Intégrale #300MDC / Renaud, Philippe Djian et "19-2" la série événement québécoise
La ballade nord-irlandaise
J'ai voulu planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Là où les arbres n'ont jamais donné
Que des grenades dégoupillées
Jusqu'à Derry ma bien aimée
Sur mon bateau j'ai navigué
J'ai dit aux hommes qui se battaient
Je viens planter un oranger
Buvons un verre, allons pêcher
Pas une guerre ne pourra durer
Lorsque la bière et l'amitié
Et la musique nous ferons chanter
Tuez vos dieux à tout jamais
Sous aucune croix l'amour ne se plaît
Ce sont les hommes pas les curés
Qui font pousser les orangers
Je voulais planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Il a fleuri et il a donné
Les fruits sucrés de la liberté
Renaud Séchan

Chanson pour Pierrot
T'es pas né dans la rue,
t'es pas né dans l'ruisseau,
pas un enfant perdu,
pas un enfant d'salaud
vu qu't'es né dans ma tête
et qu'tu vis dans ma peau,
j'ai construit ta planète
au fond de mon cerveau.
Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.
Depuis l'temps que j'te rêve,
depuis l'temps que j't'invente,
Ne pas te voir j'en crève,
j'te sens dans mon ventre.
Le jour où tu t'ramènes,
j'arrête de boire promis,
Au moins touteun'semaine,
ce s'ra dur, mais tant pis.
Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.
Qu'tu sois fils de princesse
ou qu'tu sois fils de rien,
tu s'ras fils de tendresse,
tu s'ras pas orphelin.
Mais j'connais pas ta mère
et je la cherche en vain,
je connais qu'la misère
et tout seul sur le chemin.
Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.
Dans un coin de ma tête
y'a déjà ton trousseau :
un jean une mobylette,
une paire de Santiago.
T'iras pas à l'école,
j't'apprendrai des gros mots,
on jouera au football,
on ira au bistrot.
Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.
Tu t'lav'ras pas les pognes
avant d'venir à table,
et tu m'traitera d'ivrogne
quand j'piquerai ton cartable,
J't'apprendrai mes chansons,
tu les trouveras débiles,
t'auras p't'être bien raison
mais j's'rai vexé quand même.
Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.
Allez, viens, mon Pierrot,
tu s'ras l'chef de ma bande
j'te r'filerai mon couteau,
j't'apprendrai la truande.
Allez, viens, mon copain,
j't'ai trouvé une maman,
tous les trois, ça s'ra bien.
Allez, viens, je t'attends.
Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.
En savoir plus sur http://www.paroles.net/renaud/paroles-chanson-pour-pierrot#Tipx53Gtr9sFk8cp.99
Vivre libre. C'est souvent vivre seul.
Extrait de la chanson "Manu"
Depuis que je vois les gens mourir autour de moi, mes amis, Coluche, Desproges, Reiser, Balavoine, j’ai envie d’être vieux. Je suis ravi qu’on me dise que je fais plus que mon âge ! Je regarde avec admiration les vieillards dans la rue, juste pour m’imaginer comme eux et pouvoir me dire que j’ai échappé à tout, à tous les dangers de cette vie. La vieillesse, pour moi, c’est être arrivé au bout d’une course sans tomber, même si on arrive dernier.
A pas vouloir vieillir on meurt avant les autres.

La Vie est Moche et C'est Trop Court
La vie est moche et c'est trop court
A peine le temps d'être malheureux
Tu pleures plus souvent qu'à ton tour
Tu te retournes et puis t'es vieux
Tu vis ton enfance trop vite
Quelquefois douce, quelquefois terne
Bientôt la société t'invite à intégrer une caserne
Tu pleures ton paradis perdu
L'enfance à jamais envolée
Que tu ne vivras jamais plus
Tu vois chaque jour s’éloigner
Petite chanson désabusée
Un peu triste pardonnez-moi
Tu ne sais pas toujours pourquoi
Le désespoir tombe sur toi
A vingt ans tu cherches l'amour
Si tu le trouves tant mieux pour toi
Tu voudrais qu'il dure toujours
Mais un jour ou l'autre il s'en va
Alors tu te retrouves seul
Et tu te détruis quelquefois
Tu ne penses plus qu'à ta gueule
Qui devient vite gueule de bois
Alors tu te laisses sombrer
Dans les abîmes anisés
Tu vois tes amis s'en aller
Et plus souvent bien avant l'heure
La vie est moche et c'est trop court
A peine le temps d'être malheureux
Tu pleures plus souvent qu'à ton tour
Tu te retournes et puis t'es vieux
Tu te dis je porte la poisse
A ceux que j'admirais le plus
La vie est vraiment dégueulasse
Tchao Desproges,Brassens, Coluche
Tu te lèves à pas d'heure cassé
Et tu as mal ici et là
Dans ton miroir tu vois gravés
Sur ton visage les dégâts
Que la vie cruelle et sauvage
Et les jours, les années passées
Ont infligé à ton image
Que tu ne peux plus regarder
La vie est moche et c'est trop court
A peine le temps d'être malheureux
Tu pleures plus souvent qu'à ton tour
Tu te retournes et puis t'es vieux
Tu pleures plus souvent qu'à ton tour
Tu te retournes et puis t'es vieux
https://www.youtube.com/watch?v=k3br-9r1tqw

