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Critiques de Agnès Walch (20)
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Une journée au Garde-meuble

Si les bâtiments pouvaient parler… Sûr qu’il en aurait des choses à raconter l’Hôtel de la Marine de la place de la Concorde, autrefois Hôtel du Garde Meuble de la Couronne de la place Louis XV !



Devenu gestionnaire du lieu après quatre années de profonde rénovation lui permettant d’offrir au public la visite d’un appartement de réception d’époque, le Centre des Monuments Nationaux lui a consacré mieux qu’un guide : une immersion dans le passé le temps d’une journée complète.



Ainsi dans Un jour d’été au Garde-Meuble de la Couronne, Agnès Walch et Gatien Wierez nous transportent à la fin du XVIIIe siècle, pour parcourir 24 h de la vie de la maison sous l’intendance de Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d’Avray, ex premier valet de chambre de Louis XVI et maître des lieux.



Du lever du jour vers 5 heures du matin où la domesticité et les fournisseurs s’activent déjà jusqu’à la nuit propice aux spectacles, repos ou libertinages, cette approche chronologique permet l’immersion et la compréhension de ce qui fut à l’époque, une véritable ruche logistique au service du roi et de l’État.



Au-delà des descriptions du fonctionnement interne des lieux, de ses salles et mobiliers ou des fonctions de ceux qui y vivaient ou travaillaient, ce joli livre de 160 pages est l’occasion de multiples anecdotes ou digressions sur la vie quotidienne de cette époque pré-révolutionnaire dont les prémices des bouleversements à venir font déjà écho.



Un travail éditorial soigné et complété par les photos récentes du lieu signées Guillaume de Laubier qui ne donnent qu’une envie : filer à Paris et poursuivre cette flânerie hors du temps in situ !
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La marquise de Brinvilliers

La première fois que j'ai rencontré la marquise de Brinvilliers, j'étais en classe de 4°, alors que ma professeur de français nous faisait étudier certaines lettres de madame de Sévigné.

La lettre du 17 juillet 1676 m'avait beaucoup marquée: "la Brinvilliers est en l’air : son pauvre petit corps a été jeté, après l’exécution, dans un fort grand feu, et les cendres au vent ; de sorte que nous la respirerons (...) Elle fut jugée dès hier ; ce matin on lui a lu son arrêt, qui était de faire amende honorable à Notre-Dame, et d’avoir la tête coupée ; son corps brûlé, les cendres au vent. On l’a présentée à la question : elle a dit qu’il n’en était pas besoin, et qu’elle dirait tout ; en effet, jusqu’à cinq heures du soir elle a conté sa vie, encore plus épouvantable qu’on ne le pensait. Elle a empoisonné dix fois de suite son père (elle ne pouvait en venir à bout), ses frères et plusieurs autres ; et toujours l’amour et les confidences mêlés partout."

Plus tard, au lycée, je dévorai "Secrets d'Etat" de Juliette Benzoni et je retrouvai en figurante la marquise, la tueuse en série du Grand Siècle en même temps que je découvrais l'Affaire -un eu plus tardive- des poisons et que mon gout pour le XVII ème siècle s'affirmait.

J'ai, depuis ce temps-là conçu une certaine fascination ou au moins de l'intérêt pour cette femme devenue mythe et personnage, et son affaire fleurant le souffre sans pour autant pouvoir l'assouvir: la marquise de Brinvilliers ne semble pas tellement passionner les historiens et on l'a laissé, la pauvre, entre les pages de ses contemporains, des acteurs de l'affaire et des mémorialistes jusque aux années 2000 et des poussières. Agnès Walch, universitaire a ainsi publié sa biographie de Marie-Madeleine Dreux D'Aubray en 2010 et je viens de la découvrir pour mon plus grand plaisir.



"La Marquise de Brinvilliers" réunit la rigueur historique et un colossal travail de documentation et de recherche à une plume fluide, très agréable à suivre et à lire -ce qui n'est pas le cas de tous les ouvrages historiques ou de toutes les biographies qui pour brillants qu'ils puissent être sont parfois un peu arides- ce qui a rendu ma lecture extrêmement plaisante. J'ai dévoré "La marquise de Brinvilliers"!



Au lieu de se lancer dans une biographie qui suivrait purement et simplement la chronologie de son sujet, Agnes Walch a choisi de commencer son ouvrage par la mort de Sainte-Croix, obscur gentilhomme qui fut l'amant et le complice de la marquise, et le découverte d'une cassette de cuir rouge au contenu bien compromettant pour cette dernière. De là, l'auteur s'attache à revenir sur l'affaire des empoisonnements, sur chacun de ses acteurs et leurs rôles (du financier Pennautier au valet La Chaussée) et sur le contexte historique et social de l'époque dont elle démontre l'importance pour la pleine compréhension de l'affaire Brinvilliers avant de revenir sur le passé et la vie de Marie-Madeleine qui se révèle bien plus complexe, bien plus qu'une froide empoisonneuse et qui malgré sa culpabilité ne peut qu'attiser la compassion.

La conclusion du livre est d'ailleurs à cet égard on ne peut plus éclairante: "en définitive, demeure beaucoup d'opacité sur une affaire qui déclencha une véritable panique en France et sur une marquise à la personnalité complexe, dont le destin fut jalonné de drames familiaux , de haines et de jalousies. Quel jugement porter sur elle? Comme ses contemporains, on finit par compatir. Qu'elle ait été dangereuse, c'est certain; qu'elle ait été coupable, c'est sans doute vrai; qu'elle ait été victime, c'est incontestable."



