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Citations de La Petite Illustration (133)


Tout au fond du vieux parc un rond-point gazonné...
Au centre, sur un socle, un faune aux pieds de chèvre,
Qu'après un long effort un lierre a couronné,
Maintient toujours sa flûte à hauteur de sa lèvre.

Au temps où la forêt servait d'asile aux dieux,
Le faune musicien appuyé contre un arbre
Leur dispensait ici ses chants mélodieux,
Mais les dieux sont partis et l'ont laissé de marbre.

Ses dix doigts délicats, nettement arrêtés
En plein essor joyeux de leur danse dernière,
Gardent fidèlement pour les éternités
Dans le pesant pipeau la chanson prisonnière.

Mais les oiseaux des bois se sont pris d'amitié
Pour le chanteur muet qui fut jadis habile,
Et quelquefois, la nuit, l'un d'eux, apitoyé,
Se perche entre ses doigts sur la flûte immobile ;

Et, l'ombre étant complice, on ne peut pas savoir
Si le chant merveilleux que l'écho répercute,
Qui va tout attendrir, qui va tout émouvoir,
C'est de l'oiseau qu'il sort, ou si c'est de la flûte !

Miguel Zamacoïs
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J'en ai tant vu depuis trente ans dans ce fauteuil !
Ma plume, en rédigeant des milliers de messages,
A tant fouillé de coeurs, démasqué de visages,
Trempé son bec pointu dans tant de sentiments
De flatteurs, d'envieux, d'héritiers ou d'amants,
Que j'ai fait, je crois bien, le tour de l'âme humaine
Du pôle de l'amour au pôle de la haine ! ...
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Mr Etienne Rey dans "Comoedia" écrit :
"Mr Tristan Bernard, j'en suis sûr, a été ravi de nous étonner en nous donnant une nouvelle comédie assez différente de celles auxquelles il nous a habituées.
Mais est-elle, après tout si différente ?
A travers une histoire attendrissante et ingénue d'un sauvage qui est une espèce d'anarchiste forestier et littéraire, on retrouve l'ironie, l'esprit, la matière narquoise et familière de l'auteur et ce ton si naturel, si souple et si vivant qui est un des plus grands charmes de Mr Tristan Bernard....
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Mr Pierre Frondaie s'est proposé une double tâche : peindre un tableau de moeurs et composer un nouveau drame de l'amour et de la jalousie.
Mais il aime, avant tout, secouer, dompter son public, par des scènes brutales et pathétiques.
C'est donc à préparer le conflit passionnel et à le faire éclater qu'il a donné tous ses soins ...
(Mr Robert Kemp, de "La Liberté", discerne dans "Les amants de Paris" une double intention )
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Au lever du rideau, la scène est vide. Alphonse, maître d'hôtel en habit, entre du fond, portant un grand plateau (café, tilleul, liqueur). Il va le déposer sur une table basse, à droite, devant le bureau, puis il allume la lampe de bureau et la lampadaire de gauche.
Larsonnier et Brévin entrent du fond, continuant une conversation commencée.
Ils fument.
Presque aussitôt, Alphonse sortira du fond, laissant les deux battants de la porte ouverts....
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C'est le propre des oeuvres bien écrites que de conserver, à la lecture, tout leur intérêt.
(Robert de Beauplan - La Petite Illustration n° 201 du 18 février 1928)
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Le premier acte est émouvant avec sa scène du plus triste amour entre Stella et Maurice.
Une intensité dramatique qui augmente sans cesse : la montée du soupçon caractérise les deux derniers actes.
Les personnages vivent dans une atmosphère de mystère ; ils ont l'accent de la sincérité.
Et l'angoisse bientôt gagne les spectateurs.
(Critique, en 1931, de Mr Jean Prudhomme, à la suite de la répétition générale, dans "e Matin")l
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Nicole.- Et vous qu'est-ce que vous faites ?
Jean-Jacques.- Comment, ce que je fais ?
Nicole.- Oui, dans la vie. Vous avez bien une profession ?
Jean-Jacques.- Si on veut...
Nicole.- Si on veut ?
Jean-Jacques.- C'est très délicat à vous expliquer...
Nicole.- Vous êtes bien mystérieux !
Jean-Jacques.- Je suis obligé de l'être.
Nicole.- Oh ! Oh !
Jean-Jacques.- Oui...oui...nous touchons là un point névralgique.
Nicole.- Et pourquoi donc, mon Dieu ?
Jean-Jacques.- Si je vous dis la vérité, je vous éloigne peut-être de moi à tout jamais !
Nicole, se levant.- Vous me faites peur, tout d'un coup.
Jean-Jacques.- Oh, rassurez-vous, vous ne risquez rien !
Nicole.- Vous êtes faux-monnayeur ?
Jean-Jacques.- Non.
Nicole.- Gentleman-cambrioleur ?.
Jean-Jacques.- Joli métier ! Je voudrais bien
Nicole.- Vendeur de stupéfiants ?
