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Citations de Sylvie G. (160)


— Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Je ne veux pas de votre argent.

— Alors qu’est-ce que vous me voulez ?

— C’est vous qui êtes venue me trouver, rétorque-t-il aussi bêtement que moi.

— Je ne suis pas ici pour vous ! Comment aurais-je pu savoir que je vous verrais ? Vous croyez que je vous ai suivi ? J’avais un rendez-vous, dis-je en montrant ma main bandée en guise de preuve.

— Oh ! Une entorse ? devine-t-il.

— Apparemment.

— Comment est-ce arrivé ?

— Coup de poing.

— Sac d’entraînement ? suppose-t-il, lui aussi.

— Non, un nez plus solide que je le pensais.
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-C'est un peu idiot et je ne suis pas certain que tu vas comprendre, commence-t-il en se redressant.

-Essaie toujours.

-J'avais l'impression qu'une partie de toi ne me détestait pas autant que ce que tu me démontrais.

La vérité, c'est que c'était mon souhait. J'ai pensé que la meilleure façon de le savoir, c'était d'arrêter d'agir comme si on était des ennemis, et ce, peu importe ce que tu allais faire. Quand je t'ai embrassée, j'ai ressenti que je ne m'était pas trompé, alors j'ai exprimé tout haut ce que j'aurais dû penser seulement. Je sais que ça semble ridicule,mais j'ai tendance à être impulsif. Les paroles sont sorties sans prévenir. C'était une sorte de réjouissance de voir que tu ne m'avais pas repoussé... mais finalement, tu m'as asséné un coup de poing. Alors j'ai vite arrêté de me réjouir.

J'éclate de dire.

-Si tu ne l'avais pas fait, j'aurais pu t'expliquer que c'était ma façon de dire que j'étais content, mais...on dirait que tu es un peu impulsive toi aussi.
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Chers participants, je vous souhaite officiellement la bienvenue à Escape, le jeu qui vous donne soixante minutes pour vous évader. Si vous réussissez, vous vivrez; si vous échouez, vous mourrez!
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— Un choc! Tu veux rire? Le mot est faible. Un choc, c’est quand tu te cognes le coude sur le coin de la table. Je dirais plutôt que, ce que je ressens, c’est l’anéantissement de mon monde. Vous osez dire que vous occasionnez un choc quand ce que vous créez, ce n’est rien de moins que l’apocalypse. Vous prenez le globe terrestre de ma vie et vous le lancez du haut de la galaxie. Je suis en chute libre. Avec un peu de chance, je vais atterrir sur Mars – qui n’est pas encore habitable, soit dit en passant –, mais ça ne fait rien. Ne vous en faites pas pour moi! Allez-y, soyez égoïstes et vivez votre divorce avec joie!
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Un jour, j'ai demandé à ma mère comment reconnaître la femme avec qui partager sa vie. Et elle m'a répondu que lorsqu'on fait des activités extraordinaires avec quelqu'un et qu'on ne se sent pas si heureux, c'est que ce n'est pas la bonne personne. Par contre, quand on fait des banalités avec un individu et que ces choses nous semblent être merveilleuses, c'est qu'on a trouvé l'être spécial avec qui partager sa vie.
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Du champagne à deux reprises dans la même semaine, tu ne trouves pas que tu exagères ?

- Répète après moi : merci, Mercedes.
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-Tu es ridicule, tu sais? Ils t'aiment tous les deux, poursuit-il.

-Pff! Je sais que mon père, dans son for intérieur, très très loin enfoui, doit avoir une étincelle d'amour restante, mais tarzan, lui, me déteste tellement que ça me fait peur.

-Tu racontes n'importe quoi. Vous êtes follement attirés l'un vers l'autre et vous jouez à faire semblant.

Je tourne la tête pour dévisager Mirko comme je ne l'ai jamais fait de ma vie.Je cherche la ms propos, mais il n'y en a pas.

-Ne fais pas comme si tu ignorais ce que je veux dire, ajoute-t-il pendant que je continue d'écarquiller les yeux au point où j'ai l'impression que mes sourcils vont tomber de ma tête.Tu le sais très bien qu'il n'a d'yeux que pour toi.

