Citations de Kek (28)
- Ouais, ben en tout cas, j'espère que tout ça te fait relativiser sur tes propres galères de bobo, hein... "Han, j'ai plus de batterie !" ; "Han, elle a pas liké ma photo sur Insta !!" ; "Mon Vélib' y roule pas bien", gnagnagna...
- Ouais, enfin, c'est pas comparable non plus et on a le droit d'avoir des problèmes de notre côté. Elle est pourrie, ta comparaison.
Et puis, tu fais pas que leur donner, tu reçois vachement aussi. Leur courage, leur dignité, leur gentillesse...ils te le balancent en pleine face.
C'est dingue comme c'est enrichissant !
- Tu veux dire que les pauvres t'enrichissent ? Ha, ha !
- "Les pauvres m'enrichissent"... Je pourrais faire de la politique avec ce genre de pensée ! (p. 95-96)
- Vous savez, ça fait maintenant... 25 ans ? oui, c'est ça...que je n'ai pas touché une seule pièce, ni un seul billet.
- Ah bon ? Mais comment vous faites pour...euh bah...pour tout.
- J'me débrouille, ma Belle ! J'ai besoin de rien. Le plus important, c'est de sourire ! (p. 148)
- Et puis tu fais pas que leur donner, tu reçois aussi.
Leur courage, leur dignité, leur gentillesse... Ils te la balancent en pleine face.
C'est dingue comme c'est enrichissant !
- Tu veux dire que les pauvres t'enrichissent ?
Ha ha !
P.95
"J'ai pas mauvaise conscience
Ça m'empêche pas d'dormir
Mais pour tout dire, ça gâche un peu le goût d'mes plaisirs"
[C'est pas vraiment ma faute si y'en a qui ont faim
Mais ça le deviendrait, si on n'y change rien]
Extrait de la chanson des restos
Parmi tous ces visages, je ne connais le parcours de vie que d'une petite dizaine de bénéficiaires.
Comment ils sont arrivés là, comment se passe leur quotidien.
Une dizaine de personnes aux histoires singulières, ayant pour point commun une rupture, une fêlure, à un moment donné.
L'être humain est un être sociétal, et une des grandes souffrances reste le manque de contact.
- Vous donnez souvent, vous, à ceux qui font la manche ?
- De temps en temps, oui... C'est compliqué, hein, à qui tu donnes, à qui tu donnes pas...
- Ben ouais, est-ce qu'ils vont acheter un sandwich ? Du crack ? ?
- Ouais, ça dépend de plein de trucs, de ton humeur... Je donne souvent, oui, ou une clope.
- Moi je donne jamais.
- Haaan...
- Oooh !
- Ah boooon
- Nan mais je donne chaque mois aux restos. Je me dis que ceux qui ont faim peuvent y aller, et je sais où va l'argent.
- Ah, c'est bien, vous vous êtes fait un petit cendrier pour pas jeter vos mégots par terre... Bravo !
- Hein, un cendrier ? Ah bah non, ça c'est mes mégots, que je récupère... Je prends le tabac, et avec une feuille je fais une cigarette...
- Ah oui non mais euh oui je sais, euh je d'accord...
- J'ai honte d'être là, rholala... C'est pas possible...
- C'est pas de la honte de venir aux restos du cœur, madame. C'est du courage.
- Héééé... Mais il est encore congelé, le jambon !
- Ah... Euh... Ben vous pouvez le laisser fondre sur les pâtes, ça fera un peu comme de la sauce...
- Boarf ! Pfff...
Merde, je viens vraiment de dire ça ?? La tristesse du repas, sérieux...
- Comment on peut vivre dans le froid comme ça...
- Bah tu meurs plus tôt. Ton espérance de vie baisse de quinze à vingt ans quand t'es dans la rue.
Par définition, le bénévolat n'est pas payé. Mais d'être payé en sourires compense largement. Et, paradoxalement, les plus beaux sourires que j'ai vus dans ma vie n'avaient pas toutes leurs dents.
- Je vais te dire un truc, mon chou, pendant deux ans j'ai mangé dans les poubelles... Eh bien, crois-le ou non, je suis jamais tombée malade ! C'est le meilleur des médicaments ! Hi Hi !!
Quand t'as plus de famille, que t'as plus d'amis... Comment tu veux t'en sortir ?
Tu dégringoles vite, hein.
- Mais pourquoi y a pas de couteau , ce serait plus pratique, non ?
- Ben ouais... Mais parfois y a des gens qui ont un peu trop picolé... Et puis t'en as qui ont des problèmes psychologiques lourds, donc ça peut être chaud...
Ils dorment où, tous, en ce moment ?
Dans la rue ?
Le métro ?
Et moi, peinard dans mon lit... Ça fait bader.
Ça doit être ça l'astuce, passer à autre chose quand c'est terminé, sinon tu tiens pas.
- Et toi, Sandrine, ça fait longtemps que tu es bénévole ?
- (...) Ça doit faire seize ans maintenant...
- Seize ans ?!!
J'ai fait deux heures et je suis déjà en train de déprimer... Ils font comment ?
Au fur et à mesure des passages, je remarque un truc perturbant. Je me rends compte qu'il y a énormément de gens "comme tout le monde". Habillés de façon classique, propres sur eux... Ils pourraient clairement être de ma famille. C'est flippant de voir à quel point tout le monde peut être touché.
- Et généralement y en a beaucoup des... enfin des... pauvres... euh enfin des gens ?
- Les bénéficiaires ? Ça dépend... Une centaine, deux cents... Ça dépend aussi si on est en début de mois ou pas, quand ils ont touché le RSA... Là on est en fin de mois, certains n'ont plus rien.