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Citations de Univers (74)


J'étais dans une position curieuse, je lisais de la science-fiction depuis l'âge de douze ans, et j'étais vraiment accroché. J'adorais ça. Mais je lisais aussi ce que lisait la communauté intellectuelle de Berkeley. Proust ou Joyce par exemple. J'occupais donc là deux mondes qui normalement ne se recoupaient pas. D'autre part, les gens que je cotoyais dans le cadre de mon travail à mi-temps étaient des vendeurs et des réparateurs : ils me trouvaient bizarre du fait que je lisais tout court. Je fréquentais d'ailleurs toutes sortes de gens ; je connaissais beaucoup d'homosexuels ; il y avait toute une communauté homosexuelle dans la région de la Baie même à l'époque, dans les années 40. Je connaissais quelques très bons poètes que j'étais très fier de compter parmi mes amis ; eux me trouvaient étrange parce que je n'étais pas homo, tandis que les copains de la boutique où je travaillais me trouvaient étrange parce que je connaissais des homos et lisais des livres ; quant à mes amis communistes, j'étais pour eux un type curieux parce que je ne voulais pas adhérer au Parti...Le fait de tremper dans la science-fiction ne faisait donc pas tellement de différence. C'était une mince divergence comparées à certaines de mes autres divergences.

Interview de Philip K. Dick par Charles Platt page 61
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Les étoiles sont la depuis longtemps, elles sont en eux. Ils ont une lumière en eux.
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- Non, dit Kress. J'ai des cristaux sculptés en veux-tu en voilà. Je cherche une bestiole.
- Une Forme de vie ?
- C'est ça.
- D'un autre monde ?
- Bien sûr.
- Nous avons un mimic en stock. Il arrive tout droit de Monde-Célia. Un petit simien très intelligent. Capable d'apprendre à parler, bien sûr, mais aussi d'imiter le son de votre voix, vos inflexions, vos gestes, jusqu'à vos expressions les plus personnelles.
- Charmant, dit Kress.

[ George R.R. Martin - Rois des sables - 1979 ]
5/5
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Mais que je te raconte :
Ils avaient un conte dans leur folklore qui, pour un conte, n'était pas si sot. Cela racontait l'histoire d'une baleine et d'un homme. L'homme, qui était obsédé par cet animal, une baleine blanche, cherche à donner un but à sa propre existence sans objet en tuant cette immense et merveilleuse créature. Une obsession typiquement humaine, je puis te l'assurer. A la fin, comme il convient, l'homme meurt, la baleine survie. Une bonne histoire. Juste. Et vraie. Et qui contient entre ses lignes à peu près tout ce que l'homme connaît de mon espèce.


"Moby, aussi", Gordon Eklund.
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Les enfants d'Ibn Khaldoûn par Jacques Boireau

1. Nour Eddine

Les Franciens, ami ? Oh ! ce n'est pas compliqué : tu connais mon frère Djamal, au moins de nom ? Tu sais, le physicien : c'est grâce au soleil et à lui que la maison des tiens est chauffée, que ton tapis volant se déplace sans bruit ni fumée ; as-tu vu parfois les cages roulantes des Franciens ou des A lamans ? Quel fracas ! Quelle puanteur ! Comment font-ils pour les supporter , Il est vrai que les hommes du Nord ne sont pas comme nous sensibles aux dons de Dieu, le soleil, le vent, les eaux...Excuse-moi, je ne voulais pas te vexer : eux, ils se disent chrétiens ; ils jurent par l'homme, mais mais ils n'écoutent pas Dieu, et l'homme, ils n'arrêtent pas de l'empoisonner et de l'assassiner...
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Le merveilleux poste d'essence de Patagonie.
Trois pièces en un acte de Brian W. Aldiss

