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Citations de Adèle Solann (23)


La juste forme de soustraction serait d'être comme ces gens qui lisent en marchant, livre ouvert entre les mains, l'air heureux. Il admire leur capacité paradoxale à se détourner du monde sans quitter la route. Il avait essayé d'en faire autant, mais ses tentatives avaient été interrompues par le heurt avec un lampadaire ou une poussette. il avait renoncé le jour où il avait provoqué la chute d'une vieille dame. Ces acrobates de la littérature étaient certainement dotés d'une sorte de vision périphérique. Il imaginait d'invisibles antennes grâce auxquelles ils pouvaient garder les yeux rivés sur les mots en évitant les obstacles et les dangers.
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Entre nous, le halètement des sens et l'incandescence du désir appartiennent au passé. C'est un fait qui n'a rien de pathologique. Je ne crois pas au désir intact après des décennies, je ne crois pas à la pérennité des embrasements adolescents, ils doivent tant aux hormones et à la découverte. Je crois à l'affection raisonnable, au respect de ce qu'un couple bâtit, au respect mutuel, à la tendresse.
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Il y a de l'automne dans les rassemblements d'hirondelles en haut des grilles du parc. Christophe s'arrête pour écouter le brouhaha de cette foule ornithologique qui, c'est certain, parle du grand départ. Pour les oisillons, ce sera le premier voyage vers l'Afrique. Ils prennent des renseignements sur l'itinéraire, les escales, le gîte et le couvert en route, ils interrogent sur la fatigue. Ils voudraient savoir si c'est si différent là-bas et si eux-mêmes se reconnaîtront après avoir parcouru toutes ces terres et toute cette mer. certains tentent de dissimuler leurs doutes, ils préféreraient rester où ils ont éclos, quitte à y mourir de froid, plutôt que d'entreprendre cette folie de voyage. D'autres, pour dissimuler leur propre peur, couvrent de moqueries les couards et les dégénérés qui osent mettre en cause cette règle de l'espèce qui veut qu'à l'automne les frêles hirondelles entreprennent un voyage insensé.
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Maman, viens voir, avec l'autre fille, on a construit le plus splendide des châteaux.
J'ai souri parce qu'elle m'amuse et m'attendrit quand elle utilise des mots précieux, avec prudence, elle n'est pas très sûre de bien les connaître, de les utiliser comme il faut alors elle les articule lentement et parle d'une voix toute douce, comme pour ne pas qu'ils tombent en sortant de sa bouche, ne pas les abîmer pour qu'elle puisse les réutiliser ;
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Bientôt deux ans qu'il ne gagne rien et qu'il surveille ses dépenses mais ce soir, tant pis, la note sera pour lui. Ce soir, il claquera ses allocations et tapera dans le compte commun, et tant mieux si ce n'est pas raisonnable, il en a assez d'être toujours sérieux, cela ne l'a mené nulle part, si ce n'est à un chômage persistant. Être raisonnable, ça ne rend pas heureux, ça ne sert qu'à faire plaisir aux parents.
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Lorsque les gens entendent que je suis médecin, c’est comme un signal, ils déballent avec une totale impudeur leurs difformités, leurs purulences. On a beau ne pas se connaître, ils étalent devant moi des choses qu’ils cachent à leur conjoint, comme s’ils avaient peur de manquer une affaire.
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Les bulles filent dans l’or clair, dans ma bouche, elles éclatent contre le palais, elles pétillent et se réchauffent en glissant dans ma gorge, elles moussent dans la flûte que je remplis de nouveau, elles taquinent mes lèvres et me paillette le nez quand je les respire.
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(...) ces jeunes devenus vieux, ces bébés rieurs qui ont virés adultes encombrés par leur corps ou par leur vie, je ne veux pas les reconnaître, ne pas comparer hier et aujourd’hui.
(...) Et je fais défiler le temps des possibles, j’invente des passés qui ne sont pas advenus.
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Vianney me montrait ses pâtés, il les couvrait de sable fin, déplaçait les galets, je ne sais plus ce qu’il faisait ni ce qu’il me montrait, j’ai sans doute dit , c’est bien, continue, il ne m’a sûrement pas crue et il a eu raison. Ben oui, mon chéri, parfois les adultes n’ont rien à faire de vos aventures d’enfants, parfois ils disent c’est merveilleux, alors que cela leur est totalement égal. Parfois ils disent le contraire de ce qu’ils pensent et parfois aussi ils se comportent mal avec les adultes.
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ceux-là mêmes qui prétendront n’avoir rien vu, à la fin, ceux-là précisément devront admettre qu’ils savaient depuis le début.
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Le type lui évoque un éphèbe de marbre antique, tellement magnifique qu'on n'ose pas le toucher. Christophe s'étonne qu'il parle et pense, comment peut-on être si beau et exister vraiment ?
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Les gens en retard, ça m'agace. Ils volent mon temps.
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J'ai mal aux souvenirs.
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Je finissais toujours par prendre "pistache-cassis-melon", assortiment qui faisait grincer mamie et avait le goût du regret des autres parfums.
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Nous remplissons la nuit de nos soupirs. C'est long une nuit d'été, c'est velouté un ciel de juillet, il y reste toujours des éclats de soleil.
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Les enfants ne connaissent pas la nostalgie des possibles.
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Il est amoureux.
Il avait oublié que cela pouvait faire souffrir, combien on peut se sentir vulnérable, et aimer cette vulnérabilité, se sentir délicieusement consumé et métamorphosé par l'embrasement.
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Il éprouve combien les mots sont de mauvaises foi et ne servent qu'à masquer le langage du corps.
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Il est amoureux.
Il avait oublié que cela pouvait faire souffrir, combien on peut se sentir vulnérable, et aimer cette vulnérabilité, se sentir délicieusement consumé et métamorphosé par l'embrasement.
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« Christophe voudrait ne plus fermer les yeux. Une main glisse sur un torse et le sculpte. Cheveux courts, musculature de salle, peau imberbe et huilée. Christophe ne respire plus. Fesses et cuisses moulées dans des pantalons de satin, gestes précis, muscles saillants, ils ne forment qu’un seul corps en désir de lui-même. Un seul corps tendu dans l’instant et la lumière. Une seule onde de mouvement et de musique. Une masturbation excentrique et géante, personnellement adressée à Christophe qui suffoque de dégoût et d’excitation. Sa poitrine va exploser, ses yeux lui piquent. »
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