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Citations de Sylvie G. (160)


En sortant du restaurant, Hendrick tourne à droite plutôt qu’à gauche, vers sa voiture. Comme la température est superbe et que j’ai aussi envie d’en profiter,j’évite de le questionner. Nous marchons depuis à peine dix minutes lorsque mon partenaire s’arrête devant un immeuble. J’ignore où nous sommes parce que je l’ai suivi tout simplement en discutant de différents sujets, d’actualités surtout.— Tu as encore un peu de temps ? me demande-t-il. Deux ou trois heures ?— Deux ou trois heures ?— Oui, j’ai envie d’aller faire un tour sur l’eau. Mon chalet est à environ une trentaine de minutes d’ici.— C’est ça, le plan, m’inviter à souper et m’emmener à ton chalet ?— Je n’avais pas les idées aussi tordues, mais maintenant que tu en parles...,sourcille-t-il.Il reprend vite un ton normal.— Non, Kayla, je souhaite seulement continuer la soirée. Je n’ai pas envied’être seul... et puisque tu me dis que tu n’as pas de copain qui pourrait être furieux, je me risque à te demander de te joindre à moi. On a réussi à ne pas se disputer, je te ferai remarquer.— Wow ! Deux heures sans argumentation !— C’est un début... et un record ! plaisante Hendrick. Mon collègue entre ses deux mains dans ses poches et se balance d’un pied à l’autre en attendant ma réponse. Il a tout de même raison, ce n’était pas si pénible.— Ta voiture est restée au restaurant.— Oui, je pensais y aller en moto pour profiter du beau temps, m’explique-t-il en avançant la main vers la bécane près de nous. Ce serait plus rapide aussi.Coincée avec lui dans son chalet à trente minutes de la ville ? Non, je ne crois pas.— Je voudrais me coucher tôt. J’ai du sommeil à reprendre.

Je vois la déception passer sur ses traits, mais il n’argumente pas.— Ouais, je comprends, répond-il comme s’il réfléchissait. Tu accepterais au moins de faire une balade en moto ? Il y a un endroit qui pourrait remplacer la campagne, d’une certaine façon, et c’est tout près. À peine cinq minutes.— D’accord. Je veux bien.— Cool ! s’excite-t-il comme un petit garçon. Laisse-moi le temps d’attraper les casques et deux vestes. Hendrick part en courant vers son immeuble. Il ne s’écoule pas trois minutes qu’il revient. Il me remet un épais chandail à capuchon, le sien, de toute évidence, car quand je l’enfile il me tombe à la hauteur des genoux. Lui a revêtu la veste de suède avec laquelle je l’avais vu au champ de tir. Il me place lui-même le casque sur la tête, l’attache et enfourche sa bécane avant de tapoter le siège derrière lui pour que je monte
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Quand j’entre dans le club, la normalité de la place me calme. Tout le monde est vêtu, c’est déjà une bonne nouvelle. Il y a des gens partout qui discutent en sirotant un verre. La musique ressemble à celle qu’on entend dans un bar conventionnel, il n’y a pas de filles à moitié nues qui dansent sur la scène et les serveuses sont sexy, mais pas plus que celles des discothèques. Rien ne détonne, tout compte fait.

Je cible rapidement des fauteuils en retrait où une lumière feutrée est particulièrement accueillante. En plus, l’espace permet d’avoir une vue d’ensemble de la salle. Hendrick continue de me talonner en conservant sa main dans mon dos.

— Que voudrais-tu boire ?

— Du vin blanc, dis-je sans trop réfléchir.

— On commande une bouteille ?

Je confirme en songeant que j’aurai peut-être besoin de plus d’un verre pour me détendre. Je bois très peu, surtout socialement, je dirais. Et ce soir je devrai être très sociable, peu importe qui m’approche. De toute façon, je ne pourrai pas faire d’abus. J’ai lu sur le site Internet du club que les employés restent à l’affût de la consommation des membres. Les organisateurs souhaitent éviter que des gens se retrouvent ivres et que des pressions soient exercées sur eux dans un but de rapprochements non désirés. C’est plutôt rassurant.