D'un autre côté, pourquoi devrais-je me suicider pour faire plaisir aux gens ? Je suis certaine qu'il est bon de plaire aux gens, mais il y a des limites. On ne devrait pas dire ça, mais quand on plaît aux autres gens, ce n'est que pour soi - je veux dire, on espère qu'en se rendant agréable, ils s'efforceront davantage de vous plaire. C'est l'opposé d'un cercle vicieux, c'est un cercle délicieux. Et il ne sert à rien de plaire aux autres si l'on n'est pas là pour en tirer profit. C'est une question de philosophie. Je ne sais pas quoi faire. J'ai toujours dit que la vie était plutôt philosophique...Mon grand-père maternel l'affirmait également. Si Lars l'avait connu, peut-être serait-il encore vivant maintenant. D'un autre côté, si Lars était encore vivant, je n'aurais sans doute jamais rencontré ce charmant inspecteur...La vie est vraiment un mystère.

RIDEAU
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L'Astronaute mort par J.G. Ballard.

Cap Kennedy et ses portiques dressés sur les dunes vides, c'était fini, maintenant. Le sable avait englouti la Banana River, envahi les ruisseaux, transformant l'ancien complexe spatial en un désert de marécages et de béton cassé. L'été, les chasseurs s'embusquaient dans les véhicules de service démantelés, mais quand nous arrivâmes, Judith et moi, c'était le début de novembre et il n'y avait par une âme. Derrière Cocoa Beach où je stoppai la voiture, les motels en ruines disparaissaient à moitié sous les hautes herbes. Les rampes de lancement pointaient dans le soir, chiffres rouillés de Dieu sait quel algèbre céleste.
- La clôture est à huit cent mètres devant nous, dis-je, on va attendre ici jusqu'à ce qu'il fasse nuit. Est-ce que tu te sens mieux ?
Judith contemplait un énorme nuage rouge cerise en forme d'entonnoir qui semblait entraîner le jour avec lui de l'autre côté de l'horizon, ravissant la luminosité de ses cheveux d'or pâle. La veille, à Tampa, elle avait eu un malaise passager sans cause apparente.
- Et l'argent ? fit-elle. Peut-être qu'ils réclameront davantage maintenant que nous sommes là.
- Cinq mille dollars ? C'est largement suffisant. Les chasseurs de reliques ont une espèce en voie d'extinction. Cap Kennedy n’intéresse plus grand monde. Qu'est-ce qui t'arrive ?
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Nous approchions de l'endroit où le monde commença et mes sensations se faisaient plus intenses. Je déployai les ailes de mes mains sur mes yeux et, tels des oiseaux, mes yeux sortirent du monde pour me contempler. Et mes sensations devenaient de plus en plus intenses. Il en va invariablement ainsi à l'orée du futur. Je m'aperçus qu'une dentelle d'une délicatesse inouïe meurtrissait mes mains, qu'elles se dissolvaient en une poignée de silence. Et, identifiant cette sensation intense, je dis :
- J'ai senti naître par le siège le heurt des cultures.
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Chiez tant que vous voudrez,
Pour les petits rétrécissements du sphincter,
Voici le stick sphincter Antimonde. Émile Opta.
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...Une marelle aux contours dorés dont le paradis aurait été effacé par la bouse éclatée d'un bovin volant. Perkins était une petite fille, nattée et vêtue de laine blanche. Désorientée par la disparition de l'élément essentiel de son jeu, elle pleure doucement. Des larmes noires coulent sur ses joues, rebondissent sur sa poitrine naissante et vont s'écraser sur le sol où elles se transforment en des milliers de cafards frémissants qui s'enfuient entre les pavés. Comment lui faire comprendre que le paradis est toujours là ? Juste sous la merde...
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Les liseurs de sommaire n'auront pas été sans remarquer une participation, plutôt inhabituelle, dans le domaine des écrivains de sexe féminin. Hasards de la sélection, certes, mais hasards non point fortuits, puisque aussi bien les femmes ont écrasé l'an dernier de leur présence -en tous cas au niveau des nouvelles - les deux prix les plus importants de la science fiction américaine, le Hugo et le Nebula.
