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Critiques de Jef (167)
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La Traque, tome 1 : Tora Bora

Cette série BD est la suite de la série 9/11. Après la montée d’Al Qaida et la conception des attentats du 9 novembre 2001 vient le temps de la traque de Ben Laden.

Cindy Mayer, agent de la CIA, se lance à la poursuite de Ben Laden sur le sol afghan. Elle s’appuie sur de rares alliés locaux, puisque les autorités américaines semblent privilégier l’Irak. C’est le temps de George Bush fils. Mais Ben Laden, réfugié dans les montagnes autour de Tora Bora, réussit à s’échapper vers le Pakistan.

Cyndy continue ses recherches. Pour elle, seul le résultat compte. Mais les mois passent et seule une source humaine pourra permettre de localiser l’ennemi n°1 de L’Amérique.



Les mêmes auteurs (sans Corbeyran) poursuivent 9/11 à travers cette nouvelle série. Le dessin est donc sans surprise : très réaliste, avec des choix de couleurs parfois surprenants. L’histoire est documentée, mais le personnage de Cindy Mayer n’inspire aucune sympathie, ce qui rend le récit un peu lourd.

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Jim Morrison, poète du chaos

Roman graphique de Frédéric Bertocchini (scénario) et Jef (dessin).

Extrait de l'avant-propos de Frédéric Bertocchini : « Bien que construit sur des faits réels, ce récit n'est pas historique. Jim Morrison n'aurait pas aimé être cloisonné ainsi dans une réalité, ou bien appartenir à quelqu'un. Il s'agit simplement d'une perception... Celle de deux auteurs fans de sa musique et de son univers mystérieux que nous vous invitons à partager. » Fidèle mais audacieuse, cette œuvre est une réussite.

Nous sommes à Paris en 1971. Loin des Doors et de l'Amérique, Jim Morrison traîne sa solitude et son mal de vivre dans les bars et les rues de la capitale. Sa compagne, Pamela Courson, ne sait comment le retenir, le faire parler ou lui rendre la foi dans son talent créateur. Au gré de va-et-vient dans ses souvenirs, Jim retrace son parcours : son adolescence, les débuts du groupe, l'exaltation de la scène, les studios d'enregistrement, le succès et ses démons. Les auteurs donnent la parole au chanteur-poète : sous leurs plumes, Jim Morrison se livre comme dans une autobiographie désabusée. "J'ai toujours dit que je n'étais qu'un pitre... mais un pitre de qualité."(p. 40) Jim Morrison, un pitre ? Rien dans cette œuvre ne montre un guignol. Chaque planche dresse le portrait d'un homme rongé de souffrances, réfugié dans un alcool qui devient un ennemi, fasciné par la mort. "J'ai visité le Père-Lachaise aussi... Fascinant cimetière..." (p. 31) Phrase prophétique quand on sait que c'est là qu'il repose. Mais si la mort est au cœur de son existence, il ne cherche pas à s'en emparer. Flirter avec elle et l'éprouver au quotidien lui suffit: "La simple idée du néant me maintenait en vie." (p. 25)

Jim Morrison ne concevait la vie qu'en mouvement et sensation. Devant des émeutes parisiennes, il répond à Pam : "Ce qui m'intéresse n'est pas la cause, mais l'action. Je crois que la rébellion intérieure est une façon de parvenir à la liberté intérieure. Le mental à travers le physique." (p. 104) Chaque chose inextricablement liée à une autre, il avance dans le monde comme on entre en guerre. "J'ai alors appris à aimer. Et à souffrir aussi... De toute façon, l'un ne va pas sans l'autre..." (p. 24)

L'épisode originel de la rencontre avec l'Indien mort sur le bord de la route préfigure tout le récit : "Ce fut, sans conteste, le moment le plus important de ma vie. C'est là, sans doute... que l'âme du chaman a bondi dans la mienne... Je n'étais plus tout à fait moi-même, tout en l'étant davantage. Non... ce n'était pas un rêve... Non... Ce n'était pas un putain de rêve." (p. 12 & 13) L'album se referme sur cette même communion avec l'esprit du chaman. La conclusion n'est pas la mort, mais la découverte de la plénitude et la reconnaissance de soi-même au sein du monde.