-Là, Mirko, tu dérapes. Vraiment.

-Toi aussi, tu n'arrêtes pas de le suivre des yeux.

-QUOI! La seule raison pour laquelle je le regarde, c'est pour voir les coups arriver. Ce gars-là m'a planté un couteau entre les cuisses pour me fabriquer un short, il aurait aussi bien pu m'ouvrir les entrailles.

-Pff!
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"L'estime de soi n'a rien à voir avec l'apparence ou avec ce qu'on est, ou même avec ce qu'on fait. C'est plutôt en lien avec l'acceptation qu'on a de tout ça."P.334
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En sortant du restaurant, Hendrick tourne à droite plutôt qu’à gauche, vers sa voiture. Comme la température est superbe et que j’ai aussi envie d’en profiter,j’évite de le questionner. Nous marchons depuis à peine dix minutes lorsque mon partenaire s’arrête devant un immeuble. J’ignore où nous sommes parce que je l’ai suivi tout simplement en discutant de différents sujets, d’actualités surtout.— Tu as encore un peu de temps ? me demande-t-il. Deux ou trois heures ?— Deux ou trois heures ?— Oui, j’ai envie d’aller faire un tour sur l’eau. Mon chalet est à environ une trentaine de minutes d’ici.— C’est ça, le plan, m’inviter à souper et m’emmener à ton chalet ?— Je n’avais pas les idées aussi tordues, mais maintenant que tu en parles...,sourcille-t-il.Il reprend vite un ton normal.— Non, Kayla, je souhaite seulement continuer la soirée. Je n’ai pas envied’être seul... et puisque tu me dis que tu n’as pas de copain qui pourrait être furieux, je me risque à te demander de te joindre à moi. On a réussi à ne pas se disputer, je te ferai remarquer.— Wow ! Deux heures sans argumentation !— C’est un début... et un record ! plaisante Hendrick. Mon collègue entre ses deux mains dans ses poches et se balance d’un pied à l’autre en attendant ma réponse. Il a tout de même raison, ce n’était pas si pénible.— Ta voiture est restée au restaurant.— Oui, je pensais y aller en moto pour profiter du beau temps, m’explique-t-il en avançant la main vers la bécane près de nous. Ce serait plus rapide aussi.Coincée avec lui dans son chalet à trente minutes de la ville ? Non, je ne crois pas.— Je voudrais me coucher tôt. J’ai du sommeil à reprendre.

Je vois la déception passer sur ses traits, mais il n’argumente pas.— Ouais, je comprends, répond-il comme s’il réfléchissait. Tu accepterais au moins de faire une balade en moto ? Il y a un endroit qui pourrait remplacer la campagne, d’une certaine façon, et c’est tout près. À peine cinq minutes.— D’accord. Je veux bien.— Cool ! s’excite-t-il comme un petit garçon. Laisse-moi le temps d’attraper les casques et deux vestes. Hendrick part en courant vers son immeuble. Il ne s’écoule pas trois minutes qu’il revient. Il me remet un épais chandail à capuchon, le sien, de toute évidence, car quand je l’enfile il me tombe à la hauteur des genoux. Lui a revêtu la veste de suède avec laquelle je l’avais vu au champ de tir. Il me place lui-même le casque sur la tête, l’attache et enfourche sa bécane avant de tapoter le siège derrière lui pour que je monte
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Quand j’entre dans le club, la normalité de la place me calme. Tout le monde est vêtu, c’est déjà une bonne nouvelle. Il y a des gens partout qui discutent en sirotant un verre. La musique ressemble à celle qu’on entend dans un bar conventionnel, il n’y a pas de filles à moitié nues qui dansent sur la scène et les serveuses sont sexy, mais pas plus que celles des discothèques. Rien ne détonne, tout compte fait.

Je cible rapidement des fauteuils en retrait où une lumière feutrée est particulièrement accueillante. En plus, l’espace permet d’avoir une vue d’ensemble de la salle. Hendrick continue de me talonner en conservant sa main dans mon dos.

