Espé

J'ai beaucoup aimé la série (que j'ai lue jusqu'au tome 7.



Le dessin est classique, ce qui est très bien adapté à ce type d'histoire, de fresque plus exactement.



Il y a le vin, et on apprend pas mal de choses sans que ce soit un documentaire didactique, c'est une saga familiale avec un domaine, une fratrie, des secrets de famille.



C'est aussi un polar avec du sabotage, des agressions, du chantage, des meurtres, de la trahison mais aussi de la romance, des vengeances...



Le rythme est haletant, on a envie de connaître la suite et malgré quelques côtés un peu excessifs (comme le racket exercé par Bourseau sans que le victimes se défendent ou l'escroquerie sur la vente des bouteilles de la cave où, là encore la police n'est pas prévenue, ou encore les épreuves à répétition que doit surmonter l'héroïne), ceci étant c'est le principe même des grandes sagas.

J'aime les récits qui ont pour cadre ma région natale à savoir l'Alsace. En effet, celle-ci s'est battue à travers l'histoire pour exister. Elle a été conquise par Louis XIV pour être rattaché à la France avant d'être reprise par l'Allemagne en 1870 soit un siècle plus tard.



En 1918, elle est reprise par la France à l'issue de la fin de la première guerre mondiale mais Hitler vient d'envahir la France en 1940 et la rattache aussitôt à son pays. Aussi, les alsaciens ont été fort ballottés durant ce XX ème siècle. C'est toute l'histoire d'une famille de vigneron près de Colmar lors de la Seconde Guerre Mondiale qui nous est raconté.



Evidemment, l'un des frères va aller du côté des jeunesses hitlériennes quand l'autre choisit le camp de l'autonomie alsacienne sans compter la grande sœur institutrice qui va choisir la résistance. Le père va être témoin de ce déchirement familial sans pouvoir s'y opposer. On pressent le drame à cette division politique sur fond de guerre.



Pour autant, on va intéresser également à l'agriculture et notamment à la viticulture et à la production du bon vin blanc alsacien comme le riesling. Le père vigneron n'hésite pas à nous donner des informations sur les techniques comme la méthode de nettoyage des tonneaux en bois. Il est question également de réhabiliter des vieux plans de vignes datant du Moyen-Age.



Ce premier tome qui parle du pays perdu est une excellente introduction tant sur le fond que sur la forme. A découvrir bien entendu car c'est à la fois instructif et captivant !

Comment ne pas ressentir la souffrance de ces parents qui apprennent dès la naissance que leur enfant a un problème alors que jusqu'ici rien ne le prédisposait durant la grossesse ? Comment rester indifférent face à leur volonté de tout faire pour guérir leur enfant quand le pronostic vital est engagé ? Comment réagir face aux lourdeurs administratives de l'hôpital et à l'incrédulité voir à la bêtise des gens qui nous entourent ? C'est tout un difficile combat à mener pour les parents.



En tout cas, c'est l'expérience vécue par cet auteur de bd qui nous raconte de manière très humaine ce drame. Cela touchera surtout les parents qui ont vécu des misères analogues. Au bout du compte, on peut perdre ou gagner le combat contre la maladie. Il faut toujours se raccrocher à l'espoir.



Manque de chance pour Espé, il y aura également un autre membre de la famille touchée par la maladie qui va participer à sa manière à cette lutte pour la survie. On ne peut que laisser les larmes s'échapper devant tant d'injustices. Pour autant, cette bd authentique apportera beaucoup aux lecteurs sensibles au sujet.



C'est incontestablement une très belle bd empreint d'humanité et de délicatesse. Le col de Py sera à gravir avec des tonnes d'émotion.

Un premier tome qui pose le contexte, le sujet et les personnages.

l'Alsace, connue pour son vin délicieux, ses beaux villages, ses paysages entre vignes et Vosges. Mais aussi avec un patrimoine historique. Notamment avec les rivalités et les guerres entre la France et l'Allemagne. Un territoire disputé qui a changé de nationalité. Et c'est la conséquence identitaire qui fait le sujet de la série. Pendant la seconde guerre mondiale. Un sujet que je trouve fascinant. Ça fait longtemps que je me questionne sur comment les Alsaciens ont vécu ces différentes périodes, si ils se sentaient plus français que allemands.

Et c'est au coeur d'une famille que les différents points de vue vont être montrés. Au coeur d'un vignoble évidemment. C'est prenant et intéressant. Même si les auteurs ont mis des faits et des données historiques de façon un peu maladroite parfois. Mais ça reste instructif.

Les personnages sont variés. On apprend peu à peu à les connaître. Même si ils ne sont pas encore attachants. Ils ont du potentiel et on espère avoir quelques surprises.