— Je te laisse choisir. Je tenterai de me redonner une contenance en attendant.
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En pivotant pour m’éloigner, j’ai failli me heurter à une fille à peu près nue qui se faisait toucher de manière indiscrète – le qualificatif est faible – par trois partenaires en même temps. Je suis retournée presque en courant vers Hendrick en cherchant à comprendre comment c’était possible étant donné que j’avais lu qu’il y avait des espaces clos pour ce genre de choses. Hendrick a deviné ce que cachait mon expression, parce qu’il s’est levé pour m’accueillir même s’il discutait avec Gabrielle, cette femme venue se présenter à notre arrivée avec son mari.

— Ça va, chérie ? a-t-il demandé en me collant à lui.

Hendrick a beau être un étranger, son parfum familier m’a rassurée. Je suis restée blottie quelques secondes, ce qui a dû aider à la vraisemblance de notre couple, jusqu’ici plutôt distant si je nous compare aux autres.

— Oui, mais j’ai un peu chaud, ai-je dit en avalant la moitié de mon verre de vin.
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— Vous êtes ici pour autre chose que le sexe, insiste-t-elle en jouant avec le bâtonnet métallique de son cocktail. Vous n’en avez pas besoin. Le désir est encore présent et aussi criant que dans les débuts, ça se sent.

Je prends une nouvelle gorgée de vin et Hendrick m’imite, mais lui risque de s’étouffer. Je suis désespérément à la recherche d’une façon de ramener la discussion sur la bonne voie. Hendrick s’inquiète aussi, car il récupère ma main pour tripoter d’un pouce à la fois doux et agité l’alliance qu’il m’a passée un peu plus tôt. Je me doutais bien qu’on n’allait pas parler de l’affaire Sirois dès ce soir, mais on est loin du sujet. Juste quand j’ai cette pensée, Gabrielle se rétracte.

— Je suis désolée d’être indiscrète. Pour moi, les discussions sur l’amour, le sexe et tout ce qui les entoure sont banales, justifie-t-elle en continuant de guetter notre réaction.

— Non, au contraire, répond Hendrick, c’est agréable d’entendre ta vision, Gabrielle. Et c’est vrai que pour Kayla et moi, c’est d’autre chose qu’il est question.
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Voilà une bonne heure que nous visionnons un film pornographique en 3D. De toute évidence, certains contournent les règles voulant que les ébats sexuels se produisent dans les chambres réservées à cet effet. Mais, bien sûr, la ligne est parfois mince entre un simple baiser et un french kiss impudique. Même chose pour les caresses. Un homme peut cajoler les cheveux de sa femme, puis glisser subtilement sa main vers l’avant jusqu’à lui prendre un sein. En une fraction de seconde, il peut passer d’un massage de nuque à un indécent pétrissage de poitrine. Tout ça est à peine croyable ! Je suis beaucoup moins ouverte que ce que je pensais, et le plus dérangeant, c’est que certaines de ces images ont un effet émoustillant sur moi.

