Citations de Pétrone (65)
Si j'étais une femme vicieuse, je me plaindrais de ma déconvenue; mais en fait je remercie ton insuffisance. Je me suis jouée plus longtemps dans l'ombre du plaisir.
Cependant Trimalchio ayant fini de jouer, ordonne qu'on lui réserve tous les plats dont nous avons tâté. D'une voix haute il proclame que si quelqu'un souhaite encore du vin miellé il en peut boire son comptant, lorsqu'au signal nouveau donné par l'orchestre, un chœur chantant d'esclaves emporte la desserte. Au milieu du fracas vint à tomber une patène d'argent. Croyant bien faire, un garçon d'office tente de la ramasser. Mais Trimalchio qui aperçoit l'esclave ordonne de le souffleter par manière d'objurgation et de jeter l'assiette aux épluchures.
La marmite des camarades cesse vite de bouillir et, quand les affaires se gâtent, adieu les amis!
Je m'élance dans la rue. D'un pas furibond je visite les promenoirs. Mais, tandis que, la face vultueuse et l'oeil inhumain, je ne respire que meurtre et carnage, serrant d'un point convulsif la garde, vouée aux représailles, de mon glaive, je provoque l'attention d'un militaire, peut-être vagabond ou détrousseur de nuit.
Sachez-le, jeune homme, dès que votre marmite ne bout pas bien et que vos affaires déclinent, adieu tous les amis.
J'exercerai une autre industrie; autrement, chaque jour, nous aurions mille raisons de conflit, et ce serait la fable de toute la ville.
L’amour de l’art n’a jamais enrichi personne.
Par exemple, ce sujet immense, que constitue la guerre civile: chaque fois qu'il a été abordé par quelqu'un d’insuffisamment cultivé, le poète à bronché sous son poids. Car ce ne sont pas les événements eux-mêmes qui doivent être exprimés dans les vers - les historiens le font beaucoup mieux - mais c'est, à travers les épisodes, les interventions divines, les développements empruntés à l'arsenal de la fable, une inspiration autonome, qui doit se donner carrière, de telle sorte que l'on ait l'impression d'une révélation issue d'une âme possédée plutôt que d'un récit authentique et garanti par des témoignages fidèles.
[…] des coings qui, lardés de clous de girofle, ressemblaient à des hérissons.
Quiconque se montre hostile au vice et marche, le front haut, dans les routes du monde, soulève tout d'abord, par le contraste de ses mœurs, d'inextinguibles haines; car peut-on endurer des vertus qu'on n'a pas ? De plus, ceux qui n'ont d'autre objectif que d'empiler un magot ne veulent point qu'on estime, chez les hommes, quelque chose au-delà du trésor qu'ils possèdent. *Soient préconisés de toute façon les amis des lettres, pourvu qu'ils semblent inférieur au poids de l'or.*
Mufrius le magister (nous fûmes aussi à l'école) nous endoctrinait: "Vos devoirs sont-ils finis ? Rentrez chez vous par le plus court. Ne baguenaudez pas. Ne haraudez point les personnes d'âge et dispensez-vous de compter échoppes. Fautes de quoi nul ne s'élève au-dessus d'un dupondius." Pour moi, je rends grâce aux Dieux, à cause de l'artifice qui m'a élevé au rang où je splendis.
À voir marcher quelqu'un, on connaît sa pensée.
On peut dire que voilà un homme heureux !
L'idéal une fois corrompu, l'éloquence s'est trouvée paralysée et sans voix.
Enfant on joue dans les écoles, jeune homme on se fait moquer de soi devant les tribunaux et, chose encore plus scandaleuse, personne ne consent dans sa vieillesse, à avouer que ce qu'il a appris dans son enfance était tout de travers.
En cela comme en tout, ils subordonnent leurs espérances à leur ambition.
Que pouvais je faire d'autre, quand je mourais de faim ? Sans doute l'écouter faire ses phrases - autant dire casser du verre et nous expliquer ses rêves ?
Nous y trouvâmes beaucoup de marchandises à vendre, non à la vérité, fort précieuses, mais dont la loyauté, assez suspecte, se trouvait aisément dissimulée par l'obscurité de l'heure.
Par les dieux, vous me faites pitié; car nul n'a encore vu impunément ce qu'il est interdit de voir.
Votre âge me touche plus que le tort que vous m'avez causé. C'est par ignorance, je le crois encore, que vous avez commis ce crime inexpiable.