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3.81/5 (sur 27 notes)

Nationalité : Congo
Né(e) à : Mpili, Congo Brazzaville , le 25/08/1931
Mort(e) à : Bazancourt, Oise , le 22/04/1988
Biographie :

Tchicaya U Tam'si, à l'état-civil Gérald-Félix Tchicaya, est un poète, romancier, dramaturge, conteur, nouvelliste et journaliste congolais.

Issu de l'ethnie vili, il est originaire de Mpili, dans le Kouilou, où il voit le jour le 25 août 1931. Fils de Jean-Félix Tchicaya (1903-1961), son père fut le tout premier parlementaire congolais, siégeant au Palais-Bourbon de 1944 à 1958. Il passe son enfance à Pointe-Noire, puis fait ses études en France. Il y fait paraître ses premiers poèmes dès 1955.

À 24 ans, il publie son premier recueil, Le Mauvais Sang. Jugée hermétique et touffue, sa poésie emprunte au baroque, au surréalisme, ou encore au symbolisme de Rimbaud ; il est toutefois considéré comme l'un des poètes africains les plus prometteurs de sa génération. Sa voix, qui pourtant refuse de s'associer aux chantres de la négritude, demeure la plus importante qui se soit révélée depuis celle d'Aimé Césaire.

Gérald-Félix Tchicaya prend en 1957 le pseudonyme de U Tam'si (petite feuille qui parle pour son pays). Il fait alors paraître Feu de brousse (1957), puis À triche-cœur (1958).

En 1960, au moment des indépendances africaines, il retourne dans son pays. Il exerce, trois mois durant, en tant qu'attaché de presse du Premier Ministre de l'ancien Congo belge, Patrice Lumumba (1925-1961), mais celui-ci est assassiné ; cela le convainc de partir. Il publie par la suite Épitomé (1962), Le Ventre (1964), Arc Musical (1970) et, enfin, La Veste d'intérieur, suivi de Notes de veille (1977).

Il travaille pour l'UNESCO jusqu'en 1986, date à laquelle il prend une retraite anticipée pour se consacrer entièrement à l'écriture, jusqu'à sa mort en 1988 : il avait 56 ans.

Il est également l'auteur de quatre romans, publiés entre 1980 et 1987 aux éditions Albin Michel, puis chez Seghers, ainsi que de quatre pièces de théâtre, mais demeure avant tout célébré comme poète.

Tchicaya U Tam’Si est un monument de la littérature africaine moderne. Spécialiste de son œuvre, le critique littéraire Boniface Mongo-Mboussa lui consacre un essai biographique lumineux. À la fois narratif et analytique, l’ouvrage éclaire les abîmes et les affres d’une vie vécue jusqu’à la lie et où se cachent les secrets du génie poétique.


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Tchicaya U TAM'SI – Une Vie, une Œuvre : 1931-1988 (France Culture, 1998) Émission "Une Vie, une Œuvre", par Catherine Pont-Humbert, diffusée le 22 octobre 1998 sur France Culture. Invités : Tahar Bekri, Jacques Chevrier, Gabriel Garran, Boniface Mongo Mboussa, Patrice Yengo, Jacqueline Sorel, Claude Wautier et Jean Dion.


Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
CONTRE-DESTIN

À la hauteur des vents
hisser les poitrails
tout sauvegarder
le rire blanc
et le soleil rouge et natal

ébène ebony blues
chant toujours rage

Il n’y a plus de soleils couchants
Il y a l’herbe vorace
Il y a le feu plus vorace
les peines poilues des bras pauvres
les transes
mimées
quelle agonie

j’aurais pu être sicaire
au service de la reine ngalifourou

je n’ai même pas eu cet alibi…
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Le cancrelat alla plaider une cause au tribunal des poules !
(Luvesi u ye'nfundilà nkanu fa'ngandà susu !)

