, alors que les perquisitions se multiplient suite à l'instauration de l'état d'urgence. L'auteur se penche ici sur l'histoire d'un jeune égyptien de 27 ans, victime d'une perquisition qui a mal tournée. Blessé par balle, humilié par les policiers, attaché à son lit d'hôpital pendant plusieurs jours d'interrogatoire, Mohamed finira par être relâché du jour au lendemain, sans autre forme de procès (« ouais en fait vous aviez rien à vous reprocher, désolé! »). Outre le traumatisme psychologique, le jeune homme a perdu l'usage de son bras et par conséquent son travail, son appartement, et finalement le droit de résider sur le territoire français. « Alors, il est pas beau le pays des libertés ? » Après cette première petite mise en jambe, l'auteur aborde la question à mon sens essentielle de « la violence des opprimé.e.s ». Nous sommes cette fois en 2016, et des millions de Français manifestent contre la casse du code du travail. A la télévision, à la radio comme dans les journaux, le son de cloche est exactement le même : « bouh ! Regardez ces casseurs qui s'en prennent aux policiers, brûlent des MacDo et casse des abris-bus ! ». Et sur les violences policières subies par les manifestants ? Rien, silence radio. L'auteur aborde le sujet avec beaucoup d'intelligence, notamment parce qu'elle parvient à se détacher de la simple opposition manifestants VS policiers et à prendre du recul pour tenter de nous faire comprendre les mécanismes qui se cachent derrière ce type de comportement. le parallèle avec l'action des suffragettes et les critiques qu'elle a pu soulever me semble particulièrement pertinent et permet surtout de porter un regard plus critique sur le discours médiatique actuel. Emma revient une fois encore sur la question des violences policières en évoquant l'affaire d'Adama Traore (ce jeune homme de 24 ans décédé en 2016 suite à son interpellation par la police) ainsi que sur d'autres cas similaires. Là encore la réflexion est intéressante et pose à nouveau la question du rôle de la police et de ses dérives de plus en plus nombreuses : « Quand des enfants ont moins peur d'entrer dans un transformateur que de la police qui les poursuit, on peut commencer à se demander qui elle protège. »



« La vérité c'est qu'on ne s'intéresse pas à l'appareil génital féminin au-delà de son rôle reproducteur. »



Autre thème récurrent abordé par Emma dans son livre : le corps des femmes et la manière dont il est perçu à la fois par elles-mêmes, mais aussi par les hommes. Encore une fois, je me permets de rappeler que le propos n'a absolument rien du « les hommes sont tous des salauds et les femmes des victimes », bien au contraire. Il s'agit d'analyser pour mieux les combattre les mécanismes qui se sont mis progressivement en place dans dans notre société et qui régissent les rapports entre hommes et femmes. Ainsi, dans « Le regard masculin », l'auteur aborde le sujet de l'hypersexualisation des femmes, que ce soit dans le milieu de la BD, du cinéma, des jeux vidéo, et bien évidemment dans la vie de tous les jours. Est-il normal que les hommes se sentent légitimés à exprimer publiquement leur avis sur le corps des femmes qu'ils croisent, et ce en toute circonstance ? Comment ce-fait il que les femmes aient pleinement intégré ce regard masculin au point de se sentir jugées même lorsqu'elles sont seules ? le sujet est encore une fois passionnant et ces quelques planches nous permettent d'analyser, de manière certes superficielles mais néanmoins pertinente, ce phénomène auquel nous sommes tous et toutes confrontées au quotidien, ne serait-ce que par notre environnement médiatique. Dans « Check ta chatte », c'est le clitoris qui est cette fois mis à l'honneur. Emma aborde ici la question du plaisir féminin, mais aussi la manière dont on a peu à peu chercher à le brider ou à le considérer comme quantité négligeable. L'auteur met notamment l'accent sur la méconnaissance des femmes de leur propre corps, et sur le tabou qui règne toujours sur certains aspects de la sexualité féminine (saviez-vous par exemple que plus de 70% des femmes n'atteignent pas l'orgasme par pénétration ?)