— Que voudrais-tu boire ?

— Du vin blanc, dis-je sans trop réfléchir.

— On commande une bouteille ?

Je confirme en songeant que j’aurai peut-être besoin de plus d’un verre pour me détendre. Je bois très peu, surtout socialement, je dirais. Et ce soir je devrai être très sociable, peu importe qui m’approche. De toute façon, je ne pourrai pas faire d’abus. J’ai lu sur le site Internet du club que les employés restent à l’affût de la consommation des membres. Les organisateurs souhaitent éviter que des gens se retrouvent ivres et que des pressions soient exercées sur eux dans un but de rapprochements non désirés. C’est plutôt rassurant.

— Je te laisse choisir. Je tenterai de me redonner une contenance en attendant.
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En pivotant pour m’éloigner, j’ai failli me heurter à une fille à peu près nue qui se faisait toucher de manière indiscrète – le qualificatif est faible – par trois partenaires en même temps. Je suis retournée presque en courant vers Hendrick en cherchant à comprendre comment c’était possible étant donné que j’avais lu qu’il y avait des espaces clos pour ce genre de choses. Hendrick a deviné ce que cachait mon expression, parce qu’il s’est levé pour m’accueillir même s’il discutait avec Gabrielle, cette femme venue se présenter à notre arrivée avec son mari.

— Ça va, chérie ? a-t-il demandé en me collant à lui.

Hendrick a beau être un étranger, son parfum familier m’a rassurée. Je suis restée blottie quelques secondes, ce qui a dû aider à la vraisemblance de notre couple, jusqu’ici plutôt distant si je nous compare aux autres.

— Oui, mais j’ai un peu chaud, ai-je dit en avalant la moitié de mon verre de vin.
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— Vous êtes ici pour autre chose que le sexe, insiste-t-elle en jouant avec le bâtonnet métallique de son cocktail. Vous n’en avez pas besoin. Le désir est encore présent et aussi criant que dans les débuts, ça se sent.

Je prends une nouvelle gorgée de vin et Hendrick m’imite, mais lui risque de s’étouffer. Je suis désespérément à la recherche d’une façon de ramener la discussion sur la bonne voie. Hendrick s’inquiète aussi, car il récupère ma main pour tripoter d’un pouce à la fois doux et agité l’alliance qu’il m’a passée un peu plus tôt. Je me doutais bien qu’on n’allait pas parler de l’affaire Sirois dès ce soir, mais on est loin du sujet. Juste quand j’ai cette pensée, Gabrielle se rétracte.

— Je suis désolée d’être indiscrète. Pour moi, les discussions sur l’amour, le sexe et tout ce qui les entoure sont banales, justifie-t-elle en continuant de guetter notre réaction.

— Non, au contraire, répond Hendrick, c’est agréable d’entendre ta vision, Gabrielle. Et c’est vrai que pour Kayla et moi, c’est d’autre chose qu’il est question.
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Voilà une bonne heure que nous visionnons un film pornographique en 3D. De toute évidence, certains contournent les règles voulant que les ébats sexuels se produisent dans les chambres réservées à cet effet. Mais, bien sûr, la ligne est parfois mince entre un simple baiser et un french kiss impudique. Même chose pour les caresses. Un homme peut cajoler les cheveux de sa femme, puis glisser subtilement sa main vers l’avant jusqu’à lui prendre un sein. En une fraction de seconde, il peut passer d’un massage de nuque à un indécent pétrissage de poitrine. Tout ça est à peine croyable ! Je suis beaucoup moins ouverte que ce que je pensais, et le plus dérangeant, c’est que certaines de ces images ont un effet émoustillant sur moi.