Certaines, ai-je bien dit. Il y a toutes sortes de gens ici. Ceux qui arrivent tout droit du gym ou du chirurgien esthétique côtoient ceux qui se fichent de leur cellulite et de leurs bourrelets. Soyons honnêtes, la première catégorie reste en général plus agréable à regarder. Il y en a des plus âgés et des drôlement jeunes, mais ce ne sont pas nécessairement ceux du second groupe les plus attirants. Même que les jeunes, pour la plupart, semblent dépourvus de toute technique de séduction et vont droit au but. Le pire des turn-off à mes yeux. Je me questionne d’ailleurs sur une fille qui paraît avoir à peine dix-huit ans. Je ne veux pas nuire à ma couverture, sinon je me risquerais à vérifier si c’est une escorte et à l’embarquer pour prostitution, le cas échéant. Elle est arrivée au bras d’un homme beaucoup plus âgé, pas très attirant en ce qui me concerne, à qui elle n’a presque pas parlé. Je les ai vus se tripoter un peu – beaucoup considérant que nous sommes dans un lieu public, mais peu pour cet endroit –, après quoi le type a invité une autre femme à se joindre à eux. Ils viennent de partir vers le coin câlins. D’ailleurs, d’où nous sommes, on entend des bruits provenant des chambres ; ils commencent à m’étourdir. En plus d’être en 3D, le film pornographique joue en stéréo, en surround par moments. Hendrick ne paraît pas dérangé par tout ça. Je me suis même demandé s’il n’avait pas déjà fréquenté un endroit comme celui-ci. Rien de ce qui se passe ne semble l’impressionner. Il conserve un visage impassible, peu importe où il pose les yeux. En vérité, il regarde peu les couples qui nous entourent. Il n’arrête pas de me fixer, pour observer mes réactions, je crois. Ça doit bien le faire rire de me voir aussi déstabilisée. Je m’en fiche un peu à présent.
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En arrivant dans ce grand cabana en bordure de mer, nous avons vite remarqué une horde d’hommes en état d’ébriété. Ils célèbrent l’enterrement de vie de garçon de l’un des leurs. Pendant que je danse avec Aaron, le cousin du marié, qui boit du champagne à même la bouteille, Sunshine s’installe avec une bande de jolies Canadiennes, des universitaires, selon ce que j’ai compris. Quelques-unes d’entre elles jouent au limbo avec le groupe d’ivrognes éméchés. Mon amie, elle, paraît avoir accroché sur une belle blonde d’au moins quinze ans sa cadette. En tout cas, elles se touchent plus qu’elles ne discutent. Sunshine ne devrait pas tarder à m’annoncer qu’elle m’abandonne pour le reste de la soirée. Je m’emmerde un peu avec mon cavalier improvisé, alors je rentrerai sans doute aussi vite de mon côté.

— Que faites-vous dans la vie à part être fort jolie ? demande Aaron en glissant sa main dans mon dos pour m’attirer contre lui.

Je devine sans peine que son état d’ivresse avancé ne l’empêche pas de garder certaines parties de son corps bien alertes. Aaron me refile la bouteille tandis que je réfléchis à la façon de l’éconduire gentiment.

— Je suis maman de quatre enfants.

— C’est vrai ?

Je bois une gorgée pour éviter d’avouer la vérité.

— Es-tu mariée ?

— Non. Je ne crois pas en la monogamie, dis-je, ne réalisant qu’après coup que mes propos ressemblent à une invitation.

De fait, Aaron l’interprète précisément de cette façon.

— Je t’aime de plus en plus, admet-il en s’emparant de mes lèvres pour m’offrir le plus dégoûtant des baisers.
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Sunshine aime les femmes et j’ai bien dit les femmes, pour ne pas dire toutes les femmes. Elle collectionne les aventures et brise tous les cœurs sur son passage. Pourtant, ma copine annonce haut et fort dès les premiers instants qu’elle ne veut absolument pas d’engagement. Or, elles succombent toutes à sa beauté de l’Orient, à son charme envoûtant et à son rire exubérant. Sunshine porte bien son nom. Cette artiste peintre rayonnante, copropriétaire d’une galerie d’art bien en vue dans le Lower East Side, à New York, possède une énergie contagieuse, se lance dans tous les excès et se fiche des conventions. C’est pour cette raison que je l’aime autant. Elle ne me demande jamais de me tenir droite quand je suis fatiguée, de manger avec une fourchette lorsque je suis affamée et de rester polie même quand j’ai envie de crier. Malgré sa personnalité colorée, contrairement à moi, Sunshine a la bosse des affaires.
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— Mademoiselle, je crois qu’il serait préférable de rentrer chez vous, je dirai à monsieur McRae que vous êtes passée.

