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Critiques de Adélaïde Bon (109)
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La petite fille sur la banquise

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La petite fille sur la banquise

Adélaïde Bon a 9 ans lorsqu'elle fait la pire rencontre de sa vie, dans la cage d'escalier de son immeuble du XVIè arrondissement de Paris.

Au-delà du viol, raconté de la voix douce et naïve de l'enfant qu'elle était, l'adolescente puis l'adulte nous confie ses plus noirs secrets, ses plus sombres pensées. Interminable pente glissante qu'il lui faudra remonter, autrement appelée « stress post-traumatique » durant les années qui ont suivi. La reconquête, voire la reconstruction, du corps, de l'esprit et du goût de vivre : voilà jusqu'où va ce récit autobiographique.



C'est difficile de dire du bien de ce livre tant il contient le Mal, tant il a été dur à lire.

C'est difficile de savoir quoi dire d'un livre pareil tant on aurait préféré que l'auteure n'ait pas à l'écrire.



On ne chronique pas la douleur. Pas celle-là. Pas lorsqu'elle est livrée avec tant de sincérité et de transparence. Pas lorsque l'on se protège même de l'empathie par peur de ressentir trop fort. Peur pour soi, peur pour sa fille, peur pour son fils, peur tous ceux qui croiseraient un porc.



Ce témoignage, on le lit. C'est tout.

Et on espère que la compassion ressentie puisse être reçue comme autant de force, de courage et de résilience par toutes les victimes.
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La petite fille sur la banquise

Quoi de plus beau que d'achever le défi lecture sur un chef d'oeuvre? Un livre émouvant, fort, terrible mais ô combien important.



Je n'ai pas choisi ce livre par hasard. Amélie Nothomb en a parlé lors d'une interview où elle confiait le traumatisme de ses treize ans. Ce jour maudit depuis lequel elle ne peut plus se baigner et qui a changé le cours de son existence. J'avais senti à travers ses romans et le choix de ses narrateurs (des hommes, des assassins, des femmes qui en aiment d'autres) qu'elle avait vécu un drame. Quand j'ai lu cet interview d'elle, j'ai enfin eu confirmation. Et elle disait du bien du livre témoignage d'Adélaïde Bon. A. Nothomb n'est pas du genre à s'enticher d'un auteur, qui pleure sur lui-même ou d'un roman sensation. Elle est exigeante en littérature et même s'il s'agit de vécu dans cette œuvre, je savais que je pouvais lui faire confiance. J'avais cliqué sur une page de présentation du livre et une ou deux citations avaient fini de me convaincre, comme celle-ci, que j'ai retrouvé dans le livre dès les premières pages:



« Elle flotte. Elle est assise à l'arrière de la voiture, à côté de son père. Les policiers mettent les gyrophares pour la faire sourire. Elle sourit. Elle est gentille. Elle n'est plus là. Elle est morte. Personne ne semble s'en rendre compte.«

Le ton est donné. Adelaïde Bon n'a pas pu parler à la première personne et pourtant il s'agit de son histoire personnelle, bouleversante et sans censure. Elle utilise parfois le « je » nous confirmant qu'il s'agit bien de son drame personnel et on comprend le besoin de se distancier avec la 3ème personne du singulier. Elle nous livre un récit de reconstruction en trois parties qui s'articule autour de l'enquête, de sa reconstruction et de la confrontation au violeur au tribunal lors du procès en 2016.

A travers son histoire, on apprend beaucoup. Comment une jeune fille , qui a l’air d’aller bien peut cacher des abîmes et vivre une souffrance au quotidien. Car Adelaïde porte un masque en famille ou avec ses amis, elle n’arrive pas à être elle-même.



citations et suite sur mon blog

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La petite fille sur la banquise

Il est difficile de donner un avis sur un livre autobiographique. Ce livre est évidemment très dur, vu son thème. On aborde ici le viol, le mensonge, l'oubli et le psychotrauma.



J'ai eu du mal à être touchée par le style, que j'ai trouvé très distancié.