« Attribuer la dépression d'une jeune mère aux hormones, c'est bien pratique. Ça en fait un état « normal » avec une explication scientifique. Pas la peine du coup de chercher à améliorer sa situation vue qu'on y peut rien ! »



Et puisqu'on en est à parler du corps des femmes, venons en à la question de la maternité. Dans « L'histoire de ma copine C. », l'auteur aborde là encore un sujet qui commence à devenir de plus en plus d'actualité puisqu'il y est question de l'épisiotomie. Réalisée dans environ 30% des accouchements, l'épisiotomie est un acte chirurgical qui consiste à découper sur plusieurs centimètres la paroi du vagin afin d'accélérer le passage du bébé. L'auteur pointe ici du doigt non seulement la méconnaissance d'une partie du personnel hospitalier du corps féminin, mais aussi le fait qu'on ait réussi à nous faire intégrer depuis des années que cette pratique se justifiait scientifiquement... alors que ce n'est souvent pas le cas. Cet acte chirurgicale est en effet d'autant plus traumatisant pour la mère qu'il se révèle dans la grande majorité des cas totalement inutile ! Les médecins qui le pratiquent s'en servent ainsi davantage pour accélérer l'accouchement et ainsi vider plus rapidement un lit, que pour véritablement venir en aide au bébé ou à la mère. Encore une fois l'auteur ne tombe pas dans l'écueil qui consisterait à reporter la faute sur le personnel des hôpitaux mais tente de nous faire prendre conscience que certaines choses que l'on croyait savoir ou prenait pour des faits indiscutables ne sont en fait que de simples habitudes qu'on nous a forcé à prendre. Et ce n'est pas avec les coupes budgétaires imposées aux hôpitaux publics que les choses risquent de changer ! La dernière histoire chargée de clôturer l'ouvrage est un peu plus personnelle pour l'auteur qui nous relate son expérience après la naissance de son fils. Si l'accouchement s'est passé sans difficulté, c'est l'après qui se révèle traumatisant pour cette jeune maman qui, avec humour, nous fait clairement ressentir la détresse et la solitude qui ont été la sienne lorsqu'elle s'est retrouvée à gérer seule son enfant. Les nuits blanches, le père qui retourne travailler après quelques jours, les traumatismes de l'accouchement sur le corps, la pression sociale... autant de thèmes abordés pour questionner le rôle que doivent endosser les jeunes mamans. Alors qu'avec une vraie volonté politique et des moyens, on pourrait faire tellement mieux pour améliorer la situation ! « Mais hey, tout ça, ça demanderait des sous et des efforts ! C'est quand même vachement plus pratique de faire croire en l'existence d'un instinct maternel inné et universel ! ».



Avec ce petit ouvrage, Emma aborde de nombreux sujets d'actualité en essayant de nous faire prendre du recul sur ce qu'on peut voir, entendre, et considérer comme normal dans notre vie de tous les jours. Violences policières, épisiotomie, plaisir féminin, regard masculin... : autant de thèmes abordés avec concision et clarté par l'auteur qui nous permet de réfléchir un peu plus au monde qui nous entoure et à la société dans laquelle on vit. A lire absolument, vous n'en sortirez que mieux armés pour comprendre notre environnement... et ainsi tenter de le changer pour le meilleur !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Un autre regard, tome 5 : Des lignes et des..

C'est une bande déssiné sur l'éducation des enfants.



En première partie , il est question l'équité des tâches quotidienne au seins du couple.

J'ai apprécié le conseil de faire le point dans son couple sur les taches à faire au sein sur de la structure familiale et l quantifier le temps que cela prend.

Autre conseil qu'il faut faire le point souvent dans son couple afin d'éviter des frustrations.



Il est question de l'éducation positif et de ses limites.

La culpabilité est centrale dans l'ouvrage.