— Non, ça ira, je n’ai aucun problème à patienter encore. Charlie s’aperçoit que la policière qui tient le rôle de réceptionniste soupire et lève les yeux au ciel sans même essayer de camoufler son exaspération. La jeune femme est arrivée une heure auparavant, avec la ferme intention de parler à Christopher McRae, un policier qu’elle trouvera apparemment ici. Elle est assise sur une de ces chaises inconfortables qui vous font regretter de ne pas avoir plus de chair sur les fesses. Elle étudie les allées et venues des policiers en se demandant qui peut bien être celui qui lui viendra en aide. Elle n’a aucun indice sur l’allure de l’homme dont son père lui a vanté les mérites. «Si, un jour, tu as besoin d’aide et que tu ignores vers qui te tourner; rends-toi au poste et demande à parler à Christopher McRae, il saura te conseiller», lui avait-il dit du temps où il était encore en vie. Elle ignore tout de ce dénommé McRae, sauf le fait qu’il est, selon les dires de son paternel, un type bien et un excellent policier avec du coeur au ventre.
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Elle sort un dossier de son porte-documents pour distraire son esprit et ainsi mieux ignorer les regards intrusifs à son endroit. Quelques minutes se sont écoulées quand les blasphèmes d’un autre détenu escorté d’un agent en uniforme la sortent de sa fausse occupation. Les cliquetis que font les menottes à ses chevilles quand il marche l’incitent à lever les yeux vers lui. Son regard croise alors celui du type costaud, qui sort la langue de manière vulgaire en la toisant de la tête aux pieds. Elle regrette de l’avoir dévisagé quand il s’adresse au policier en parlant d’elle.
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Un vacarme se fait entendre au loin et deux types sortent des ascenseurs. Elle croit d’abord qu’il s’agit d’une altercation entre des malfaiteurs, mais en observant plus attentivement les hommes, elle s’aperçoit que l’un d’eux est un policier en civil et que le gars devant lui est menotté. L’agent de police porte un jean, une veste de cuir ainsi que des verres fumés. Si elle ne pouvait voir son badge accroché à sa ceinture, elle croirait qu’il s’agit d’un truand en raison de son allure négligée. Elle baisse la tête et tente de ne pas leur prêter attention.
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L’air furibond, il lâche ses dossiers bruyamment sur le bureau. Il n’était déjà pas très accueillant et maintenant, cette nouvelle vient de le contrarier. Décidément, Charlie n’a pas choisi le bon moment pour venir le rencontrer. La policière à la réception l’avait prévenue qu’il refuserait sans doute de s’entretenir avec elle, mais elle ne voit pas qui d’autre pourrait l’aider et sa situation est pressante. Elle se questionne tout en observant l’espace de travail du policier qui est dans un piètre état. Des piles de chemises sont éparpillées partout sur le bureau et des restants de nourriture traînent près de l’ordinateur. Des cernes de café souillent une feuille, à proximité du téléphone, sur laquelle figurent un nom et une adresse. Quand Charlie lève la tête vers le policier, il la scrute. Détournant aussitôt les yeux, il retire sa veste de cuir et la lance sur le dossier de sa chaise.
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Charlie reste bouche bée devant des propos aussi irrespectueux. Comment son père a-t-il pu lui dire que cet homme voudrait l’aider? Pourquoi prétendait-il que c’était un type bien? L’évaluation qu’elle en fait lui indique tout le contraire. Ses cheveux brun foncé trop longs, sa repousse de barbe de plusieurs jours, le t-shirt gris et son holster qui s’agrippe à son torse lui donnent davantage l’allure d’un acteur caricatural d’une série télévisée que celle d’un réel agent de la paix. Et puis, quel enquêteur digne de ce titre traiterait une femme de façon aussi méprisante? «Princesse!» Malgré tout, Charlie décide d’ignorer ses mauvaises manières.
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Sur son répondeur, la voix de sa mère lui confirme leur rendez-vous dominical. Depuis le décès de son père, la mère de Charlie les invite tous les deux, Phil et elle, à déjeuner les dimanches matin. Delphine, qui est maintenant retraitée, était enseignante comme Philippe. Elle prend grand plaisir à retrouver le meilleur ami de sa fille pour discuter de la profession qu’ils ont en commun.