C'est un livre qui mérite d'exister car il aborde un sujet encore souvent tabou.
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La petite fille sur la banquise

Elle a été violée lorsqu’elle avait 9 ans, un dimanche ensoleillé du mois de mai. Depuis, elle est morte à l’intérieur. « Elle », c’est Adélaïde Bon. Elle parle d’elle, de la petite fille qu’elle a été, de l’adolescente puis de la jeune femme brisée qui essaie de se reconstruire. Année après année, chapitre après chapitre, l’auteur livre son combat quotidien, entre thérapies, crise de boulimie, angoisses et écriture pour tenter de s’affranchir de sa souffrance, une souffrance de chaque instant. Elle qui se sent salie, souillée, honteuse, en miettes depuis qu’elle a croisé la route d’un violeur en série, un violeur de petites filles. Elle le dit, « Elle n’est plus là. Elle est morte ». Peu de place laissé au « je » qui refait doucement surface lorsqu’enfin, une vingtaine d’années plus tard, cet homme soit enfin arrêté et jugé. Naît alors la possibilité de se sentir reconnue comme victime et d’enfin retrouver un semblant d’air, une renaissance, elle qui a désormais 32 ans et qui est devenue mère.



C’est un témoignage bouleversant, dérangeant, qui ne peut laisser personne de marbre. Les témoignages des victimes , aussi courageuses que profondément meurtries, recueillis pendant le procès sont glaçants. On est face à l’horreur. Ce que traversent les victimes de telles barbaries est tout simplement innommable. Des vies massacrées, des femmes réduites en miettes. Ce roman autobiographique parle d’un viol qui a détruit l’enfant, l’adolescente, la femme, la jeune mère, bousillé l’amoureuse. Un roman malgré tout magnifique, une plume crue et sincère. Bravo à l’auteur pour sa force
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La petite fille sur la banquise

Adelaïde est une petite fille de 9 ans quand en revenant d'une fête à l'école, elle croise un homme qui lui fait subir des attouchements sexuels et la viole. Elle va en parler à ses parents mais elle ne peut pas donner de description physique précise et l'homme n'est pas retrouvé. Adelaïde va être très perturbée par ce qu'elle a subi et à son insu, elle met en place des stratégies pour vivre avec : dissociation psychique, culpabilité, prise de poids et boulimie, crises de panique… Elle va suivre des années de psychothérapie, consommer drogues et alcool. Après plusieurs relations amoureuses avortées car elle est envahie par son passé, elle parvient à vivre une relation épanouie et même à devenir mère, même si le spectre du violeur rôde toujours. Un jour, elle reçoit un appel, le violeur a été arrêté. Il va être jugé car il est accusé d'avoir abusé d'au moins 70 petites filles. Mais comment la jeune femme va-t-elle vivre le procès ?



Je lis régulièrement des témoignages, c'est un genre que j'affectionne et ayant lu des avis positifs de lectrices sur celui-ci, j'ai eu envie de le découvrir.

Ma note de lecture relativement moyenne ne se réfère pas à ce qui est raconté ici car j'ai beaucoup de respect pour l'histoire d'Adelaïde Bon mais à ce que cela a suscité en moi. J'ai parfois été bien mal à l'aise en lisant ce livre car il y a beaucoup de violence.

De plus, j'ai préféré la dernière partie qui évoque le procès car plus factuelle et moins dans les émotions brutes de l'auteur.

D'ailleurs, j'ai été surprise car on n'apprend ce qui s'est réellement passé qu'assez tardivement dans le livre, vers la moitié du témoignage, l'auteur ne l'évoquant qu'assez rapidement avant cela, sans rentrer dans les détails.

Par contre, l'attitude de la Justice lors du procès qui désavoue certaines victimes sans vraiment d'explications m'a interpelée, cela m'a même choquée car je trouve cela profondément injuste. J'aurais aussi aimé savoir les résultats donnés à la demande d'appel du violeur, homme cynique, cruel et menteur.

Cette lecture n'est pas très optimiste, il ne faut pas la lire quand on n'a pas trop le moral.
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La petite fille sur la banquise

Adélaïde Bon témoigne dans ce livre de sa vie, de son parcours personnel, depuis ses neuf ans, depuis ce jour terrible et impardonnable où elle subit un viol dans les escaliers de son immeuble, par cet homme dont on saura plus tard qu'il est un violeur récidiviste sévissant auprès de toutes jeunes filles. Ce type de récit peut (r)éveiller des traumatismes, je tiens à préciser d'avance qu'il y a des passages explicites et beaucoup de souffrance tout le long du texte.



Adélaïde n'a d'abord que peu de souvenirs sur ce qui s'est passé ce jour-là, il n'y aura pas encore les bons mots sur les actes commis, peu de soutien psychologique, pas de vraie compréhension sur les répercutions. Nous faisons tout le parcours avec elle, essayons de comprendre ce qui peut amener une fille à se sentir tellement hors d'elle-même, à ne pas réussir à avoir de relations (amoureuses et/ou sexuelles) saines et durables, à s'infliger elle-même des souffrances, à se laisser envahir par des pensées sombres, des humeurs terribles. Nous suivons tout le chemin à travers différentes thérapies, aussi variées que possibles, pour essayer d'aller au coeur des choses, de ce mal-être qu'elle ne s'explique d'abord pas tout à fait. Avec des souvenirs qui reviennent petit à petit. Jusqu'au jour où elle reçoit un appel téléphonique lui disant qu'on a peut-être retrouvé son agresseur. Jusqu'au procès de celui-ci.



