Gangster, l'envers du décor

Avec Gangster, l'envers du décor, oubliez direct l'esprit de Noël.
Ici, point de joie outrancière teintée de béatitude cosmique.
Non.
Trahisons, meurtres, torture et autres joyeusetés du même acabit feront de vos fêtes un moment inoubliable.

Bienvenue à Paris, Lyon et Marseille.
De bien jolies petites cités de caractère, certes, désormais subtilement entachées par une féroce guerre des clans.

Stéphane bosse pour celui de Lapaz.
Tout semble rouler pour lui et sa famille.
Mais ça, c'était avant.
Avant qu'un concurrent fraichement libéré, enfin évadé, ne se décide à rejouer la folie des grandeurs en retournant moult cerveaux avides d'ascenseur social vitesse grand V dans le but ultime de devenir calife à la place des califes.
Ambitieux, le garçon.

Premier roman de Shifrinne très prometteur.
Le milieu du grand banditisme, un sujet pas si fréquent traité ici de manière particulièrement virile, mais loin d'être correcte, misant sur un tempo en perpétuel mouvement et des personnages emblématiques à la psychologie fouillée.
L'auteur et les fioritures, ça fait deux.
On entre direct dans ce panier de crabes aux pinces acérées pour en sortir, à la toute fin, avec cette citation en tête : Pour faire un bon ennemi, prenez un ami : il sait où frapper.
Car ce milieu se veut parfois sans parole, sans honneur, sans autre maître que celui de l'opportunisme exalté, promesse de lendemains qui chantent après avoir fait fureur au bal des faux-culs.

Gangster est un premier roman intense, bien équilibré, souffrant parfois d'un langage répétitif. Autre point, non pas noir mais tirant bien plus sur le gris anthracite, le vocable utilisé par certains personnage et étant parfaitement interchangeable.

Passé ces deux tiraillements personnels, Gangster fut une belle découverte, heureux préambule d'un nouvel auteur à suivre dans le thriller contemporain.

Je remercie la maison d'éditions Evidence ainsi que Jennifer pour l'envoi de ce livre.

Une couverture qui donne déjà le ton et un résumé qui nous met dans l'ambiance. le strass et paillette des caïds ? Oubliez tout cela, l'auteur nous plonge dans les coulisses des trafics, derrière les portes qui se referment sur le glamour et le fric à profusion. Derrière le palace, il y a des hommes et des femmes qui vivent dans la peur perpétuelle de se faire tuer. Vous pensez que j'exagère ? Si peu, si peu. Il suffit d'un grain de poussière pour qu'un parfait rouage se bloque et démontre que l'humain n'est que avidité. Tout ça pour de l'argent, parce qu'il n'y a rien d'autres. Les trafics en tout genre y vont bon train, l'argent est brassé, récupéré de manière professionnelle bien entendu (vous le voyez mon oeil ?) Et le moindre obstacle est vite balayé d'une balle, surtout s'il n'y a pas de gilet pour se protéger.

J'avais vraiment hâte de découvrir cette histoire et je n'en suis pas déçue, bien au contraire. L'univers de Stéphane est peuplé de créatures de rêves, de boites de nuit, de restaurant qui servent de couvertures, d'argent facile, de belles voitures... le luxe à portée de main si cette dernière est toujours prête à dégainer. Parce que c'est là que l'auteur nous entraîne, dans l'ombre de ce luxe que beaucoup aimerait obtenir pensant que c'est facile d'être à la tête d'un clan. Il vaut mieux regarder derrière soi afin de vérifier que son garde du corps est toujours dans votre camp et prêt à vendre chèrement sa peau pour le protéger. Il suffit d'un maillon faible pour pénétrer dans un rouage qui semblait si bon, et ainsi l'hécatombe est prête à devenir plus que sanglante. Stéphane est le bras droit de son propre père, un homme qui a vieillit, mais qui est resté juste dans ses choix. Dur en affaires, David ne cache rien, ni sa méfiance envers certains de ses membres (je sais cela fait un peu secte), ni sa manière de trouver des moyens pour créer des alliances, qu'il soit heureux de les avoir ou non.

