Le malheureux Maurice Tabret est mort cette nuit. Il était infirme.
Son état nécessitait, depuis son terrible accident d'avion, les soins constants de nurse Wayland, sa jeune infirmière attentionnée.
L'avion avait pris feu et le choc a été brutal.
Le bas de la colonne vertébral était brisé. Il n'y avait aucun espoir.
Dans son malheur, Maurice a eu la chance d'avoir une femme et une mère qui l'ont soigné avec un dévouement admirable.
Pourtant pour rien au monde, il n'aurait souffert que Stella, son épouse, joue le rôle de garde-malade.
Fred, son frère, est sur le point de retourner en Amérique-Centrale.
Il y a placé, dans une plantation de café, tout l'argent qui lui venait de son père.
Stevens, un vieil ami de la famille, ancien officier dans la police, est accouru à la triste nouvelle.
Le docteur Harvester s'apprête à signer l'acte de décès...
Lorsque nurse Wayland, l'infirmière, prétend que Maurice a été assassiné !
La mort ne lui semble pas naturelle.
Elle a remarqué la disparition des 5 derniers comprimés de chloraline qui, dissous dans un verre, ont certainement provoqué la mort du jeune homme....
"Le cyclone" est une tragédie en trois actes écrite par
William Somerset Maugham et adaptée, à la scène française, par
Horace de Carbuccia.
Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, en octobre 1931, au théâtre des Ambassadeurs.
Cette tragédie est connue dans le monde entier sous le titre de "La flamme sacrée".
Elle n'est pas, comme beaucoup des pièces de
Somerset Maugham, inspirée d'une de ses nouvelles. Elle a été directement construite pour la scène.
C'est un drame moderne, vigoureux et rapide.
C'est une pièce d'atmosphère dont le noeud de l'énigme se révèle être un des grands sujets qui n'en finissent pas de secouer notre vieux monde.
"Le cyclone" débute comme une pièce policière.
Puis, le ton se modifiant, elle prend une autre tournure.
L'angoisse s'installe.
Le cas de conscience le plus pathétique qui soit nous est posé.
L'intérêt, qui est totalement conservé à la lecture de ce 297ème numéro de "
La Petite Illustration", va croissant d'acte en acte. le plaisir y reste intact.
Pour l'anecdote,
Robert de Beauplan nous y raconte que, lors de ses premières représentations, en 1931, au théâtre des Ambassadeurs, la pièce était précédée d'un court prologue cinématographique reconstituant l'accident d'aviation dont le jeune anglais fut victime.