Ainsi, se pencher sur la vie de la marquise de Brinvilliers, c'est se plonger dans les paradoxes du Grand Siècle, tout d'ombres et de lumières et hanté par la peur et le fantasme du complot; c'est aller à la rencontre d'une époque complexe où la politique entretient des liens étroits avec la sphère privée; c'est se frotter à une époque où les femmes étaient naturellement coupables, par naissance et où on leur refusait le statut de victime qui sauvegarde pourtant parfois du pire, du crime et de la folie; c'est se risquer sur les sentiers de l'ambition qui pousse aux brigues inavouables et aux alliances inavouées; c'est tendre aux mauvaises rencontres; c'est -enfin- se mesurer aux préparations de mercure ou d'arsenic mêlées de bave de crapaud.

Surtout, c'est revenir sur un mythe, une légende noire nourrie par des siècles de fantasmes et lui rendre en même temps que toute sa complexité son humanité, avec sa noirceur et ses failles, sa fragilité.

Ce n'est pas excuser, c'est comprendre et cela ne rend pas l'enquête moins passionnante, au contraire.
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La marquise de Brinvilliers

Cette biographie de la marquise de Brinvilliers, écrite par une historienne, s'ouvre sur la mort d'Henriette d'Angleterre en 1670. Avant de rendre son dernier souffle, cette dernière affirme avoir été empoisonnée. Pourtant, lors de l'autopsie, aucune trace de poison n'est retrouvée. Ce prologue annonce les suspicions d'empoisonnements qui agitent la France de la seconde moitié du XVIIème siècle et notamment l'affaire de la Brinvilliers.



Le début du livre (que j'ai trouvé assez complexe en raison de la multitude de noms et de détails) parle de la découverte d'une cassette à la mort de Godin de Sainte-Croix en 1672. L'objet contient des reconnaissances de dettes et divers poisons dont un est indétectable à l'autopsie. Les noms de Pennautier, grand financier et homme influent du royaume, et celui de la marquise de Brinvilliers, l'ancienne maîtresse de Sainte-Croix, sont compromis. On parle également d'un valet du nom de La Chaussée.



À partir du second chapitre, on en apprend davantage sur la marquise de Brinvilliers. Marie Madeleine Dreux d'Aubray voit le jour en 1630. En 1651, elle épouse Antoine Gobelin, futur marquis de Brinvilliers (dont l'ancêtre Jean Gobelin a donné son nom au quartier parisien des Gobelins). Les époux, issus tous deux de familles riches, sont aisés. Plusieurs enfants naissent de leur union. Antoine obtient rapidement le titre de marquis et dépense sans compter. Il se lie d'amitié avec le fameux Sainte-Croix, qui devient l'amant de Marie-Madeleine. Le mari ne se montre guère contrarié puisqu'il est lui-même libertin. Le père de la marquise, lieutenant civil, tente cependant d'intervenir en faisant arrêter Sainte-Croix qui vit aux crochets de Marie-Madeleine. Pendant son court séjour à la Bastille, Sainte-Croix fait la connaissance de l'italien Exili, l'alchimiste de la reine Christine de Suède. Lorsqu'il sort de prison, Sainte-Croix monte un laboratoire et fréquente les cours de Glaser, devenu "le roi de la chimie à Paris".



Ensuite, l'auteure revient sur l'ascension du père de la marquise de Brinvilliers. C'est en cela que j'ai trouvé ce livre un peu difficile à suivre par moments : il n'est pas construit de manière chronologique, ce qui peut perdre un peu les novices. Quoi qu'il en soit, cette partie aborde la mort du père de la marquise en 1666, puis celles de ses frères Antoine et François en 1670. "Deux morts à si peu d'intervalle, avec une agonie semblable, sentent trop le poison pour que ne naissent pas les soupçons."



Antoine et Marie Madeleine s'endettent de plus en plus. Sainte-Croix commence à se détourner de la marquise qui se choisit d'autres amants notamment le précepteur de ses fils, issu d'un milieu modeste. À partir de ce moment où la marquise essaie de faire entrer le jeune homme dans ses manigances, j'ai davantage adhéré à ce livre, j'ai trouvé tout cela bien intriguant !



La succession d'événements qui a suivi m'a passionnée : le procès de la Chaussée, la fuite de la marquise à l'étranger, son arrestation et la suite tragique que l'on connaît. La lettre des confessions de la marquise retrouvée lors de son arrestation par Francois Desgrez m'a vraiment interpellée. Ce document est intéressant pour comprendre la complexité et le vécu de ce personnage accusé d'avoir empoisonné son père et ses deux frères.



Pour résumer, un ouvrage intéressant et documenté. L'absence d'un fil chronologique général peut rendre difficile la lecture s'il on ne maîtrise pas cette période. Mais une fois le premier tiers passé, j'ai trouvé le livre davantage dans "l'action". Cette affaire a eu des retentissements importants, Pennautier se trouvant au coeur de la rivalité entre les ministres Colbert et Louvois, tandis que le roi craignait un réseau complotant contre sa personne.
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Duel pour un Roi

Un grand merci à Babelio et aux éditions Taillandier pour l'envoi de ce livre.

