AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Agnès de Clairville (27)


Il se rend à l'évidence, cette année encore, pas de ballon de foot, [mais] un engin agricole de plus, un magnifique tracteur [miniature]. (...) Il ne faut pas qu'il pleure, à tout juste six ans il le sait, il ne faut pas qu'il déçoive le père qui est sûr de lui avoir fait plaisir, à quoi peut rêver un garçon d'ici si ce n'est d'avoir un jour une ferme à lui ?
(p. 58)
Commenter  J’apprécie          160
Il me faudra dix ans de plus...
Dix ans de colère...
Dix ans à ne pas arriver à en parler à ma mère.
Dix ans à ne pas oser lui poser la question...
Cinq ans à éluder le sujet avec mon père...
Dix ans, enfin, pour décider que la seule réparation qui soit possible ne sera ni une plainte classée sans suite, ni un hashtag, mais ce livre, impossible à écrire, qu'il leur sera impossible à lire. Comme un cri venu du fond de mon ventre.
Commenter  J’apprécie          120
Je ne sais pas ce qui m'a pris de me mettre en robe. C'est comme si des serpents vicieux susurraient sur mon passage, à croire que ces mecs n'ont jamais vu les jambes d'une fille. En référence au discours de la semaine dernière, certains m'ont même lancé « alors, tu gères ? ».
Commenter  J’apprécie          110
Le fils aîné [9 ans] est hors de lui, invective sa mère autant que le bébé [3 ans], comme il ne cesse de l'appeler, le môme qui lui fait honte dans le car avec sa morve au nez, ses pleurs silencieux tous les matins, qu'il faut aller chercher le soir à la classe de son ancienne maîtresse qui sent le pot-au-feu et qui lui ébouriffe les cheveux de sa main pleine de la morve et de la merde des gosses, celui dont il faut tenir la main devant les copains pour attendre le car, se faire traiter de baby-sitter, quasiment de pédé, quoi, la gifle [de la mère] part avant qu'il ait eu le temps d'y croire.
(p. 90-91)
Commenter  J’apprécie          102
Avec Pierre et moi, [ma fille] est un mur. (...)
Si je pouvais accéder à ce qu'elle me dérobe, je trouverais peut-être le courage de la mettre en garde. Mais elle ne laisse aucun brèche pour que je puisse lui parler.
(p. 149)
Commenter  J’apprécie          100
Épuisés, mes grands idéaux. Une fille qui remplirait ma vie du début à la fin. La fusion de nos corps, de nos âmes. Ce choix toxique m’a vidé. Chacune à leur tour, elles se jouent de mon désir. La blonde, la brune. Je suis pris dans leur tourbillon, je bois la tasse de l’une à l’autre.
Commenter  J’apprécie          100
[la stagiaire] demande au fermier quelques renseignements sur les bêtes, la synchronisation des chaleurs pour les inséminations, et d'ailleurs comment fait-il pour les repérer, ces fameuses chaleurs ? A moitié dans ses factures, il répond, ben c'est simple, dès qu'elles commencent à se monter dessus, je prends mon carnet et je note lesquelles. La jeune fille, tout haut, finalement l'homosexualité est bien présente dans la nature alors, malgré ce que peuvent dire les curés. Le fermier hausse un sourcil vers le crucifix au-dessus de la porte, et, méprisant, ça n'a rien à voir, elles n'ont pas le choix, ça fait dix ans qu'elles n'ont pas vu de taureau. Et les taurillons, c'est aussi pour ça ? Parce que eux vont jusqu'au bout, j'en ai même vu... elle hésite, considère les garçons. Trop tard, ils n'en ont pas perdu une miette, et le petit lance, ben oui, papa, y en a même qui se lèchent le zizi (...).
(p. 135)
Commenter  J’apprécie          90
Je ne sais pas ce qui m'a pris de me mettre en robe. C'était comme si des serpents vicieux susurraient sur mon passage, à croire que ces mecs n'ont jamais vu les jambes d'une fille. En référence au discours de la semaine dernière, certains m'ont même lancé : Alors, tu gères ?
Commenter  J’apprécie          80
« La lune jette des éclats violents à chaque lucarne nuageuse, puis nous prive de sa lumière, nous laissant seules dans le vent humide. La blanche mugit vers elle, vers moi, appelle sa mère, quelqu’un. Je colle mon mufle sur elle, je la lèche pendant qu’elle s’épuise. Le noroît (…) emporte ses râles vers