Jean-Jacques.- Comme vous y allez !.....
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Il n'est pas interdit de s'offrir quelques aimables divertissements. Or la pièce du théâtre de l'Avenue en est un, et des plus drôles. On s'est extrêmement amusé, l'autre soir, à "la livrée de M. le comte".
Disons tout de suite que c'est un sujet, un personnage, qui semblent imaginés uniquement pour Mr Jules Berry ; un rôle, enfin, dont la mesure a été aussi bien prise que celle de la livrée.
Jules Berry y est étourdissant de ce naturel, de cette verve exacte, de cette nonchalance philosophique, de ce "chic" de Paris et de cette sentimentalité spéciale en tons sourds qui composent sa manière.....
(A l'occasion de la répétition générale, Mme Gérard d'Houville écrit dans le journal "le Figaro")
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Cette scène de la rue Blanche, que d'avatars n'a-t-elle pas elle-même traversés !
Son emplacement fut successivement, au dix-huitième siècle, celui d'un pavillon secret du maréchal de Richelieu, puis au dix-neuvième, avant 1874, celui de l'ancien collège Chaptal.
Le premier théâtre qui s'y établit s'appelait : le Nouveau-Théâtre.
On y donnait de grands concerts, et c'est là que l'oeuvre de Mr Lugné-Poe fit ses premières armes.
En 1900, le Nouveau-Théâtre abrita même pendant quelques jours la troupe de la Comédie-Française après l'incendie dont on a pas perdu la mémoire.
Puis ce fut le théâtre Réjane où l'illustre artiste reprit son répertoire, puis le théâtre de Paris de Mr Léon Volterra d'abord consacré au drame avec les pièces de Mr Charles Méré ou de Mr Henry Kistemaeckers avant de se réserver à la comédie gaie.
Pendant plusieurs années, on y entendit l'accent marseillais avec le "Marius" et la "Fanny" de Mr Marcel Pagnol.
L'accent gréco-roumain de Mme Evire Popesco y remplace dans cette pièce celui de la Canebière.
Mais cette évolution d'une salle de spectacle est à elle-seule significative de la transformation des goûts du public....
( Robert de Beauplan - "La Petite Illustration" n° 310 du 17.12.1932)
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Henriette, enlaçant soudain les genoux de son père et d'une voix où elle met tout d'elle-même.-
- Oh ! Papa...écoute-moi, je t'en supplie !
Je ne suis pas une mauvaise fille. Je te le jure !
Je n'ai rien fait de mal...j'ai trompé ta confiance, je te demande pardon, pardon, papa !
Mais je l'aime...et il m'aime, lui aussi...
Si on te l'avait dit, tu l'aurais chassé de la maison....
Oh ! Papa, est-ce que tu ne comprends pas ?
Il n'a pas de fortune...nous ne voulons pas nous marier tout de suite...mais c'est un honnête homme et il ne peut pas y avoir de mal.
Les autres femmes ont bien le droit d'aimer...pourquoi pas moi ?
J'ai besoin d'aimer. Je ne peux pas vivre sans cela.
Rappelle-toi comme maman t'aimait, comme tu l'as aimée...
Comprends-moi, papa...aie pitié !....
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En Bretagne. Une petite plage aux environs de Brest. Le décor représente une terrasse en promontoire plantée de quelques pins, donnant sur la mer.
Une ou deux mauvaises tables en fer et des chaises longues usagées.
Au lever du rideau, Jacques est allongé, un livre est à terre, auprès de lui.
Robert entre.
Robert.- Tu travailles ?
Jacques.- Comme tu vois...Je me suis bien pénétré de l'esprit de cette pièce afin de me passer du texte...
Robert.- Pauvre auteur !
Jacques.- Il est mort...
Robert.- Dieu ait son âme...
Jacques.- Ça doit être fait si ça doit se faire....Il y a soixante ans qu'il est mort...
Robert.- On répète ?....
(lever de rideau de la pièce extraite du n° 353 de "La Petite Illustration" parue le 29 septembre 1934)
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Le hall d'une petite hostellerie, à Val-sur-mer dans le Calvados.
Au fond, une porte vitrée donnant sur la terrasse. Portes à gauche et à droite.
Tables et chaises à gauche et à droite.
En août, à midi.
Au lever du rideau, Saint-Léger, Jeanne, la bonne de l'hôtel, et un facteur discutent avec animation au fond de la scène....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 255 parue en mai 1930)
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Une petite maison de campagne en Bourgogne donnant sur la route nationale n°6.
La grande salle commune. Une fenêtre donnant sur la route.
Une porte conduisant dehors et, à l'opposé, une porte conduisant à l'intérieur de la maison.
Une jeune fille, Francine, regarde par la fenêtre.
Entre son père, Michel, une soixantaine d'années, petit fonctionnaire en retraite.
Il la regarde un moment sans parler, en bourrant sa pipe.