Alors qu'un homme s'échappe d'une prison de manière peu gracieuse : comprenez par là destruction massive d'un mur de la prison, attaque par arme, mort d'un garde, une routine en somme. Ce Paul est de la pire espèce avec une envie de dézinguer tout le monde afin d'asseoir son pouvoir sur les plus grandes villes et accessoirement plus s'il le peut. Sa soif de tout avoir sous le pied est si grande qu'il fait même peur à certains de ces lieutenants et partenaires. Une peur supplémentaire qui ne cesse d'augmenter dès que le piège se met en place. Trahisons en tout genre, mauvaises actions dans un monde qui n'a que ces propres codes et règles à respecter, même la police ne fait quasiment rien. Elle a besoin de preuves et tout ce qui est indirect ne fonctionne pas. Les doutes du commandant Borel ne font pas le poids pourtant ce n'est pas faute d'aller les voir régulièrement en laissant des sous-entendu planer entre eux tous.

Le blanchiment d'argent, vente de drogue, prostitution, arnaque aux assurances, tout y passe et bien entendu les armes sont lourdes, pas de simples pistolets, même s'il y en a dans certains pantalons. Vouloir la place d'un chef ? C'est le début d'une guerre sans merci et cela arrange les affaires de la police qui voit d'un bon oeil les cadavres des clans les uns après les autres. À défaut de les mettre en prison, la morgue est aussi bien. Bref, tout cela pour dire que la guerre est déclarée et tous les coups sont permis ! Meurtres ? La routine, Enlèvement ? Facile ! Cacher des corps ? Une broutille ! Cette guerre de territoire est passionnante et fait froid dans le dos. C'est ce que j'imaginais déjà en lisant la face non cachée de ce type d'histoire, alors en lisant ce récit, il est certain que derrière les paillettes se trouve la mort. Pour accéder à ce niveau, il faut écraser des mains, marcher sur des cadavres et rester inaccessible en gardant une poignée d'hommes autour de soi. Malgré cela, le grain de sable s'immisce dans certains esprits et les revirements de situations ou de camps ne s'arrêtent pas. C'est la peur qui les tenaille tous.

Une peur de mourir, de ne plus avoir sa place, de tuer pour la première fois. Une peur de perdre son essentiel, de perdre l'autre, de voir mourir sous ses yeux un père, un frère, un ami aussi. Une peur qui est partout, dans les gestes les pensées, les actes de chacun. S'il n'y a pas de peur, c'est de la folie pure dans les yeux qui se reflètent dans l'autre. le danger guette, le danger rôde, le danger n'est plus dans l'ombre, il s'affiche dans la moindre parcelle de lumière. Dormir devient dangereux, faire confiance c'est surfait ! Un rythme plus que soutenu sur des personnages qui voient leur monde s'effondrer. Et puis il y a ce moment où certains personnages décident de mener cette guerre, de détruire tout ce qu'ils ont connu pour tenter de survivre. Et il faut bien comprendre que cette peur présente devient autre chose : une arme ! La vie vaut la peine d'être vécue si et seulement si tout s'arrête, mais pour cela il faut se battre. C'est ce que Stéphane décide de faire en compagnie de Goran. le fauve compte bien montrer sa puissance et fera tout ce qu'il faut pour les écraser tous.

Beaucoup de personnages arrivent et il vaut mieux ne pas trop tenter de s'attacher à l'un d'entre eux, parce que certains ne font que passer pour terminer sur la table froide. Beaucoup de scènes d'actions où le sang coule, gicle aussi (une balle ne fait pas que du bien !) des événements qui se suivent sans que nous ne sachions ce qui va vraiment se passer. Je me suis demandée à plusieurs reprises si l'auteur n'était pas l'un des survivants de ce récit tant certains faits m'ont parus réels. Toujours est-il que cela donne une sensation de vécu qui fait froid dans le dos. Seul petit bémol, je n'imaginais pas cette fin, mais c'est peut-être le début d'une série, qui sait ? le fait d'être derrière chacun des personnages donnent plus de mouvements et plus de pensées. C'est là que nous comprenons toute la subtilité et le machiavélisme de certains protagonistes.