Les deux s'appellent Françoise, l'une d'elle changera de prénom pour devenir Athénaïs, mais leur début tout d'abord cordiale finira par devenir haineuse. Françoise de Mortemart est élevée par une famille aisée, tandis que Françoise d'Aubigné se retrouve avec une mère qui ne s'occupe pas d'elle et qui la confie à sa fille pour s'en débarassée. Lorsqu'elles se rencontrent pour la première fois, une amitié intellectuelle va les liées. Lorsque Mme de Montespan devient la favorite de Louis XIV, et donnera des enfants au roi, elle fera appel à Françoise d'Aubigné, devenue Mme de Maintenon, pour leur éducation. Jalouse et très colérique Athénaïs voue maintenant une haine féroce à son ancienne amie. Toute en retenue celle-ci fera son chemin, et il sera trop tard pour l'arrêter. L'auteur a mis en exergue la vie de ces deux femmes de leur enfance à leur vie adulte, et nous découvrons les travers, les vices, cruautés, mais aussi les qualités de celles qui ont régit la vie de Louis XIV. Même si ce livre n'est pas un roman, il se lit comme s'il en était un, brillamment réussi, pas un moment d'ennui, un vrai régal.
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Duel pour un Roi

Un essai court et bien ficelé sur les relations de Louis XIV avec deux de ses plus célèbres femmes. Femmes, favorites, compagnes, on ne sait comme les décrire tout à fait... Deux dames qui ont partagé la majorité de sa vie d'adulte, qui ont formé, affiné une partie de sa personnalité. Celle de l'homme comme du roi, de l'être humain comme du monarque.



La force et pertinence de cet écrit est de se concentrer particulièrement sur la vie et les relations d'Athenais et Françoise entre elles. Les repères sont donnés, les cercles sont présentés mais on se situe essentiellement de leur point de vue, d'abord séparé et puis commun.



J'ai commencé cette lecture sans à priori, connaissant suffisamment cette période pour ne pas m'attendre à grand chose de neuf et même si c'est le cas (je n'ai pas appris au sens propre du terme beaucoup de nouvelles informations), je sors satisfaite de cette lecture et du choix de l'auteur quant au fil choisi.



Lecture conseillée pour ceux et celles d'entre vous qui veulent partager pendant un cours moment la vie de la Montespan et de la Maintenon d'un point de vue personnel et humain.



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Une journée au Garde-meuble

FASTE AND COURONNE



Faire un beau-livre sur une période chargée d’histoire tout en vous racontant un roman animé : c’est chose faite. Les éditions du patrimoine grâce à leur diversité permettent un accès à tous les publics d’une richesse nationale restaurée. Dans une société où le passé ne se résume quasiment plus qu’à l’année écoulée, remonter le temps sous l’ancien régime devient plus rare. Et pourtant… pourtant je n’aimeeeee que toi. Et pourtant cette Histoire nous façonne aujourd’hui plus qu’on ne l’imagine. Il est question de relations humaines au sein du garde-meuble de la couronne tout autant que de mobilier oublié remis au goût du jour depuis cinq ans.



Au rythme des heures de la journée, parcourant le boudoir, les entrepôts, l’entretien d’un lieu si vaste, la vie s’éveille dès 5 heures du matin. À l’aune de la Révolution où certaines têtes tomberont, l’actuel Hôtel de la Marine que vous pouvez visiter pour agrémenter votre lecture photographique de Guillaume de Laubier. Lui, qui a su rendre ces lieux lumineux et saillants dans un ouvrage au format réduit pour une meilleure prise en main. Dans ce garde-meuble, le fourmillement de 150 individus permet d’intégrer le tableau d’époque, avec facilité en apprenant et en découvrant un monde si singulier. Crée pour recueillir les joyaux et meubles de la Couronne,



C’est aussi l’occasion d’appréhender le rôle indispensable des intendants, hommes aux tâches innombrables capables de s’occuper non seulement de l’intérieur ou de l’extérieur. Marc-Antoine Thierry De Ville d’Avray nous prend ainsi par la main pour nous faire découvrir un lieu où les différentes couches strates sociales cohabitent sans jamais enfreindre le protocole. Vous y croiserez les tapissiers, les lingères ou les artisans, racontés avec talent et une grande qualité littéraire, par Agnès Walch et Gatien Wierez. Ce lieu comme personnage principal dominait jadis les actuels Champs Élysées, étrangement, le paysage d’antan me comble davantage sur l’actuel.



À travers certaines anecdotes superbement agencées, vous y croiserez les décrotteurs des rue (fascinant métier), l’usage de l’eau à l’époque si contrasté, le traitement militaire des vêtements, le petit-déjeuner pris seul en compagnie d’un bouillon difficile à avaler quand on y repense et tant d’autres choses à découvrir. Un superbe ouvrage qui comblera tous les publics, sans jamais être trop académique, se lisant comme un roman (oui je vous le promet) et nous replongeant dans le faste d’un temps que les moins de 20 peuvent connaître.
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Duel pour un Roi

Le chapitre 6. UNE BELLE AMITIÉ - Servir un héros, p.148:

« Tandis que Louis XIV amène son armée - trente mille soldats d'après la Grande Mademoiselle - assiéger Maastricht, ville située à l'ouest de Bruxelles à cent lieus de Paris, … »

Maastricht pour moi c'est à l'est de Bruxelles et pas à l'ouest.
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La vie sous l'Ancien Régime

Walch Agnès (1964-) – "La vie sous l'Ancien Régime" – Perrin, 2020 (ISBN 978-2-262-07434-0)

– format 21x14cm, 364p.

