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Citations de La Petite Illustration (133)


Le parloir d'un pensionnat. Pièce sévèrement décorée. Sur la cheminée, un buste grave, celui de Platon. Un piano droit. Sur une table de milieu, des livres de classe.
Mr Fouque, tête bien caractérisée d'universitaire, est, au lever du rideau, assis devant la table, se livrant à un travail à l'aide des livres de classe.
Une horloge lente et particulièrement sonore - une horloge de collège - sonne, au dehors, six heures.
Un temps.
Pompon, le type même du garçon de salle, tablier bleu, savates, menton mal rasé, volontiers un peu sale, entre après avoir frappé ...
Pompon .- Monsieur le principal, voilà l'élève Castagnaire ...
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Le salon du premier étage au 13, Bloomsbury Place, à Londres.
Deux grandes fenêtres drapées de rideaux rouges donnent sur la rue.
Une porte à deux battants mène à la salle à manger.
La porte du fond ouvre sur l'anti-chambre.
Au dehors, c'est le ciel brumeux, les arbres sans feuilles.
La clarté du feu éclaire faiblement une partie de la pièce.
Entre les deux fenêtres, un petit bureau, un piano démodé, un fauteuil de chaque côté de la cheminée.
Un lustre à trois branches pend du plafond ; les lampes en sont voilées par des abat-jours en papier.
C'est un vendredi après-midi en novembre.
Mme Sharpe fait ses comptes, assise au bureau.
C'est une femme grande, mince aux traits durcis.
Elle porte un bonnet de veuve et des lunettes qu'elle remonte sur son front quand elle cesse d'écrire.
Elle s'arrête, regarde sa montre et appelle ...
(lever de rideau de la pièce extraite du n° 330 de "La Petite Illustration" parue le 12 août 1933)
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C'est le printemps vers midi. La scène représente le hall d'un luxueux immeuble moderne de rapport, dans un quartier élégant de Budapest.
Au fond, prenant une importance significative, le grand escalier, partant de gauche et montant vers les étages.
Au fond également, mais au deuxième plan gauche, l'ascenseur pris dans l'épaisseur des murailles.
Au premier plan gauche,, porte de l'escalier de service.
A droite, au fond, en pan coupé, loge du concierge ; à droite encore, la porte sur la rue, en belle ferronnerie.
Dans l'arrondi de l'escalier et en retrait, un canapé de style à verdure.
Le concierge nettoie la rampe de cuivre de l'escalier.
On entend les bruits familiers de la rue et des étages et de vagues bruits lointains d'autos qui cornent ...
Le chasseur du Cercle National entre, venant de la rue où il a laissé sa bicyclette.
Il frappe à la loge du concierge.
Le concierge, qui y était revenu, passe la tête par la porte entrebâillée.
Le chasseur extrait de sa sacoche une lettre et lit, à haute voix, l'adresse :
- Son excellence Michel de Lovasdy, ancien ministre. Vous lui direz qu'on a apporté ça du Cercle National. C'est de la part d'un de ses amis ...

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 La Petite Illustration
Les comédiens du "Français" avaient perdu leur privilège et devenaient de plus en plus suspects.
Ils étaient obligés de remplacer par les appellations de "citoyen" et "citoyenne" les qualifications de "monsieur" et de "seigneur", même dans les pièces en vers.
Pourtant, ils résistaient opiniâtrement, n'hésitant pas à représenter des pièces réactionnaires, comme "l'Ami des lois" de Laya, puis "Paméla ou la vertu récompensée".
L'inévitable se produisit.
Leur théâtre fut fermé, tous les comédiens arrêtés, incarcérés, les hommes aux Madelonnettes et les femmes à Sainte-Pélagie.
Ils auraient été inévitablement guillotinés si un employé du Comité du Salut Public nommé Labussière n'avait, au péril de sa vie, soustrait et détruit leurs dossiers ...
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Une pièce de théâtre doit attacher le spectateur, lui faire vivre, entre neuf heures et minuit, une aventure qui l'intéresse et, si possible, le passionne.
Une aventure trop semblable à ce qu'il voit tous les jours n'est pas ce qu'il cherche en venant au théâtre.
Mais il faut que cette aventure, née de l'imagination de l'auteur, ait le ton de la vie, soit logique.