En conclusion, Gangster, l'envers du décor pourrait être un récit réel. de nombreuses actions, un polar haletant qui nous entraîne de l'autre côté du miroir, derrière la porte brillante de l'argent qui coule à flot. Ce maintien de vie est dangereux et il vaut mieux être sur ses gardes si l'on choisit cette voie. Une machination qui est en marche et qui ne s'arrêtera pas si facilement. Un conseil : évitez de mettre le pied dedans si vous tenez à la vie.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/gangster-l-envers-du-decor-shifrinne-a210820468
Lien : http://chroniqueslivresques...

Merci à Babelio et aux éditions Evidence Editions de m'avoir adressé Gangster (Masse Critique).

Quelle bonne surprise ! Ça démarre fort dés les premières pages : ambiance de club, règlement de compte, évasion de prison, projet de trahison entre familles de caîd....

le livre continue sur ce rythme qui ne ressemble en rien à un rythme de croisière. Les protagonistes très nombreux appartiennent à trois familles de caïd (Paris, Lyon et Marseille) qu'ils trahissent sans scrupule. Ils voyagent de Paris à Marseille en passant par Lyon avec quelques détours en banlieue parisienne. Trahisons, fusillades, règlements de compte se bousculent, billets et cocaïne s'échangent ...C'est assez violent et sanglant ! Les pages se tournent sans pause... J' angoisse et stresse pour le jeune Stéphane lié au caïd Lapaz.

Conclusion : pour un premier roman c'est une réussite.

Après avoir vu la vidéo, lu le début du livre sur le site http://gangsterld.fr , je m'attendais tout à fait à ce type de roman de voyous, qui vous embarque dans une intrigue travaillée et riche exploitant toute la complexité des guerres de clans et l'ambiance tendue de la pègre.
Si le style d'écriture se dévoile d'emblée sans fioritures il a le mérite d'être clair, net, précis pour aller à l'essentiel en toute efficacité et ne jamais vous distraire du but premier : vivre l'action à 100 à l'heure. Il s'affine page après page pour atteindre une fluidité certaine dans le dernier tiers du roman. Les quelques coquilles ayant échappé à l'oeil du correcteur n'ont même pas réussi à me déconcentrer tant j'étais plongée dans cette atmosphère pesante.
L'intrigue se montre hyper visuelle, le déroulement carrément cinématographique.
Rien n'est laissé au hasard, l'auteur décide de tout et nous immerge dans sa tête nous voyons avec nos yeux chacun des détails qu'il a lui-même choisis afin de les instiller dans notre crâne, de la marque des voitures par exemple aux couleurs du moindre vêtement. Mot après mot, l'image se glisse alors minutieusement dans notre esprit. On se retrouve aux premières loges, dans le rôle du spectateur privilégié d'une intrigue captivante et complètement addictive.
Les descriptions plantent le décor à chaque changement de focus, c'est très immersif et il joue avec nos sens, il manque peut-être quelques odeurs... cela aurait été parfait, poudre, sang... mais pas de chipotage, on les imagine de toute manière sans difficulté !
Si la tension narrative se révèle constante, le suspense monte crescendo au fil de l'histoire pour finir en apothéose dans les toutes dernières pages ! Boum ! Adrénaline, stress, angoisse, les émotions nous traversent malgré nous au coeur de cette spirale explosive.
Découvrir ce monde impitoyable où la mort s'installe n'importe quand sans état d'âme au gré des relations, des trahisons, ou des alliances m'a vraiment beaucoup plu... le réalisme fait froid dans le dos. On n'a qu'une envie c'est que l'horreur puisse enfin cesser.
Les protagonistes sont travaillés, ils ont tous une place de choix. J'ai éprouvé beaucoup d'empathie à l'égard de Stéphane et j'ai aimé cet aspect psychologique du personnage, tourmenté par des sentiments ambivalents, pris dans l'engrenage du banditisme et en même temps très sensible, attachant, porté par cette volonté de se ranger, d'avoir enfin une vie normale loin des tourments qu'il est contraint de vivre.
J'en arrive au véritable point fort de ce livre, chaque scène d'action, entre récit criant de vérité et dialogues incisifs, est décomposée par millième de seconde. Chaque geste se trouve passé au crible, mouvement par mouvement et c'est excellent, c'est un véritable film qui se déroule devant nous. Grâce à quelques onomatopées toujours bien choisies et utilisées à point nommé, nos tympans ne sont pas en reste... Gare au sursaut, les fusillades font rage !
Ce pari de montrer l'envers du décor d'un milieu bien particulier, noir, sans aucune pitié est relevé haut la main. Des scènes chaudes, dures, réalistes à l'intimité des membres de ce milieu, des stratégies aux coups bas, absolument rien n'est laissé de côté.
Êtes-vous prêt à plonger corps et âme dans cet univers du grand banditisme pour tout voir, tout savoir, et connaître dans les moindres détails les rouages de ce milieu sans prendre le risque d'y laisser votre vie, installé au fond de votre canapé ? Oui ? Alors ce roman est fait pour vous, trafic de cocaïne et règlements de compte n'auront plus aucun secret pour vous ! Accrochez votre ceinture et en route pour un périple de Marseille à Paris en passant par Lyon avec les plus grands caïds français, attention cela risque de secouer...
Action !