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Quand elle franchit le seuil de la porte du restaurant où ils ont rendez-vous, c’est un homme vêtu comme un pingouin qui l’accueille. L’endroit est chic et l’atmosphère feutrée. En devinant que Dylan aurait choisi un resto luxueux, Charlie a opté pour une robe noire un peu plus élégante que ce qu’elle a l’habitude de porter en semaine. Elle se félicite de son choix pendant qu’elle suit l’hôte qui la conduit à la table que Dylan a pris soin de réserver. La rencontre doit servir à préparer le témoignage qu’elle fera au tribunal le lendemain matin, mais elle se doute que son collègue l’invite davantage pour tenter un rapprochement que pour discuter des dossiers du bureau. Ils se sont beaucoup vus dernièrement.
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Dylan vient de garer sa voiture. Il en descend pour ouvrir la portière de Charlie. Cette dernière attrape la main qu’il lui tend. Il la saisit doucement et enroule son bras autour du sien. L’air frais du mois de mai fait frissonner la jeune femme. Comme un gentleman, Dylan retire son veston et le dépose sur les épaules dénudées de Charlie. Son cavalier est beau, avenant et galant. Elle devrait ressentir l’envie de l’inviter à monter chez elle, mais ce n’est pas le cas. Elle cherche une raison valable pour ne pas lui proposer un dernier verre, mais rien d’intelligent ne lui vient en tête. Dylan paraît le ressentir, puisqu’il s’arrête devant la porte de son immeuble.
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En garant sa voiture dans le stationnement du palais de justice, Charlie aperçoit celle de Dylan. Devoir témoigner lui occasionne toujours un stress considérable et savoir que son collègue sera là pour la soutenir est rassurant. Cette audience n’est qu’une formalité. Son dossier est bien étoffé et tout indique que les parents sont inaptes à s’occuper de leur garçon. Malgré tout, se rendre à la cour pour dire à des étrangers qu’ils ne devraient pas être laissés seuls en présence de leur enfant provoque toujours cette sensation douloureuse dans sa poitrine. Un homme lui a dit un jour: «Tu es encore une enfant toi-même, comment peux-tu savoir comment je dois m’occuper du mien?!» Il n’avait pas tort. Charlie ne connaît rien du tout des difficultés d’être parent, sinon que cela exige de la patience et beaucoup d’amour. Elle sait aussi que de ne pas nourrir son enfant et de le frapper à coups de pied quand il pleure parce qu’il a faim, c’est monstrueux! C’est ce qu’elle aurait voulu lui crier, à ce type, mais elle ne l’avait pas fait. Dans ces situations, comme c’est le cas aujourd’hui, elle se contente d’énoncer les faits et d’espérer que le juge prendra la bonne décision.
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Charlie est en train de partager son dîner avec un écureuil quand elle entend des cris de gens affolés. Elle se lève, tourne la tête à gauche et à droite pour voir d’où vient le chaos, mais n’aperçoit rien. Elle emballe le restant de son sandwich et scrute l’horizon durant quelques minutes. Elle aperçoit alors un rassemblement de personnes. Elle a envie d’aller vérifier ce qui se passe, mais se ravise en consultant sa montre. Elle doit retourner au boulot. Elle se dirige vers son établissement, mais ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil de temps à autre. Elle s’apprête à accélérer le pas quand elle distingue la silhouette de Christopher qui se fraye un chemin à travers la foule. Il suit un homme qui a les mains derrière le dos. Visiblement, il vient d’arrêter un malfaiteur. Elle entend le policier parler, mais elle ne peut capter ce qu’il dit. Selon les mouvements de ses mains, il semble chasser les curieux. Charlie revient sur ses pas pour observer la scène. L’agent et le truand marchent dans sa direction, si bien qu’elle peut voir que le type est récalcitrant. Du moins, c’est ce que le visage mécontent de Christopher lui donne comme impression. Maintenant très près, elle peut entendre le criminel insulter Chris, ce qui fait rire ce dernier. Ça n’étonne pas du tout la jeune femme. Elle remarque que l’arcade sourcilière du policier est ensanglantée. Christopher repère alors la travailleuse sociale, debout devant son banc, tenant son sandwich à la main.