Je trouve ça plutôt dur de présenter ce livre pour un jury, ce n'est pas le type de livre que l'on juge, que l'on critique, que tout le monde peut lire - non pas que ces témoignages ne soient pas importants, bien au contraire, ils se sont de façon parfois vitale. Je n'ai rien à dire sur la qualité littéraire du récit, je n'en ai pas envie, parce que ce n'est pas le lieu - bien qu'Adélaïde Bon écrive très bien et communique parfaitement les questionnements, les angoisses, les réflexions, les peurs, les sensations. Il en faut du courage, pour revenir sur une agression, trouver les mots, se souvenir, s'exposer, être vulnérable, et Adélaïde en fait preuve tout du long, dans son acharnement à retrouver la vérité, à s'en sortir, à se prendre en main. Pour celles qui en ont besoin, parce qu'un témoignage peut être important, Adélaïde livre son expérience, avec toutes les peines, les horreurs, les luttes, les doutes, elle montre la dissociation, l'amnésie, la résurgence de traumatismes, le parcours pour se sentir enfin moins "nulle" et moins "sale", pour relever la tête et s'accepter. Il y a ici résolution, un peu d'espoir final, une sorte de porte de sortie. Un peu de lumière qui pointe à travers les ténèbres, à travers le biais du procès, et avant ça des personnes qui ont réellement accompagné Adélaïde dans sa démarche thérapeutique. Et surtout, l'importance du mouvement féministe qui pose les mots sur les actes, définit le harcèlement et l'agression sexuelle, les rapports de force, et aussi pose les limites, propose du soutien, donne des explications et de la légitimité. L'importance de savoir les mécaniques internes du corps et du cerveau en réaction à un choc violent pour assimiler, repousser, se protéger, oublier. L'importance d'être écoutée, entendue, comprise, soutenue, prise au sérieux.
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La petite fille sur la banquise

Dans les années 80 il y avait un dessin animé éducatif « Il était une fois....la Vie.

Ceux qui l’ont vu en conservent un souvenir nostalgique. Il est certain que beaucoup ont appris plein de trucs utiles, comme se laver les mains avant de manger sous peine d’être attaqués par les microbes ennemis. C'était instructif autant que rigolo. Les défenseurs du corps humain, représentés sous forme de policiers, y patrouillaient afin de détecter les individus suspects. Il y avait aussi des ouvriers, des soldats. Hémo et Globine transportaient de l’oxygène. La vitamine D se déplaçait en patins à roulettes.

Et bien sûr, il y avait les intrus : microbes, bactéries, virus.....On les voyait faire du mal au corps dans lequel ils s'étaient introduit. Mais les défenseurs veillaient et se battaient bravement au volant de leurs petits vaisseaux pour éjecter les méchants.



Hélas pour la petite Adélaïde de neuf ans nul guerrier n’a pu combattre les doigts ennemis qui se sont introduits dans son corps d’enfant.

Leurs souvenirs vont coloniser ses pensées et elle tentera de les détruire des années, des années et des années. Presque vingt cinq....

Violents et destructeurs, ils la fracassent et elle tente de les fracasser aussi avec de l’alcool, des trucs sexuels pas nets, des cris, de la bouffe, des substances illicites, un accident. Toutes choses qui ne feront que la plonger dans la honte.

La liste des ses démarches entreprises pour soigner ses graves troubles psycho traumatiques est totalement aberrante ( page 139 )

On n’imagine absolument pas ce que vivent, après, les victimes. C’est sidérant, j’en ai pris plein la gueule. D’autant plus qu’elles font tout pour donner le change, adoptant un comportement excessif et jouant outrageusement le rôle de la nana trop cool, trop dingue.



J’ écoutais il y a quelques jours Alexandre Jardin, que j’ai longtemps pris pour un bellâtre exagérément optimiste, à la limite du supportable, trop Oui- Oui part en vacances.

Là, il disait avoir été victime, enfant, de son frère et que durant de longues années même lorsque il apparaissait rayonnant dans des émissions littéraires par exemple, son désespoir était immense et sa dépression très profonde.



On est saisi de vertige par la violence de la haine et de la terreur qui habitent le cerveau d'Adélaïde Bon. Le risque de détruire les autres plutôt qu’elle même existe.