Emma nous décrypte le businesses des influenceurs.



Un livre a recommandé, à prêté à toutes les mamans et papas.



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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

Avec ses dessins épurés, Emma pose un regard pédagogique et militant sur les sujets sociétaux sensibles (sexualité, place des femmes dans la société, migrants ...). C'est plutôt intéressant même si parfois le côté militant (je veux dire par là : faisant peu de cas des nuances) prend un peu trop le pas sur le côté pédagogique.
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Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pou..

C'est un regard plutôt lucide qu'Emma, bloggeuse, porte sur notre époque: les bavures cachées par la presse lorsqu'il s'agit du cocktail explosif police -immigrés, le regard des hommes sur les femmes. Du réchauffé? Oui mais non, parce qu'Emma cherche ce qui est caché, dit ce qui est implicite.

Quand en une simple double-page elle montre comment une femme dans un groupe d'hommes sera perdante de toute manière (il faut le lire pour comprendre, je ne ferais que gâcher la subtilité avec laquelle elle présente ça), c'est simple, mais tellement vrai et révoltant. Quand elle aborde le sexisme, on n'est pas en présence de gros lourds et quand elle parle de maltraitance physique en milieu hospitalier, on ne parle pas de bourreaux sadiques... on est dans des situations ordinaires, qu'on pourrait justifier, et pourtant en tant que femme, on se sent manipulée, méprisée.

C'est simple, c'est vrai, et en fait ça fait mal...
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Un autre regard, tome 4 : Des princes pas s..

Cette bande dessiné est extrêmement bien documenté.

Pour ma part, j'appris que la charge mental est le fruit du travaille de la sociologue Monique Haicault en 1984.

Le sexisme bienveillant est aussi une notion que je n'avais pris connaissance.

Je trouve un seul point noir à ce livre, c'est de pas avoir mis en avant certaines victoires du combat féministes.

J'ai trouvé que les mécanismes que nous femmes pouvions avoir face à certaines situation était très bien montrer.
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Un autre regard, tome 4 : Des princes pas s..

Depuis des années, la dessinatrice Emma publie ses bandes dessinées inspirées de sujets d’actualité liés à la politique ou au féminisme sur son blog et sur les réseaux sociaux. Certaines de ses œuvres ayant rencontré un grand succès (notamment celle consacrée à la charge mentale des femmes), l’artiste édite désormais également son travail en format papier sous la forme d’une série baptisée « Un autre regard » et parue chez J’ai lu. « Des princes pas si charmants » est le quatrième volume de ce type et rassemble quatre « épisodes » écrits par Emma (et toujours disponible sur son blog en version numérique).



Le premier, « Les conséquences », a été écrit après le succès de la bande dessinée d’Emma sur la charge mentale des femmes et porte sur sa réception auprès du public, et notamment sur la réflexion de bon nombre de lecteurs concernant la charge professionnelle des hommes (chaque genre aurait ainsi « sa » charge mentale, ce ne serait simplement pas la même). L’autrice répond à cette théorie avec un nouvel épisode qui démonte point par point l’argumentaire des « oui mais les hommes aussi... ». Oui, les hommes portent une charge mentale professionnelle… mais les femmes aussi, et ce en plus de la charge mentale « ménagère ». Non, les hommes ne reçoivent pas sans arrêt des injonctions à faire attention à la manière dont ils s’habillent ou à rester minces. Oui, les femmes sont presque systématiquement seules en charge de la contraception dans le couple... Emma ne tombe jamais dans la victimisation des femmes ni dans l’agressivité à l’égard des hommes : elle se contente d’expliquer de manière claire et concise que, contrairement aux hommes, les femmes sont sans arrêt forcées de réfléchir aux conséquences du plus insignifiant de leur choix (si je porte telle tenue, est ce que je provoque ? Est-ce que j’ai pris ma pilule ? Est-ce que je peux passer par cette rue ?…). L’autrice propose également des solutions simples et bien connues qui permettraient de limiter les effets de cette charge mentale (un congé paternité qui égalerait celui des femmes, par exemple...), et rappelle qu’il s’agit d’une lutte politique qui concerne l’ensemble de la société.