– Annexes : notes pp. 333-345, sources pp. 347-351, index des noms de personnes pp. 353-362



Un livre hélas décevant.

En effet, l'avant-propos annonce un sujet palpitant, à savoir une étude qui exposerait comment une époque aussi rude que celle s'étendant depuis le règne de Henri IV jusqu'à celui de Louis XVI (soit de 1589 à 1789) a pu engendrer une éclosion culturelle aussi élevée et abondante, aboutissant dans notre doulce France à un mode de vie "civilisé" d'une telle qualité qu'il faisait office de modèle dans l'Europe entière ?

Outre-Rhin s'utilise aujourd'hui encore cette expression "wie Gott in Frankreich leben".



Force est de constater que l'auteur n'a pas traité son sujet.

En effet, après une première partie (pp. 21 à 117) intitulée "le socle des croyances" qui semble bien amorcer cette réflexion, l'auteur, dans la deuxième partie (pp. 121-222) ne fait plus ensuite que répertorier thématiquement toutes les difficultés, toute la misère, toutes les contingences que nos ancêtres durent affronter tout au long de cette époque.

La troisième partie (pp. 225-332) semble revenir au sujet, mais à travers tant de généralités limitées quasi exclusivement au monde aristocratique plus spécifiquement parisien que le texte perd tout intérêt.



Plusieurs graves défauts minent ce texte : l'auteur s'en tient à un tel niveau de lieux communs que l'honnête lecteur connaissant quelque peu ces XVIIème et XVIIIème siècles n'apprend rien de nouveau.

Elle ne parvient pas à dépasser les deux limites traditionnelles bien franchouillardes, à savoir une recherche d'une part largement bornée à la région parisienne (les quelques rares exemples puisés dans les "provinces" ne sont guère exploitées), d'autre part puisant dans des sources archi-connues (les sempiternelles lettres de la divine marquise, le témoignage de la Princesse Palatine etc) provenant de l'aristocratie.



L'ignorance sur la condition paysanne se dissimule derrière l'incontournable lieu commun : le monde rural serait immobile (p.74), la vie aux champs serait monotone, le temps s'y écoule "immuablement" (p. 73). L'auteur répète sans originalité le point de vue des gens des villes, n'ayant aucune idée de ce qu'est le travail de la terre (qui est tout sauf monotone).

De façon fort peu cohérente, elle cite (pp 74-76) l'exemple d'un certain Valentin Jamerey-Duval, directement issu de ce monde rural, qui connaîtra pourtant une "ascension sociale" extra-ordinaire. Il y avait là une piste à creuser, à savoir la possibilité de s'élever socialement dans les sociétés d'Ancien Régime, qui semblent avoir fait preuve d'une bien plus grande souplesse que nos sociétés largement ankylosées dans des stratifications sociales figées.

Pour en revenir à la connaissance historique du monde paysan sous l'Ancien Régime, notre historienne semble ignorer le grand classique que constitue la thèse monumentale de Georges Lefebvre "Les paysans du Nord pendant la Révolution française" (un travail titanesque commencé en 1904 et publié en 1924, reposant sur un dépouillement minutieux des Cahiers de doléances) ; plus près de nous, elle semble également ne point connaître l'ouvrage d'Emmanuel Le Roy Ladurie "Les paysans français d'Ancien Régime" (publié en 2002).

Cette posture typiquement "urbaine" rejetant le monde rural dans une sphère d'immobilisme, d'inconnu, avec l'incontournable évocation des veillées autour du bon conteur trouve son écho éthno-touristique dans l'Afrique noire éternelle des griots et sorciers, si chère aux agences de tourisme...



Le couplet sur "les femmes" ne nous est pas épargné, sans originalité aucune. Cette époque fut certes – pour les grandes aristocrates tenant salon – une abondante et faste période mondaine : il existe de nombreuses et remarquables études sur ce sujet, on ne peut que regretter la récente disparition de l'incontournable Marc Fumaroli (que notre auteur ne semble pas connaître non plus).

Mais justement, le lecteur était en droit d'attendre – de la part d'une historienne aussi qualifiée – au moins quelques explications sur la diffusion ou non de ce rôle féminin dans les autres strates de la société.

Quant aux sempiternelles citations de philosophes de cette époque louant le rôle "des femmes", chacun sait que l'on en trouve de semblables depuis la plus haute Antiquité, et que cela se poursuit largement de nos jours... Il y a pourtant fort à parier que "les femmes" de cette époque, quelle que soit leur appartenance sociale, exercèrent une influence bien plus considérable sur la société de leur temps que les "femmes tant libérées" d'aujourd'hui, réduites au salariat citadin assisté, corsetées dans leur tenue moulante standardisée, horrifiées par le moindre hijab...



Tous les sujets sont survolés (la musique a droit à une demi page p. 140), aucun n'est vraiment traité.



Dommage.

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Duel pour un Roi

Je tiens a remercier les éditions Tallandier et Babelio pour ce partenariat.