L'album se décline en noir et blanc. Pas de gris. Juste la lumière et le néant. La masse de noir est parfois si opaque, si concentrée qu'il faut prendre un vrai recul par rapport à la page, éloigner le livre pour comprendre l'image. La finesse des portraits est telle qu'un simple trait suffit à suggérer la beauté animale de Jim Morrison. Certaines planches ou images m'ont profondément rappelé l'œuvre d'Oliver Stone, The Doors, comme des négatifs du film. Hommage ? Plagiat ? Il me semble plutôt que l'univers morrisonien se prête à la reproduction de mêmes scènes légendaires. Les choses ne peuvent pas avoir été autrement sur cette plage ou dans ce studio. L'histoire se déploie sur des pleines ou doubles pages où le noir et blanc s'affrontent sans cesse : comme Jim Morrison sans cesse sur le fil, entre ombre et lumière, l'image livre un combat. La seule couleur est celle de la couverture : psychédélique, fluo, stroboscopique pour le texte en quatrième, elle n'est pas de tout repos et c'est avec soulagement qu'on se réfugie dans la monochromie intérieure. La vie du poète a suffisamment explosé de toute part : l'usage du N&B offre un dérisoire et ultime apaisement.

Loin d'être une biographie de ce "poète du chaos", l'album offre une version très humaine de cet homme. On est loin du show-business ou de la folie des groupies. On trouve ça et là des extraits des chansons, mais ce n'est pas non plus l'essentiel. Les excès sont montrés, mais ils ne font pas la une. Ce qu'on voit surtout, c'est un homme seul aux prises avec ses souffrances. Les 120 pages défilent comme les meilleurs des albums des Doors. Et c'est sans relâche qu'on peut relancer la platine.
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Deux hommes en guerre, tome 1 : Le ministre..

J’ai été attirée par le titre de cette BD, le ministre et l’espion, tout un programme quand comme moi on aime les thrillers politiques et les romans d’espionnage, et par le dessin de couverture.

Mais pour le moment, j’ai été déçue. Je n’ai pas tout compris à l’intrigue, et je n’ai pas accroché au dessin. Ce n’est néanmoins que le premier tome d’un diptyque et j’attends le suivant pour voir ce qu’il en est des destins liés de Jacques Dufeutel et Charles Weber.
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Geronimo

Goyahkla revient de son approvisionnement au marché avant l'heure. Il a une prémonition, une mauvaise prémonition. Effectivement, à son retour, les guerriers qui l'accompagnaient découvre leur village brûlé et leurs femmes et enfants massacrés par des mexicains.



La couverture de cette bédé m'avait attirée en plus du titre. Goyahkla, c'est l'ancien nom de Geronimo et cette bédé est une biographie expresse du guerrier Apache.



Si la couverture est agréable à l'oeil, ce sera la seule chose car les dessins des visages sont taillés à la serpe, anguleux, les personnages poussant des grimaces à l'exagéré, mais sans relief. Bref, ce ne fut pas un festival agréable pour mes yeux de lectrice.



L'inconvénient du format bédé c'est qu'il faut aller au plus serré de la biographie de Geronimo.



Malgré les 122 pages, il faut faire des sauts temporels, choisir ce que l'on va montrer, ce que l'on va taire. Découpé en quatre chapitres chronologiques, le récit s'est concentré sur les évènements marquant du guerrier et homme-médecine. Ce n'est qu'une maigre partie de sa biographie, pour en savoir plus, il faudra lire les livres consacrés à Geronimo ou aux Apaches célèbres.



Inconvénient de la chose, c'est qu'en se concentrant sur les faits marquants de la vie de Geronimo, on se focalise avant tout sur les guerres (batailles, escarmouches, pillages). Si cela donne de l'action et du rythme au récit, de belles scènes de combats aussi, cela donne surtout l'impression d'un Geronimo rendu fou par la vengeance et tuant tous les Yeux-Clairs (ou mexicains) qui croiseront sa route, sans distinction de leur fonction ou de leur sexe : civils, militaires, hommes, femmes, enfants… Tout le monde y passera. Ce n'est pas non plus la seule image des Indiens qu'il faut retenir.