« -Oui bon, ne tombons pas dans une logique de concours à qui souffre le plus !

-Bah, je suis d’accord. Moi je demande pas de concours, juste l’égalité. Mais chaque fois on vient me dire « oui mais nous aussi ». Alors j’explique qu’en fait non, pas vous aussi. En tout cas pas avec les mêmes conséquences. »



L’autrice revient à nouveau sur la réception de sa BD sur la charge mentale, et sur la prise de conscience qu’elle a engendré chez certaines de ses connaissances ou lectrices. Toutefois, Emma dépeint aussi l’émergence d’un discours qu’on a entendu presque partout lorsque cette question a été traitée dans les médias, et qui consiste à affirmer que tout cela ne résulterait que d’un « manque de communication au sein du couple ». Et puis de « problème de couple », on est vite passé à « problème de femmes » : cette charge, elle s’expliquerait uniquement par le besoin des femmes de tout contrôler, et ce serait à nous « d’accepter » de lâcher prise et de trouver des solutions pour ne pas être débordées, comme par exemple responsabiliser les enfants (pas le conjoint, il ne faudrait pas trop en demander!). « D’un sujet politique étudié par les sociologues, la charge mentale est devenue un problème psychologique contournable par des TO DO lists et de la méditation. » On assiste alors à une psychiatrisation d’un sujet féministe (une habitude, dès lors qu’il est question d’émancipation) que dénonce l’autrice en rappelant qu’il s’agit bel et bien d’un problème structurel et en incitant à utiliser un mode d’action qui a fait ses preuves en d’autres lieux et d’autres temps : la grève !



« -Je suis débordée, je pense à quinze tâches à la fois… Je crois que j’ai attrapé la charge mentale !

-Ho non. Je te fais pas la bise alors. Par contre je connais un acupuncteur qui sait la faire partir. »



La troisième BD porte davantage sur le mal être au travail et est, comme les autres, très pertinente car proposant un angle de réflexion qu’on a peut l’habitude de rencontrer. Emma commence par retracer son propre parcours professionnel et les difficultés qu’elle a pu rencontrer dans sa carrière : précarité, manque de personnel, maladie professionnelle, travail ingrat et inutile, et pour finir, patron tyrannique et management agressif. L’autrice se lance ensuite dans un état des lieux de la souffrance au travail en France, et, sans surprise, le résultat est catastrophique, et s’aggrave d’année en année. Le constat est sans appel : « Le travail, c’est pas la santé. C’est même plutôt la maladie et la mort. » Emma revient ensuite les causes de cette situation, et pointe du doigt non seulement un problème d’organisation du travail, mais aussi et surtout un problème de domination d’une classe sociale (la bourgeoisie) sur une autre (le prolétariat). Or, il ne tient pas à grand-chose de renverser ce rapport de force : il suffirait de comprendre que ceux qui produisent de la richesse, ce ne sont pas les patrons, mais les employés. Et l’argument du « oui mais c’est bien lui qui prend un risque financier en montant son entreprise » est démonté avec une redoutable efficacité lorsque l’autrice nous explique que la plupart des grosses entreprises françaises sont dirigées par des personnes qui, parce qu’issues de grandes familles ou parce que protégées par la législation actuelle, ne risquent rien, même en temps de crise (celle du coronavirus en est d’ailleurs bien la preuve : si les entreprises licencient à tout va dans l’objectif de compresser au maximum les « coûts » du travail, les grands patrons, eux, ont vu leurs profits augmenter pendant cette même période !). Emma termine cet édifiant tour d’horizon en rappelant que des alternatives au capitalisme sont possibles (si si !), et ça fait du bien d’en entendre parler !