Je ne suis pas fan à la base des biographies et tout ce qui s'en approche mais j'ai été agréablement surprise par la mise en page du livre. J'ai eu l'impression d'avoir un recueil de lettres de correspondance entre plusieurs personnages sous les yeux. Cela donne un bon rythme au récit, un plus indéniable pour moi.



Nous suivons l'histoire de deux Françoise, l'une sera la favorite de Louis XIV pendant de longues années, l'autre la gouvernante des enfants illégitimes de la première et du roi. L'une est née dans une famille riche et aristocratique qui se sent même supérieur à la dynastie régnante des Bourbon. L'autre est née à la campagne avec une mère dénuée d'amour maternelle et un père opportuniste et souvent absent.

La vie à l'époque du Roi-Soleil m'a stupéfaite, le roi butine partout, laissant de nombreux " bâtards" dont certains seront légitimés. Effaré aussi de voir que tout le monde couche avec tout le monde , enfin presque mais s'en ai désarmant.

Quant à nos deux Françoise, on assiste au début de leur amitié lorsqu'il n'y avait aucune concurrence pour le roi jusqu'à leur haine et combat pour s'attacher l' amour du souverain. Madame de Montespan joue les divas alors que Madame de Maintenon (veuve Scarron la majeur partie du récit) se fait discrète et est plus patiente. Le caractère de l'une la fera chuter tandis que le caractère de l'autre attirera de plus en plus le souverain vers elle.

Autre fait marquant est la santé des enfants même nés dans des familles à l'abri du besoin. Le taux de mortalité fait très peur. Sur les neuf enfants que Montespan a eu (deux avec son mari et sept avec le roi) quatre sont mort avant l'âge adulte donc presque 50 % de taux de mortalité.

Pour finir, je dirais que Duel pour un Roi est un bon livre historique qui nous en apprend plus sur les destins de ces deux dames et de ce qui se passait à la cours de Louis XIV finalement mal connu car très peu exploré dans les cours d'histoire. Un très bon livre en cas de recherche sur les vies des deux Françoise qui nous en apprend beaucoup sous la plume efficace d'Agnès Walch.
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La marquise de Brinvilliers

Sous le règne de Louis XIV aura lieu la plus célèbre affaire de meurtres en série : l'affaire des poisons, qui va impliquer de nombreuses personnes dans toutes les strates de la société. Mais avant cette découverte retentissante, Marie-Madeleine d'Aubray, marquise de Brinvilliers sera arrêtée et jugée pour avoir empoisonné son père et ses frères, ainsi que pour d'autres tentatives sur d'autres membres de sa famille. La rumeur va s'acharner sur cette femme sans preuve véritable et assurée, la transformant dans l'imaginaire collectif en une sorte de sorcière sans conscience mais il est possible de douter quant à sa responsabilité sur tout ce dont on l'a accusée à l'époque ...

Je ne suis pas forcément une très grande fan des biographies mais cette époque historique m'attire et m'intéresse particulièrement, d'où mon inscription pour ce titre lors de Masse critique (parmi d'autres titres que j'avais sélectionnés aussi mais le hasard a voulu que ce soit celui-ci qui me soit finalement attribué). Comme je suis peu habituée à lire ce genre de livre, j'ai eu quand même un peu de mal lors de cette lecture car je me trouve toujours submergée par trop d'informations et de détails. Et encore, je connaissais déjà cette période et une partie des personnes citées, ce qui a un peu facilité ma découverte de la vie de la marquise de Brinvilliers. Le style était fluide et certaines parties ressemblent parfois à un roman mais elles ne sont pas assez nombreuses à mon goût. Nul doute que ce livre est précis et l'auteure a fait des recherches poussées et décrit les évènements sans parti pris (enfin, presque pas, elle reste assez neutre, même si on peut « deviner » ses sentiments vis à vis de cette affaire). Mais je trouve que c'est loin d'être une lecture facile, avec de nombreux personnages cités et il est aisé de se perdre au milieu de tout ce monde, ce qui m'est arrivé plusieurs fois. Cela a eu en tout cas le mérite de me donner envie de me replonger dans cette période et de lire des romans basés sur la vie de la marquise de Brinvilliers car je pense que j'apprécierai plus facilement une version romancée de sa vie, même si ce genre de lecture sera moins érudite.
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Une journée au Garde-meuble

Quelle passionnante publication des éditions du Patrimoine !

Vous allez me dire : non mais normal, toi tu as fait histoire de l'art alors les vieux trucs ça ne peut que t'intéresser !

Que nenni !! Cette publication s'adresse au plus grand nombre : les curieux de l'histoire de France et de Paris, les curieux d'art, les curieux de culture générale !

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Construit autour d'une journée complète (de 5 à 23h) et rythmé par les lumineuses et envoûtantes photographies de Guillaume de Laubier qui nous plongent directement au XVIIIe siècle, l'ouvrage dépeint la vie d'un bâtiment bien connu des parisiens et des touristes puisque situé sur l'actuelle place de la Concorde : l'ancien Garde-meuble de la Couronne (jusqu'en 1798), devenu depuis Hôtel de la Marine.

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Chaque grande partie de la journée permet de décrire l'activité qui règne au sein du Garde-meuble, dirigé par son intendant le Baron de Ville d'Avray, activité fourmillante tant les personnes (et tout autant de métiers) qui l'occupent sont nombreuses.