Les dessins sont agréables.

Un album qui nous replonge dans cette sombre période de l'histoire et nous remue. L'histoire de cette famille est poignante. Dessins et textes permettent une totale immersion et nous transportent.

Les choses avancent au Chêne courbe et on sent que la saison arrive à son terme.

Plus que jamais, cet épisode est caractéristique des séries françaises. Les tuiles continuent de se succéder dans le parcours de la pauvre Alexandra et ça faisait déjà plusieurs tomes qu'il n'y avait pas eu de mort...ce manque est maintenant à nouveau comblé.

Je n'ai pas encore évoqué l'odieux méchant de cette série...si les personnages sont caricaturaux, le méchant est tout aussi traité à l'emporte-pièce. C'est à peine si il ne se proclame pas au service des forces du mal, comme dans les dessins-animés de mon enfance.

Suite et fin au prochain épisode.

Arriver au 9ème tome pour voir écrit en bas de la dernière planche "Fin de la première saison".... et rien que ça me gâche le plaisir de la fin.

Surtout que ça aurait pu durer longtemps, compte tenu du nombre de vilains méchants qui s'acharnait à mettre des bâtons dans les roues de la gentille nouvelle viticultrice. Mais Deus ex machina, et hop : ils sont tous morts…. enfin presque tous car il y a un nouveau vilain qui fait son apparition dans ce 9ème volume…. quand yen a plus yen a encore.



Je suis donc soulagée d'arriver au bout. C'est dommage, il y avait beaucoup de choses intéressantes, mais le scénario est vraiment devenu abracadabrant

Et voici un nouveau sujet autour du vin : les vendanges. C'est intéressant encore une fois, mais parfois cette BD me fait l'effet de ces séries américaines dans lesquels tous les malheurs possibles et imaginables arrivent aux personnages principaux : maladies, décès, accidents…. tout cela pour nous distraire…. mais quand on réfléchi au délai dans lesquels tous ces évènements arrivent, cela devient peu probable, et l'histoire en devient presque ridicule.



Malheureusement, c'est mon impression. Et il me semble que si les auteurs s'étaient déjà "limité" à la difficulté de faire du vin, et de relancer un domaine, cela aurait certainement gagné en crédibilité.

"Marie souffre de troubles bipolaires à tendance schizophrénique !!!", tel est le diagnostic posé par les spécialistes. Des troubles qui l'obligent à fréquenter des établissements psychiatriques, séjours qui l’éloignent de son fils Bastien.

Dans cette BD autofictionnelle, l'auteur, Espé, à choisi de se replonger dans ses souvenirs d'enfance, de nous faire partager sa vision de la maladie de sa mère. Une maladie qui peut faire basculer cette jeune femme d'un instant à l'autre dans une crise d'une violence extrême. La violence, on la ressent aussi dans l'incompréhension de certains proches , le grand-père maternel en particulier, dans ce que croit comprendre l'enfant doté d'une imagination débordante, mais aussi dans l'extrême pauvreté de certains services hospitaliers (murs lépreux, meubles vissés au sol...).

Le rouge orangé flamboie dans toutes les cases associées à ces crises soudaines,le gris bleuté, l'ocre étant réservés aux scènes plus neutres, tandis que le vert baigne les rares instants de calme et de bonheur partagés avec cette mère trop souvent tourmentée.

La seule porte de sortie pour le narrateur, confronté à des scènes ou des propos qu'un enfant ne devrait pas connaître, est le monde imaginaire qu'il s'est créé et dans lequel sa mère est devenue une super héroïne.

Le dessin est d'une rare puissance, s'attachant parfois aux détails, mais explosant surtout de cette souffrance maternelle.

Quant au perroquet qui donne son titre à l’œuvre , aussi moche et rudimentaire soit-il, c'est le un magnifique témoignage d'amour et de transmission.



Une œuvre poignante et forte, brisant les tabous, qui file directement sur l'étagère des indispensables !

Le deuxième chapitre des aventures d'Alexandra et de son domaine, le Chêne Courbe est encore plus savoureux que le premier.

La jeune femme poursuit avec toujours autant de détermination la reprise en main de la société. Ses deux frères lui ont laissé un an pour redresser la situation financière du domaine. Pour autant, victime d'intrigues et de machinations, Alexandra peine à l'ouvrage. Une récolte anéantie, la défection des courtiers sur le marché bordelais, tous les éléments sont réunis pour la pousser à abandonner.

Un soutien inattendu apparaît alors sous la forme d'un oenologue réputé. Le titre de l'album prend alors tout son sens et l'on suit l'initiation d'Alexandra, sur les saveurs du vin, la confection, les cepages qui se marient ou non entre eux.