Je pourrais détruire mon propre fils. Page 134.



J’ai été glacée et j’ai eu très, très mal pour elle.

Le processus de guérison viendra des mots. Ceux qui soignent. Non plus ceux qui mentent mais ceux qui disent.

D’une enquêtrice aussi, patiente fourmi à la retraite décidant de rouvrir des dossiers d’affaires non résolues pour traquer le prédateur aux nombreuses victimes. Adélaïde apprendra qu’elle n’a pas été la seule petite fille abusée et violée. Beaucoup de plaintes avaient été déposées, présentant des similitudes avec la sienne.

Il y a eu un procès avec son cirque, ses lourdeurs. Le comportement vicieux et ordurier du coupable. Les témoignages de celles qui ont eu la force de venir lorsque les faits n’étaient pas « prescrits « ce qui me paraît aberrant en la matière. Aberrants, les experts psychologues se prenant pour des gens importants mais résolument ignorants des symptômes liées aux violences sexuelles sur les enfants.



Il a pris 18 ans de réclusion.

C’est bien peu, je trouve.



Je souhaite à Adélaïde Bon le meilleur pour les années à venir.



........Une chose que j’avais complètement oubliée vient de me revenir. J’avais 7ou 8 ans, j’ étais allé acheter le pain. Un gros type avec une énorme contrebasse était au pied de l’escalier. Il m’a demandé si je savais où habitait une petite fille, son amie à qui il avait acheté des bonbons et des jouets. Je ne savais pas - la bonne blague de merde - Il était ennuyé pour les bonbons et les jouets qui étaient à la cave et allaient y rester.

Mais, tiens j’y pense, je vais te les offrir à toi. Viens les chercher. A la cave. Autre super blague trop marrante.

Inconnu Offrant des Bonbons ayant été le héros récurrent d’histoires cauchemardesques racontées par mes parents j’ai bondi dans l’escalier et il a essayé de m’attraper. j’ai crié et ma mère qui me guettait au cinquième étage aussi. Le temps qu’ elle descende le type s’était barré.

Je peux dire que je l’ai échappé belle.

Il faut parler aux enfants. Il faut les mettre en garde quitte à leur faire peur. Ou mieux, il faudrait une émission comme « Il était une fois...la Vie «  pour les informer des dangers qu’ils courent. C’est très grave, le nombre d’enfants abusés est impressionnant, il faut faire quelque chose.





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La petite fille sur la banquise

L’auteur mêle le « elle » et le « je »dans ce récit d’une grande intensité.

C’est un texte autobiographique qui commence lorsqu’elle a neuf ans et se fait violer dans l’escalier de son immeuble.

S’ensuit alors une vie brisée. Boulimie, angoisses, paniques, thérapies diverses….. Vie gâchée, vie salie à jamais.

C’est poignant, émouvant, désolant.

Adélaïde Bon se livre totalement, sans retenue.

Quand on pense au nombre d’enfants victimes de pédocriminels, on se dit que ce livre devrait être étudié par les policiers, les magistrats, les experts…. toutes les personnes chargées de prendre en charge les enfants abusés.

L’auteur analyse de façon extraordinairement précise les étapes de destruction qui suivent le viol.

Les années passées à combattre, à se combattre.

Et tout cela dans un style excellent, avec une écriture qui percute.

Adelaïde Bon a certainement du beaucoup prendre sur elle-même pour produire ce livre remarquable qui, je pense pourra aider toutes les victimes de pédophiles.

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La petite fille sur la banquise

C’est un récit très dur, intimement traumatisant et infiniment bouleversant que celui que nous raconte Adélaïde Bon dans son premier roman. Son destin tragique mêlé à celui de Giovanni Costa, dit l’électricien, est autant celui de la perte de l’innocence que de la douleur de l’avancée dans l’âge adulte. Ici, elle décrit avec beaucoup de réalisme et de courage, la vie de l’après traumatisme, l’histoire d’une vie gâchée par la violence d’un homme, ses efforts constants pour survivre aux méduses qui étendent ses tentacules dans tout son être. Mais elle nous parle aussi et surtout de ce qui se passe pour la victime dans ces circonstances : la sidération, la dissociation.. Autant de situations qu’elle a vécu, mal être du corps et de l’esprit, dévastation des sens, absence de foi en l’avenir… Une gradation de la souffrance qui se solidifie au fur et à mesure des pages jusqu’à devenir une muraille autour de son corps et de son coeur.

