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Critiques de Alain Fleitour (28)
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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

Votre message m'a donné l'occasion de lire et relire les deux recueils acquis  lors de la soirée au Pont-Neuf, "Les Fissures de l'aube" et "L'Indicible".

Aussi Je donne la parole à Marc Petit qui était au Pont Neuf pour le récital lectures par Emmanuel Delivet et Aurélie Fauché







J'ai toujours pensé, à rebours de la mode, que la poésie, n'en déplaise à Mallarmé, doit pouvoir être saisie dans le temps de sa lecture : lire et relire enrichit de résonances et de pensées nouvelles cette première saisie, mais sans l'émotion première ressentie dans le temps de la lecture, le poème demeure un grimoire, une épreuve pour les seuls initiés.

Vos poèmes, qui toujours font entendre une voix, répondent parfaitement à cette exigence, ils touchent toujours le point sensible et suscitent aussitôt le partage, sans qu'il soit nécessaire de recourir à une clef pour les ouvrir, ni à un couteau à huîtres pour découvrir les perles qu'ils recèlent.



L'esprit d'enfance anime ces vers. Vous parlez merveilleusement des silences de l'enfant, celui que nous avons été et celui que nous sommes encore, si nous savons rester à l'écoute de cette voix et de ce silence au fond de nous, recouvert par les bruits du monde et les tics du langage convenu.

Des deuils aussi, dont nous ne faisons pas le deuil ("travail de deuil," quelle stupide expression), gravés en nous comme autant de blessures qui ne cicatriseront jamais tout à fait.

Mais aussi et toujours, de "la vie malgré les ténèbres", du retour du printemps, du désir, du sentiment amoureux où le physique et le spirituel s'entre-tissent si merveilleusement, que ce soit dans l'illusion bienheureuse d'un instant  ou dans la durée qui peu à peu transfigure l'ivresse en vin de garde.



La poésie est affaire de fragilité. Graver les vers dans l'airain, comme Horace s'en vantait, est une bien sotte prétention, qui passe à côté de ce que Zéami nommait "la fleur". Exactement ce que votre haïku sur le coquelicot désigne comme l'essentiel : une merveille destinée à périr une fois cueillie. Écrire un poème, ce n'est pas cueillir la fleur, c'est donner à saisir le moment où elle s'ouvre aux premiers rayons du matin, sans y toucher.

"Cette photo retrouvée - Maman a 17 ans..." Après la mort de ma mère, en 2013, je cherchais dans les archives  une image d'elle pour la conserver vivante sous mes yeux. Il y avait de beaux portraits d'elle à 30 ans, dans le genre du studio d'Harcourt, d'autres aussi prises plus tard, telle que je l'ai connue au fil du temps jusqu'à son grand âge (elle est morte à 87 ans). Finalement, je suis tombé sur deux ou trois photos d'amateur où on la voit, jeune fiancée,  radieuse dans la provocation innocente de sa beauté. Un jour que j'imagine être celui où je fus conçu, non dans la honte comme le malheureux Mauriac, mais dans la joie.





A 20 ans, elle devait connaître tout de la vie  en l'espace d'une seule année : l'amour, la maternité, le deuil (mon père est mort à 26 ans, quatre mois avant ma naissance...) Cette image de ma jeune mère encore presque une toute jeune fille, c'est mon haïku du coquelicot...



Vous voyez, vos poèmes ont ce pouvoir de contagion, ils éveillent chez le lecteur mille résonances personnelles, comme si c'était ce lecteur qui les avait écrits. Il y a lyrisme et lyrisme, celui qui marque le lecteur ou l'auditeur de son empreinte est essentiellement partageable, sans rien d'égocentrique.





Autre chose aussi. La poésie est menacée par le poétisme, la joliesse trop insistante. Pour que le charme opère, il est bon que l'on ressente que la beauté s'enracine, comme le nymphéa bouddhique, dans ce qui semble être son contraire : la noirceur de la boue, l'obscurité des tréfonds. A ce titre, un poème comme "Le silence de mon père" est exemplaire. Sans la lourdeur de la vie, sa dureté aussi, la beauté de l'heure élue  n'aurait pas la même couleur. Comme dans l'art de l'icône, c'est sur un fond sombre que les couleurs peu à peu se disposent et qu'elles gagnent en intensité.

Cet effet de contraste justifie pleinement la présence dans vos pages d'échos de l'anti-nature, anti-poésie par excellence : les crimes de l'Histoire, le bruit et la fureur qui chaque jour nous assourdissent, dès que nous ouvrons la radio. Lire "Idlib" au moment où le tsar du KGB détruit Marioupol donne à ces vers une résonance imprévisible et terrible. Victor Hugo l'a mieux dit que personne - raison de plus pour préférer un lyrisme sans frontières aux distillations alambiquées des fausses avant-gardes, sans parler des impostures de l'"art contemporain"...



J'aime beaucoup l'image de couverture des "Fissures de l'aube", tout imprégnée de l'esprit de la peinture chinoise. Vous ai-je dit que j'ai écrit un article , à la suite  d'un colloque consacré à François Cheng,  dont le titre est : "Le Vide n'est pas rien", à propos de ce que le vieux maître nous a transmis à ce sujet ?



Merci encore, cher Alain Fleitour, pour ces beaux moments de lecture riches en résonances et en prolongements...

25 Mars 2022

Marc Petit

Marc Petit est un écrivain, poète, essayiste né le 28 juillet 1947 à Paris. Il est l'un des membres fondateurs de la Nouvelle fiction. Normalien ULM 1965 .Agrégé de lettres et Traducteur des grands classiques allemands

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Les fissures de l'aube





❄ «  Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

À renaître »

(P.86)



❄ Alain Fleitour m’a offert ce recueil de poèmes, de témoignages poétiques comme il les appelle, il y a plus de deux ans, le 19 mars 2020. De sa main, il m’a dédicacé ce livre, né de souvenirs, de rencontres et de ses diverses missions à l’étranger. Tout l’objet semble émaner de l’âme et de la main de l’auteur : de l’aquarelle qui figure sur la couverture au choix de la musique qui accompagne cet ouvrage, il m’a semblé plonger dans un univers méconnu, à la fois doux et nostalgique, plein d’espoir et de colère, mais jamais sans tendresse.



❄ Formé de douze chapitres qui s’ouvrent sur un Haïku, ce recueil d’Alain Fleitour explore les mystères de la vie, qu’il s’agisse de Partir ou d’Exister, de Découvrir ou de Silences, de Différence ou de Combattre. Tout n’est que poésie, murmure et douceur. Une halte dans le temps et dans l’espace, une parenthèse intimiste et personnelle, un témoignage inédit, aux mille reflets.