Il faut que le public soit amusé ou ému, que les personnages soient vraisemblables, humains.
Il y en a qui rient, d'autres qui pleurent.
Il faut que le spectateur participe à leurs joies, à leurs peines...C'est tout le Théâtre, cela ! ....
(extrait de "La petite Illustration" n°134, parue en janvier 1925)
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Le président.- Le remède ? Le voici. Il faut aller à la racine du mal.
La racine du mal c'est le manque de transparence de la société moderne.
La société moderne est quelque chose d'épais, d'opaque.
Les grandes villes font partout des amas louche. La lumière s'arrête ne circule pas.
Le regard de l'autorité entre mal.
L'idéal est une société parfaitement limpide, où le moindre individu peut être suivi de l'oeil, et laisse tout son passé derrière lui, comme une trace toujours visible....
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Le premier acte est émouvant avec sa scène du plus triste amour entre Stella et Maurice.
Une intensité dramatique qui augmente sans cesse : la montée du soupçon caractérise les deux derniers actes.
Les personnages vivent dans une atmosphère de mystère ; ils ont l'accent de la sincérité.
Et l'angoisse bientôt gagne les spectateurs.
(Critique, en 1931, de Mr Jean Prudhomme, à la suite de la répétition générale, dans "e Matin")l
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Cette scène de la rue Blanche, que d'avatars n'a-t-elle pas elle-même traversés !
Son emplacement fut successivement, au dix-huitième siècle, celui d'un pavillon secret du maréchal de Richelieu, puis au dix-neuvième, avant 1874, celui de l'ancien collège Chaptal.
Le premier théâtre qui s'y établit s'appelait : le Nouveau-Théâtre.
On y donnait de grands concerts, et c'est là que l'oeuvre de Mr Lugné-Poe fit ses premières armes.
En 1900, le Nouveau-Théâtre abrita même pendant quelques jours la troupe de la Comédie-Française après l'incendie dont on a pas perdu la mémoire.
Puis ce fut le théâtre Réjane où l'illustre artiste reprit son répertoire, puis le théâtre de Paris de Mr Léon Volterra d'abord consacré au drame avec les pièces de Mr Charles Méré ou de Mr Henry Kistemaeckers avant de se réserver à la comédie gaie.
Pendant plusieurs années, on y entendit l'accent marseillais avec le "Marius" et la "Fanny" de Mr Marcel Pagnol.
L'accent gréco-roumain de Mme Evire Popesco y remplace dans cette pièce celui de la Canebière.
Mais cette évolution d'une salle de spectacle est à elle-seule significative de la transformation des goûts du public....
( Robert de Beauplan - "La Petite Illustration" n° 310 du 17.12.1932)
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Au lever du rideau, la scène est vide. Alphonse, maître d'hôtel en habit, entre du fond, portant un grand plateau (café, tilleul, liqueur). Il va le déposer sur une table basse, à droite, devant le bureau, puis il allume la lampe de bureau et la lampadaire de gauche.
Larsonnier et Brévin entrent du fond, continuant une conversation commencée.
Ils fument.
Presque aussitôt, Alphonse sortira du fond, laissant les deux battants de la porte ouverts....
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Les pièces de Mr Tristan Bernard ont cet étonnant privilège qu'elles résistent au temps.
Leur originalité et leur séduction restent les mêmes lorsque les années ont passé sur elles et l'on éprouve autant de plaisir délicat à les lire ou à les relire qu'à les entendre pour la première fois.
C'est ce qui permet de les réunir en volumes sans avoir à craindre que leur arôme subtil soit éventé.
A quoi cela tient-il ?
C'est précisément à cette question que Mr François Porché a voulu répondre en publiant, dans la "Revue de Paris", un ample et magistral article sur le théâtre de Tristan Bernard.....
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Un fumoir dans un bel appartement. Trois portes s'ouvrant l'une sur les salons, une autre sur la galerie, la troisième sur un boudoir.
Cogolin est en scène. Il est en habit. Il prépare des boîtes de cigares.
Puis il bourre sa pipe.
Thérèse entre, venant de la galerie. Elle est accompagnée d'Angèle qui porte des serviettes. Elles passent rapidement, vont au salon.
Henriette vient du boudoir, un vase garni de fleurs à la main, entre au salon.
