Si nous voulons vraiment cesser d’aggraver la catastrophe écologique (…) la seule solution est de produire moins qu’on ne le fait aujourd’hui. Il faut non seulement renoncer à la croissance, mais réduire la quantité de matière et d’énergie que nous consommons ainsi que la quantité de déchets que nous générons.
La catastrophe que nous vivons est la conséquence d’un excès de puissance et de volonté de maîtrise de la nature de la part d’une fraction de l’humanité. Ce n’est pas en cherchant à augmenter encore cette puissance et le contrôle des “processus naturels“ que les choses vont s’arranger.
Une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Il faut donc renoncer à cette utopie absurde et dangereuse, variante ultime de l’histoire du scieur assis à l’extrémité de la branche qu’il est en train de couper
Cette course est inhérente à ce qu’on appelle le “capitalisme“ et (…) dans une large mesure elle constitue un piège dans lequel nous sommes toutes et tous, y compris les humains qui semblent en tirer les plus grands bénéfices.
Le processus économique tend à réduire inéluctablement la qualité des ressources naturelles qu’il mobilise ; le recyclage à l’infini est une impossibilité physique. Il n’y a donc pas de marchandises “propres“, qu’elle qu’en soit la recette.
Produire moins, partager plus, décider ensemble.
Révolution ne signifie ni guerre civile ni effusion de sang. La révolution est un changement de certaines institutions centrales de la société par l’activité de la société elle-même : l’autotransformation explicite de la société, condensée dans un temps bref. (Cornelius Castoriadis)
L’État pourtant ne nous sauvera pas. Il fera ce qu’il sait faire le mieux : tenir en respect les contestataires, et soutenir, mettre en oeuvre, imposer de puissantes solutions techniques pour traiter les périls de l’heure.
L’augmentation de la production efface les gains réalisés dans l’usage de nos ressources, en s’en nourrissant. Si l’on se fie au passé et au présent de notre civilisation, un “découplage absolu“ entre la croissance économique et son impact écologique n’est donc pas possible. On ne peut vouloir en même temps produire toujours plus de marchandises et cesser d’aggraver la destruction en cours de notre habitat terrestre. Ces deux objectifs sont incompatibles. Entre croître et durer, il faut choisir.
Seuls les Occidentaux modernes ont institué l’“économie“ comme un ordre de réalité spécifique, distinct, séparé de tous les autres et doté d’une importance cruciale.