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Critiques de Alain Fleitour (28)
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Les fissures de l'aube

Lecteur de BD et peu de romans et plus rarement de poésie, je suis tombé à la renverse, quand un ami du nom de David Arhuis m'a fait écouter la guerre ou la paix, texte de Alain Fleitour. ( David a fait le mixage, d'une bande son, sur une musique baroque au violoncelle, son nom figure à la fin du livre « les fissures de l'Aube, c'est un professionnel du son )



Nous parlions technique, mixage voix et musique, on testait ses logiciels. Il a téléchargé une appli que j'utilise aussi et dans la foulée il prend un des fichiers, classé « les Fissures de l'aube », la bande parole, est la voix d’Emmanuel Delivet.

Après une longue écoute, et passé la qualité de l'interprétation le résultat technique est Nickel. A partir d'un truc enregistré à Rennes assez moyen, le face à face, avant puis après les modifs, est renversant, au final, un bijou.

Un travail de pro, une diction fluide sans un bruit de fond, une bande propre.



Ensuite on passe au mixage, nouvelle surprise, la bande son suit la totalité des textes. Une harmonie s'installe tel un grand corps malade qui revit, les pauses créent de longues méditations, où la musique de la naissance du violoncelle jouée par Bruno Cocset, un grand professionnel porte la voix, la soutient.



Le truc n'est pas fini, car sur le dernier texte, un nouvel instrument prend son envol, une Viole de Gambe vous déchire les tripes. Bobby Sands le dissident Irlandais meurt après 66 jours de grève contre la faim. Dans le texte de Fleitour un violoniste prend son archet et joue la ballade Irlandaise the Foggy Dew aussi célèbre que le déserteur de Boris Vian.

Là dans l'enregistrement c'est l'archet de Brono Cocset, qui élève sa plainte dans la nuit pour nous suivre jusqu'à la fin de la nouvelle.



Fantastique pour un fan de musique, c'est le top, l'intrusion d'une 2 ème partition pour amplifier le message, percute.



Tout cela pour prendre la plume d'un canard et déposer une gerbe en l'honneur de Mr Alain Fleitour.



J'ai retenu ;



La guerre élimine les vivants sans effacer les morts

Les morts auront la paix les vivants le remords

La guerre couve encore la haine est rancunière

La paix s’enfonce encore un peu plus dans l’ornière

La guerre ? Vous n’avez plus que cela à nous dire !

Foutez-nous la Paix !



C'est le texte préféré de David.

Ensuite la colère noire, et là, c'est mon préféré,

avec ;

Ils ont tiré à blanc ils ont dit qu’il était noir.

Le noir n’est pas rouge,

mais noir de colère,

un cri, une douleur,

un hurlement primal devant le corps inanimé

de son ami Prince Jones.



L’homme a peur

il est blanc comme un linge,

Il est noir la peur au ventre.



C'est simple concis comme enveloppé comme pour une bulle, simplement juste. Bravo l'artiste.
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Les fissures de l'aube

Elle vient de déposer ses pattes sur le clavier, elle veut participer ma petite féline, à l'écriture de ce billet… Sa douceur m'accompagne…. dans la lecture des fissures de l'aube.



Alain, merci pour ton écriture, ta sensibilité, que tu as déposées au travers de 37 poèmes qui se décomposent en 12 thèmes.L'auteur nous propose aussi la version audio, la tessiture de la voix est tout à fait adaptée à la lecture de poèmes en musique.



C'est donc avec beaucoup d'émotions que j'écris ces quelques mots. Merci d'avoir eu l'attention de déposer ce cadeau dans ma boite aux lettres. J'avais le coeur en fête….



Ton recueil est un petit bijou : le titre, sa première de couverture, la préface, les estampes, la quatrième de couverture.



Je ne te connais pas beaucoup, et encore moins ton parcours professionnel, mais lorsque je t'ai lu, je t'ai reconnu.



Cette cohérence entre les mots vécus et choisis résonnent tout au long de ce recueil. L'émotion vraie est palpable. La nostalgie, la mélancolie t'accompagnent, mais jamais avec outrance, tout est calibré.



J'ai pris le temps pour écrire ces quelques mots, car cela ne se lit pas comme un roman et ne se restitue pas n'importe comment.



Merci pour tous ces jolis mots si bien agencés, pour ce cadeau que tu nous fait.