Elle reste immobile, regardant toujours par la fenêtre, puis elle lui parle sans se retourner....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 376 parue le 23 novembre 1935)
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Grande journée pour la Comédie-Française qui a magnifiquement fait accueil à l'un des auteurs dramatiques dont nous sommes le plus fiers et qui en a été justement récompensé par l'expression visible de la satisfaction générale.
Mr Paul Demasy est un des grands remueurs d'idées du théâtre.
Il voit loin. Et il voit grand.
Son esprit sait faire la juste part de l'observation et de la chimère....
Il est l'auteur dramatique moderne dans le sens le plus intelligent du mot.
"La tragédie d'Alexandre" abonde en scènes d'un relief puissant où tout s'anime par la seule vertu d'une langue précise.
(A l'occasion de la répétition générale, Mr Paul Lombard écrit dans le Journal "l'Homme Libre")
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 La Petite Illustration
Les comédiens du "Français" avaient perdu leur privilège et devenaient de plus en plus suspects.
Ils étaient obligés de remplacer par les appellations de "citoyen" et "citoyenne" les qualifications de "monsieur" et de "seigneur", même dans les pièces en vers.
Pourtant, ils résistaient opiniâtrement, n'hésitant pas à représenter des pièces réactionnaires, comme "l'Ami des lois" de Laya, puis "Paméla ou la vertu récompensée".
L'inévitable se produisit.
Leur théâtre fut fermé, tous les comédiens arrêtés, incarcérés, les hommes aux Madelonnettes et les femmes à Sainte-Pélagie.
Ils auraient été inévitablement guillotinés si un employé du Comité du Salut Public nommé Labussière n'avait, au péril de sa vie, soustrait et détruit leurs dossiers ...
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Se faisant face à la table ronde de la salle à manger, sous le lustre - une suspension à gaz adaptée aux besoins de l'électricité - MM Guiheneuf et Bayergeau, trente-trois ans à eux deux, penchés sur leurs cahiers derrière un rempart de dictionnaires.
Hécube, quarante ans, en petit complet sombre et pantalon rayé, va et vient, les mains derrière le dos...
La cravate est correcte et semblerait presque élégante si elle s'adaptait bien au col. Mais le col est trop haut...ou la cravate fatiguée...et le bouton du col luit, tout jaune, en dépit des efforts répétés et machinaux de Mr Hécube pour remettre toute chose en place....
(lever de rideau de la pièce extraite du n° 358 de "La Petite Illustration" parue le 15 décembre 1934)
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Beaucoup d'entre eux ont continué à alimenter la production d'après-guerre, mais d'autres talents aussi se sont confirmés ou manifestés, et la liste de nos auteurs habituels s'est élargie et enrichie avec des écrivains comme Paul Raynal, Jean Sarment, Jules Romains, Denys Amiel, Marcel Pagnol, Maurice Bourdet, Paul Geraldy, Lucien Besnard, H.R Lenormand, Jacques Deval, Charles Méré, Alfred Savoir, Édouard Schneider, René Benjamin, Félix Gandéra, Jean-Jacques Bernard, Henri Duvernois, Mme Colette, Léopold Marchand, André Birabeau, Henri Clerc, Paul Demasy, Paul Vialar, Charles Vildrac, Paul Fort, Claude-Roger Marx, Paul Nivoix, Jean Giraudoux, Louis Verneuil, St Georges de Bouhélier, Régis Gignoux, André Lang, Roger Ferdinand, Marcel Achard, Steve Passeur, Jacques Natanson, André-Paul Antoine, Claude-André Puget, Yvan Noé, Andrée Méry, Gaston Sorbets - et ce n'est là qu'une énumération bien incomplète.
Mais il ne semble pas que dans l'héritage dramatique que notre époque léguera aux âges futurs il y ait quelque auteur représentatif qui nous ait échappé.....
(extrait de "les suppléments de théâtre de la Petite Illustration", ajouté en postface du n° 342 de la Petite Illustration parue le 10 mars 1934 et proposant la pièce "Métro" de Patrick Kearney)
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- En attendant, si l'on ne mentait pas, l'existence ne serait pas possible ...
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Le président.- Le remède ? Le voici. Il faut aller à la racine du mal.
La racine du mal c'est le manque de transparence de la société moderne.
La société moderne est quelque chose d'épais, d'opaque.
Les grandes villes font partout des amas louche. La lumière s'arrête ne circule pas.
Le regard de l'autorité entre mal.
L'idéal est une société parfaitement limpide, où le moindre individu peut être suivi de l'oeil, et laisse tout son passé derrière lui, comme une trace toujours visible....
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