❄ Je ne saurais vous dire quel poème m’a le plus émue, tant chacun revêt une histoire personnelle, un événement marquant, un drame universel qui, inévitablement, touche chacun de nous. C’est beau, c’est pur, c’est nécessaire et je vous invite à découvrir cette œuvre si vous ne la connaissez pas…



❄ « Des gouttes d’eau vibraient

Ou peut-être ses larmes

Comme un léger brouillard poudré

Donnant à ses traits une tristesse infinie

Ses yeux bleuis perdaient de leur intensité

Devenant gris perle

Gorgés d’une douleur indicible et lointaine. »

(P.33)
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Les fissures de l'aube

L’Amour en jachère – Les fissures de l’aube, Alain Fleitour

Deux fois le même billet pour deux œuvres qui n'en font qu'une, elle sont inséparables pour moi.



Deux œuvres d’Alain Fleitour que je ne peux pas séparer, les deux se confondent, s’entrelacent et se tiennent, pour moi elle sont inséparables, en symbiose. Elles se répondent, l’une est l’écho de l’autre. Et pour en parler, encore moins facile, quels mots choisir, comment les mettre en harmonie, pourquoi ne pas rester muette et laisser mon silence tout dire ?



Mémoire aux souvenirs en charpie, « une brume de frissons s’effilocha dans ma mémoire », déchirures, « foulures, d’espaces » et « luxation, des temps désunis », « un bouquet de pétales fanées » d’une enfance au cœur « foulé ».

Alain Fleitour met des mots habillés en poésie sur les plaies d’une enfance où la vie lui a enlevé celle qui lui avait donné vie. L’écorchure est à vif longtemps après, mais la vie bouillonne, rien ne s’efface, tout se redessine, est touché par la grâce, celle du créateur, de celui qui reconstruit qui s’abreuve à ses propres larmes et aspire leur force et leur douceur. Elle n’est plus là elle est toujours là présente dans tous ses sens, elle lui a donné « le temps pour déployer l’aventure » de l’amour, de la tendresse, de la transmission et de tout ce qu’on appelle vivre.

« J’ai envie de dévorer le mot bonheur

Et partager la faim de nos semailles

Pour rassasier l’amour ».



L’Amour en jachère est l’amour semailles, l’amour reçu comme des graines pour la moisson future qui, à chaque saison fait croire à la fuite des années. Et les mots d’Alain Fleitour qu’il adresse à ses bien aimés trouvent écho chez tous ceux qui les lisent, des mots métaphores et symboles, des mots qui se souviennent et gardent la mémoire, qui rendent hommage à ceux qui furent qui ont marché jusqu’au sommet d’Annapurna pour une « affaire de cordée ».

Beau symbole de liens et de transmission, offrande d’amour par des mots de choix.



La vie pulse dans les mots d’Alain Fleitour comme une arrivée attendue à souffle perdu, ou comme un départ qu’on sent définitif, comme « un fol espoir » ou une « errance », surtout comme vivre, exister, aimer et donner naissance à l’œuvre qui continuera la vie.

D’hier ou d’aujourd’hui, adressés comme reconnaissance à un être aimé ou estimé, les mots vibrent résonnent et touchent tous ceux qui les chantent en silence, à haute voix, dans la solitude dans l’abandon, dans la joie, et Alain Feitour le dit mieux que moi :

« Pour ne pas oublier

Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

A renaître



Il n’est pas encore venu le temps

De laisser les armes

Le temps où mes jambes ne me porteront plus

Lassé de vivre

Blessé à mourir.

Mon esprit aura-t-il l’énergie ?

Nous aurions eu des œuvres lumineuses à construire

Peindre l’absence

Combattre le silence

Vaincre nos propres renoncements

Se battre encore jusqu’ la prochaine stupeur

Jusqu’aux prochains tremblements. »
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l'Amour en jachère

L’Amour en jachère – Les fissures de l’aube, Alain Fleitour



Deux œuvres d’Alain Fleitour que je ne peux pas séparer, les deux se confondent, s’entrelacent et se tiennent, pour moi elle sont inséparables, en symbiose. Elles se répondent, l’une est l’écho de l’autre. Et pour en parler, encore moins facile, quels mots choisir, comment les mettre en harmonie, pourquoi ne pas rester muette et laisser mon silence tout dire ?



Mémoire aux souvenirs en charpie, « une brume de frissons s’effilocha dans ma mémoire », déchirures, « foulures, d’espaces » et « luxation, des temps désunis », « un bouquet de pétales fanées » d’une enfance au cœur « foulé ».

Alain Fleitour met des mots habillés en poésie sur les plaies d’une enfance où la vie lui a enlevé celle qui lui avait donné vie. L’écorchure est à vif longtemps après, mais la vie bouillonne, rien ne s’efface, tout se redessine, est touché par la grâce, celle du créateur, de celui qui reconstruit qui s’abreuve à ses propres larmes et aspire leur force et leur douceur. Elle n’est plus là elle est toujours là présente dans tous ses sens, elle lui a donné « le temps pour déployer l’aventure » de l’amour, de la tendresse, de la transmission et de tout ce qu’on appelle vivre.

« J’ai envie de dévorer le mot bonheur

Et partager la faim de nos semailles

Pour rassasier l’amour ».



L’Amour en jachère est l’amour semailles, l’amour reçu comme des graines pour la moisson future qui, à chaque saison fait croire à la fuite des années. Et les mots d’Alain Fleitour qu’il adresse à ses bien aimés trouvent écho chez tous ceux qui les lisent, des mots métaphores et symboles, des mots qui se souviennent et gardent la mémoire, qui rendent hommage à ceux qui furent qui ont marché jusqu’au sommet d’Annapurna pour une « affaire de cordée ».

Beau symbole de liens et de transmission, offrande d’amour par des mots de choix.



La vie pulse dans les mots d’Alain Fleitour comme une arrivée attendue à souffle perdu, ou comme un départ qu’on sent définitif, comme « un fol espoir » ou une « errance », surtout comme vivre, exister, aimer et donner naissance à l’œuvre qui continuera la vie.

D’hier ou d’aujourd’hui, adressés comme reconnaissance à un être aimé ou estimé, les mots vibrent résonnent et touchent tous ceux qui les chantent en silence, à haute voix, dans la solitude dans l’abandon, dans la joie, et Alain Feitour le dit mieux que moi :

« Pour ne pas oublier

Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

A renaître



Il n’est pas encore venu le temps

De laisser les armes

Le temps où mes jambes ne me porteront plus

Lassé de vivre

Blessé à mourir.

Mon esprit aura-t-il l’énergie ?

Nous aurions eu des œuvres lumineuses à construire

Peindre l’absence

Combattre le silence

Vaincre nos propres renoncements

Se battre encore jusqu’ la prochaine stupeur

Jusqu’aux prochains tremblements. »
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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

L’Indicible, d’Alain Fleitour porte, comme une enseigne, comme un défi, un titre qui l’engage dès le premier pas sur un chemin littéraire et poétique par excellence, le chemin d’un désir un peu déraisonnable, d’une inévitable tentation : dire ce qui ne saurait l’être. Le pouvoir des mots est parmi les plus puissants dont dispose l’humain, mais comme tout ce qui est de l’homme, il s’arrête à des bords inconnus, au-delà desquels pourtant quelque chose nous appelle.