Disponible exclusivement sur http://gangsterld.fr
Foncez, vraiment, ce livre est unique en son genre et mérite d'être découvert ! N'hésitez pas non plus à partager !

BLAM! BLAM! BLAM! TAC! TAC!

Non, ce n'est pas mon PC qui déconne, je sors tout juste d'une puissante fusillade, amer résultat d'une guerre de clans rivaux. Paris, Marseille, Lyon, Toulon... La France brûle, la poudre vole, la sang gicle et les cadavres s'accumulent; un univers immersif où les alliances se font et se défont au rythme des meurtres.

Shifrinne. Une plume anonyme au visage masqué nous plonge directement sans prologue ni fioritures dans le secret et cruel monde du banditisme français. Une histoire linéaire, aux actions mordantes et constantes avec quelques sommets encore plus explosifs. J'espère que vous avez un bon cardio, mes amis, parce que à force de retenir son souffle, le coeur palpite!

L'envers du décor. C'est l'un des points forts de l'auteur, il ne se concentre pas que sur le pognon, les belles bagnoles et les filles. Certes, il y en a mais il met vraiment l'emphase sur la dureté, le côté impitoyable du milieu, le stress vif et palpable que nos protagonistes vivent constamment dans ce climat de peur rempli d'avares du pouvoir. L'auteur réussit même l'exploit de faire vivre aux lecteurs des heures d'angoisse pour des personnages qui, dans la vraie vie disons-le, seraient considérés comme des vilains, des méchants. Malgré toutes les scènes de violence, il y a aussi des moments de tendresse, de fidélité autant en amour qu'en amitié et de protection qui rendent les scènes de trahison encore plus réalistes, poignantes, troublantes dans un milieu où tout n'est qu'illusion, d'une durabilité éphémère.

Shifrinne ne fait rien comme les autres donc si vous voulez accéder à cet univers secret, il n'y pas 36 solutions. Un endroit, un clic... et c'est ici : http://gangsterld.fr . La photo est d'ailleurs tiré d'un des vidéos promotionnels du livre. Oserez-vous plonger vous aussi?