[...] Hasards d'autant moins fortuits que se dessine, ainsi que nous voulons le montrer dans les échos de l'Univers, une tendance récente vers un courant qualifié aux États-Unis de "réalisme magique", à forte représentation d'auteurs féminins....
(extrait de l'éditorial)
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Univers 1988 s'ouvre sur une de ces idées rares et magnifiques comme seule la science-fiction sait parfois nous en offrir. Ce sont bien, au pied de la lettre, les nourritures intellectuelles qu'évoque le texte de Georges Zebrowski, "Le piège à idées". Ce n'est pas la seule allégorie de ce volume, celle de Howard Waldrop ne le cède en rien en inspiration et beauté, qui a comme protagoniste Ernest Hemingway en personne face à son alter ego barbare : "Le vieil homme et l'homme sauvage".
Mais Univers 1988 fait aussi la part belle aux lendemains qui déchantent et nous attendent, si nous n'y prenons garde, au détour des années 2000. "Arrêt/image"de grégory Benford est une vision cynique d'un futur proche sur fond de manipulation génétique. "Pleurons sous la pluie" de Tanith Lee brosse un tableau aussi douloureux que réaliste d'une terre post-nucléaire, "Dans la dèche en l'an 2000" de Kim Stanley Robinson dépeint sans concessions le quart-monde de nos sociétés dites de progrès : texte terrifiant à force d'être si banalement vrai, auquel répond tel un écho désenchanté, la nouvelle de Michel Jeury, "Machine donne !"...
(extrait de l'éditorial intitulé "Le piège à idées")
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Trois révélations américaines dans cet "Univers 1986" : Kim Stanley Robinson, avec un récit envoûtant et un entretien exclusif réalisé par Pascal J. Thomas ; Gardner R. Dozois, qui vient de remporter le prix "Nebula" de la meilleure nouvelle pour la deuxième année consécutive ; Carter Scholz, dont le texte porte étrangement le même titre qu'une célèbre nouvelle d'Arthur C Clarke.
Mais aussi des noms qui vous sont plus familiers, R.A. Lafferty, Connie Willis, Nancy Kress. Et John Varley qui évoque pour nous une sexualité...à géométrie variable.
Pour ce qui est des francophones, le retour de Pierre Giuliani, Jean-Pierre April, Jean-Claude Dunyach et Jean-Pierre Vernay, en tandem avec Frédéric Serva qui fait ici ses débuts professionnels, tout comme Paul David et Colette Fayard.
Un seul britannique au sommaire, mais le plus grand : J.G. Ballard, avec l'un de ses derniers textes et une passionnante évocation de Jean Chesneaux sur la cohérence et la richesse de son oeuvre. Et pour clore la partie critique, Michel Lamart nous conte l'histoire de la série "Mouvance" et Lorris Murail rend un vertigineux hommage à René Barjavel et son célèbre paradoxe temporel.
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "J'ai Lu" en 1986)
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La Gloire par Jean Cox

Lumières. Ceraines éparses sur le sol obscur. D'autres flambant comme des torches au sommet de hautes perches. D'autres encore inondant un grand objet cylindrique aux reflerts de métal sur le fond du ciel nocturne. Cris, ronronnements de moteur0. Matérile éparpillé. Echaffuadages. Cables et tuyaux serpentant ici et là. Piétinements rapides. Silhouettes confuses passant devant des fenêtres et des portes éclairées. Mais au sein de toute cette confusion un mouvement concerté : une foule avançant en terrain découvert, encadrant un homme seul. Il marche lentement, en gesticulant. Ceux qui sont devant lui marchent à reculons en l'éclaboussant de lumière. Ceux qui l'entourent ont à la main des feuilles de papier blanc, des crayons en attente ou en mouvement.
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