Ce qui appelle Alain Fleitour, depuis cet au-delà, semble tantôt être une plénitude harmonieuse, une communion avec la Nature qui, de toutes parts dépasse l’homme, et tantôt une douleur secrète, obstinée, inspiratrice fidèle que – pour cette raison même qu’elle porte l’inspiration, et bien qu’elle soit douleur – l’on aime à garder auprès de soi par-delà les années qui passent. Le paysage état d’âme, cher aux symbolistes, devient alors le terrain privilégié du jeu poétique, imprégné de toute une sensorialité nourrie de parfums, d’éclats de lumière, des bruits du vent, de la houle ou des pas dans la neige. On pense parfois à Anna de Noailles, à Francis Jammes, à Saint-Pol-Roux… Les saisons succèdent aux saisons, les mois s’égrènent, faisant de ces paysages comme un pavillon au milieu d’un parc, où seraient accrochées aux cimaises les toiles d’une série oubliée de Monnet…

Alain Fleitour s’inscrit dans une tradition d’écriture versifiée qui sait se hausser, ici ou là, à des moments de grâce musicale…

« L'eau des marais s'endort

dans la moiteur sucrée du soir.

Les mouvements s'enlisent.

Les pas se couchent au bord des herbes rêches.

Nul bruit, nul vent. »

L’auteur mesure tantôt ses pas aux règles vénérables du sonnet en alexandrins, tantôt s’aventure sur le sentier plus capricieux du vers libre. Il se donne dans des pages lyriques, mais d’un lyrisme moins tapageur que les romantiques, tant le « je » sais se faire plus discret, et l’émotion moins impudique que chez les Hugo et autres Lamartine. Il sait aussi s’oublier lui-même pour se donner pleinement à la Nature ou à l’autre… notamment l’autre féminin.



La lecture de L’Indicible n’est pas faite pour ceux qui, explorateurs de contrées potentielles et abstraites, cherchent dans la poésie contemporaine les portes d’une entreprise de déconstruction et d’audaces inesthétiques. On sent Alain Fleitour attaché à cette vieille chose que beaucoup, depuis des lustres déjà, ont déclarée désuète : la beauté. Et si celle-ci est la marque de l’indicible, en quête duquel il s’est lancé, on peut dire qu’il a, au détour de tel ou tel vers, de telle ou telle image, réussi à la débusquer, cette fuyarde. Et, même si le charme n’opère pas à chaque page, tant la tâche est difficile, c’est déjà beaucoup que d’avoir réussi cela.

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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

L'Indicible - La vie s'invente au féminin - Alain Fleitour - Éditions les Poètes français - Recueil de poèmes - lu en septembre 2021.



Merci Alain pour ta confiance et l'envoi de ton recueil de poèmes L'Indicible La vie s'invente au féminin et pour ta délicate dédicace.



La photo de couverture représente une peinture de Bernard Bouin, "Jeune femme devant son Lycée", un choix judicieux pour illustrer ce recueil, à la fois lumineuse et sombre.



Après avoir lu du même auteur "Les fissures de l'aube", je découvre ce recueil "L'Indicible" - ce qui dépasse toute expression, qu'elle concerne l'insoutenable horreur ou l'insoutenable beauté, parfois les mots ne suffisent plus.



Poèmes écrits en prose, ils accompagnent des oeuvres du peintre Bernard Bouin (grand admirateur de Vincent Van Gogh) et d'un sculpteur, Pierre de Grauw. Voici deux liens pour vous aider à les découvrir si comme moi vous ne les connaissez pas.



https://www.google.com/search?q=pierre+de+grauw+sculptures&client=firefox-b-d&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=ND6tNZC5UfZZRM%252C9Idqmdwe60WoRM%252C_&vet=1&usg=AI4_-kSGCbGk5zltiUkgsTlAms92GaKALw&sa=X&ved=2ahUKEwi-99zIle3yAhXSMewKHQQ4AbEQ_h16BAgtEAE#imgrc=ND6tNZC5UfZZRM



https://www.bernardbouin.com/



Alain Fleitour écrit ceci en page 7 :



"Chacun des acteurs de ces chemins est happé par la lumière. Imposer un autre regard sur la femme est au coeur des oeuvres de ces deux artistes. Ce fut le combat inlassable de Pierre de Grauw. Imaginer un monde ou la participation de la femme aux activités du monde, c'est induire un monde privé de créativité... C'est refuser la voix de la paix."



C'est de contempler les oeuvres de ces deux artistes qu'Alain Fleitour a créé ses poèmes, la beauté est une source d'inspiration féconde pour qui sait la voir.



Écrit en cinq parties, ce recueil nous happe directement par la beauté des mots, des phrases imaginés par l'auteur, c'est éblouissant.



Je vais prendre trois extraits au hasard, parce que je ne peux pas écrire tout et parce que j'ai envie de vous transmettre cette beauté de l'écriture par petites touches pour vous donner l'envie de découvrir la plume légère d'Alain Fleitour.



"Job, l'homme debout de bois vêtu,

lignifié par les mains du sculpteur

en un soliloque douloureux,

Parle ! Pourquoi m'as-tu créé ? "

Tiré du poème "Les mains de Pierre"



Ou encore celui-ci :



"Lâché, secoué par la peur,

recroquevillé contre un chapelet de pierres,

il attend la fin du jour,

la fin du monde au bout du chemin"

Tiré du poème "IDLIB devenu rassemblement de femmes pour la liberté"

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/les-voix-d-idlib-6-7-ma-femme-me-supplie-de-ne-pas-aller-manifester_2120808.html



Et encore celui-ci :



"Drapée de silences

une femme au sommeil de verdure

écoutait la naissance du jour"

Tité du poème "Le Printemps drapé de silences"



Bon, je pense que vous aurez compris que je me suis évadée dans un autre monde en égrenant ce collier de pierres précieuses que sont les poèmes d'Alain Fleitour.



Que vous dire, non pas l'indicible, mais tout simplement lisez "L'Indicible" la vie s'invente au féminin,.



Il est des poètes qui vous réconcilient avec le monde, Alain est de ceux-là.



J'ajouterai pour terminer qu'il est grand temps que la Poésie retrouve ses lettres de noblesse car c'est triste de constater qu'aujourd'hui elle est encore le parent pauvre de la littérature. Et pourtant, que c'est beau !



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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

Un recueil de poèmes n'est pas destiné à recevoir une critique, je vous livre ici en toute simplicité mon ressenti sur « l'indicible, la vie s'invente au féminin » d'Alain Fleitour.