le pré des jeunes, vers le bois des chevreuils, vers le maïs des sangliers. Nous sommes seules dans les bourrasques, contre la haie qui ne nous abrite pas, éloignées du troupeau blotti au creux du pré. La blanche ne peut plus marcher, elle s’est affaissée sur le flanc et tremble maintenant. Je mugis avec elle, pour que les vieilles nous entendent, pour que sa mère s’extraie du rang et vienne la lécher avec moi, la remette debout. Qu’elle bouge qu’elle beugle qu’elle lutte encore. »
Commenter  J’apprécie          61
[ 1985 ]
Je me doutais qu'il y aurait un bizutage, mais que ma fille ne m'en souffle mot m'a serré le coeur.
Comme quand elle a refusé de nous accompagner aux manifestations pour l'école libre, honteuse d'appartenir au monde qui l'a élevée.
(p. 24)
Commenter  J’apprécie          60
Agnès de Clairville
Supporter une confrontation, un procès "parole conte parole" qui n'aurait pu se conclure qu'en ma défaveur, pensez donc, une victime qui ne se souvient de rien...
Commenter  J’apprécie          60
Elle est tellement coincée, elle attendait le petit couple tranquille, tu vois, limite catho. Que je passe tout mon temps avec elle. Moi, j'ai besoin de respirer, de séduire. Tout le temps. C'est vital.
Je ne lui ai pas demandé ce qu'il poursuit, ou fuit, en courant les filles.
(p. 120)
Commenter  J’apprécie          50
On n’apprend jamais rien à ses enfants. Alors je dois me résoudre à la laisser faire son chemin, frêle et pâle, dans cet été en demi teinte où tout paraîtra calme sans elle. Malgré les cris d’enfants sur la plage. Vivre sans elle leurs premières fois. Pour la première fois lui permettre de partir loin de nous’ vivre on ne sait quoi. Je ne lui aurai rien appris. Rien n’aura servi à rien.
Commenter  J’apprécie          40
La lune jette des éclats violents à chaque lucarne nuageuse, puis nous prive de sa lumière, nous laissant seules dans le vent humide. La blanche mugit vers elle, vers moi, appelle sa mère, quelqu’un. Je colle mon mufle sur elle, je la lèche pendant qu’elle s’épuise. Le noroît (…) emporte ses râles vers le pré des jeunes, vers le bois des chevreuils, vers le maïs des sangliers. Nous sommes seules dans les bourrasques, contre la haie qui ne nous abrite pas, éloignées du troupeau blotti au creux du pré. La blanche ne peut plus marcher, elle s’est affaissée sur le flanc et tremble maintenant. Je mugis avec elle, pour que les vieilles nous entendent, pour que sa mère s’extraie du rang et vienne la lécher avec moi, la remette debout. Qu’elle bouge qu’elle beugle qu’elle lutte encore
Commenter  J’apprécie          32
L’eau de la douche est très chaude, je la laisse couler longtemps, comme une pluie. Je me savonne doucement, mais ça fait mal. Il y a peut-être des larmes sous la pluie.
Commenter  J’apprécie          30
Un voile gris jeté sur de multiples souvenirs se retire, chape de brouillard qui s'évapore au-dessus d'un paysage métamorphosé. La lumière froide du matin d'hiver fait ressortir des détails invisibles jusqu'alors.
Commenter  J’apprécie          10
En fait il n'a jamais vraiment cessé de venir, de la prendre quand ça lui plaît. Elle dit qu'elle n'est rien. Rien que sa pute, au fond.
Mon poing s'écrase sur la cloison au-dessus du canapé de fortune. Une protestation sourde s'élève de la chambre d'à côté, mon hurlement la fait taire.
Je lui caresse les cheveux : une pute, certainement pas, juste une jeune fille paumée. Je la berce dans mes bras jusqu'à ce qu'elle se calme, je dépose des baisers légers sur ses cheveux d'enfant pour qu'elle ne les sente pas, pour qu'elle n'imagine pas que je la console pour l'avoir à mon tour. Pour qu'elle ne croie pas que je la veux par dépit.
Commenter  J’apprécie          10
Quand les mots (...) ont été articulés avec tant de clarté, tant de simplicité, alors que c'était la tempête à l'intérieur de moi, alors que je n'arrivais même pas à prononcer mon propre nom, mon propre non.
Commenter  J’apprécie          10
Vraiment, on est à la fin du XXème siècle ! Comment un homme peut encore croire qu’une fille veut de lui quand elle ose à peine dire non ?
Commenter  J’apprécie          10
Le chœur des porcelets

Tétons mes frères
Buvons mangeons
Grandissons
Forcissons nos dents de lait
pour croquer les pommes de terre.

p. 12
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Agnès de Clairville (218)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8195 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}