Beaucoup de souffrances mais une farouche volonté de s’en sortir, de comprendre. Adélaïde Bon est une jeune femme issue d’une famille aimante, compréhensive, attentive. Pourtant, le choc est trop grand, elle reflue le traumatisme, l’enferme à double tour alors qu’il ne fait que s’échapper par tous les pores de sa peau.

La petite fille sur la banquise n’en peut plus d’attendre qu’on vienne la réchauffer, qu’on l’ignore. Alors elle se manifeste, s’impose, à elle comme à nous.

Au choc, trop grand pour les épaules d’une petite fille, s’associe heureusement la bienveillance d’une psychiatre spécialisée, l’appel salvateur d’un inspecteur de police zélé, l’entraide généreuse d’une avocate sensibilisée.

Cette histoire est celle d’un parcours, celui d’une petite fille parmi les ombres autant que celui d’une femme qui réclame justice. C’est aussi la voix de toutes celles qui ne parviennent pas à faire entendre la leur, parce que la souffrance les fait taire et les domine.

Un récit très intime, dérangeant, percutant où se dévoile l’urgence de l’écriture, l’horreur des faits, la douleur de la confrontation, les failles humaines, l’impression d’une lumière qui perce les nuages.

Un récit qui s’ajoute malheureusement aux nombreux autres qui traitent de ce thème mais qui décrit avec une précision presque chirurgicale les souffrances causées par ce traumatisme. Un premier roman intime et d’une grande violence, écrit à la troisième personne du singulier, comme une ultime distanciation grâce à l’écriture.

Une gifle au visage du lecteur, l’obligeant malgré l’horreur, à regarder la noirceur en face mais une oeuvre nécessaire pour inverser l’emprise, délivrer les mots, entendre la souffrance.
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La petite fille sur la banquise

Il ne s’agit pas d’un roman. Il s’agit d’un plaidoyer. Un coup frappé très fort ! On ne sort pas de cette lecture comme on y est entré. On en sort avec un sentiment de révolte et une envie de dire à tous que ça ne peut pas continuer comme ça. Aux magistrats, aux gendarmes, aux experts, aux soignants, aux psycho / logues/ thérapeutes/ chiatres, et puis aussi aux futures mères, aux parents, aux enseignants, on a envie de crier que ça doit changer. Car enfin, tous les pédo-criminels, sans exceptions, utilisent les mêmes ressorts pour empêcher les victimes de dénoncer, tous agissent avec la quasi-certitude de s’en sortir sans dommage ! Du coup, il semblerait que mettre en œuvre des stratégies qui permettent de contrer ce mécanisme soit assez simple! Et pourtant, la société continue à ne pas voir, à ne pas entendre…

Ce très beau texte autobiographique, dont au passage on peut saluer la qualité littéraire, commence par ces mots :

« Est-ce qu’elle s’est essuyé la bouche du revers de la main, passé la langue sur les dents, recoiffée un peu ? Est-ce elle ou lui qui a remonté la culotte […] Je suis gentille, je suis jolie, j’aime ça, tu es mon ami, tu aimes mes grosses fesses, tu me fais du bien, je suis gourmande, je ne dirai rien, c’est notre secret, je te promets, je ne dirai rien. Des mots qu’il lui a dits et dont elle ne se souvient pas, pas plus qu’elle ne se souvient de ce qu’il lui a fait. »

Adélaïde se met à nu et nous livre ici un texte éprouvant où au terme de nombreuses années d’une souffrance inouïe, il apparaît combien il est important que les mots soit prononcés, que les actes soient qualifiés, que dire les choses permet de commencer à réparer même si c’est de longues années après, et que des décombres peut surgir à nouveau la vie.

J'ai particulièrement apprécié les lumières apportées par la thérapeute d'Adélaïde sur le processus de mise en "off" de la mémoire traumatique et la manière dont celle-ci remonte à la surface à distance des faits. Lumineux!



Ce livre devrait être prescrit en faculté de médecine, de psychologie, en formation d’enseignants, en école de police, de la magistrature et surtout, de formation des "experts" auprès des tribunaux…

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La petite fille sur la banquise

Ce récit d'Adélaïde Bon est une psychothérapie d'une petite fille violée à 9 ans.

Adélaïde à tout pour être heureuse, jusqu'à ce jour de mai. Alors qu'elle rentre seule chez elle, un homme la suit jusqu'à la cage d'escalier. Il lui demande de l'aider à mettre une ampoule. C'est l'escalade, le drame. Elle a affaire un pédophile.

Mais elle va gardé cette agression en elle. e drame est tabou pour ses parents. Elle grandira et survivra à travers des séances de thérapie et psychothérapie pendant toute son adolescence et ses premières années d'adulte.