- Charlie! s’exclame Chris en souriant. Qu’est-ce que tu fais ici?

- J’essaie de trouver un coin tranquille pour manger, mais tu es venu me déranger, répond-elle en levant son dîner vers lui tout en lui faisant un clin d’œil.

Le truand sourit et Christopher lui décoche un regard mauvais.

- En fait, c’est lui qui est venu te déranger. Moi, j’étais en route pour t’inviter à dîner, mais mon ami a cru que c’était une bonne idée de partir avec le contenu de la caisse du bar laitier du coin.

Le type menotté marmonne une insulte entre ses dents.

- Moi aussi je t’aime, crétin, rétorque Christopher à son intention.

- Est-ce vraiment nécessaire? le gronde Charlie.

- C’est lui qui a commencé, se défend Chris comme un petit garçon pris en défaut.

Charlie s’approche de lui, une serviette de table à la main, pour éponger le sang qui dégouline maintenant sur son visage. Le prévenu, qui les observe du coin de l’œil, gigote tant que Christopher a du mal à le maintenir.

- Allez, tu dois y aller, je pense qu’il s’impatiente.

- Il a changé mes plans, alors il attendra tout le temps nécessaire.

- De toute façon, j’ai déjà mangé et je dois retourner au travail.

- Tu serais venue casser la croûte avec moi si j’étais arrivé à temps?

- Non! ment-elle.

- Pourquoi? Tu es encore fâchée contre moi?

À ces mots, le type menotté se retire de la grippe du policier et se met à courir. Chris ne met que quelques secondes à le rattraper. Il le fait basculer face au sol et appuie son pied sur ses omoplates pour l’empêcher de relever la tête.

- Hé! Tu n’as pas le droit de faire ça! lui lance Charlie.

- Bien sûr que j’ai le droit; il n’avait qu’à ne pas se sauver. Est-ce que tu as l’impression que j’utilise une force excessive? Regarde, j’utilise un seul pied, dit Christopher en montrant ses deux mains libres.

Charlie se mord l’intérieur de la joue pour ne pas rire quand elle lui tend le restant de son sandwich.

- Tu as faim?

- Je suis affamé!

Évidemment! songe Charlie. Elle n’a jamais connu quelqu’un qui mange autant. Le policier déballe le panini et s’accroupit pour s’asseoir sur le détenu qui est allongé au sol. Installé sur le dos du type menotté, Christopher mord dans son goûter.

- Chris!

Charlie lui fait de gros yeux, bien qu’elle trouve sa nonchalance plutôt cocasse.

- Quoi? demande-t-il avec un bout de pain qui pendouille de sa bouche.
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Je sais que ça fait cliché, mais même si parfois certaines épreuves nous paraissent insurmontables, il arrive qu'elles soient le tournant de notre vie. Et quelques fois, elles nous conduisent à des endroits où on n'aurait pu imaginer nous rendre dans d'autres circonstances.
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Un jour, j'ai demandé à ma mère comment reconnaître la femme avec qui partager sa vie. Et elle m'a répondu que lorsqu'on fait des activités extraordinaires avec quelqu'un et qu'on ne se sent pas si heureux, c'est que ce n'est pas la bonne personne. Par contre, quand on fait des banalités avec un individu et que ces choses nous semblent être merveilleuses, c'est qu'on a trouvé l'être spécial avec qui partager sa vie.
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- Dis-moi oui, Maëlie, je t'en prie. Dis-moi que je serai l'unique personne de ta vie, souffla-t-il entre deux baisers.
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