La cupidité des Hommes Blancs, amoureux du billet vert et voulant toujours posséder plus (de terres, d'argent) signera toujours la perte des Indiens. Leur voler ce qui leur revient de droit en farine et sucre, le revendre à des Blancs et ensuite, distribuer moins aux Apaches puisque l'on a vendu la moitié du stock…



Geronimo se rendra, pensant encore que la parole était sacrée et que les Yeux-Clairs tiendraient la leur. Si les Indiens n'avaient qu'une parole, celles des Blancs étaient fourchue comme la langue du serpent. Les Indiens gênaient, il fallait leur terre, leur montagne, leur gibier pour vendre à l'Homme Blanc (ou le distribuer).



Une bédé intéressante pour ceux ou celles qui voudraient découvrir une partie de la vie de Geronimo et des exactions des Hommes Blancs commises envers les Indiens. Elles sont nombreuses et une majorité seront soulevées dans ce récit (la spoliation des terres, l'exil, la privation de nourriture, les paroles non tenues, la liberté entravée, l'interdiction de quitter le territoire des réserves, l'interdiction de chasser, l'interdiction de posséder des armes, les massacres, la justice expéditive).



Si je n'ai pas apprécié le graphisme (qui a plu à certains), si je ne ressors pas totalement conquise de cette lecture, j'ai tout de même apprécié survoler la vie de Geronimo, même si ma préférence ira pour les biographies plus complètes publiées en romans.

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Jim Morrison, poète du chaos

‘Je voulais ressembler aux poètes maudits français... Baudelaire, Rimbaud, Verlaine ou encore poursuivre l'oeuvre des surréalistes.'



‘J'étais un poète. Oui, mais un poète perdu.'



Paris, 1971 … quelques jours avant sa mort,



Jim Morrisson, déprimé et brisé se souvient de son enfance, des Doors, de ses excès et de la gloire.



Jim Morrison, poète du chaos est un sublime roman graphique de deux fans de cette comète. Frédéric Bertocchini aux commandes du scénario et Jef à celles du dessin signent un album très poignant sur cette étoile filante.



Une lecture rock'n'roll de la vie de Jim Morrisson que je recommande.



Une pépite !!

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Balles perdues

La quête d'un gangster, tueur à gage, à la solde de Al Capone pour un amour perdu. J'ai beaucoup aimé. Le style artistique, l'histoire, l'esthétique, l'atmosphère noire de l'époque de la prohibition. C'était tout simplement divin, même si je pense que l'univers autour de cette histoire aurait mérité une construction d'une plus grande ampleur.
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9/11, tome 5 : Projet pour un nouveau siècle ..

Suite de cette série consacrée à la montée d’Al Qaïda avant les attentats du World Trade Center.

L’agent du FBI Cindy Mayer est toujours à la poursuite de Ben Laden en Afghanistan. Elle reçoit de manière inattendue un tuyau de Saïd-François Mohamed, le banquier musulman aussi bien en cours à Ryad, qu’à Dallas dans les milieux d’affaire pétroliers. Pourtant sa fidélité va à Ben Laden... Cindy Mayer va devoir affronter ses ennemis pendant que Saïd-François fraye avec les faucons qui veulent placer Bush junior au pouvoir, pour reprendre leur business pétrolier en Afghanistan.

Le début de ce tome est un vrai récit d’action, avant que les jalons pour un nouveau siècle américain ne soient posés par les milieux d’affaires dans la deuxième partie.
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Geronimo

Voilà une nouvelle belle collaboration entre ces deux auteurs à grosse réputation : Matz (le tueur, balles perdues, corps et âme, Tango) et Jef (balles perdues, corps et âme, La traque).



En effet, après avoir adapté les incroyables histoires de Walter Hill (« balles perdues » et « corps et âme », toujours chez rue de Sèvres), ce duo se lance pour nous conter l’histoire de Géronimo, célèbre apache.



Le dessin :



Avec le dessin de Jef nous sommes systématiquement dans la contemplation. Son travail est juste magnifique, grandiose !

Le trait vif, rapide et anguleux met parfaitement bien en avant cette particularité des visages indiens rudes, aguerris et impitoyables mais aussi ces gringos mexicains fiers et limite tyranniques.

