Suite à sa sortie de prison, Roy Nash découvre sans trop de surprises que le commanditaire de son évasion n’est autre qu’Al Capone. Une question se pose donc rapidement : quelle est la contrepartie sous-tendue par ce « service » rendu ?
Roy fait bien de se poser la question, car effectivement, on le missionne d’un contrat. Pour cet ancien tueur à gage, il s’agit de retrouver trois hommes afin qu’ils respectent l’accord dans lesquels ils s’étaient engagés quelques années plus tôt ; ayant fait appel à Al Capone qu’il garantisse les conditions matérielles d’un casse, ces hommes devaient – en contrepartie – lui reverser une partie du gain du braquage. Après avoir réussi ce dernier, ils ont pourtant fait le choix de se dérober à leurs obligations. Mais ce jeu-là en valait-il la chandelle ?
Roy se met donc sur leur piste. Et comme si le fait de ne plus être redevable ne suffisait pas, Roy apprend que l’un des hommes qu’il recherche entretient son ex-petite amie contre des services en nature. Il n’en faut pas plus à Roy pour mener rapidement à bien le contrat qui vient de lui être confié.
–
On savait que la BD pouvait adapter des œuvres littéraires… mais il est moins courant de voir arriver en bande dessinée des œuvres initialement produites pour le cinéma. Quoi que… car ce scénario-là traînait depuis un moment dans les tiroirs de Walter Hill et c’est lors de sa rencontre avec Matz, et lorsque ce dernier lui demande s’il n’a pas un scénario qui peut être adapté en BD, que Walter Hill pense immédiatement à Balles perdues.
La suite, c’est l’album que j’ai en mains. Une intrigue qui se situe en 1932. Nous allons de Chicago à Los Angeles. Une chasse à l’homme qui commence avec paysage désertique, dans des tons ocre et étouffés par une lumière tamisée. Le jour se lève. Un bolide s’enfonce à vive allure vers cette immensité sauvage. Sa destination : un hameau perdu qui bénéficie tout de même d’une sorte d’oasis qui permet à la fois aux gens de passage de faire le plein d’essence et de se désaltérer…
Qu’est-ce que je vous sers ?
« Whisky ».
Mais le bolide que le lecteur a suivi jusque-là n’atterrit pas dans ce rade par hasard. A son bord, des hommes sapés comme des milords. On pense derechef à la pègre, qui vient chercher-là la taxe qu’il impose à chaque commerçant, en échange de leur protection. Non… erreur de lecture car en réalité, le chasseur de prime y a localisé sa cible. Les échanges fusent, le ton est donné, sans concession. Aucun des protagonistes ne semble prêt à céder quoi que ce soit. La discussion se conclut dans un bain de sang.
C’est l’un des éléments principaux de cette intrigue, où le nombre de balles tirées n’est pas quantifiable. Régler un désaccord. Intimider un interlocuteur. Faire taire un maître chanteur. Tout se règle l’arme au poing.
En pleine période de la prohibition, les auteurs travaillent en permanence cette ambiance sur le fil, cette ambiance à couper au couteau. Quelques percées de blues viennent rythmer cette guerre des nerfs mais bien que ces mélodies soient sereines et langoureuses, la musique n’adoucira pas les mœurs.
Lire l'article complet sur le blog
Lien :
https://chezmo.wordpress.com..