Les heures qui passent sont aussi prétexte à raconter la vie de l'époque avec ses mœurs, ses populations, ses temps bien caractéristiques (le dîner, les jeux, le travail,...).

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Je ne m'attendais pas à un texte aussi prenant (j'aime l'histoire de l'art certes, mais je sais aussi comme certaines publications peuvent être rébarbatives 😅) et je remercie infiniment @vleel_ et @lecmn pour cette découverte, sans qui je serais passée à côté (et c'eût été fort dommage !)

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Saluons l'excellent travail éditorial qui pousse le détail jusqu'à proposer un dégradé de couleurs pour symboliser le temps de la journée qui passe.

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Un superbe objet-livre à lire, prêter, offrir.... en attendant de monter sur Paris pour découvrir in situ ce bâtiment emblématique !!
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Il y a un siècle... Les amoureux

Il y a un siècle : les amoureux.... Ou - roulement de tambour- dans le livre qui sert à rien se pose bien là... Mais qui fait bien sourire.. voir même rigoler Roooh... ^^



Donc un livre sapin, cuvée 2019, que j'avais mis dans ma liste, et que j'espérais vraiment recevoir, je croisais les doigts, mais j'avais des doutes, des gros.. Parce que dans le genre kitch y se pose bien là aussi... limite ça la fout mal même de l'acheter... le genre de bouquin où on se sent obliger de dire, « c'est pas pour moi, c'est un cadeau ! ».... vous voyez le genre ^^...



Mais j'aime les trucs kitchs, et même si ça se voit pas j'ai un côté romantique choubidou aussi... ( on a tous des défauts, personne n'est parfait, hélas...)

Donc un livre sur les amoureux d'il y a … un siècle et un peu plus même... la belle époque comme on dit...



Les rites, le symbolisme, les étapes etc, et pour appuyer tout cela des cartes postales.. pléthore de cartes postales, toutes plus kitchs les unes que les autres, drôles, avec une mention spéciale pour celles des soldats.. rooh le souvenir de permission avec le bébé...



C'est que les illustrateurs, les photographes, et les imprimeurs se cassaient les méninges, y avait du boulot derrière, entre celle qu'on rempli soi même, genre le thermomètre de l'amour – de Non, jamais ! À , à la folie- et toutes les graduations entre les deux... vous voyez le genre..^^

Ou bien celle avec roue à faire tourner pour tomber sur la bonne illustration de baiser et ce que l'on veut faire comprendre à l'élu(e)...

Le tout bien sûr colorisé parsemé de coeurs, fleurs, cupidons et j'en passe...

Les amours régionaux avec costumes, les mises en scène avec barques, baisers et grosses moustaches (une constante)...



Y en a des osées, un peu olé olé pour l'époque sans doute.. mazette on voit un bout de peau !

Nan sérieusement ce bouquin me fait bien rigoler...

et les textes sur les cartes.. un bonheur...

Genre la prière de la jeune fille à marier :

« Ste Vierge, je n'y tiens plus

Protéger ma vertu

Accordez-moi, en somme

Simplement un petit homme

Mais... faites vite, c'est pressé,

Rester fille.. j'en ai assez

Jour et nuit, sans trêve

De mari, je rêve

Qu'il soit brun ou blond

Qu'il soit petit ou long ( Là, pour le petit ou long, une main sans doute bien innocente a souligné le texte et l'a ponctué d'un point d'interrogation... Nan vraiment une main bien innocente. Ou est-ce moi qui ai l'esprit mal tourné mais j'ai rit !)

Gai ou d'humeur fade

Oui, je tomberais malade

J'en deviendrai folle aussi

S'il faut longtemps rester ainsi

ce que je veux en somme

C'est un homme

Ste Vierge, je n'y tiens plus

Protégez ma vertu »

Et y en a bien sûr plein d'autres dans le même genre... des litanies, des invocations et commandements ( celui du fiancé est pas à piquer des hannetons non plus )...



La carte postale pouvait être aussi réclame, le côté petite annonce pour agence matrimoniale ( y en avait qui doutait de rien !).. par contre le timbre se posait bien souvent sur l'image



Un livre amusant, pour voir imaginer comment cela se passait avant, et ils avaient de l'humour même sur l'amour... Pour apprendre des choses - je ne connaissais pas le langage des légumes niveau amour.. tiens je te donne une grosse courgette ! ^^ - voire les vêtements d'époque, les graphismes, les lettrages, les mises en scène ( ils faisaient des séries niveau photo.. une vraie histoire et la suite sur chaque carte postale.. le roman photo avant l'heure..) et tout un tas d'autre choses...



Un livre très sympa autant amusant que sociologique... je suis très contente de l'avoir trouvé sous mon sapin, même si objectivement je demande pardon à celui qui a dû croiser le regard du libraire ( sans doute amusé(e)...)... ^^ … bah j'aurais pu faire bien pire si si …
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Duel pour un Roi

Un livre très intéressant sur l'amitié puis la rivalité entre les deux Françoise qui ont fait chavirer le c?ur du Roi Soleil. J'avais déjà lu le "faux" mémoire de Madame de Maintenon (L'Allée du Roi) mais j'ai apprécié ce focus sur sa relation avec la Montespan.