« Si on sortait de cette logique marchande, et si les entreprises appartenaient à tout le monde, on n’aurait pas besoin de stratégie ! Soit les marchandises sont utiles à quelqu’un et on les créé. Soit elles ne le sont pas, et on ferme ou on fabrique d’autres produits. Ça paraît utopique parce que notre imagination est bridée dès notre enfance. On nous conditionne à penser que la société ne peut pas changer, ou alors juste à la marge. Travaille, consomme, fais des enfants, vote, et surtout tais-toi. »



Dans le quatrième épisode, Emma revient sur une forme de sexisme qui n’a rien a voir avec le primaire et inratable « les femmes, c’est de la saloperie » : le sexisme bienveillant. Un comportement masculin auquel les femmes sont régulièrement confrontées sans parfois parvenir à mettre les mots dessus, tant il a l’apparence de bonnes intentions. « Le sexisme bienveillant, ça consiste à voir et traiter les femmes comme de petites choses fragiles à protéger. » (à noter que la galanterie n’a, je le rappelle, rien à voir avec la politesse qui s’applique, elle, sans distinction de genre) Une posture qui peut paraître inoffensive mais qui « enferme les femmes dans une position de dépendance » et permet de les cantonner au sempiternel rôle de la femme douce et bienveillante mais incapable de bricoler, de porter un sac de plus de 2kg ou de prendre la parole en public sans bafouiller.



« Pour cette raison, sexisme hostile et bienveillant ne sont pas des concepts exclusifs… mais au contraire complémentaires :

-J’adooore les femmes ! Elles sont tellement douces, pures, tellement plus sensibles que nous les hommes !… Enfin, celles qui se respectent, hein ! Parce que quand je vois celles en mini-jupe là… qui couchent avec n’importe qui… y’a des baffes qui se perdent ! »



Avec ce quatrième opus de la série « Un autre regard », Emma continue de réfléchir et de nous faire réfléchir sur notre société et ses travers, et dénonce avec force le patriarcat et le capitalisme. Un point de vue qu’on a rarement l’habitude d’entendre et qui permet d’élargir notre horizon, tout cela défendu avec un argumentaire clair et concis, et avec une pointe d’humour très réussie. Bref, si vous ne connaissez pas encore le travail d’Emma, allez faire un tour sur son blog et lisez ses bouquins !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Un autre regard, tome 2

J’ai découvert Emma sur les réseaux sociaux et, immédiatement, j’ai apprécié son analyse féministe et subversive des travers de notre société.

Ma fille m’a offert pour mon anniversaire trois albums d’Emma. Je vous parle ici du second volume d’Un autre regard, J’ai lu, 2019 (1ère édition : Massot, 2017).



Emma continue d’aborder des sujets clivants avec humour, autodérision et pertinence.

Elle retourne les stéréotypes, apporte la preuve par l’inverse, propose de nouveaux angles de vue…

Par exemple pour parler des seins et des tétons des femmes que les puritains ne sauraient entrevoir, elle imagine un pays où la bienséance voudrait que tout le monde, hommes, femmes et enfants, vivent torse nu et que ce soit celles qui voudraient cacher leur poitrine qui seraient montrées du doigts.

Elle en remet une couche sur la charge mentale des femmes : ben oui, fallait demander !

Elle accentue le ratio travail/vie de famille dans les couples.

Quand elle interroge la valeur « travail », elle aborde la notion de « boulot à la con » et de « produit à la con » … J’ai adoré au point que j’ai récemment développé sa théorie, en la citant, lors d’un récent repas entre amis. J’ai eu un succès fou !

Emma illustre aussi son agacement face aux comportements sexistes ou déplacés, aux provocations de toutes sortes : eh oui, une femme qui se fâche est qualifié d’hystérique tandis qu’un homme qui s’énerve affiche son charisme…



Les dessins sont à la fois drôles et didactiques, avec des détails qui font mouche ; les textes sont rédigés de façon claire, sans fioritures.

Une simplicité particulièrement démonstrative pour décrire une société qui va mal, la nôtre, et des comportements banalisés et pourtant inexcusables.



