Petit livre mais riche en enseignements
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Comme à son habitude l'imam Abû Hamid al-Ghazâli aborde les aspects extérieurs de l'acte d'adoration, ici la zakât et la sadaqa, ainsi que les aspects intérieurs, afin de donner à cette adoration son sens profond et de purifier son cœur à travers elle.
La traduction est excellent de même que l'édition.
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Très mauvaise traduction, très vieillotte et décevante. Elle peut même parfois induire le lecteur en erreur sur la compréhension de certaines règles. Certains passages auraient également mérités d'être laissé en bilingue (ou du moins en translittéré), notamment les invocations, etc.
Concernant l'ouvrage de l'imam al-Ghazali en lui-même, il a été rédigé selon le fiqh shafiite, ce qui rend sa lecture d'un intérêt limité pour celui qui suit une autre école. En effet, la plupart des chapitres sont principalement des chapitres de fiqh. Sachant qu'en plus la traduction est parfois problématique, ce livre peut difficilement être utilisé comme ouvrage de référence pour l'accomplissement de la prière. Cependant, quelques-uns sortent du lot pour aborder des dimensions plus spirituelles comme le recueillement et la présence du cœur, ou liées aux bonne pratiques et aux bons comportements liés à la prière, à la mosquée...
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Autobiographie intellectuelle et aveu spirituel d'un génie universel - al Ghazalî (m. 1111) est à la fois juriste reconnu (école shafi'î), psychologue incisif, maître de la dispute dialectique (kalâm), commentateur du Coran (tafsîr), autorité dans la spiritualité islamique (tassawûf) ... -, elle décrit comment notre auteur, assoiffé de savoir depuis sa jeune enfance, a parcouru les cimes de toutes les théories (autant les sciences dites "exactes" que religieuses) pour arriver au sommet de la gloire intellectuelle (dont la manifestation est la charge de professeur à la prestigieuse madrasa nizamiyya de Baghdad), avant de chuter dans les abîmes du doute ; le "doute" cartésien a, réellement, été sa méthode, mais aussi un corbillard pour des années - aussi, en état de "crise spirituelle", il décida alors de se "ressourcer" dans les lieux saints de la sainteté abrahamique, tels Damas, Jérusalem, ... il devint alors soufi, considérant qu'ils sont les seuls à posséder une théorie de la connaissance (épistémologie) qui puisse sonder la Réalité (al Haqq ; le Vrai matriciel, un nom d'Allâh) dans Son intimité réalisatrice, par divers mouvements de purification de l'âme, là où le "dialecticien" ne s'arrête qu'à la façade, sans connaître l'architecture - c'est la traditionnelle distinction platonicienne et pythagoricienne (et donc égyptienne au départ) entre dianoïa (spéculation discursive) et noesis (intuition intellectuelle).
Comme Frank Griffel l'a montré dans son "Al-Ghazali's Philosophical Theology", notre homme n'apparaît nullement comme étant "contre la science" ou même la raison (!) : au contraire, il souligne plusieurs fois l'importance capitale des sciences exactes, et traître presque d'ennemis de la religion ceux qui nieraient leur importance "au nom de la foi", car, en réalité, ils la décrédibiliseraient non seulement aux yeux des "rationalistes", mais aussi trahirait son esprit (puisque les sources scripturaires nous appellent à méditer les merveilles de la Création, de la mouche jusqu'aux orbites planétaires.)
Ce qu'il critique, c'est la théodicée ou les élucubrations métaphysiques des aristotéliciens d'Islâm (Ibn Sina ou Avicenne et al Farabi), qui - selon lui - entrent en contradictions avec les principes fondamentaux de la foi.
Pourtant, il ne nie pas toute la philosophie, et en réalité a lui-même écrit des traités de kalâm ("théologie philosophante") et de logique mais surtout - comme l'ont prouvé Frank Griffel, Robert Wisnovsky, ... - il a "formalisé dans l'orthodoxie" la philosophie (et le soufisme) au point que cette discipline a connu... un Age d'Or après (!) notre "destructeur de la philosophie".
Une personnalité complexe donc, qu'enfermer dans un cadre ne ferait que désavouer notre propre lecture - appauvrie - du personnage.
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Une autre belle production d'al Ghazali (m. 1111), génie universel qu'on ne devrait plus présenter, ce livre a la particularité d'être l'un des tout premiers ouvrages consacrés à cette littérature coranique qu'on appelle "maqasid al-Qur'an", c'est-à-dire, "les objectifs du Coran", dans le sens où, derrière la semblance de dispersion quant à la forme, il existe une unité cohésive qui structure le texte, et une finalité spirituelle qui cisèle l'âme ; al Ghazali nie derechef toute idée de "répétition", par exemple, précisant que chaque mot a son poids existentiel dans la séquence où il est formulé.
Ensuite, il explicite le titre (Kitâb jawahîr al-Qur'an wa durarûh) : les "joyaux" (jawahîr) sont les versets qui abordent Dieu dans Son Essence ou ses Noms et Attributs alors que les "perles" (durarûh) sont les balises qui maintiennent la rectitude dans la Voie de l'adoration.