L’action prend une grande place dans cet ouvrage rendant ainsi presque vivant le dessin. A croire que celui-ci est toujours en mouvement…

Les dominantes de couleurs par séquence (bleue pour les phases nocturnes, rouge pour les phases « sanglantes » etc…) influencent beaucoup l’émotion ressenti du lecteur.

Les mises en scène sont grandioses et spectaculaires surtout dans les scènes de bataille, et ces pleines pages de paysages des splendeurs naturelles des Amériques renforcent notre béatitude.

Les effets sont particulièrement maîtrisés, notamment pour les fonds de vignettes avec des effets poussiéreux, brumeux, troubles, cassant une ligne d’horizon par ci ou masquant un relief par-là…



Rien à dire, Jef est un artiste talentueux et est une valeur sure pour le lecteur !



Le scénario :



Matz n’a pas voulu particulièrement romancer l’histoire de Geronimo. Il a essayé de se cantonner aux faits historiques et particulièrement à celui qui a valu la « légende » Geronimo.

Matz a donc, pour ce faire, scindé son récit en quatre chapitres chronologiques instituant ainsi les évènements marquant du héros.

Le récit de ce livre se veut en partie seulement biographique :toute la vie de Geronimo n’y est pas contée.

La violence est omniprésente, montrant ainsi les injustices subies par les amérindiens à l’époque (perdurant encore à ce jour) et justifiant la valeur essentielle humaine qu’est la liberté !

Le découpage quant à lui donne un rythme effréné : tout va très vite et les 120 pages se lisent d'une traite. Mais il laisse aussi une grande part à cette impression de liberté justement, via les grands espaces dessinés et honorés par les belles et énormes tailles des cases qui, pour le coup, nous immergent totalement dans l’histoire.



Du grand 9eme Art !



Bref, le travail graphique est splendide et amène ainsi une narration visuelle hors du commun. Le scénario est bien amené et le découpage nous enchante !



J’ai beaucoup apprécié.




Lien : http://www.7bd.fr/2017/11/ge..
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Corps et âme

Un tueur à gage qui se fait enlever et se voit faire subir un changement de sexe à son insu entreprend une violente vendetta.

Superbe et extrêmement graphique. L'exécution artistique est à couper le souffle. Il y a une part d'invraisemblance dans cette histoire, mais elle est grandement pardonnée. Jef est vraiment un dessinateur extraordinaire. On en redemande.
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Corps et âme

Frank est un tueur à gâche professionnel. Après avoir honoré un contrat sur une vedette de la mode, il a un rendez-vous avec un boss de la pègre pour une nouvelle cible. C’est franchement mieux payé que d’habitude mais, ce nouveau contrat est un piège. ...



Dès les trois premières cases, nous sommes plongés dans le suspens. Ensuite, jamais l’action ne s’essouffle. Le graphisme est de qualité, nous sommes plongés dans un thriller haletant, comme dans un bon film de série B américain. Le portrait psychologique du personnage est bien tracé. Nous plongeons avec lui dans sa désespérance et nous finissons par en émerger toujours en l’accompagnant. Le scénario est franchement original, surprenant. Le graphisme est de très bonne facture. C’est noir à souhait, c’est glauque. Une bande dessinée digne des romans noirs. Une belle réalisation et beaucoup de plaisir de lecture.

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Balles perdues

Bof, forcément une histoire de Walter >Hill on se doute que ca va être couillu et testostéroné et ca l'est... ca flingue à tout va et du coup les fans du genre seront comblés, d'autant que l'image est belle avec de beaux tons rouges, ocre... les autres déploreront le scénario et la profondeur psychologique des personnages presque réduites au néant..
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9/11, tome 6 : W.T.C./Acte 2

Suite et fin de cette série consacrée à la montée d'al Qaïda avant les attentats du World Trade Center.

Saïd-François Mohamed avait commencé dans le tome précédent à envisager une attaque des États-Unis avec des avions commerciaux. En voilà la réalisation, le fameux 9/11.

Les auteurs en imputent la responsabilité à l'aveuglement de l'administration Bush, plus pressée de récupérer le contrôle de l'Afghanistan et de l'Irak pour des motifs pétroliers que de protéger son sol. Et ils partent vite dans un message complotiste dommageable en truffant les deux tours du WTC d'explosifs juste avant l'attaque.