J'ai mis un peu de temps à trouver mes mots, car j'étais méditative après cette lecture.



La table des poèmes structurée en cinq livrets permet de suivre le chemin poétique et littéraire de l'auteur.



Alain Fleitour trouve sa source d'inspiration dans l'oeuvre de deux artistes : Bernard Bouin peintre français et Pierre de Grauw Sculpteur. Je suis allée glaner des informations dans leurs biographies, personnages hors du commun pour mieux appréhender ma pensée.



Alain Fleitour rend la part belle aux femmes en écrivant tout en dentelles, en délicatesse. Il nous fait traverser toutes les saisons de son coeur poétique. Il danse, joue avec les mots pour illustrer le silence qui s'impose à la vue d'une oeuvre d'art, les émotions qui en découlent, les pauses, les respirations qui se soufflent pour nous parler de l'indicible, l'inexprimable qui dépasse toute expression : la vie s'incarne au féminin. « Pour parler de l'indicible, Pascal désigne l'âme le coeur, l'être. »



On assiste à une éclosion de lumières au fil des mots qui prend sa source dans la contemplation, l'émerveillement, la nature, les souvenirs, l'enracinement dans la vie, le quotidien, la quête du bonheur, le désir, la sensualité, l'amour.



L'auteur à travers ce recueil remodèle nos âmes.



Je suis à fleurs de mots.



Merci Alain pour ton oeuvre.

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Les fissures de l'aube

Comment parler poésie ? Je ne sais pas, je ne sais plus... et sans doute ne serai-je jamais qualifié pour. Une amie, il y a très longtemps, évoquait étrangement l'existence d'une "poésie de la vie"... Concept mystérieux. Un enfant heureux de marcher dans un pré au printemps – "à la découverte du monde". Puis un jour, découvrant la prose poétique, les nuits étoilées de l'artiste Bruno Schulz, la petite "Aline" de C.F. Ramuz... et tant d'autres merveilles. L'infini sans clameurs de la plaine creuse de la Tchoukourova de Yachar Kemal. Quelque chose de sobre, de frais, d'évident, de doucement scintillant qui nous touche. "Als das Kind, Kind war" de Peter Handke, les tonalités suaves et paisibles de la voix de Bruno Ganz (jouant un ange) dans "Les ailes du désir" de Wim Wenders... La conviction que malgré Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Jacques Brel ou les "foules sentimentales" d'Alain Souchon, la poésie se niche bien souvent - et d'abord - là où on ne l'attendait pas... Fatalement bien plus "largement" que dans la sphère bien close (pareille à cette "Ville Close" de Concarneau), trop close, de tout poème. Une lumière, une étoile, un renard (tous St-Exupériens)... Fatalement, la dimension St-Exupérienne des trois passages suivants : "Tu viens des sables / Des vents brûlés par le soleil / Des ciels chauffés à blanc / Des nuits peuplées d'étoiles" [extrait de "Tu viens", p. 18] ou : "Je respire / Des souvenirs de fleurs" [extrait de "Au Couleurs de l'automne", p. 30] ou encore : "Et l'enfant joue / Comme chaque soir vers la nuit tombée." [extrait de "Lune de sang", p. 67]. La poésie naît de rien et ne nous mène à rien. Elle est travail et perfection. "Et la mer se déchire, infiniment brisée". Elle est "Brélienne" ou n'est pas. Infiniment pudique. Pas un mot de trop. Resserrée sur l'essentiel. Intuitive et jamais démonstrative. "L'avenir est au hasard". Les fulgurances. L'inattendu. "Comme tu regardes un puits". Rythme secret. La "Première Neige" du tableau de Caspar David Friedrich. La feuille recroquevillée, roulée sur le front de "La femme à la perle" de Jean-Baptiste Camille Corot. La poésie n'est jamais dans l'explicite, dans l'infiniment déterminé, dans le délayé. Elle est dans le pouvoir d'évocation des mots, dans des jeux de lumières patiemment recomposées. La littérature des Pouvoirs Premiers de Ramuz... Les éblouissements du "vieux" Dhôtel au détour de ses pages. "La Pavane pour une infante défunte" de Maurice Ravel, inlassablement réécoutée... Ce cri d'alarme répété du merle dans "Lancelot du Lac" de Robert Bresson, chaque fois que Guenièvre et son amant se retrouvent au Pavillon de Chasse... Les amours, silencieux et matinaux de Grange et Mona dans la petite maison-des-bois du "Balcon en forêt" de "leur" auteur Julien Gracq... Les murs ocres de la forteresse de Bam du "Désert des Tartares" de Dino Buzzati, retrouvés par Valerio Zurlini, anéantis par un caprice de l'Ebranleur-du-Sol connu depuis Homère... La tristesse dans les yeux de Giovanni Drogo enfin écarté de la bataille. Sa fin. le Passage de la Ligne et la poésie des "mots-matière" de Georges Simenon et le rythme savant des phrases de l'Artisan majeur... Ce passage du Trou-de-Ver de l'"Interstellar" de Christopher Nolan – concept visuel de "boule de cristal" dûe à son auteur astrophysicien Kip Thorne – évoluant sous les dissonances harmoniques de Hans Zimmer... La musique des clairs obscurs (soulignée de piano et autres cordes) de la fameuse séquence d' "Une histoire banale" de Wojciech Jerzy Has, née elle-même des sortilèges de la nouvelle d'Anton Tchekhov et témoignant qu' "Autrefois ses yeux disaient : "Tout ce qui arrive est plein de beauté et de sagesse"... La nostalgie des "Adieux" du même cinéaste. Tout ce clair obscur. Tristesse et beauté. Beauté parce que tristesse. Beauté puisque mystères. Ainsi allons-nous tous, jour après jour – "fascinés par les étoiles, les voiles" – à la rencontre de l'exquise "poésie de la vie"...

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Les fissures de l'aube

Quelques mots de l'Irlandais, Michael Brophy, Docteur en littérature française, qui résume parfaitement la teneur de ce magnifique recueil.



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Il y a une semaine et demie, j'ai retrouvé mon bureau et ai pu prendre mon courrier. Je vous remercie de votre très beau recueil que j'ai lu lentement, trois ou quatre poèmes par jour, pour entrer dans votre univers poétique. Je suis désolé d'avoir tardé à vous répondre, je tenais absolument à avoir le livre entre les mains.



Je reste très sensible à votre désir de conjuguer le particulier et l'universel, de parvenir par l'écriture au "fond que les êtres humains ont en commun". A bien des égards, c'est la famille qui sert de cadre à l'ouvrage, avec la "petite sœur", Chantal, qui s'impose effectivement, au début et à la fin, "comme un refrain, un rite", et tire le poème du côté de la prière, de l'oraison. La blessure est à la fois secrète et insistante, la coloration affective est celle, comme vous le dites ailleurs, d'"une lueur retenue / Que la pluie rend transparente". 