Un livre dur, poignant sur l'histoire d'Adélaïde Bon. Cet acte horrible est disséqué, analysée et jugé. Attouchement sexuel ou viol ? La question est posée tout le long du récit.

Lorsque l'on a refermé ce livre, nous avons l'envie d'enfermer tous ces monstres qui touchent à enfant surtout lorsqu'il est de manière sexuel.

Malgré quelques longueurs et des descriptions assez durs, c'est à mettre entre toutes les mains afin de savoir la détresse des enfants violés.
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La petite fille sur la banquise

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La petite fille sur la banquise

Adélaïde a 9 ans lorsqu'en revenant seule de la kermesse de l'école un beau dimanche de mai, elle croise la route d'un gentil monsieur lui demandant un service. Mais dans la cage d'escalier de son immeuble, le monsieur va être beaucoup moins gentil, et laisser ensuite la petite fille hagarde et en larmes. Attouchements sexuels, dira le policier au commissariat. Adélaïde grandit en mettant cet évènement de coté, mais peu à peu, lentement, insidieusement, elle se sent envahie par un mal être et une mésestime de soi, ses méduses comme elle les appelle. Elle pense pouvoir les apprivoiser, mais se fait en réalité dévorer. Jusqu'à ce jour 23 ans plus tard où la brigade des mineurs la contacte : ils ont retrouvé son agresseur...



On se croirait dans un polar à la lecture de ce pitch, c'est malheureusement l'histoire de l'auteure, Adélaïde Bon, mais aussi celle, il faut le savoir, d'un enfant sur 5. Elle décrit la souffrance qui l'a habitée toutes ces années sans qu'elle puisse mettre un nom dessus, toutes les tentatives qu'elle a faites pour essayer de s'en sortir, pour comprendre ce qu'il lui est arrivé. Car comme tant d'autres victimes, son cerveau s'est protégé, en lui faisant oublier le viol qu'elle a subi. Cette lecture est très forte, d'une part de par son sujet, mais aussi par toute la force d'écriture que l'auteure y a mis. Elle le dit elle même : ce livre l'a sauvée, lui a fait mettre des mots sur l'innommable. Ce qui n'empêche pas le livre d'être très bien écrit.



Bref, pas uniquement un témoignage, mais un livre poignant.
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La petite fille sur la banquise



Adelaïde a 9 ans, elle grandit dans une famille aimante du 16ème arrondissement de Paris ; elle obtient enfin d’aller faire une course au bout de la rue, seule.

Au retour, dans l’escalier de son immeuble, elle fait une mauvaise rencontre. Bien qu’écoutée par ses parents et la police, Adelaïde va grandir puis être une jeune adulte dans un contexte d’anxiété paroxystique avec un dégoût de son corps qu’elle va malmener, un rejet de la sexualité, avec une apparente joie de vivre qu’elle met en scène pour cacher son mal-être dont elle ne comprend pas l’origine.

Et un jour, les mots. Les mots salvateurs qui lui permettent de comprendre et de dire aux autres.

Comme souvent les premiers romans, celui-ci, qui est davantage un récit, est fondé sur le vécu de l’auteure, une thérapie ultime d’une agression subie. Si cela devient banal en littérature, ça ne l’est pas pour celle ou celui qui subit, qui vit cette douleur.

Adélaïde Bon a le talent de ne pas se cacher dans un récit fictif mais à savoir mettre à distance l’adulte apaisée qu’elle est devenue pour mieux faire parler l’enfant ; celle qui attendait sur la banquise qu’on vienne la délivrer.

Ce récit n’est pas pudique et j’ai apprécié cet aspect cru de la narration, celui qui ne cache pas la violence des comportements, la souffrance triviale, même si parfois j’ai sauté quelques lignes tant les faits sont insupportables à lire…alors à vivre…

Beau récit qui permet de comprendre dans quelle prison les victimes s’enferment tant la honte de la violence subie l’emporte sur la souffrance vécue.



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La petite fille sur la banquise

Une lecture sous tension...

Une lecture en apnée...

Elle a neuf ans, elle revient de la fête de son école, elle est dans l'escalier de son immeuble...

Il est là, il est gentil, il a besoin d'aide... Elle est serviable... ET puis, tout se mélange... ses souvenirs, mais surtout les oublis... Et les méduses apparaissent...

De cet après-midi de mai, elle gardera des séquelles enfouies au plus profond d'elle, elle gardera cette façon d'être au monde : souriante, enjouée face aux autres alors qu'en son for intérieur, elle est triste et sombre... les méduses sont tapies...