Il est regrettable que les auteurs de cette série qui reprend tome après tome des informations et des données connues et vérifiables sur le fonctionnement d'al Quaïda, les protections dont a joui Ben Laden, le jeu trouble de l'Arabie Saoudite, finissent leur cycle sur cette version très complotiste, qui met à mal leur crédibilité.

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9/11, tome 3 : L'enquête

Suite de cette série consacrée à la montée d’Al Qaïda avant les attentats du World Trade Center.

1995, l’ambassade d’Egypte à Islamabad fait l’objet d’une attaque au véhicule suicide. L'égyptien Ayman Al-Zawahiri rejoint Ben Laden pour mener ensemble un jihad contre les États-Unis. La question de la compatibilité entre les enseignements du Coran et le suicide d’un musulman ne les perturbe guère.

Dans ce tome, Cindy Mayer a rejoint le FBI. Elle participe à l’équipe envoyée en Arabie Saoudite suite à l’attentat mené contre une base américaine dans ce pays. Enquête impossible, car les saoudiens refusent de laisser les américains approcher des lieux du drame. En fait, pour se dédouaner au plus vite, le royaume wahhabite en a fait endosser la responsabilité à des chiites. Ces derniers sont rapidement exécutés pour stopper tout amalgame entre le soutien passé des autorités locales à Ben Laden, ses prêches, et ce qui venait de se passer.

Cette partie de la bande dessinée correspond au film « Le Royaume » (2007) avec Jamie Foxx.
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9/11, tome 1 : W.T.C. / Acte 1

Une plongée dans le contexte qui a conduit des années 1990 au 09 septembre 2001 à la montée du réseau Al Qaïda et à son emprise sur des groupuscules terroristes salafistes.

Ce premier tome introduit les personnages récurrents : Cindy Mayer, agent de terrain de la CIA, spécialiste du Moyen-Orient, et Saïd-François Mohammed, un jeune banquier musulman d’origine franco-algérienne, compagnon d’arme en Afghanistan de Ben Laden, bien introduit auprès du prince Al Türki, chef des renseignements d’Arabie Saoudite.

1992. Oussama Ben Laden vit au Soudan, dirigeant ses activités grâce aux revenus de la société de BTP familiale. C’est l’année où il réussit à faire mener les premières actions contre les USA, au Yemen tout d’abord, puis en 1993 le premier attentat contre le World Trade Center, qui occasionnera des dégâts limités.

Les scénaristes expliquent comment les intérêts pétroliers américains ont pu pousser le gouvernement de Washington à soutenir des groupes extrémistes pour des considérations purement financières.

Certaines images de Jef sont tellement réalistes, qu’elles doivent être des photos retravaillées graphiquement. En tous cas, le résultat est impressionnant et rend la BD (très romancée) presque documentaire.

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Corps et âme

Comme chaque ouvrage des éditions Rue de Sèvres, celui-ci est encore une merveille et est de confection remarquable.



Cette BD se dénote par un graphisme hors du commun et l’équipe de scénaristes est vraiment exceptionnelle.

Succès garantie !



Et le trio Jef, Matz et Walter Hill n’en sont pas à leur première collaboration, ils ont également sorti aux éditions Rue de Sèvres le superbe ouvrage « Balles Perdues »



« La pire des vengeances n’est peut-être pas la mort… »

Cette phrase est la dernière du résumé du 4eme plat de couverture.

Elle illustre bien le contenu violent, surprenant, captivant de la BD.



Le dessin, les couleurs, la mise en scène, les effets :



Le dessin de Jef est très particulier mais splendide ! Chaque page ressemble à une œuvre d’art, de véritables tableaux en style réalisme ! On pourrait croire à des photos retouchées.

Son trait est fin, léger, souple, dynamique et très élégant.



Les mises en scène sont somptueuses, dignes des meilleurs films polar noir, avec de beaux détails notamment pour les portraits, mais aussi et bien sur les « backgrounds » !



Les perspectives sont parfaites, sans accrocs dans les proportions.