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Les fissures de l'aube

Je voudrais remercier sincèrement Alain Fleitour pour ce joli envoi. Je ne suis pas une grande fan de poésie car j'ai peur de ne pas comprendre toutes les subtilités mais Alain m'a fait changer d'avis.

Je l'avoue je n'ai pas compris tous les poèmes mais avec la partie audio je me suis embarquée par les mots de l'auteur. Un recueil très personnel où il fait partager certains pans de sa vie. J'ai même pu me retrouver pendant la diagonale…. même mon fils de 6 a aimé.

Un grand merci pour ce moment de partage. Un grand merci pour la dédicace. Je vous souhaite beaucoup de bonheur pour la suite.
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Les fissures de l'aube

Un grand merci à Alain Fleitour pour l'envoi de ce recueil de textes poétiques, à lire et/ou à écouter, selon ses aspirations.



Les fissures de l'aube se révèlent (et se lèvent) avec sensibilité et pudeur au détour de 12 thèmes (Partir, exister, les couleurs, découvrir, la main, voyages, silences, cosmos, différence, la guerre ou la paix, le blanc et le noir, combattre).



« C'est ma vie qui se blesse

Aux couleurs de l'automne. » P31



Elles racontent un voyage intérieur - des témoignages poétiques, comme le souligne la couverture - au coeur de la fragilité et la douceur de la vie ; un voyage qui se nourrit de fêlures, des blessures de l'enfance, de la mémoire des absents, d'évènements marquants, de combats, mais également de l'amour des êtres chers et, tout simplement de la vie !



« de leur voyage au-delà de la mer

Des terres perdues, de la mémoire trompée

Tu viens des herbes sauvages

Saturées de brûlures

Tu viens des ciels trop bleus, trop durs

Dans l'émerveillement des vols d'oiseaux

Tu viens des douleurs de l'aube et du couchant. » P18



Des textes souvent empreints de mélancolie, de silences murmurés, de cris muets, de révoltes, mais également de tendresse et de chaleur, comme un arc en ciel jaillirait d'un ciel tourmenté, l‘envelopperait, l'éclairerait, se diluerait. Il n'est d'ailleurs pas rare que mélancolie et douceur se mêlent dans un même texte…



« Ne me cherche plus

Ce soir tes bras me tiennent éveillé

Tes yeux me noient de ciels

Je suis un soupir dans la gamme des souvenirs

Au matin tu me ravives dans le ruisseau du soleil

Au murmure de ton chant. » P26



Mais c'est aussi un chemin de résilience, une renaissance de chaque instant…



« Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

A renaître» P86



Certains textes ont plus résonné en moi que d'autres. Mais à ma grande surprise, j'ai aimé les écouter (à l'exception de quelques-uns que je n'ai pu appréciés pleinement qu'en les lisant). Pourquoi à ma grande surprise ? Parce que ma dernière expérience en audio a mis en évidence que le rythme et la tonalité imposés par le conteur ne me convenaient pas forcément. Mais là, racontés par la voix harmonieuse d'Emmanuel Jolivet, avec en musique de fond le superbe morceau « la nascita del violoncello » interprété par Bruno Cocset, ils prennent une toute autre dimension. Pour certains d'entre eux, tels ces hommages qui égrènent ce recueil par exemple, c'est même particulièrement bien adapté. Ils s'écoutent comme un récit, un morceau d'histoire arraché au temps. Je les ai écoutés le regard vagabondant au loin, au-delà des façades bétonnées que j'avais parfois devant les yeux au moment de mon écoute ;)

Un mariage de la lecture et de l'audio tout à fait réussi et complémentaire en ce qui me concerne, et que j'ai beaucoup apprécié.

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Les fissures de l'aube

Lettre à mes amis, à vous lectrices et lecteurs.



Les textes qui jalonnent ce livre, témoignent, tous racontent un fait, une histoire, mais derrière l'auteur se cache parfois Moi-de-onze-ans, reprenant à mon compte le livre de Frank Venaille, et sa propre voix Moi-de-onze-ans, dont je ferai la chronique bientôt.



J'ai retrouvé la photo de Moi-de-onze-ans, et j'ai cherché à le retrouver et lui céder ma plume, le faire parler sur quelques textes .

Car Moi-de-onze-ans ne parlait plus, il s'était muré dans ses silences, muré dans un mutisme appelé timidité. Mais ce mutisme venait de son incapacité d'exprimer son chagrin, de pleurer. Je vois dans son regard une telle dureté, comme si derrière ses traits d'angelot, une carapace le protégeait, et disait je n'ai besoin de personne, la beauté des arbres, et de la forêt me suffisent.