Certaines, ai-je bien dit. Il y a toutes sortes de gens ici. Ceux qui arrivent tout droit du gym ou du chirurgien esthétique côtoient ceux qui se fichent de leur cellulite et de leurs bourrelets. Soyons honnêtes, la première catégorie reste en général plus agréable à regarder. Il y en a des plus âgés et des drôlement jeunes, mais ce ne sont pas nécessairement ceux du second groupe les plus attirants. Même que les jeunes, pour la plupart, semblent dépourvus de toute technique de séduction et vont droit au but. Le pire des turn-off à mes yeux. Je me questionne d’ailleurs sur une fille qui paraît avoir à peine dix-huit ans. Je ne veux pas nuire à ma couverture, sinon je me risquerais à vérifier si c’est une escorte et à l’embarquer pour prostitution, le cas échéant. Elle est arrivée au bras d’un homme beaucoup plus âgé, pas très attirant en ce qui me concerne, à qui elle n’a presque pas parlé. Je les ai vus se tripoter un peu – beaucoup considérant que nous sommes dans un lieu public, mais peu pour cet endroit –, après quoi le type a invité une autre femme à se joindre à eux. Ils viennent de partir vers le coin câlins. D’ailleurs, d’où nous sommes, on entend des bruits provenant des chambres ; ils commencent à m’étourdir. En plus d’être en 3D, le film pornographique joue en stéréo, en surround par moments. Hendrick ne paraît pas dérangé par tout ça. Je me suis même demandé s’il n’avait pas déjà fréquenté un endroit comme celui-ci. Rien de ce qui se passe ne semble l’impressionner. Il conserve un visage impassible, peu importe où il pose les yeux. En vérité, il regarde peu les couples qui nous entourent. Il n’arrête pas de me fixer, pour observer mes réactions, je crois. Ça doit bien le faire rire de me voir aussi déstabilisée. Je m’en fiche un peu à présent.
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En arrivant dans ce grand cabana en bordure de mer, nous avons vite remarqué une horde d’hommes en état d’ébriété. Ils célèbrent l’enterrement de vie de garçon de l’un des leurs. Pendant que je danse avec Aaron, le cousin du marié, qui boit du champagne à même la bouteille, Sunshine s’installe avec une bande de jolies Canadiennes, des universitaires, selon ce que j’ai compris. Quelques-unes d’entre elles jouent au limbo avec le groupe d’ivrognes éméchés. Mon amie, elle, paraît avoir accroché sur une belle blonde d’au moins quinze ans sa cadette. En tout cas, elles se touchent plus qu’elles ne discutent. Sunshine ne devrait pas tarder à m’annoncer qu’elle m’abandonne pour le reste de la soirée. Je m’emmerde un peu avec mon cavalier improvisé, alors je rentrerai sans doute aussi vite de mon côté.

— Que faites-vous dans la vie à part être fort jolie ? demande Aaron en glissant sa main dans mon dos pour m’attirer contre lui.

Je devine sans peine que son état d’ivresse avancé ne l’empêche pas de garder certaines parties de son corps bien alertes. Aaron me refile la bouteille tandis que je réfléchis à la façon de l’éconduire gentiment.

— Je suis maman de quatre enfants.

— C’est vrai ?

Je bois une gorgée pour éviter d’avouer la vérité.

— Es-tu mariée ?

— Non. Je ne crois pas en la monogamie, dis-je, ne réalisant qu’après coup que mes propos ressemblent à une invitation.

De fait, Aaron l’interprète précisément de cette façon.

— Je t’aime de plus en plus, admet-il en s’emparant de mes lèvres pour m’offrir le plus dégoûtant des baisers.
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Sunshine aime les femmes et j’ai bien dit les femmes, pour ne pas dire toutes les femmes. Elle collectionne les aventures et brise tous les cœurs sur son passage. Pourtant, ma copine annonce haut et fort dès les premiers instants qu’elle ne veut absolument pas d’engagement. Or, elles succombent toutes à sa beauté de l’Orient, à son charme envoûtant et à son rire exubérant. Sunshine porte bien son nom. Cette artiste peintre rayonnante, copropriétaire d’une galerie d’art bien en vue dans le Lower East Side, à New York, possède une énergie contagieuse, se lance dans tous les excès et se fiche des conventions. C’est pour cette raison que je l’aime autant. Elle ne me demande jamais de me tenir droite quand je suis fatiguée, de manger avec une fourchette lorsque je suis affamée et de rester polie même quand j’ai envie de crier. Malgré sa personnalité colorée, contrairement à moi, Sunshine a la bosse des affaires.
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— Mademoiselle, je crois qu’il serait préférable de rentrer chez vous, je dirai à monsieur McRae que vous êtes passée.

