- ouais ?
- Je sais où est Stephane !!!
Christophe s'immobilisa sur son siège.
-Quoi ? il est où ?
- Dans un hôtel à côté d'mon quartier ! Vas-y, si tu veux, on va l'choper et on te l'amène !
- Non, bouge pas. Surveille-le, surtout ne le perd pas. il était seul ?
- Ouais, seul.
Christophe savait que Goran ne devait pas être très loin.
- on arrive.
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Si tu ne retiens que les villas et les voitures de luxe tu n'auras rien compris, le milieu du banditisme est rempli de peur, de souffrance et de trahison, ceux qui s'y engagent sont souvent destinés à une mort violente.
- Tu veux faire quoi?
Le regard du caïd alla du coffre à Christophe.
-Y'a un million à faire avec ça, alors autant prendre la came. On le bute et on dira à Marcaggi que Solacaro nous a braqué la came sur le parking.
-Y nous croira pas et finira surement par savoir la vérité.
Devant l'hésitation de son bras-droit, Natale se rapprocha de lui et le perça de son regard froid.
-Tue-le.
Dans le bureau du restaurant La Prétoria, David, assis dans le fauteuil noir, se tenait le front, accoudé au bureau en bois. Ses yeux se perdaient dans les tableaux accrochés au mur. Stéphane cessa de marcher de long en large et sortit une cigarette. Il venait de faire écouter son enregistrement à son boss. David se rappelait la partie de poker chez Kamel, la voiture qui brûlait, cette menace qu'il avait sous-estimée. À l'annonce du meurtre d'Assouni, il avait pensé que c'était peut-être une équipe ambitieuse venue des cités, une criminalité émergente, très violente. Il aurait été possible d'identifier le leader et de l'abattre, mais ce n'était pas du tout le cas. La situation, dans l'hypothèse d'une vengeance, était beaucoup plus délicate. Marcaggi était vicieux, son clan redoutable, sans pitié. Garnier, le vieux marseillais, marchait pour lui, ses hommes étaient donc une réserve de soldats pour le caïd corse. S'attaquer au nouveau boss de Lyon, Ange Solacaro, entraînerait la "famille" des Parisiens dans une guerre sanglante.