LES CANCRELATS.
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Et maintenant le plus terrible reste à faire
aller jusqu'au fond du chemin
connaître l'ombre par abstraction de moi-
même
être le ver dans chaque fruit finissant
servir de plancton à l'Histoire… (…)


Extrait de Epitomé
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Seul j'écoute, je doute, il pleut et c'est certain
Comme seul l'oiseau au plus fort des tragédies,
Je chante pour n'être pas vaincu à la fin
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LE TRÉSOR


Non.
Je dis : non.
La lune se veut ronde.
Non répond : non.
On s'appelle du ventre.
Le ventre ne dit : non.
La pluie tombe à larges lames
Sur le chant déjà gorgé de sang.

Non !
Je dis : Non !
La lune se veut ronde !
Non répond : non !
Comme j'ai l'âme épaisse
je m'enfonce les aiguillages
d'un chemin de fer à voies multiples
le tout dans la tête !

Non ?
Je dis : Non ?
La lune se veut ronde ?
Non répond : non ?
Que le ventre réponde !
Le ventre répond du ventre
On voit — souvent — :
L'amour tourne le dos au cœur !
Pour l'en punir, le sang coule plus vite
dans les prairies
que dans les veines !

p.13
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CONTRE-DESTIN

je confesse
j’ai eu des vices
mais ai-je pu
supporter
qu’on batte les enfants
leurs pères et mères
devant les uns les autres

me voici aux limbes de toutes souffrances
bossu
quelle audace m’a ouvert les bras ?
avec les tempes crevées

par des longitudes onéreuses
il ne faut pas l’amour
qui ne gagne à la race

ô mes expédients
et j’ai encore chiné
non laissez-moi aimer sammy

de toutes mes forces
je tourne le dos aux voluptés
laissez-moi vivre pour vous

mais non
pauvre
l’encens le pus on s’étonne

j’ai trimé mes jeunesses
j’ai dû faire le fou
pour mon premier gain
une coqueluche
j’ai paré ma gorge d’éclats de verre multicolores
j’ai souhaité le coup de pied au cul de la chance
mon deuxième gain
une petite vérole du cervelet

et je ne sais plus comment me sauver
j’ai rêvé de revenir ainsi
dans mon village
les yeux derrière des verres fumés
il m’a fallu craindre mon sorcier

j’ai sauté à la mer
avec mes insomnies charnelles

j’ai le sel plein la tête

ce soir armer mon peuple
contre son destin
il le faut pour ne nommer après
d’un chiffre d’or
il a gagné la mort
vive l’amour
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Le Geôlier : Cette mort-ci est un fait divers. Cette mort-là est un drame national. Laquelle des deux n'est pas fausse ? Le chagrin de ce peuple est une colère. Cinq doigts pour un poing levé, quelle arme est-ce ? La mort qu'un petit déluge sur ce corps. Laissons-le dormir.
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Nyiyra : Porcs. Pourquoi, par souci d'ordre, nous nous croyons contraints de vivre une cruelle parodie de notre vie... de notre indépendance ? Une sinistre parodie. La liberté devient synonyme de crime et quel crime ! Je ne crois pas que d'autres peuples ont connu cela. Ris : tu es suspect. Ne ris pas : tu es suspect. Tout est ainsi, pourquoi ?
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« La beauté du corps passe trop vite. »

Qu’est-ce donc que le plaisir des yeux, si le cœur n’y trouve pas son dû ? Le clinquant plaît à l’œil, mais souvent le cœur s’y blesse. L’œil voit l’illusion. Le cœur voit le sang. Le sang est l’essence du vrai. Le cœur porte au vrai quand il parle. L’âme morte, on est aveugle du cœur.
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Il pleut mon Dieu il pleut toute la ville est
 sale
Un manège me monte à la tête sublime
Je me sens centenaire et plaide ce faux
 crime
Que je n'ai pas commis j'ai lu la loi pénale
(…)


Extrait : Le mauvais sang, 1955
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