— Non, ça ira, je n’ai aucun problème à patienter encore. Charlie s’aperçoit que la policière qui tient le rôle de réceptionniste soupire et lève les yeux au ciel sans même essayer de camoufler son exaspération. La jeune femme est arrivée une heure auparavant, avec la ferme intention de parler à Christopher McRae, un policier qu’elle trouvera apparemment ici. Elle est assise sur une de ces chaises inconfortables qui vous font regretter de ne pas avoir plus de chair sur les fesses. Elle étudie les allées et venues des policiers en se demandant qui peut bien être celui qui lui viendra en aide. Elle n’a aucun indice sur l’allure de l’homme dont son père lui a vanté les mérites. «Si, un jour, tu as besoin d’aide et que tu ignores vers qui te tourner; rends-toi au poste et demande à parler à Christopher McRae, il saura te conseiller», lui avait-il dit du temps où il était encore en vie. Elle ignore tout de ce dénommé McRae, sauf le fait qu’il est, selon les dires de son paternel, un type bien et un excellent policier avec du coeur au ventre.
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Elle sort un dossier de son porte-documents pour distraire son esprit et ainsi mieux ignorer les regards intrusifs à son endroit. Quelques minutes se sont écoulées quand les blasphèmes d’un autre détenu escorté d’un agent en uniforme la sortent de sa fausse occupation. Les cliquetis que font les menottes à ses chevilles quand il marche l’incitent à lever les yeux vers lui. Son regard croise alors celui du type costaud, qui sort la langue de manière vulgaire en la toisant de la tête aux pieds. Elle regrette de l’avoir dévisagé quand il s’adresse au policier en parlant d’elle.
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Un vacarme se fait entendre au loin et deux types sortent des ascenseurs. Elle croit d’abord qu’il s’agit d’une altercation entre des malfaiteurs, mais en observant plus attentivement les hommes, elle s’aperçoit que l’un d’eux est un policier en civil et que le gars devant lui est menotté. L’agent de police porte un jean, une veste de cuir ainsi que des verres fumés. Si elle ne pouvait voir son badge accroché à sa ceinture, elle croirait qu’il s’agit d’un truand en raison de son allure négligée. Elle baisse la tête et tente de ne pas leur prêter attention.
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L’air furibond, il lâche ses dossiers bruyamment sur le bureau. Il n’était déjà pas très accueillant et maintenant, cette nouvelle vient de le contrarier. Décidément, Charlie n’a pas choisi le bon moment pour venir le rencontrer. La policière à la réception l’avait prévenue qu’il refuserait sans doute de s’entretenir avec elle, mais elle ne voit pas qui d’autre pourrait l’aider et sa situation est pressante. Elle se questionne tout en observant l’espace de travail du policier qui est dans un piètre état. Des piles de chemises sont éparpillées partout sur le bureau et des restants de nourriture traînent près de l’ordinateur. Des cernes de café souillent une feuille, à proximité du téléphone, sur laquelle figurent un nom et une adresse. Quand Charlie lève la tête vers le policier, il la scrute. Détournant aussitôt les yeux, il retire sa veste de cuir et la lance sur le dossier de sa chaise.
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Charlie reste bouche bée devant des propos aussi irrespectueux. Comment son père a-t-il pu lui dire que cet homme voudrait l’aider? Pourquoi prétendait-il que c’était un type bien? L’évaluation qu’elle en fait lui indique tout le contraire. Ses cheveux brun foncé trop longs, sa repousse de barbe de plusieurs jours, le t-shirt gris et son holster qui s’agrippe à son torse lui donnent davantage l’allure d’un acteur caricatural d’une série télévisée que celle d’un réel agent de la paix. Et puis, quel enquêteur digne de ce titre traiterait une femme de façon aussi méprisante? «Princesse!» Malgré tout, Charlie décide d’ignorer ses mauvaises manières.
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