Le vocabulaire est très riche et documenté, nul doute qu'un vrai oenologue a participé à la confection de cet album.

C'est donc un vrai plaisir, cette série promet beaucoup. Je vais donc me plonger dans les tomes suivants dès que j'aurais réussi à mettre la main dessus.

Un peu moins emballée par ce tome que par le premier, même si la lecture reste bien agréable.



Ce tome est plus informatif que le premier, que ce soit au niveau historique ou même au niveau œnologique. N'étant pas une connaisseuse, je dois avouer que je me suis laissée un peu distancer par les explications...



Mais le suspens reste est à son comble, d'autant plus à la fin du volume. J'ai bien envie de continuer et de voir comment ils vont réussir à faire changer les choses. Avec cette maudite belle-sœur qui n'arrête pas de mettre des bâtons dans les roues du personnage principal !



Une série fort sympathique et qui change un peu.

Très très sympa. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en me lançant dans cette série, et au final c'est une bonne surprise. J'ai hâte de lire la suite.



Bon, en commençant la lecture j'ai été un peu "rebutée" par les premières planches : beaucoup d'explications sur le vin à retenir en quelques pages... ça m'a un peu fait penser au début de Largo Winch, et je n'avais pas forcément envie de me relancer dans une série comme celle-ci. Mais en fait pas du tout. Par la suite les informations viennent petit à petit, juste ce dont on a besoin sur le moment. Je ne m'y connais pas trop (voir pas du tout) en vin, mais je n'étais pas perdue, et je comprenais bien de quoi il était question.



Les personnages sont intéressants, Alexandra en particulier. Elle est forte et déterminée, sans être agaçante pour autant. Je la trouve même plutôt touchante et attachante. On a envie que ça marche pour elle dès le début.



Les illustrations sont réalistes, très réussies et bien colorées. Cela rend la lecture très agréable.



Je dois trouver le tome 2 à présent !

Je suis assez fan des blagues d’humour noir, j’ai donc été logiquement attiré par la quatrième de couverture de cette bande dessinée.

J’ai été par contre assez déçu par les gags qui parsèment cet album. Tout d’abord, on tourne un peu trop sur les mêmes sujets : la mort et l’éducation ; à croire qu’il n’y a pas d’autres sujets qui prêtent à l’humour noir !! Deuxièmement, à part quelques gags bien trouvés, l’ensemble est assez fade. Soit les blagues sont mauvaises, soit il y en a pas ou au pire elles font sourire. C’est d’autant plus dommage que je m’attendais a plus de politiquement incorrect ou de sujets plus tendancieux.

Ce premier tome m’a donc déçu mais je ne veux pas enterrer cette série car il y a des idées sympathiques et le genre « humour noir » est très peu présent dans la BD. J’espère que le second tome sera plus caustique et dérangeant que ce premier album ; il y a de quoi faire pour faire de l’humour sur cette thématique : religion, politique, santé, justice… les sujets ne manquent pas en tout cas pour faire des gags impertinents !

Sa vie a t-elle perdue son sens?

C’est la question que se pose Jeff, à peine 30 ans, depuis qu’il est arrivé pour une semaine de « vacances » dans une clinique près de Mulhouse en réalité pour une cure de désintoxication.

Ce jeune cadre accro non seulement à certaines substances mais aussi au boulot ne se doute pas que sa vie va changer avec la rencontre de son voisin de chambrée, M Engel.



Ce dernier, arrivé au crépuscule de sa vie, va lui raconter l’histoire des Engel durant la guerre avec comme trame de fond le sujet de l’identification à une nation, du choix d’un camp…



Dans ce T1 de mise en place, début d’une saga qui va compter 3 tomes, nous découvrons chaque membre de la famille, la place du vignoble pour elle, les conséquences des AR de l’Alsace entre France et Allemagne et les déchirements familiaux que cela engendre.



Le dessin est aussi abrupte, tranchant que certains comportements de l’époque.



Espérons maintenant que le T2 soit un peu plus rythmé.

Je suis ressorti de cette lecture avec un mot en tête: sublime ! Dans le flot de mes lectures frénétiques, voici un one-shot qui sort véritablement du lot pour nous livrer une histoire émouvante basée sur des faits réels durant l'Occupation. Il y a eu à tous les niveaux des lâches méprisables mais également des hommes qui ont été très courageux pour défendre un brin d'humanité. Ceci est l'histoire d'un préfet qui tombe amoureux d'une femme d'origine juive.



La Corse n'est pas une île comme les autres. Elle a joué un rôle non négligeable pour les juifs qui tentaient de fuir les rafles en France ordonnées par un maréchal qui a encore ses adeptes aujourd'hui. C'est une belle leçon qui nous démontre qu'il faut savoir dire non à certaines choses haineuses.