Les divers effets, et les jeux d’ombre et lumière subliment l’ouvrage ! Ils sont magnifiquement maitrisés et les effets d’estompe ou de vieillissement de couleur instaurent une ambiance malsaine, désagréable, à se croire continuellement dans les bas-fonds d’une société naturellement enclin à la violence, l’escroquerie, le crime… Toutes les pages de ce livre ont été réfléchies et travaillées minutieusement.



Pour moi, toutes ces planches sont de vrais bijoux graphiques, et en les lisant, il peut arriver, par moment, de se croire réellement en train de regarder un film, ou même carrément de se projeter dans l’histoire.

Chapeau !



Le scénario, le découpage :



Matz est un habitué du genre. Les histoires de tueur à gage, ça le connait et bien !

Une grande partie de son œuvre en fait référence… On aurait pu croire qu’il s’en lasserait… peut être…



Mais l’idée de script de Walter Hill a été tellement originale et novatrice dans le genre qu’il ne pouvait évidemment pas laisser filer cette occasion. (PS : Matz fait aussi de très belle BD autres que des thrillers noirs : voir Julio Popper par exemple !)



Cette enquête est vraiment très bien construite usant de flash-back à la sauce américaine, alternant rapidement de très belles techniques de cadrage typiques des films policier bien glauques (avec des gros plans, des plans américains, plans poitrines, très gros plans…), avec des dialogues tranchants et des personnages à fort caractères !!



Le découpage est aussi grandiose : de grandes cases aérées, avec toutes sorte de transition d’action à action, de scène à scène, etc…(voir l’art invisible), et quelques artifices bien placés (Pleines pages, vignettes sans bordures, cases débordantes sur d’autres…) et visuellement confortable.



La rigueur des bordures rectilignes contraste superbement avec le trait léger de Jef mais convient admirablement bien à la rudesse du scénario. Ce mélange est beau !



L’originalité de l’histoire vient donc du fait de casser des clichés comme le changement de sexe, l’homosexualité, la place de la femme dans une société machiste, etc…

Bref des sujets encore beaucoup trop tabous de nos jours…



Bon, finalement, notre « anti-héros » Frank Kitchen est plutôt canon en….

Oups j’en dis trop…



Ce thriller haletant est aussi évidemment prévu d’être adapté au cinéma par… Walter Hill lui-même !!

Le script est basé sur une histoire de Denis Hamill.

Les protagonistes devraient normalement être interprétés par Michelle Rodriguez dans le rôle du « gentil » et Sigourney Weaver dans le rôle du « méchant »…

Walter Hill aura quand même attendu 35 ans pour retrouver Sigourney Weaver dans un de ces longs métrages (après Alien).



Le film devrait s’appeler « Tomboy, A revenger’s tale » et devrait sortir d’ici 2017 dans les salles.



Ciao,
Lien : http://www.7bd.fr/2016/04/co..
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Deux hommes en guerre, tome 2 : La Trahison..

J’ai préféré ce deuxième tome au premier, d’une part parce que je me suis un peu habituée au dessin (même si je ne l’apprécie toujours pas), d’autre part parce que certains éléments de l’histoire s’éclaircissent.

Néanmoins mon opinion reste très mitigée sur ce diptyque.
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Corps et âme

Différent(e), encore que…



Frank Kitchen est tueur à gage. Et efficace avec çà.

Quelqu'un qui a de la gueule, des flingues et des c…



Ah ben non, en fait. Je rectifie.

C'était quelqu'un qui avait des c…, ...mais se les est fait zigouiller.

Suite à son dernier contrat qui n'a pas plu à tout le monde, on lui a refait le portrait. Mais vraiment en totalité.



Pas en mal, notez bien, c'est une femme à 100% dorénavant.

Mais çà va légèrement le perturber, alors pour penser à autre chose, autant se donner à fond dans une petite vendetta.

Juste pour le plaisir, et pour remettre les points sur les i...



Après avoir rapidement assimilé l'idée directrice, un homme transformé en femme, on se rend compte que Matz, scénariste du "tueur", nous raconte une histoire... de tueur.

Donc pas grand chose de bien nouveau sous le soleil.

C'est bien fait, les dessins sont propres, une bonne BD.



Ce qui me gêne un peu plus, c'est l'idée de base.

C'est si horrible que çà, de se retrouver femme ?