Cependant, même si le fond commun comporte "une douleur indicible et lointaine", persiste dans votre poésie ce désir d' "exister encore", de saisir les "couleurs de vie", de tenir d'autres mains où "se lier". "Tout était simple, / puisque j'apprenais ses mains": leçon de vie, de solidarité, d'une communauté incarnée qui puise dans une réserve de gestes, cet autre langage, quand la parole défaille.



Le sujet, le paysage: cette poésie ne cesse de les associer, de les mêler: "terreurs gravées", "paroles figées en galets", "gris de peine aux jus noircis d'angoisses". Comme s'il fallait arracher au corps toute la peine qui s'y est accumulée depuis l'enfance, en laver la tenaillante morsure. 



En ce qui concerne "Les violons de l'espoir", c'est, évidemment, un texte ouvertement politique doté d'une forte armature narrative. Mais il y a aussi un haut degré de pathos, ce violon qui joue "The Foggy Dew, les larmes qui "étouffaient les voix", la montée de la colère... Le poème balise une voie dans laquelle il ne reste au lecteur que de rentrer.



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l'Amour en jachère

Pour rappel : « jachère » = état d’une terre labourable qu’on laisse reposer temporairement en ne lui faisant pas porter de récolte afin qu’elle produise ensuite abondamment. Par analogie, état d’une chose ou d’une personne dont on ne tire pas parti, à qui l’on ne demande pas ce qu’elle pourrait donner. 



Le poète nous donne ici tout simplement envie « De fredonner le mot complicité/ Jusqu’à la jointure de la vie » (p. 26).



La mer avec son goût doucement salé, la terre avec ses bienheureuses semailles et ses diverses plantes poétiques (je ne connaissais pas la ficaire) pour chanter l’amour charnel, l’amour rêvé et réel, l’amour qui se déclare et se déclame, les baisers fougueux et toujours ces « paroles complices ».

C’est tout ce que j’aime dans l’amour, la complicité de corps et d’esprit ! « Cœur déployé/Corps brûlant » (p. 46)



Il y a ensuite l’amour filial et ce texte final en prose « Les MOTS qui BLESSENT » judicieuse mise au point à découvrir également.



Bravo Alain !
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Les fissures de l'aube

J'aime devoir sortir mon dictionnaire (bernaches, pétole, ligule, merisier, sterne, houe, latérite) pour lire une oeuvre (je suis une métèque qui n'a de cesse de s'approprier la langue française) et j'aime surtout beaucoup la poésie. Ici, de la liberté prosodique, même si parfois les sonorités et les sororités lexicales engendrent de belles rimes.



Une couverture très originale qui est également l'oeuvre du poète (élève de Wenjue ZHUANG) d'après ce que j'ai compris : le titre de cette estampe est « La Vague ».



Avec les épigraphes, je fais la découverte, bienheureuse de Alain Borne (dont on trouve sur ce site quelques autres citations).



Il y a ensuite le moment très émouvant de la dédicace « à toutes mes familles » (suivi d'une liste de prénoms) à mettre en parallèle tout d'abord avec le poème « Ils sont partis, avant nous » (p. 16-17). Quel bel éloge aux morts !



Dans une judicieuse préface, le poète nous propose un fond sonore supplémentaire : « […] j'ai songé à faire accompagner ces textes par le violoncelle de Bruno Cocset […] » « À la fulgurance de l'interprétation de la pièce de musique “La Nascita del Violoncello” de Domenico Gabrieli d'une mélodie exceptionnelle se mêle la voix d'Emmanuel Jolivet libérant de mes textes une version épurée et fluide ».



Les différentes parties sont introduites par une belle calligraphie et par une sorte de haïkus (mon préféré c'est le coquelicot à la page 29).



Une poésie qui me semble très sensorielle et aussi très engagée, envers les proches, envers les aveugles (avec « Les fissures de l'aube » p. 79-80), avec la dénonciation des horreurs de la guerre (au Liban, en Syrie), envers la mer, envers la nature bienfaitrice (parfois cruelle : cf. « Ce soir sur BAAM » consacré au tremblement de terre du 26 Déc. 2003). Un lyrisme subtil et sobre. Une très belle découverte.
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Les fissures de l'aube

Les fissures de l'aube - Témoignages poétiques - Alain Fleitour - Editions L’Harmattan - lu en février 2020 - Lecture papier et audio.



Alain Fleitour m'a fait l'honneur de m'envoyer son livre" Les fissures de l'aube", témoignages de vie sous forme de poèmes, accompagné du livre audio, avec une dédicace qui m'a beaucoup touchée. Un tout grand merci Alain. J'ai été complètement déconnectée du monde pendant l'écoute et la lecture de ce recueil divisé en 12 tranches de vie : Partir - Exister - Les couleurs - Découvrir - La main - Voyages - Silences - Cosmos - Différences - La guerre ou la paix - Le blanc et le noir - Combattre.



12 tranches de vie divisées en poèmes, chacune d'elles débute par un haïku illustré par un idéogramme de Wenjue Zhuang, artiste chinoise enseignant la calligraphie.



La superbe couverture, œuvre de l'auteur il faut le souligner, illustre à merveille le contenu du livre, Elle m'a fait penser à la tempête qui a traversé la Belgique ce week-end, un ciel mêlant la violence des éléments, l'éclaircie et l'accalmie. La vie en quelque sorte.



Comme Alain Fleitour l'écrit dans sa préface," il a voulu devenir le témoin de son temps, de son histoire, témoigner de ses émerveillements, de ses déchirures. Des témoignages de vie, de mort, de l'inéluctable à la renaissance."



C'est beau - C'est simple - C'est sombre et lumineux - C'est gai et triste - C'est le yin et le yang.

C'est un voyage dans ses souvenirs et ses rencontres.



Certains de ces poèmes sont un hommage à ceux et celles qui sont passés dans sa vie et qui resteront à jamais gravés dans son cœur.



Le livre audio est une merveille, la belle voix d'Emmanuel Jolivet et la musique de Bruno Cocset (qui a créé son propre ensemble baroque "Les Basses Réunies"), avec son violoncelle dont l'archet sait si bien vous arracher des larmes, sont un plaisir pour les oreilles.



Vous dire quel poème j'ai plus particulièrement apprécié m'est très difficile, mais je retiens malgré que tous m'ont plu, "Ils sont partis avant nous -

Tu viens - Prendre ta main.



Ils sont tous magnifiques.



J'espère que d'autres lecteurs vous découvriront dans" Les fissures de l'aube".