Une belle bd qui est un véritable coup de maître de par la beauté de ses planches qui nous rappelle la Corse mais également par un récit poignant et juste.

Voici un auteur qui a dessiné des séries à succès tel que Châteaux Bordeaux et qui devient un auteur complet par rapport à cette triste auto-biographie où il nous dévoile son secret de famille. On pourrait dire que c'est comme pour expurger une profonde douleur mais cela va au-delà à mesure que la lecture avance.



Le trait est un peu enfantin mais le récit est dramatique. Pour autant, il y a toute cette perception d'un enfant qui atténue un peu les choses. J'ai été bouleversé au final car c'est triste de vivre avec une personne psychologiquement malade surtout lorsqu'il s'agit de sa maman. Elle souffre de troubles bipolaires à tendances schizophréniques.



Certes, encore une lecture qui risque de plomber l'ambiance mais rien n'est jamais tout beau en ce monde. Il y a une réelle montée en puissance au fil de la lecture. L'objectif est atteint avec le final. On saura ce que représente ce perroquet. C'est certainement le meilleur album d'Espé d'où ma notation qui ne fait pas dans la complaisance.

Alors que Châteaux-Bordeaux se dirige vers son dernier tome, voilà une nouvelle suite qui se décline pour découvrir la haute gastronomie. Après le vin, quoi de plus normal ? A noter que Les Gouttes de Dieu que doit certainement lire l'auteur a suivi exactement le même chemin avec son fameux mariage entre mets et bon cru.



Au niveau de la construction du récit, il n'y a rien à redire tant la maîtrise est visible. Au niveau du dessin, c'est toujours aussi excellent. Il faut dire que j'aime bien ce genre de graphisme réaliste qui a le souci du détail. Par ailleurs, quelle plaisir de retrouver Alexandra Baudricourt qui ouvre un restaurant au sein du domaine familial Le Chêne Courbe.



On découvre un monde tout aussi riche que celui du vin dans un univers pas aussi éloigné que cela. Les fans de la saga originale qui s'est d'ailleurs très bien vendu seront ravis. Les autres pourront passer leur chemin.



Oenologie et restauration vont bien ensemble. Cependant, après avoir eu des souci avec son vin, l'héroïne va en avoir avec son restaurant. Cela fait certes un peu répétition mais si bien dosé que la lecture demeure très agréable et qu'on en redemande. Une belle proposition à consommer sans se retenir.



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

BD super touchante.

Comme le dit la 4ème de couverture, il y a des histoires qui s'inventent et d'autres qui se racontent.

Celle-ci se raconte. C'est du vécu.

Au fil des pages ont est transpercé par la douleur et l'impuissance des parents. Le courage que cela prend à ces deux adultes pour élever deux enfants dans l'insouciance.



Ils y arrivent magnifiquement.



Même si je trouve que justement les adultes sont un peu effacés mais je devine que c'est pour mettre la maladie et sa complexité en avant.





A lire!

Le Perroquet est un doudou fait pour Bastien, 8 ans.

Bastien a une maman pas comme les autres. Sa maman est triste et fatiguée : elle est malheureusement atteinte de troubles schizophréniques et bipolaires. Elle n'y arrive plus et doit régulièrement être emmenée en hôpital spécialisé.



Par des épisodes courts, Espé nous parle de son enfance, de sa mère. Il dessine son manque, cette maladie qui l'a privé d'amour...

Les planches sont terribles mais vraies. J'ai retenu mon souffle, mes yeux étaient brillants, des larmes se sont même échappées. Rien qu'en y pensant, j'en ai des frissons...

Le Perroquet est une bande dessinée poignante qu'il faut lire vraiment. Il faut avoir le coeur bien accroché mais elle mérite vraiment d'être lu.

Mon coup de cœur BD de l'année 2017 !

Encore un tome très intéressant et enrichissant.

Cette fois, comme son nom l'indique, nous découvrons le rôle des négociants dans la commercialisation du vin. Et cela ne va pas être facile pour Alexandra de redorer le blason du chêne courbe, car au fil des années, la demande a énormément baissé. De gros espoirs reposent sur la nouvelle cuvée.

La "cuvée spéciale" progresse également, et l'on se demande bien ce que vont donner toutes ces petites expérimentations.

La quatrième de couverture nous laisse entrevoir une fin et enfin une punition pour Bourgeau, mais on en est encore loin, et c'est ce que je trouve dommage avec ce tome : ce pan de l'histoire n'avance pas très vite, et on aurait pu passer à autre chose dans le tome suivant.



Tout de même, encore une bon tome, et je vais attendre avec impatience le suivant !