J'ai l'cœur comme une éponge
Spéciale pour filles en fleurs
Heureus'ment parç'que ma tronche
C'est pas vraiment une fleur
J'emballe tout ç'qui s'présente
Les cousines, les belles sœurs
J'ai l'démon du bas-ventre
Mon métier c'est dragueur
Dès que j'rencontre une frangine
J'lui dis : Salut, ta, ça va ?
Viens chez moi j'habite chez une copine !
Sur les bords au milieu c'est vrai qu'je crains un peu.
Je glande un peu partout
Avec mon sac de couchage
Je suis dans tous les coups foireux
Tous les naufrages
J'ai des potes qu'ont d'l'argent
Ben y travaillent c'est normal
Moi mon métier c'est feignant
Hé mec t'as pas cent balles ?
J'ai des plans des combines
Pour vivre comme un pacha
Hey viens chez moi j'habite chez une copine
Sur les bords au milieu c'est vrai qu'je crains un peu.
J'ai même été étudiant
Chômeur, baby-sitter
Quand j'pense que mes parents
Voulaient qu'je sois docteur
Parfois quand j'ai du blé
Je flambe comme un malade
L'pognon j'l'ai pas gagné
Mais non mon métier c'est minable
Ouah, super la rouquine
Hey salut ta, ça va ?
Viens chez moi j'habite chez une copine
Sur les bords au milieu c'est vrai qu'je crains un peu.
Eh viens chez moi, j'habite chez une copine
J'ai mon matelas dans la cuisine
Juste sous l'évier,
Alors tu viens si tu veux tranquille
Allez viens
Viens chez moi j'habite chez une copine
Allez viens la frangine
Allez viens, non ?
Ah bon d'accord
- Viens chez moi, j'habite chez une copine
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=GbJqYz3_wzk
Séparer un petit oisillon de ses parents pour les enfermer dans une cage bien close leur semblait être une démarche des plus écologiste, voire des plus humanitaires. Et puis cela ajoutait une note exotique dans leur salon...
Un peu comme ces gens qui, assistant à une corrida, admirent la mise à mort d'un taureau après mille tortures, mise à mort qu'ils trouvent belle comme un tableau, ce petit couple tranquille pensait qu'une prison pour oiseaux-chanteurs ajoutait à leur intérieur une vraie touche de nature et de poésie.

J'm'appelle Slimane et j'ai quinze ans
J'vis chez mes vieux à La Courneuve
J'ai mon C.A.P. d'délinquant
J'suis pas un nul j'ai fait mes preuves
Dans la bande c'est moi qu'est l'plus grand
Sur l'bras j'ai tatoué une couleuvre.
J'suis pas encore allé en taule
Paraît qu'c'est à cause de mon âge
Paraît d'ailleurs qu'c'est pas Byzance
Que t'es un peu comme dans une cage
Parc'que ici tu crois qu'c'est drôle
Tu crois qu'la rue c'est les vacances.
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime ç'qu'est cassé
J'aime ç'qu'est détruit
J'aime surtout tout ç'qui vous fait peur
La douleur et la nuit.
J'ai mis une annonce dans Libé
Pour m'trouver une gonzesse sympa
Qui boss'rait pour m'payer ma bouffe
Vu qu'moi, l'boulot pour que j'y touche
Y m'faudrait deux fois plus de doigts
Comme quoi, tu vois, c'est pas gagné.
C'que j'voudrais, c'est être au chôm'du
Palper du blé sans rien glander
Pi comme ça, j's'rais à la sécu
J'pourrais gratos me faire remplacer
Toutes les ratiches que j'ai perdues
Dans des bastons qu'ont mal tourné.
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime ç'qu'est cassé
J'aime ç'qu'est détruit
J'aime surtout tout ç'qui vous fait peur
La douleur et la nuit...
J'ai même pas d'tunes pour m'payer d'l'herbe
Alors, je m'défonce avec c'que j'peux
Le trychlo, la colle à rustine
C'est vrai qu'des fois ça fout la gerbe
Mais pour le prix, c'est c'qu'on fait d'mieux
Et pi, ça nettoie les narines.
Le soir, on rôde sur les parkings
On cherche une B.M. pas trop ruinée
On l'emprunte pour une heure ou deux
On largue la caisse à la Porte Dauphine
On va aux putes, juste pour mater
Pour s'en souv'nir l'soir dans nos pieux.
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime ç'qu'est cassé
J'aime ç'qu'est détruit
J'aime surtout tout ç'qui vous fait peur
La douleur et la nuit...
Y'a un autr' truc qui m'branche aussi
C'est la musique avec des potes
On a fait un groupe de hard rock
On répète le soir dans une cave
Sur des amplis un peu pourris
Sur du matos un peu chourave.
On a même trouvé un vieux débile
Qui voulait nous faire faire un disque
Ça a foiré parç'que ç'minable
Voulait pas qu'on chante en kabyle
On y a mis la tête contre une brique
Que même la brique, elle a eu mal.
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime ç'qu'est cassé
J'aime ç'qu'est détruit
J'aime surtout tout ç'qui vous fait peur
La douleur et la nuit.
Des fois, j'me dis qu'à 3 000 bornes
De ma cité, y'a un pays
Que j'connaîtrai sûr'ment jamais
Que p't'être c'est mieux, p't'être c'est tant pis
Qu'là-bas aussi, j's'rai étranger
Qu'là-bas non plus, je s'rai personne.
Alors, pour m'sentir appartenir
A un peuple, à une patrie
J'porte autour d'mon cou sur mon cuir
Le keffieh noir et blanc et gris
Je m'suis inventé des frangins
Des amis qui crèvent aussi.
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime ç'qu'est cassé
J'aime ç'qu'est détruit
J'aime surtout tout ç'qui vous fait peur
La douleur et la nuit.
- Deuxième génération, 1983.
Il fait pas bon être pédé quand on est entouré d’enculés.