Cogolin les a regardées du coin de l'oeil, hausse les épaules, continue de bourrer sa pipe.
Un temps, entre Léon, le valet de chambre....
(lever de rideau de la pièce extraite du 304ème numéro de "La Petite Illustration" paru le 2 juillet 1932)
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Acte Premier - La première étape -
premier tableau : l'étrange visiteur -
La scène est, aux environs de 1898, à Dresde, dans le cabinet de travail du docteur Ranke, professeur d'économie politique à l'université.
Le décor doit suggérer l'idée d'une existence bourgeoise, studieuse et capitonnée.
Deuxième tableau : la rencontre -
Aucune interruption. On fait le noir une seconde.
Sam reparaît à gauche, devant le rideau, dans une demi-obscurité.
A droite, sous un réverbère, deux hommes sur un banc. L'un est allongé et dort, l'autre joue de l'accordéon en sourdine.
A leurs pieds, une valise, un sac, des paquets.
Deuxième Acte - Jours d'exil -
Premier tableau : Les navires sont pleins d'espoir -
Un an après, à Ellis Island, station d'immigration du port de New-York.
Avant le lever du rideau d'avant-scène, on entend des appels de sirène......
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Une route, un talus en bordure de la route.
Georges, le gros Maxime, Jacqot, petit baluchon de touriste, qui en bandoulière, qui sur l'épaule au bout de la canne, entrent, marchant sur une ligne au pas cadencé des fantassins français.
Costumes de sport et du bon faiseur.
Paquetages et havresacs compliqués de la bonne maison " Bags and trunks".
Maxime est grand et fort.
Un bonnet à poils sur la tête, des moustaches tombantes, et ce serait un soldat de Cambronne. Mais il est rasé et porte des lorgnons d'écaille.
Il a eu tort, pour une marche sur route, de chausser des bottines fines et de les enjoliver à l'aide de guêtres "bottier".
Jacqot est mince et sec.
Le trait de moustache au ras des lèvres, il s'appuie avec décision sur une canne-parapluie.
Georges, moyen, est peti avec une tendance à l'embonpoint.
Il est vêtu sans raison apparente d'un costume de cheval.
Les trois - la coupe du costume mis à part - sont aussi peu sportifs, aussi peu entraînés que possible.
Jacqot et Georges se laissent tomber sur le talus....
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Alban.- Vous y êtes presque...Brigitte essaie vainement de répondre...Vous y voici...Je veux que ma voix monte seule, dans le silence que j'impose, pour bien proclamer que j'ai bien vaincu.
Mais cet avantage me semblait tellement mince que je ne me suis pas pressé de le saisir.
J'ai désiré vous voir dans votre effronterie, afin de décourager l'indulgence qui s'obstinait en moi pour un si chétif adversaire.
Quand l'indulgence est lassée à la fin, à peine ai-je froncé mon front, qu'est-ce qui subsiste ici du petit agresseur ?
Si vous pouviez fuir, seulement ! Vous êtes dans ma main.
Vous ne savez ni parler, ni vous taire, ni rester, ni partir.
Pour décamper vous attendez mon bon plaisir.
- Les yeux d'Alban maintiennent un instant Brigitte immobile et muette. Puis il sourit et se détourne avec dédain -
Il suffit. Je permets que vous vous retiriez.
Brigitte, le poing tendu, enivrée de rage et de honte.- Méchant homme, je vous exècre....
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Quand le rideau se lève, Maurice Tabret, Mme Tabret, nurse Wayland et le docteur Harvester sont en scène.
Mme Tabret travaille à sa tapisserie....
C'est une femme aux cheveux blancs, à l'air doux. Sa vie a été faite de plus de tristesses que de joies mais son visage respire l'énergie et la sérénité.
Elle porte une robe noire qui est presque une robe du soir.
Nurse Wayland, infirmière de Maurice, lit un livre.
Elle a environ vingt-sept ans. Son visage beau et fermé est éclairé par des yeux magnifiques. Elle n'est pas en costume d'infirmière, mais porte une robe simple et de bon goût qui dessine agréablement sa silhouette.
Le docteur et Maurice jouent aux échecs.
Harvester est le médecin de la famille. C'est un homme encore jeune à la physionomie ouverte et à l'air aimable. Il est en smoking.