On découvre les personnalités de ces femmes et on comprend vraiment bien l'évolution de leur relation. On a devant nous deux femmes si éloignées et pourtant si proches : deux favorites royales que tout opposait sont devenues amies mais leurs fortes personnalités, leurs caractères, leurs ambitions ont fini par les séparer pour de bon, à la chute de la Montespan. Elles ont eu chacune leur heure de gloire et c'est intéressant de voir comment "Madame de Maintenant " a supplanté son amie dans le c?ur du roi.
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Duel pour un Roi

J'ai trouvé difficile de me plonger dans ce livre. La généalogie, omniprésente m'a gênée. Surtout que je l'ai trouvée souvent inutile pour comprendre cette partie de notre histoire.

Il y a du travail de recherche, on ne peut en douter, mais évoquer des faits qui ne servent pas le sujet, je n'ai pas toujours compris !

Une fois bien campé sur la connaissance des personnages principaux, cela va mieux, on commence à suivre avec intérêt, au quotidien, les protagonistes. Très loin de ressembler à un roman (déçu ?), ce récit nous plonge cependant très bien dans l'univers de Louis XIV et de son siècle. Le trio n'aura plus de secret pour le lecteur.

Je trouve le style d'écriture très agréable, et parfois même poétique. Je ressents un style féminin, agréable à lire.

Sans jamais critiquer les choix des uns et des autres, l'auteur nous livre les tribulations amoureuses d'état de notre roi soleil, au travers des ces deux fortes personnalités que sont celles de la marquise de Montespan et Madame de Maintenon.

Livre intéressant.

Merci Babélio et les éditions Tallandier de m'avoir fait découvrir ce livre.
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La marquise de Brinvilliers

La marquise de Brinvilliers est-elle le monstre, l’empoisonneuse en série décrite par l’histoire populaire ? Est-elle cette femme dangereuse et dépravée dont le procès fascina tout autant qu’il terrorisa le tout Paris du 17ème Siècle ?



Agnès Walch, historienne, nous narre ici l’histoire d’une femme qui n’est et ne fut pas que tueuse. Elle brise l’imaginaire chimérique populaire pour s’attacher grâce à d’importante recherche historique à la réalité des faits. Dans cette biographie A. Walch démontre l’importance du contexte historique dans la pleine compréhension de cette affaire. En effet en plein siècle de la peur du complot et de l’empoissonnement, à une époque où une femme violée ou ayant subit des relations incestueuses est coupable de son malheur le sort de la marquise semble scellé d’avance.



Marie Madeleine Dreux D’aubray est née en juillet 1630. Elle épouse en 1651 Antoine Gobelin marquis de Brinvilliers. Très vite elle succombe aux avances de Godin de Sainte-Croix, ami de son mari, officier de cavalerie et passionné par l’alchimie. La marquise dépense énormément aussi bien pour ses gouts de luxe que pour entretenir son amant et très vite se retrouve au bord de la faillite.



Ayant eu connaissance de tentative d’empoissonnement de son époux par la marquise, Sainte-Croix enferme des preuves de culpabilités de sa maitresse dans une cassette « à n'ouvrir qu'en cas de mort antérieure à celle de la Marquise ». Il meurt en 1672. La cassette est ouverte et très vite la marquise alors recherchée fuit à Londres. Elle ira ensuite au Pays-Bas, à Liège puis en Flandre.



Durant sa fuite, le valet de Sainte-Croix : La Chaussée, est arrêté et passe aux aveux. Il reconnait avoir aidé la marquise dans ses actes d’empoissonnements. Elle est alors condamnée par contumace en 1673. Elle sera retrouvée dans un couvent à Liège et ramenée en France en 1676. Durant son procès d’avril à juillet 1676 elle niera les faits malgré le passage à la question. Elle est condamnée à être décapité en place publique.



C’est L’abbé Pirot chargé de l’accompagner dans ses dernières heures qui recueillera ses aveux, l’empoissonnement de son père et de ses frères, elle niera avoir tenté d’empoissonner sa sœur et sa belle-sœur. Elle indiquera également que Sainte-Croix à lui-même tenté de l’empoissonner durant plusieurs mois. L’abbé Pirot sera étonnamment frappé par la dignité de la marquise devant la mort. Elle ira à l’échafaud avec courage. Il sera troublé et ému par cette femme.



Le rôle de Sainte-Croix reste flou, pourquoi tenter d’empoissonner sa maitresse ? A-t-elle été manipulée ? Il semble peu probable que la marquise ait été seule instigatrice de cette affaire.



"En définitive, demeure beaucoup d’opacité sur une affaire qui déclencha une véritable panique en France et sur une marquise à la personnalité complexe, dont le destin fut jalonné de drames familiaux, de haines et de jalousies. Quel jugement porter sur elle ? Comme ses contemporains, on finit par compatir. Qu’elle ait été dangereuse, c’est certain ; qu’elle ait été coupable c’est sans doute vrai ; qu’elle ait été victime, c’est incontestable".


Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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La vie sous l'Ancien Régime

Déçu par cette lecture qui promettait de découvrir la réalité de la vie de la population sous le régime de Louis XIV dont on ne connait que les fastes de Versailles, en fait rien de nouveau on en reste à la description archi rabâchée de la vie de l'aristocratie et de la riche bourgeoisie.