Elle essaiera de multiples et nombreuses thérapies pour tenter de retrouver le fil de sa vie, le fil d'elle-même... il lui faudra attendre plus de 20 ans, il lui faudra attendre cette formation pour requalifier ce qu'elle a subi, mettre les mots justes sur son vécu, il lui faudra attendre l'appel du capitaine Vidocq pour franchir un nouveau pas dans la réhabilitation d'elle-même, dans sa reconstruction...Un roman très intense, un roman qui vient douloureusement s'insinuer dans chaque pore de notre corps.... Une lecture dont on ne ressort pas indemne...

Difficile de parler de coup de cœur pour ce récit poignant et percutant...

La petite fille sur la banquise.... cette petite fille de neuf ans... cette petite fille qui en quelques minutes, un après-midi de mai, voit son enfance voler en éclats... cette petite fille qui malgré tout deviendra une femme forte... car oui, il en faut de la force et du courage pour se livrer ainsi et faire face à son bourreau...

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La petite fille sur la banquise

Désolée je n'ai pas aimé, médical, psychologique, décousu, en plus un thème déjà hélas beaucoup abordé, à la moitié j'en ai eu marre.
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La petite fille sur la banquise

A 9 ans, Adelaïde est violée dans le couloir cossu de l’immeuble où elle vit avec ses parents, ses frères et sœurs. Pour survivre, elle a enfoui ce souvenir insoutenable au plus profond d’elle-même. Oublier pour avancer… Mais c’est compter sans d’horribles symptômes qui vont s’emparer d’elle: une impression de tristesse, de profonde solitude, de vivre éloignée des autres, seule sur la banquise, d’être envahie par des méduses, des rêves épouvantables… Sans parler de sa vie sexuelle, bousillée.



Vis-à-vis des autres, sa famille et ses amis, Adélaïde surjoue la joie de vivre, la gaieté forcée, boit trop, touche aux drogues douces et dures. Mais même s’ils savent ce qui lui est arrivé, s’ils ont porté plainte, ses parents ne font pas le lien entre le viol de ses 9 ans et ses problèmes de jeune femme.



De thérapies en stages, jusqu’à sa rencontre avec une psychiatre extraordinaire, Adelaïde y verra enfin plus clair, fera de grands pas vers la guérison. D’autant plus qu’avec d’autres anciennes victimes, elle intente un procès à leur bourreau qui sera condamné.



L’écriture de ce livre est sans doute la dernière étape de sa libération psychique. Un coup de poing, une véritable claque qui atteint le lecteur au centre de son être. Les mots sont limpides, d’une force inouïe, et ne cachent rien du calvaire. C’est d’humanité, et d’inhumanité pure dont il est question ici. Après cette lecture, en voyant une petite ou plus grande fille en souffrance, on ne pourra plus jamais dire qu’on ne savait pas.



La petite fille sur la banquise, Adelaïde Bon, Grasset
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La petite fille sur la banquise

Par ce témoignage, Adélaïde Bon nous livre son histoire de façon bouleversante et très courageuse.

Elle n'a que 9 ans quand, dans la cage d'escalier de son immeuble, un inconnu l'aborde. Il la touche. Et ces "attouchements sexuels" feront l'objet d'un dépôt de plainte à la police, mais restera longtemps en sourdine.



Ce qui se crie en elle, par contre, c'est l'entreprise de destruction massive que cet événement provoque en elle. Car d'abord, elle ne fait même pas le lien entre son malaise, profond, abyssal même - en fait ses séquelles psycho-traumatiques -, et le cauchemar qu'elle a vécu.



C'est la même violence insupportable qui se rejoue inlassablement, la même souillure qui se répète sans cesse. La peur. La honte. La détestation de soi. Les idées tortueuses et morbides.



Et puis, à force d'un long chemin, très douloureux, elle se souvient, perce cet écran que la psyché érige pour se défendre du traumatisme et, enfin, les mots justes émergent. Car il y a eu pénétration. Avec le doigt. Et toute pénétration (digitale, avec un objet, ou avec le sexe, qu'importe et quel que soit l'orifice), est d'office un viol lorsqu'il s'agit d'un(e) mineur(e). Sa plainte sera requalifiée à sa demande.



De l'importance des mots justes.

Car "on" (son entourage et la société en générale) a tendance à minimiser et la victime avec eux, ce que sont ces gestes intrusifs dans son intimité profonde. "Juste des attouchements" "C'est moins grave qu'un viol tout de même". Non.

Et puis, de l'incohérence du mot pédophile. Elle parle de pédocriminel. Car il n'y a rien d'aimant dans cette prise de possession de l'enfant comme celle d'un objet. C'est même d'une violence inouïe. Et c'est de cette violence qu'il jouit.