Perturbant peut-être, je dis pas, mais on sent un album plutôt écrit par et pour des hommes derrières ces bulles, notamment dans certaines réflexions ou ébats amoureux.

Á notre époque, çà m'a un peu titillé, pas de quoi crier au scandale non plus.

(plus d'avis sur PP)
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9/11, tome 4 : Les ambassades

Suite de cette série consacrée à la montée d’Al Qaïda avant les attentats du World Trade Center.

1997 Ben Laden est de retour en Afghanistan. Il finance l’entraînement de ses fidèles dans des bases protégées par les Talibans. Ces derniers menés par le molah borgne Omar ont pris le pouvoir à Kaboul et subissent une pression internationale. C’est l’année où sont menés par Al Qaïda des attentats à Nairobi et Daar es Salam contre des occidentaux. L’agent du FBI Cindy Mayer jusqu’alors ignorée par les autorités dans son obsession de Ben Laden commence à être entendue.
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9/11, tome 2 : Projet Bojinka

Suite de cette série en six volumes consacrée à la montée d’Al Qaïda avant les attentats du World Trade Center.

En 1993, l’opération « Restore hope » en Somalie est un échec pour les forces américaines. Les Saoudiens prennent leurs distances avec Ben Laden, toujours protégé par le Soudan.

Cet épisode montre aussi comment bien avant le 11 septembre 2001 un projet similaire de détournement d’avion avait déjà pris forme dans le cerveau des terroristes.

Cette série romancée de la traque terroriste est basée sur le récit réel des événements qui ont précédé le 11/09/2001.
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Corps et âme

La revanche d'une flingueuse



En croyant avoir décroché un juteux contrat pour Noël, Franck Kitchen, tueur à gage notoire dont la furtivité n'a d'égale que l'élégance, tombe dans un sordide guet-apens.



Après plusieurs semaines de coma, l'assassin de profession se réveille ... dans le corps d'une femme.



Face au miroir, Franck perçoit des traces de bistouris sur son corps transformé, méconnaissable.



L'auteur de ce crime pas comme les autres a tout de même pris la peine de lui laisser des pilules hormonales, quelques vêtements et la photo de Sebastian Kaye, qui n'est autre que son dernier "contrat" "exécuté" quelques mois plus tôt à New York.



S'il s'agit d'un parfait règlement de compte opéré par un cinglé de la chirurgie de transition de genre, alors pourquoi ne pas l'avoir descendu froidement ?



En attendant l'heure de sa revanche et forte de ce seul indice, Franck va devoir dans un premier temps apprendre les bases de sa nouvelle féminité avant de mener son enquête sur la piste du commanditaire de cette opération invraisemblable.



Ainsi commence le parcours de la combattante pour Franck, bien déterminée à se venger de ses ennemis.



Elle réalisera ô combien les femmes doivent redoubler d'habileté pour survivre et réussir dans un monde de misogynie, de chaos et de violence.



Pour ma part,



Plein la vue.



Corps et âme est la narration de Franck Kitchen, un tueur à gage qui se réveille dans la peau d'une femme. Il ne s'agit pas d'une réincarnation, mais bien d'une opération de transition de genre de haute volée.



Le récit de Franck est une façon originale d'aborder le thème de la féminité et du féminisme. Dans son nouveau corps, Franck doit donc se réinventer et casser les préjugés pour s'imposer dans le monde de la pègre et obtenir vengeance. Là dessus, je ne vous en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant l'album.



J'ai littéralement été séduite par la grâce des traits des protagonistes et éblouie par la beauté des couleurs variées et contrastées.



Le graphisme ultra réaliste et richement détaillé respecte les codes du genre policier et du thriller psychologique, en mêlant humour noir, violence graphique et émotion profonde.



Il en résulte un album luxuriant aux effets visuels étonnants : explosions, rutilances, effusions de sang, et aux décors variés : de New York à Shangaï , des hôtels luxueux aux quartiers mal famés ... Bref tout et son contraire.



Corps et âme est une BD exceptionnelle captivante dès la première page qui aborde le sujet de la condition féminine avec intelligence.



Je recommande.



https://www.aikadeliredelire.com/2023/12/lu-approuve-corps-et-ame-de-matz-walter.html?m=1



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