A la décharge de l'auteure, les sources écrites doivent être rates, mais justement le titre laissait penser de nouvelles informations, notamment peut-être par des recherches archéologique, mais il n'en est rien.

Un livre inutile tout à fait dispensable.
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Une journée au Garde-meuble

Connaissez-vous l’Hôtel de la Marine et son histoire ?  Dans « Un jour d’été au garde meuble de la couronne », c’est bien de ce monument dont il est question, à une époque où il était le garant du bon goût à la française des demeures royales.



Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle, la révolution arrive à grands pas. Le Garde Meuble est alors géré par le Baron Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray. Sa famille, et celle de sa femme, occupent des emplois de domestiques à Versailles depuis près d’un siècle. Homme de confiance de Louis XVI pendant vingt ans en tant que premier valet de chambre, c’est pour lui une consécration lorsqu’il est nommé intendant de cette institution. Il succède ainsi au libertin et Gentilhomme des Lumières, Pierre Elisabeth de Fontanieu.



Cette ouvrage se lit véritablement comme un roman. Les auteurs et historiens Agnès Walsh et Gastien Wierez, nous entraîne au cœur de l’établissement pour suivre une journée type des habitants et du personnel. Nous sommes en 1780. La journée au Garde-Meuble commence à 5h et se termine à 23h. Pas moins d’une quarantaine d’employés, une trentaine d’ouvriers et ouvrières et une vingtaine de domestiques participent à la vie de l’institution. Les ateliers du menuisier et du tapissier sont au sein même de la structure ce qui permet de nombreuses économies. Une cinquantaine de femmes sont employés comme couturières ou lingères, et niveau linge, il y a du boulot ! Ça m’a donné le tournis 😂.



Mais bien plus que le fonctionnement même du Garde-Meuble, c’est toute la vie de l’époque qui nous est retranscrite à travers ces pages. Une modernité et des avancées que je ne soupçonnais pas avec, par exemple, la présence d’une baignoire avec l’eau courante dans les appartements de l’intendant ! On y découvre également les mets de l’époque et on apprend que le dîner, repas principal de la journée, se servait à 14h et le souper, repas plus intimiste servit à 20h, succédait aux spectacles, jeux et agréments de salon.



En définitive, un livre que j’ai beaucoup aimé autant sur le fond que la forme. L’objet livre est vraiment beau et les clichés de Guillaume de Laubier sont magnifiques et permettent de nous projeter davantage dans les lieux et dans l’époque.



Vous pouvez retrouver sur le compte @vleel_ le compte rendu de cette rencontre ainsi que le replay sur YouTube ☺️.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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La marquise de Brinvilliers

Lecture dans le cadre de l'opération Masse Critique de



Un grand merci à Babelio et aux éditions PERRIN pour cette lecture fort intéressante.



Mon avis



Marie-Madeleine d'Aubray, plus connue sous le nom de "La marquise de Brinvilliers".



Première "tueuse en série" de l'histoire mais au combien attachante !



Certes selon ses aveux elle a empoisonné son père, ses deux frères, son mari, sa fille et sa soeur (son mari et sa fille ne sont pas décédés, elle leur a administré un antipoison) mais les enjeux lors de son procès sont grands. Certains veulent faire "tomber" des gens importants.



Tout n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît, à commencer par l'enfance de Marie-Madeleine. Elle a été abusé physiquement puis des années plus tard psychologiquement. Elle a été je pense manipulé par Sainte-Croix.



La marquise de Brinvilliers aura eu la droiture de reconnaître ses crimes avant sa condamnation, certainement pour être en paix avec elle même mais aussi pour ne point subir la question, c'est à dire la torture. Malheureusement pour elle, elle subira quand même la torture, ce qui est profondément injuste car elle ne sait rien de plus et ne dira donc rien d'autre.



Pirot, théologien réputé sera l pour la confesser. Il lui apportera une aide morale immense, il sera la jusqu'à la fin.



Si nous connaissons les derniers jours, les dernières heures et minutes de Marie-Madeleine c'est grâce au écrits de Pirot.



Ce livre apporte beaucoup La Marquise de Brinvilliers et nous éclaire sur les moeurs, la vie en france au 17ème siècle. Il se lit facilement, est très intéressant. Petit point négatif pour moi, la description des différents arbres généalogiques, qui épouse qui, les différents noms, métiers, villes, parentés deviennent assez vite lassant.



Une bonne lecture que je conseille à ceux qui apprécient l'histoire et les romans historiques.



Ma note 8/10







http://le-boudoir-des-livres.over-blog.com/



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Duel pour un Roi

La blonde Montespan contre la brune Maintenon. ....

L'une porte un grand nom quand l'autre est née dans une cellule de la prison de Niort. L’une, étincelante, spirituelle, ambitieuse, splendide, s’attache l’amour du Roi-Soleil et lui donne sept enfants. L’autre devient gouvernante des bâtards royaux et entre dans la vie du roi.

Louis XIV, contre toute attente, délaisse la sublime Montespan pour la discrète et redoutable Maintenon, de six ans plus âgée que sa rival..
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Duel pour un Roi

Un comparatif intéressant entre Mme de Montespan et Mme de Maintenon, permettant de compléter ses connaissance sur cette périodes et sur ces deux favorites. Malgré une impression de subjectivité de la part de l'auteure sur certains points.
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