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Les fissures de l'aube

Alain Fleitour, LES FISSURES DE L’AUBE

par Monique Charles-Pichon

26 octobre 2019



« Tu viens ? » Vous écrivez que ce sont là les « mots que j’ai les plus choyés » (page 12) et je me demande si ce ne sont pas les mots qui invitent à écrire, à lire, à être. Ils émeuvent, mettent en mouvement, comme s’ils portaient la trace de tous les autres secourables qui nous ont aidés à exister, nous ont encouragé à avancer à notre manière propre, à inventer et découvrir notre vie. Cette incitation est porteuse d’une énergie contagieuse et, d’une façon ou d’une autre, je dois l’entendre pour écrire ou pour entrer en résonance avec l’écrit d’un autre.



Au ciel sourd de l’aube

Les premières neiges

une neige

d’attentes cruelles au cœur des femmes

Aux ventres doux

tissés de sang



Puis virent des plumes étranges de duvet blanc

au nom d’enfants



Il neige dans ma mémoire, on l’appelait

flocon d’argent.(page 25)



Longtemps après avoir fermé votre livre, j’entendais dans le silence détimbré des temps de neige, résonner le tendre et enfantin « on l’appelait flocon d’argent ».

Je pensais aux mères et à leurs bébés ensemble privés de vie, enlevés à leur mari, à leurs enfants ; aux fissures de l’aube ;

aux vivants anonymes, tourbillonnants, vertigineux ; à ceux qui, disparus, ont pour nous un nom, un nom qu’on voudrait être pour eux une demeure et pour nous passerelle et viatique.



Lire des poèmes, c’est aller de rêves en rêves, habiter un instant un texte qui fait des vagues et fait naître des échos souvent insituables. On a souvent l’impression de caboter d’iles en iles, reliées entres elles par une géographie souterraine, un rhizome vivant. Chaque lecture innove, capte de nouvelles harmoniques.

C’est, dans votre recueil, l‘enfant endeuillé de mère et de sœur qui me fait signe, c’est « le chagrin des origines », (j’emprunte cette expression à Lorette Nobécourt,) qui scande ma lecture et ouvre son sillon.

Je m’arrête de nouveau dans ma lecture, vous trouvant enfant cherchant un toi(t) dans la neige.



La neige de notre enfance toute tachée de noir,

Se cherche un toit,

Une maison peut-être, un appentis

Tachée de suie



Et voilà que me parlent d’autres enfants



Ils ont 5,6, et 8 ans, ils partiront pour quelques mois.

Les chandails tout neufs qu’ils ont sur leurs épaules,

ne les réchauffent pas (page 16)



Voyez-vous, depuis que j’écris et que le poème s’impose à moi, je m’interroge sur l’écriture poétique. Je me demande ce qu’elle est, d’où elle sourd ; ce qu’elle empoigne (qui la saisit aussi !) ; ce qui peut la justifier alors qu’elle reste hermétique et étrangère à trop de lecteurs ; à quelles aunes mesurer sa portée, ses ratées et ses aboutissements ? Je n’ai pas la réponse à ces questions, j’avance en lisant et en écrivant, tachant de clarifier des repères, une poétique interrogative, vouée à l’inquiétude et au provisoire. J’ai abordé votre recueil avec ce fond de questions permanentes. Et voilà qu’un texte semble m’indiquer une direction. Dans le poème auquel je fais allusion, vous évoquez votre long mutisme d’enfant que vous reliez au décès de votre mère (Je crois que vous aviez 6 ans lorsque surviennent, proches l’un de l’autre, des répliques, le décès de votre mère et celui de votre sœur, deuils environnés par une série de disparitions groupées dans les années 51-55). Puis vient ce passage, qui m’arrête longuement.



Peut être que demain les mots

Couleront de ma propre main

Et raconteront cette traversée

Que caressera un jour la robe rouge fané de ma mère.

Un conte, un chemin que je tracerai pour lui parler

comme si elle même me racontait mes premiers pas

rentrer dans son intimité sans la dérouter.(page 62)



Ce texte est-il poème ? Journal ? Notations ? Il est un entre deux, une passerelle, peut-être un fragment de poétique en émergence. Il me touche car je crois qu’une part de l’écriture cherche la trace de ce qui a su nous consoler et nous ravir, et qui nous manque. Qu’on ne sait pas vraiment qui parle dans un poème. Qu’il est comme décentré, parole pour l’autre, pour le faire revenir, venir. Incantation.

Parole pour nous faire advenir. Incarnation.

Trouver comment l’autre (qui nous a consolé et ravi et nous manque), nous raconterait le monde et nos premiers pas dans le monde ;

Trouver l’écriture qui aurait la vertu de faire entendre la parole de l’autre et des commencements ; L’écriture poétique est sans doute sur cette trace là, dans cette quête.





« Un conte, un chemin que je tracerai pour lui parler

comme si elle même me racontait mes premiers pas

rentrer dans son intimité sans la dérouter. »



Ces notations sont des cairns sur le chemin. Et la dernière « rentrer dans son intimité sans la dérouter » va droit au cœur. Elle me parle du tact qu’il faut pour ne pas effaroucher la lumière, les disparus ; pour ne pas faire effacer les traces de leur présence. Elle me parle de grâce et d’empreinte d’oiseaux.

Je retrouve votre délicatesse pour aborder la fragilité des êtres dans l’évocation que vous faite de Jeanne, de sa présence vacillante et de sa disparition.

« Les mots feutrés de ses mains

Ne résonnaient plus » (page 56)



Vous évoquez votre ami résistant jusqu’au bout à la maladie de Charcot, communiquant par le regard et le doigt qui bouge sur l’écran, s’évadant de sa prison corporelle par la mémoire et ses voyages, la mer et les chemins de Compostelle. Je ne veux pas quitter votre ami sans citer le nom de Charlotte Gayot. J’ai sur la table ses deux recueils, le premier, une vie quand s’invite la maladie de Charcot, le second En sables mouvants, les deux ayant pour sous titre, Dérision et poésies. Ecrire a fait partie de sa résistance, mais aussi être présente et concernée par les autres et le cours du monde, jusqu’au bout.



Ils ont été confrontés l’un et l’autre à des limitations difficilement appréhendables, indicibles, mais en même temps, ils ne sont pas solitaires. Ils incarnent, dans des circonstances extrêmes et cruelles qui existent pourtant à foison sous des figures multiples, cet Exister Encore (page 34). Je découvre l’énergie de cet Exister dans bien des pages de votre recueil. Il est appétit généreux pour empoigner le monde, plaisir pris aux risques et à l’exploit sportif. Il est vitalité, goût des mers, des montagnes et des volcans ; recherche de l’indompté, lyrisme de l’incarnation. Mais aussi courage et parti pris que la tendresse colore et oriente.



Les haïkus ouvrant les douze parties de votre recueil condensent cette présence sensorielle et sensible au monde. L’écriture devient calligraphie, capte le mouvement d’une présence, vise un essentiel, le moment d’une rencontre sur fond de silence.