Emma, c’est le bons sens, le respect, un regard lucide et corrosif sur notre quotidien.

Je recommande !


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Un autre regard, tome 2

J'ai découvert Emma, l'auteur de cette bande dessinée engagée mais drôle et piquante, grâce à son extraordinaire histoire sur la "charge mentale" qui avait fait fureur sur internet et les réseaux sociaux. Cette histoire est d'ailleurs annoncée en couverture comme un argument de vente, ce qui est dommage et va à l'encontre de la philosophie du livre, qui n'est pas tendre avec notre modèle de société.



Emma amène à voir notre société avec "un autre regard" et à reconsidérer des choses qui semblent aller de soi : la répartition (inégale) des tâches ménagères, la mise entre parenthèse de la carrière des femmes à l'arrivée des enfants, la difficulté pour la gente féminine de se faire respecter sans passer pour hystérique ou agressive.

Une teinte profondément féministe donc, mais pas que.

Emma interroge aussi sur le port du voile et la stigmatisation qu'elle peut provoquer, grâce à une fiction plutôt bien menée et convaincante.

Et remet également en question l'utilité du travail pour "faire tourner l'économie" : pourquoi ? Pour qui ? À quoi bon ? Elle invente ici le concept de "job à la con".



Un livre vraiment très intéressant, sur le fond, avec une forme attractive : des dessins expressifs et surtout une pointe d'humour et de second degré décalé à souhait, qui loin de nuire au propos le soutient agréablement.
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Un autre regard, tome 3 : La charge émotionne..

La charge émotionnelle, quel beau titre! J'aimerais aimer son livre à Emma, parce que quoi de plus noble qu'une bd féministe ? Bretécher nous a quittés il y a trois mois, on n'oubliera jamais son trait qui jaillit, les lignes brisées, les gros pifs, le mouvement, la caricature indissociable du texte en surtitrage, toujours ironique, cinglé d'une calligraphie énervée. Bretécher, pas une ligne claire, mais une ligne de défense. Les dessins d'Emma sont très ligne claire, trait net, couleur en aplat, contour sans demi-teintes, ni relief, et contiennent peu d'information. Des personnages assis qui soliloquent. Une tête qui parle – la sienne – cernée par les bulles d'un monologue dans une typo d'enfant sage. On pourrait, sans que le sens n'en soit changé, remplacer les dessins de la page 12 par ceux de la page 40. La cause des femmes est la mienne, et je remercie Emma d'avoir mis en scène le moment où un discours féministe légitime auquel j'adhère, mute en un discours néopuritain digne de la flotte de Winthrop aux antipodes de la tradition libertaire et humaniste. Emma maudit Karl Marx. Comment s'émanciper en conservant les structures de domination? Et pourquoi diable apporter de l'eau au moulin de ceux qui ont déporté Louise Michel? Emma pourfend l'éducation genrée mais elle vomit l'homme et participe ainsi du discours genré. Vive la colère face à l'injustice, aux souffrances, aux vies démolies. Mais comment persuader les lecteurs de la cause des femmes par un sermon de prédicateur qui emprunte aux catégories du discours des chasseurs de sorcières? Ses pages m'ont rappelé celles de Zweig sur Calvin, qu'on peut paraphraser ainsi : pour donner à la femme la dignité la plus haute, on réduit la dignité de l'homme, cette créature imparfaite et immorale, toujours disposée au mal, impatiente de se perdre dans le pêché, pire encore qu'une ordure. « Si l'on juge l'homme d'après ses dons naturels, on ne trouve pas en lui, des pieds à la tête, la moindre trace de bonté » écrivait Calvin cité par Zweig. J'ai la faiblesse de croire que ce n'est pas la vérité du genre humain, femme, homme ou genre qu'on aura librement choisi. Bretécher, reviens! C'est pas les puritains qui nous aideront à émanciper la moitié de l'humanité et tous les autres.
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