C'est lui qui témoigne, de son père, de sa mère, de sa sœur, de sa famille, avec les mots à lui. Je voulais le faire renaître, avec ses émotions à lui. le premier texte c'est le sien écrit avec une naïveté d'enfant. Moi-de-onze-ans sait qu'il a basculé du bon côté, du côté de la vie, il l'a écrit sur les arbres dans son jardin de Sceaux, simplement. Pierre de Grauw est là, Claude James est là avec cette pension St Gab, sa soeur aînée est là, son frère aîné a pris sa place ; Moi-de-onze-ans a les yeux qui portent au loin, très loin déjà.





Le chapitre, les Silences a été écrit par Moi-de-onze-ans.





D'autres fracas viendront, d'autres abandons, puis d'autres lueurs, sa découverte de la montagne, l'enthousiasme paternel de Pierre Gillet, ses premiers amis, sa douceur irlandaise, la renaissance de son père mettant un terme à 10 ans de solitude, puis d'autres frères. Mais Moi-de-onze-ans, ne sais rien encore ni des écueils à franchir ni des pétales lancées par douze soleils, aux noms si doux.





Au cœur de mes écrits, il y aura toujours la neige car il neigeait ce 25 février 1955.



Le texte page 25, « Il Neige évoque la douleur des femmes aux ventres tissés de sang », c'est la douleur des femmes qui perdent leur enfant avant la naissance, mais les mots sont impuissants.



C'est mon interrogation sur le rôle de l'écriture poétique qui ouvre la nuit au jour. Une interrogation qui a aussi pour vocation de mettre à jour les failles. Les failles de notre existence et de nos systèmes trop bien huilés.





Qui sont les véritables aveugles? Ceux qui se croient sans failles, ceux qui ne savent plus se laisser émouvoir par la vie au delà de ses manques? Même ce qu'il y a de plus lisse, de plus pure, l'aube se découvre des fissures. La neige se tache de noir, la vie touche la mort, la mémoire se heurte à l'oubli et l'homme est confronté a une forme d‘acceptation, la résilience que le poème organise autour de nos vies.



Avec toute ma profonde gratitude pour votre amitié.

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Les fissures de l'aube

Petite devinette :

Quel point commun y-a-t-il entre Bernard Menez, The Edge (guitariste de U2), Francis Lalanne, Martine Aubry, Dustin Hoffman, Emiliano Zapata, Roger Federer, Alain Fleitour et moi ?

Nous sommes nés le même jour, à quelques années près.

Quel autre point commun y-a-t-il entre Alain Fleitour et moi à part babel ?

Nous nous sommes croisés lors d'une rencontre de babelioteurs de la région de Vannes. Pas eu le temps de faire vraiment connaissance puisque je partais quand il arrivait et que si le groupe semble bien lancé, je n'ai pour ma part pas donné suite.

Quelques mois plus tard, Alain m'a gentiment envoyé son recueil de poésie sachant que ce genre de lecture est probablement celui qui me « nourrit » le plus. Merci à toi.

Pourquoi ces précisions ? Parce que je crois que c'est le billet le plus compliqué que j'ai eu à faire depuis que je m'essaye à l'exercice sur babel. Rester objectif et faire un billet qui ne soit pas complaisant sur le bouquin de quelqu'un avec qui j'ai échangé quelques mots et quelques messages (parce que je ne peux pas mettre que je « connais »).



Les Fissures de l'Aube, quel magnifique titre, évocateur, qui ouvre le champ de tous les possibles.

Et puis cette couverture, superbe, entre ciel et océan, entre nuage et vague, entre brume et écume. Une couverture tout droit sortie du texte Ouessant avec cette ambiance d'Iroise déchaînée. Une Estampe due à Alain aux multiples talents, si j'ai bien compris, qui ne se contente pas d'écrire.

Je me suis engouffré dans cette fissure en me demandant malgré tout ce que j'allais y trouver.

Douze thèmes dans lesquels viennent se mêler de ci de là un t'aime venant adoucir une fêlure, un cri, venant soutenir un espoir, un souvenir.

Douze parties comme douze mois d'une année, comme le temps d'une vie, le temps qu'il aura fallu à celle-ci pour nous façonner à coups de burin ou à coups d'amour.

Douze comme les apôtres, navigant entre l'Ô-dieux et l'Amour, l'ode yeux et l'amor, un regard sur la vie et la mort, entre abandon et trahison.