Une branche de prunier

Un bouton éclos

L’oiseau bleu (page 24)



Votre écriture dans ce recueil suit des pistes multiples, va où on lui fait signe et semble une présence chaleureuse et spontanée. D’où sans doute ces notes de lecture en forme de correspondance à un ami.



Publiée avec l'aimable autorisation de Mme par Monique Charles-Pichon

son auteure, et son Blog

http://mespasserelles.fr/spip.php?article28

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l'Amour en jachère

« L’amour en jachère », ce titre invite à la réflexion.

Qu’entend Alain Fleitour par cette combinaison de mots ?

Je vais tenter d’exprimer ce qu’ils évoquent pour moi. La jachère permet le repos du sol, sa préparation afin de le rendre plus fertile, plus à même d’entrainer l’épanouissement des graines plantées. Constamment sollicité, ce sol devient pauvre et à la longue source de tourments. Se laisser le temps au repos, à l’introspection, à l’émerveillement, au calme permet à l’amour d’évoluer dans le temps et de s’élever en périodes de passion entre les épisodes d’accalmie ressourçants.

Cela peut aussi évoquer l’absence d’amour durant une période de la vie que l’on perçoit plus tard comme une préparation à l’amour.



Il est question d’absence, de perte, de deuil, de silence, de manque immense, et même d’envie d’en finir :



« Parfois une crevasse s’emblait s’ouvrir sous mes pas,

J’espérais alors

Que mon pied glisse,

Glisse pour te rejoindre ».



Ce début de recueil me renvoie à l’enfance, celle d’un petit garçon de six ans issu d’une fratrie privée de celle qui s’éteignit trop tôt laissant derrière elle de longs silences, un creux vide.

Au contact de la nature, la vie revient, le vent console et relève celui qui était à terre… :



« Le vent qui me soulèvera verra des plaies béantes

Je m’imbibais de vie

Tu dérobais mes joies… ».



Le manque est présent sur ces pages :



« Faut-il crayonner

Sur un mur d’écolier

Ou graver sur un arbre libre

La faim de te revoir ».



Ce manque laisse aussi la place à l’envie de vivre et d’aimer. L’enfant blessé laisse la place à l’homme devenu fort de cette enfance.

L’amour redonne l’envie, et aide à se relever :



« Tu m’as éveillé à l’amour

Et de fou bonheur de vivre

Tout mon corps m’a dit bonjour

Et ta tendresse m’enivre ».



« J’ai envie

De dévorer le mot bonheur

Et partager la faim de nos semailles

Pour rassasier l’amour ».



Les vers sont écrits d’une plume très sensible, chaque mot trouve sens et donne apaisement à celui qui les lit. L’être aimé est choyé dans ces phrases enrobées d’une grande tendresse.

J’ai adoré ce recueil, chacun y trouvera une part de sa vérité.

La poésie d’Alain Fleitour est accessible, elle s’inspire de la nature, des éléments tels que le vent, la mer, le soleil. Que peut-on vivre de plus fort que son ralliement à la nature ?



« Puis dans la pénombre des fleurs gorgées

D’oublis

Je dessinerai

Ton nom »



Dessiner un nom, son nom, le nom de l’être aimé ne s’écrit pas, il se dessine, se colore, s’enjolive… Quelle poésie !

Ce recueil a été plusieurs fois parcouru de mes yeux, il en ressort d’autres sensations à chacune des lectures.

Je ne peux que vous encourager à lire ce petit trésor.

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Les fissures de l'aube

Ces textes m’ont bouleversée.

Je n’imaginais pas que quelques mots choisis pouvaient suffire à dénoncer certaines absurdités humaines.



J’ai été très émue. Avec des mots simples, sincères, Alain Fleitour fait vibrer la VIE, le vide, ou la chaotique marche de monde. 

J’ai aimé cette écriture limpide, humaine, tendre et pudique. Nul besoin de fioritures pour exprimer des émotions.

 

Vous êtes prêts pour un beau voyage ?

Fermez les yeux et laissez votre âme vagabonder au gré des mots qui se posent sur les accords de violoncelle.

Vous frissonnez ? Laissez-vous aller.

C’est la magie de la poésie d’Alain Fleitour qui vous enveloppe.



« Avril, l’ivresse nous embaume,

la nature toute en fleurs

explose ses bourgeons, en éclats de couleurs,

les fruits, les bouquets s’étalent sur les marchés.

C’est la belle saison.

Sur Damas c’est le printemps

à l’ombre des bombardiers.

Dans les villages, c’est la belle saison des giboulées,

de bombes et de fracas.

Le vent porte la clameur des enfants qui se meurent

et les talus de braises des enfants qui se taisent,

les jeux pulvérisés, l’air et les peaux asséchés.

Alors viennent les mères, leurs sanglots étouffés

dans l’horreur du sarin, des bébés sont bercés

Au vent d’avril s’égouttent les pleurs d’enfants fanés,

On n’entend plus la clameur des enfants qui se meurent. »

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Les fissures de l'aube

Une très belle découverte, celle d’une œuvre complète se déclinant en un écrit, une lecture audio de textes poétiques par le comédien Emmanuel Delivet dont la voix est enveloppée par un mélodieux son de violoncelle, et de son auteur. Un homme d’exception, Alain Fleitour amoureux de la vie. Son parcours est varié, il touche à divers domaines. Sa richesse se loge encore ailleurs, pour ce que je puis en dire, dans sa sensibilité, son humanité, sa générosité, liste non exhaustive car tant de facettes se devinent entre les vers de son recueil.

Cet ouvrage est structuré en douze thèmes témoignant simplement de la vie, de l’enfance marquée par le manque des parents, de souvenirs, de voyages et aussi l’espoir d’une vie meilleure, de combats pour une cause humaine.

Petit livret bleu au charme sobre, il se glisse partout. Chaque chapitre est illustré d’un dessin asiatique et une petite citation nous invite à nous arrêter un instant, à respirer, à méditer et puis en tournant la page on plonge dans de magnifiques poèmes.

La couverture bleue représente pour moi la mer, le ciel, la tourmente mais aussi le calme et la paix.

Le titre m’en dit long lui aussi. L’aube représente la renaissance, le commencement, le réveil de la nature, la page blanche où tout est possible. Cette aube si emplie d’espoir comporte des fissures, celles du genre humain, de la nature parfois cruelle comme souvent relatée dans les romans de Jean Giono.

Je lis peu de poésie et là, je suis complètement envoutée par ces phrases où je me retrouve souvent où l’émotion est présente.

Devant certains poèmes, je me sens spectatrice de témoignages, devant d’autres je me sens intimement concernée avec l’impression que l’écrit m’est adressé.

La richesse de la poésie réside selon moi dans un partage entre l’intention de l’auteur et ce que le lecteur en fait, ce que cela éveille en lui.

Je voudrais remercier Alain Fleitour pour sa gentillesse, sa générosité, une belle rencontre !