L'écriture d'Adélaïde, ses mots sonnent avec fracas et justesse. Dans son récit, elle passe du "elle" au "je" comme pour marquer le processus dissociatif à l’œuvre entre le corps et l'esprit.

Les mots justes.

Le ton juste.



La plainte finira par aboutir trente ans plus tard, avec des dizaines et des dizaines de victimes reliées à un même coupable...

et ce choc est le détonateur d'autres souvenirs qui refont surface...



Ce témoignage secoue. Il peut déranger, créer le malaise de se sentir voyeuriste. Personnellement, ce n'est pas du tout de cette manière que je l'ai lu. Car il m'a permis de suivre le parcours psycho-traumatique d'une victime d'abus sexuels et que l'on sent qu'Adélaïde Bon a eu à cœur, outre la décharge cathartique, de sensibiliser tant le public que les victimes qui ne s'identifient pas réellement comme telles. Ce tremblement de terre intérieur, ces "méduses" comme elle les nomme, et de l'importance de les repérer pour pouvoir en guérir. Car c'est de ce silence, de cette non mise en mots justes que son traumatisme s'est engouffré pour mieux se gonfler d'horreur et exploser par symptômes terrifiants durant de longues années.



Son récit nous enrichit, suscite une empathie que l'on pensait certes acquise dès le départ mais pas dans de telles proportions. Et puis c'est aussi le portrait d'une résiliente qui a vaincu et revit.



Elle dénonce aussi, à juste titre, la prescription de ces crimes qui, pourtant, emportent une vie, comme une mort intérieure, qui elle est imprescriptible.



Un témoignage - et bien plus que cela - émouvant. Une gifle brutale et douloureuse, mais nécessaire pour comprendre ce chaos intérieur, le tumulte d'une identité dépossédée et hantée par la violence de l'agression.

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La petite fille sur la banquise



le 8 mars. Journée internationale des droits de la femme, journée de lutte, journée d'espoir pour que la femme soit un jour l'égal de l'homme...



le 8 mars. Entre mes mains, un récit qui me bouleverse. Celui d'Adélaïde bon, entre fiction et terrible réalité. Une réalité sordide, la violence, le viol commis sur un enfant, l'horreur absolue, la destruction de la joie par la haine d'un homme.



" "J'ai neuf ans. Un dimanche de mai, je rentre seule de la fête de l'école, un monsieur me suit. Un jour blanc. Après, la confusion. Année après année, avancer dans la nuit. Quand on n'a pas les mots, on se tait, on s'enferme, on s'éteint, alors les mots, je les ai cherchés. Longtemps. Et de mots en mots, je me suis mise à écrire. Je suis partie du dimanche de mai et j'ai traversé mon passé, j'ai confronté les faits, et phrase après phrase, j'ai épuisé la violence à force de la nommer, de la délimiter, de la donner à voir et à comprendre. Page après page, je suis revenue à la vie." Adélaïde Bon



Quand ses parents la trouvent en pleurs, mutique, Adélaïde ignore ce qui lui est arrivé. Ils l'emmènent au commissariat. Elle grandit sans rien laisser paraître, adolescente puis jeune femme enjouée. Des années de souffrance, de solitude, de combat. Vingt ans après, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. Une enquêtrice a rouvert l'affaire dite de l'électricien, classée, et l'ADN désigne un cambrioleur bien connu des services de police. On lui attribue 72 victimes mineures de 1983 à 2003, plus les centaines de petites filles qui n'ont pas pu déposer plainte. Au printemps 2016, au Palais de justice de Paris, au côté de 18 autres femmes, Adélaïde affronte le violeur en série qui a détruit sa vie. "



Il faut beaucoup de force pour livrer aux lecteurs le récit de ce drame, et on ne peut que souligner le courage d'Adélaïde Bon et le respecter. J'ai lu son récit avec un nœud à l'estomac et avec de la colère, colère face à la violence que cet homme a fait subir à ces petites filles, colère face à ce silence que l'on ne sait pas entendre autour de nous et qui pourtant est un appel au secours, colère face à un système judiciaire qui ignore la souffrance des victimes. Le récit d'Adélaïde Bon est fort car il montre le courage et la force que l'être humain peut avoir, car il rappelle que les mots sont le témoignage intemporel qui permet parfois de sauver - un peu- l'humanité.



En résumé : un récit douloureux, un récit fort et un immense courage de la part de la femme qu'est devenue Adélaïde Bon.


Lien : https://dubonheurdelire.word..
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