Maurice est assis dans un fauteuil de malade, en pyjama et veston d'intérieur. Il est très soigné. Il a une belle tête. Son visage, rasé de frais, est très amaigri. Ses joues sont pâles et creuses et ses yeux sombres paraissent démesurément grands.
Maurice cependant n'a pas l'air triste.
Il semble au contraire gai et plein d'entrain.
Il y a un silence pendant que le docteur examine l'échiquier....
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Mr Etienne Rey dans "Comoedia" écrit :
"Mr Tristan Bernard, j'en suis sûr, a été ravi de nous étonner en nous donnant une nouvelle comédie assez différente de celles auxquelles il nous a habituées.
Mais est-elle, après tout si différente ?
A travers une histoire attendrissante et ingénue d'un sauvage qui est une espèce d'anarchiste forestier et littéraire, on retrouve l'ironie, l'esprit, la matière narquoise et familière de l'auteur et ce ton si naturel, si souple et si vivant qui est un des plus grands charmes de Mr Tristan Bernard....
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Mr Etienne Rey dans "Comoedia" écrit :
"Il était une fois un pauvre homme et un méchant riche...Et ce riche tout puissant convoitait - comme Frédéric II le moulin du meunier de Sans-Souci - la chaumière du pauvre homme.
Heureusement une fée bienveillante, pourvue d'une grande barbe noire semée de fils d'argent, protégeait le pauvre homme, et grâce à elle....
Mais je m'arrête...La fée barbue m'en voudrait peut-être de raconter un conte au lieu d'une pièce, bien que les deux se confondent souvent dans le nouveau spectacle du Théâtre Tristan-Bernard....
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...Cependant, la pièce de Mr Deval est spirituellement et joliment faite ; elle tient en haleine le public ; et il a créé un personnage qui ne ressemble en rien à celui que le roman lui offrait.
Du policier Hercule Poirot, de ce petit homme impatient qui, dans sa retraite, essaie d'oublier ses exploits en cultivant des citrouilles, il a fait l'admirable Signor Bracoli au vêtement gris clair et à la cravate audacieusement verte....
(extrait de la critique écrite dans "le journal des débats" par Mr Bellesort qui, ayant lu le livre de Mme Agatha Christie, compare les ressources dont dispose l'auteur dramatique face à celles, plus étendues, dont dispose la romancière)
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Nicole.- Et vous qu'est-ce que vous faites ?
Jean-Jacques.- Comment, ce que je fais ?
Nicole.- Oui, dans la vie. Vous avez bien une profession ?
Jean-Jacques.- Si on veut...
Nicole.- Si on veut ?
Jean-Jacques.- C'est très délicat à vous expliquer...
Nicole.- Vous êtes bien mystérieux !
Jean-Jacques.- Je suis obligé de l'être.
Nicole.- Oh ! Oh !
Jean-Jacques.- Oui...oui...nous touchons là un point névralgique.
Nicole.- Et pourquoi donc, mon Dieu ?
Jean-Jacques.- Si je vous dis la vérité, je vous éloigne peut-être de moi à tout jamais !
Nicole, se levant.- Vous me faites peur, tout d'un coup.
Jean-Jacques.- Oh, rassurez-vous, vous ne risquez rien !
Nicole.- Vous êtes faux-monnayeur ?
Jean-Jacques.- Non.
Nicole.- Gentleman-cambrioleur ?.
Jean-Jacques.- Joli métier ! Je voudrais bien
Nicole.- Vendeur de stupéfiants ?
Jean-Jacques.- Comme vous y allez !.....
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La scène représente le château de Mr Lodon.
Au lever de rideau, Verdet, le vieux maître, Mme de Chélozy et Mme de Blottières sont assis. Il y a une chaise vide.
Le vieux maître.- Vraiment, ce café est tout à fait hors classe.
Verdet.- N'est-ce pas, maître ? A lui seul il vaudrait le voyage...
Le vieux maître.- Et un voyage de près de 500 kilomètres.
Mme de Blottières.- 420 ! Il y a 500 kilomètres de Paris à Genève et nous sommes à 80 kilomètres du lac.
Mme de Chélozy.- Mme de Blottières est la personne la mieux renseignée de France sur les distances kilométriques....
(lever de rideau de la pièce extraite du n°289 de "La Petite Illustration" parue le 9 janvier 1932)
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