Il mentionne aussi les caractéristiques et valeurs de quelques sourates "spéciales" et versets "particuliers" (al Fatiha, al Ikhlâs, Ya-Sîn, Ayat al Kursî) mais ce qui peut marquer le lecteur, c'est surtout l'emploi constant de la terminologie alchimiste (Soufre rouge, etc).
Le genre des "maqasid al-Qur'an" connaitra une heureuse fortune, avec, entre autres, le savant d'Inde Hamid-ud-Din Farahi (m. 1930) qui portera la "cohérence coranique" à d'autres niveaux (l’intitulé des sourates n'est pas anodin, analyse séquentielle comme thématique, etc).
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Sur la demande d'un ami, Ghazali apporte une clarification du verset suivant du Saint Coran:
"Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat; son combustible vient d'un arbre béni: un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. "
(Sourate 24, verset 35)
Par son approche méthodique, son raisonnement logique et la simplicité des mots utilisés, Ghazali se montre très pédagogue.
Il permet au lecteur de le suivre pas-à-pas dans ses réflexions, ce qui nous permet non seulement de mieux comprendre ce verset mais pour les plus motivés, il donne véritablement la clé pour comprendre le Saint Coran de manière générale.
Attention, spoilers!
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Ainsi par exemple, il passe un chapitre (plus de 20 pages) à nous clarifier le sens exact du mot "Lumière" dans ce verset.
Pour cela, il nous parle d'abord de la lumière physique perçue par notre oeil. Il explique ensuite pourquoi ce mot convient mieux à ce qui voit (=notre oeil) plutôt qu'à ce qui est vu (le soleil,...).
Dans une 3ème étape, il explique les défauts de l'oeil.
Ensuite, il démonter que ces défauts ne touchent pas l'intellect et que la "Lumière" est donc notre intellect.
Une fois cela accepté, Ghazali prend son envol et nous entraîne avec lui. Il nous montre la beauté de l'Islam à l'aide de métaphores et de versets du Saint Coran.
Bref, je pense que toute personne cherchant à comprendre le verset 35 de la Sourate 24 sera pleinement satisfaite.
Et de manière générale, je le conseille à tout lecteur cherchant à comprendre le Saint Coran sans se limiter au premier degré.
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Ce livre est en fait l'autobiographie de l'imâm al-Ghazâlî. Il y décrit son apprentissage et son parcours intellectuel qui l'a mené vers le soufisme. Ce livre est un des derniers écrits par l'imâm et il y mentionne la plupart de ses autres grands ouvrages.
La traduction est de très bonne facture et agréable à lire. Concernant le texte arabe, il manque beaucoup de hamza, rendant la lecture parfois un peu compliquée mais ce problème est pallié par la traduction.
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Ce petit ouvrage nous cite un ensemble de tradition relative au comportement du Prophète ﷺ à ses caractéristiques physique et morale.
Le style est peut-être un peu trop sobre avec une accumulation de tradition sans commentaire.
Concernant l'édition, à part quelques typo dans l'introduction du traducteur, je n'en ai repéré que très peu dans le texte même.
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J'aime beaucoup ce livre que je lis et relis parce qu'il est en total contradiction avec ce qui est véhiculé et pratiqué par un grand nombre de musulmans, chez nous musulmans la femme est humiliée, battue, et réduite à un être inférieur et sans valeur. Alors que l'Islam valorise la femme en la qualifiant de bijou précieux, qu'il faut choyer, protéger, traiter avec respect et équité. Dans l'Islam la femme se doit d'être éduquée pour à son tour éduquer ses enfants et quand j'entends que certains soi disant musulmans empêchent les petites filles d'aller à l'école et les menaces de mort, comme la petite Malala, au nom de l'Islam ça me terrifie. La petite Malala, pour ceux qui ne connaissent pas, est une petite pakistanaise réfugiée en Angleterre après avoir subit une attaque, elle reçut une balle dans la tête parce qu'elle a eu le courage d'affronter des terroristes en continuant d'aller à l'école malgré l'interdiction de ses derniers. Et ceci n'est qu'un exemple, hier au infos ils parlaient d'une petite fille de 11 ans que son père voulait marier et cela se passe au Yémen, on veut faire passer des coutumes archaïques au nom de l'Islam. Voilà un livre qui remet les pendule à l'heure. Soutenez Malala contre l'obscurantisme elle a une page facebook.
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Ce livre énonce toutes les qualités que devrait posséder le bon musulman, la générosité, la patience, la bienveillance envers autrui, un livre instructif et qui fait du bien.
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Excellent ouvrage présentant ce qu'est la science, quelle part de la science est utile pour atteindre la félicité dans l'Au-delà, le comportement attendu du disciple et du maître, et comment reconnaître le savant de l'Au-delà.
Petit bémol, l'édition contient pas mal d'erreurs typographiques ou de mots manquants, pouvant parfois rendre difficile la compréhension.
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