Douze comme… comme, oui c'est comme ça que j'aime partir dans un recueil, m'approprier les mots, les coller à mon histoire, les tatouer à un ressenti venu de je ne sais où. J'aime quand les mots me donnent cette sensation étrange de déjà vu, de déjà vécu, ailleurs, dans une autre vie diraient certains. J'aime pouvoir interpréter peut être parce que j'ai du mal avec l'autorité, j'ai du mal quand on m'impose.

Dans Les Fissures de l'Aube, les premiers textes m'ont vraiment parlé. Tu viens, Un fol espoir, le « terrible » J'apprenais ses Mains ou encore Aux Couleurs de l'Automne pour ne citer que quelques titres, m'ont donné un vrai plaisir de lecture parce qu'ouverts.

Malheureusement tous les textes ne m'ont pas fait le même effet. Pas qu'ils soient mal écrits ni qu'ils n'aient aucun sens pour moi mais pour les raisons que j'évoquais plus haut quant à mon gout pour la poésie. Dans la majorité des textes qui touchent à l'intime de l'auteur, je me suis senti « prisonnier ». Des faits bruts sans aucune issue de secours. Je me suis éloigné de l'estampe qui couvre si joliment les maux de ce recueil, je me suis senti un peu à l'étroit.

« La main des Roches Sèches » par exemple m'a parlé parce que j'ai vécu ce jour où le TK Bremen est venu s'échouer à quelques centaines de mètres de Gâvres et que j'étais à Etel ce jour là, trempé comme jamais sous l'orage comme il est dit dans le texte. J'aurais aimé deviner (avec bonheur ou pas) de quoi il s'agissait, me raconter mon histoire à partir de celle d'Alain alors que là tout est mâché, tout est écrit, tout est dévoilé. de belle manière certes mais sans surprise.

C'est comme pour certains textes plus militants que j'ai trouvé trop soft. Dans ces cas là j'aime quand ça crache, quand ça éparpille façon puzzle mais tout ça n'est qu'une question de gout, de ressenti et n'a rien à voir avec une notion de qualité qui ne reste dans tous les cas que subjective.



Le recueil existe aussi en version audio, accompagné par le son d'un violoncelle. Je n'ai malheureusement pas réussi à le télécharger (j'ai encore merdé dans je sais pas quoi ^^) donc pas d'avis sur le mariage des deux.



Rares sont les recueils de poésie qui emportent de la première à la dernière page. Les Fissures de l'Aube ressemble finalement à sa couverture. Des hauts et des bas, une vague qui se creuse, un nuage qui perce, des embruns qui vivifient, une bruine qui chagrine. La vie quoi.
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Les fissures de l'aube



Douze parties à ce recueil de poésies, autant que les mois d’une année. C’est que le temps, le tempo des saisons, la manière dont il recueille le présent, le mélange aux souvenirs et nous permet ainsi de l’habiter sont les clefs de voûte de ce livre.

Chaque étape s’attache par le biais des poèmes à nous inscrire dans une démarche sincère qui stimule autant le questionnement, la recherche d’un sens personnel à l’existence que la contemplation silencieuse et respectueuse des émotions. Elles surgissent immanquablement lorsqu’on côtoie de près l’autre en nous que l’on condamne à habiter les souvenirs.

Le livre s’ouvre sur un poème évoquant une photographie sépia de gens qui sourient, les personnes d’une même famille, les parents de l’auteur. Le temps passe, l’image ne conserve malgré son jaunissement que cet instant où tous étaient jeunes, heureux, insouciants. Le poème a la dure tâche de nous révéler que les parents de l’image sont morts, se succédant les uns les autres, à cause d’une fatalité à laquelle personne n’échappe. La mort au bout du poème? Pas seulement, le poème est avant tout la promesse de vivre pleinement le souvenir, de se rapprocher de la matière qui nous constitue sans perdre une certaine lucidité sans laquelle les sentiments ne s’exprimeraient plus au travers de nos émotions. S’inscrire dans la vie est ce que permet le poème tout en se délestant d’un fardeau impossible à porter sans rien perdre de la conscience.

Pour nous guider d’étape en étape, les poèmes nous parlent avant tout de la vie. De ses combats, de ses victoires et de ses défaites provisoires. Le poète se sert d’images, de métaphores, de symboles comme le peintre se sert des couleurs, de leurs nuances pour démarquer les ombres de la matière lumineuse, pour inscrire les corps et les objets sur la toile, sur notre rétine, dans nos souvenirs. L’imagination n’a plus qu’à les habiller de sensations et de sentiments.

Tout au long du recueil, nous est subtilement rappelé que le poème est une oeuvre malgré tout concrète, un geste, une volonté vivace d’inscrire, de rappeler, d’alerter. Chaque poème est en soi une petite révolte qui ne se limite jamais à émettre un avis fermé. Tous les poèmes de ce livre sont des portes ouvertes, tous les poèmes sont libres.

Pour marquer son attachement à cet esprit d’ouverture, Alain Fleitour a tenu à ce que ses poèmes soient lus, que la voix du comédien Emmanuel Delivet et le violoncelle de Bruno Cocset nous guident au-delà de nos propres lectures silencieuses. Ces exhortations musicales invitent une fois de plus la poésie à se tenir debout parmi nous.

Le titre Les fissures de l’aube trouve sans doute explications dans le poème du même titre à la page 79. Je pense que la poésie est une aube, un commencement. Un jour de plus à gravir Le poète se glisse dans les failles et se sert des fissures comme le grimpeur s’en sert pour franchir un sommet.

Voici quelques vers soulevés par mes lectures, qu’ils vous suggèrent de lire et/ou d’écouter le livre!



Tu viens des herbes sauvages


Saturées de brûlures P18



Tes yeux me noient de ciels


Je suis un soupir dans la gamme des souvenirs


Au matin tu me ravives dans le ruisseau du soleil


Au murmure de ton chant. p26



Toutes leurs mains lancent des pétales de rires


Petits cerfs volants brillants


Éclats de soleil dans ce ciel d’azur. P32



La course nous portait


Aux premiers pas de l’aube


Inlassablement


Depuis le pied de la Fournaise. P37



On se lavait avec l’aurore


Aux bruits de l’humidité. P37

_________________________________



© Lieven Callant
Lien : https://revue-traversees.com..
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Les fissures de l'aube

Les mondes d'Alain Fleitour

Les œuvres originales se distinguent des autres par leur ouverture sur d'autres mondes et souvent ravivent des terres délaissées. Ainsi les « Fissures de l'aube » signées Alain Fleitour, explorent ces fissures à peine assez larges pour laisser deviner un peu de l'intimité de « ses mondes » intérieurs.

Des mondes peuplés des siens, où les âmes disparues, fondent les souvenirs pleins de douleurs qui n'en finissent pas de sourdre, de visages en visages à jamais perdus et d'absences jamais comblées.





Ses terres comme des refuges sont habités d'êtres magnifiques sur lesquels se reconstruit l'équilibre, se recentre l'essentiel.



Sa compagne, rose des sables venue d'une oasis, si frêle a tissé pourtant l'ossature de sa vie.





"Tu viens des herbes sauvages

Saturées de brûlures


 Tu viens des ciels trop bleus, trop durs

Dans l'émerveillement des vols d'oiseaux

Tu viens des douleurs de l'aube et du couchant "



Il éprouve l'enfant de six ans, pour évoquer un homme, son père qu'on imagine plein de gravité, sentinelle familiale souvent silencieuse, ruminant longtemps ses noirs chagrins.





" Le silence de mon père


ne ressemblait pas à celui du dimanche

ce silence de pain frais et de chemise blanche,

de promenades à pas lents,
qui ressemblent à une trêve.


Le sien était plus sombre


comme un ciel de novembre 
plus lourd


enlisé dans les replis du temps. "





Ainsi cet autre figure, qui se perd dans son propre passé, finalement déprise d'elle même au langage défiguré par la maladie.





" Madeleine, trébuchait sur ses mots,


ils se dérobaient ou se précipitaient en désordre,

elle les secouait,
mais ils partaient par lambeaux.

Son regard se ridait, d'une frayeur indicible.


À force de mâcher des mots invisibles. "





Attendez vous lecteurs et lectrices à sentir résonner une sourde musique aux couleurs de l'automne, aux parfums sucrés des sous-bois engourdis, et entendre depuis des pays flamboyants monter de sombres terreurs.



Vous entendrez et reconnaîtrez mieux qu'aucun autre instrument ne saurait l'accompagner, sa voix dans ces textes
 et les voyages qu'il raconte et les êtres rencontrés, ou ces moments de grâce plus éphémères que des rosés.



Seul le violoncelle pourra le prolonger de son chant de bois et de cordes délicatement ourlé de nostalgie et de ce regret du temps qui a passé.



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