Au-delà de cela, ses textes respirent la vie, le cœur, l’amour de la famille et nous offrent de bons moments de réflexion.

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l'Amour en jachère

C’est avec beaucoup de joie et d’amitié que j’ai reçu « L’amour en Jachère », Alain a réussi par cet envoi à fleurir à nouveau ma boite aux lettres.



C’est toujours ainsi quand je reçois un petit mot d’amitié.



Ils sont si rares maintenant avec internet qui a « numérisé » nos échanges et nos vies.



A ce moment-là mon cœur est en fête, cela m’as ceints de joie, et délié mon sac.



Tu as déposé des mots de papier, des mots inspirés qui viennent garder en dépôt les souvenirs de ta vie.



Dans ce recueil, je garde en moi notamment que l’amour triomphe de la mort.



Parfois, j’ai pensé que tes chagrins étaient sans larmes, mais tu as écris pour conserver ses moments de vie en toi. Tu nous les offre en partage.



Merci Alain pour tous ces mots si bien harmonisés. Ils ont retentit en moi avec beaucoup d’émois.



Tous ces mots gravés que tu as écris pour ta descendance sont également remarquables, fouillés, bien trouvés.



Ta poésie est empreinte d’amour, de générosité, de bonté, de mélancolie, de souvenirs, d’absences, de tendresse, de sensualité, de couleur, de nature.



L’amour en jachère est un cri qui triomphe de la vie.



Je ne sais pas trop si tout cela est bien exprimé, mais assurément c’est mon cœur qui a parlé.

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Les fissures de l'aube

On ne lit pas d’un trait un livre de poésie. La poésie, ça se déguste. C’est l’expérience que j’ai vécue avec le recueil « Les fissures de l’aube » d’Alain Fleitour. J’ai lu chaque jour un poème. Et je recommande, pour en profiter pleinement, de les écouter dans la version audio. Chaque mot, délivré par la diction sensible d’Emmanuel Delivet, résonne et met en valeur la force des textes du poète. Qui plus est, le violoncelle de Bruno Cocset, vient sous-tendre de sa voix grave et lyrique, les propos de l’auteur.

Alain Fleitour aime la vie, la nature, les humains. Et pour cette raison, il est meurtri par tout ce qui blesse la vie. Ses poèmes mélangent avec des mots simples l’émerveillement et la révolte. Au détour d’un ciel sombre, jaillit souvent un éclair de lumière. La disparition des êtres chers s’accompagne d’un lourd silence et peut-être d’une indicible présence. Et je comprends bien qu’il ait posé à l’entrée de ces témoignages poétiques ces mots d’Albert Camus : « au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible ».

Le ciel, la mer, le désert, les saisons sont souvent en arrière-plan de ses poèmes. Mais les ciels peuvent être « chauffés à blanc… trop bleus trop durs », ou « offrir des scintillements verts et bleus, des taches mouillées, de rose à l’horizon ».

La mer « fantomatique » offre « ses gris aux mille nuances de solitude, un gris de peine aux jus noircis d’angoisses » ou raconte « un enfer flamboyant de verts orangés, des rouges brulés, des jaunes meurtris de bleus ».

Le noir et le blanc mêlé.

Ces poèmes expriment aussi sa tendresse pour ceux qui lui sont chers. Les mains attirent tout particulièrement son regard, « les mains tannées » de Pierre le sculpteur, « les mains si frêles » de Madeleine, celles aussi qu’il a demandé « et dont le rire l’a retenu ». Et puis les yeux, ceux châtaigne d’Isham, les prunelles sépias de Zuhan, les pupilles hortensias de Marien et leurs mains encore « qui lancent des pétales de rires ».

Plus vive est, dès lors la blessure que provoque la mort de l’enfance innocente (Lune de sang Beyrouth 1982) ou de Bobby Sands sous l’inflexibilité de Margaret Thatcher (Les violons de l’espoir). C’est ce qui lui inspire ce texte si percutant sur la guerre et la paix. Il est heurté aussi par les tragiques accidents de la vie qu’il évoque avec un mélange de force et de pudeur (Ce soir sur Baam, Ouessant, La Roche Ecrite). Plus vive enfin est aussi la douleur de l’absence, mais aussi celle des silences « qui finissent par devenir bien plus qu’un silence, une ombre » (Le silence de mon père).

Je me suis dit, à la lecture de ces témoignages poétiques, que j’aurais aimé être capable de réagir, avec la même sincérité et la même simplicité, à la beauté et à la dureté, toutes deux mêlées, de la vie.

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Les fissures de l'aube

Présenté ce dernier vendredi du mois de mai aux invités des Viviers de Banastère, "Les Fissures de l'Aube", le dernier livre d'Alain Fleitour est l'une de mes belles découvertes.





J'ai pu le savourer en écoutant le livret audio, enchanteur et parfois envoûtant. Accompagné de la Nascita del Violoncello, partition baroque d'une pure beauté, sous la fièvre de l'archet de Bruno Cocset et la voix d'Emmanuel Delivet, le charme agit tout du long de la lecture malgré les thèmes souvent sombres.





Des textes comme "Tu viens des sables" référence au lieu de naissance de son épouse, ou "j'apprenais ses mains" qui raconte la maladie d’Alzheimer de Madeleine sont des narrations bouleversantes. D'autres textes comme "Calligraphie" peuvent paraître au contraire obscurs ou complexes comme ce renard au pelage brun qui se déplace d'une manière inquiétante sur la neige...





A cette soirée, un personnage est venu bousculer le programme fragilisé par l'absence involontaire d’Emmanuel Delivet. Proposant une lecture "a capella", il nous a démontré la pertinence de ce choix, sa prestation au pied levé du texte, "le fol espoir", fut époustouflante !





Alain Fleitour lui demanda son nom: Erik krüger avoua t-il ! "Le" Erik Krüger, comédien, metteur en scène, le magicien des Créneaux de Suscinio, les spectacles en nocturne et en plein air, hélas disparus!!!!

Sa voix puissante a transporté les personnes présentes, et quand il a lu "Les mains de Pierre", ils ont vu Job tout de bois vêtu, se réveiller et fixer Pierre de Grauw, le sculpteur. Par la magie des mots, la sculpture était devenue vivante.





Les textes sur le Moyen Orient et celui, "La Guerre ou La Paix" ont donné un sens biblique à cette lecture et à ce livre. Oui, la paix, c'est aux hommes de la faire, Dieu n'a aucun pouvoir, il ne prend jamais parti!

Le dernier texte lu, "les violons de l'espoir" imprima une note plus optimiste malgré les ténèbres, dans la lignée des écrits de Camus. l'espoir comme vertu !





La mort de Bobby Sand devient l'acte le plus sublime telle sacrifice d'une vie pour la dignité d' un peuple et l'avenir d'une nation. à tous ses frères, dans les larmes...

La fin du recueil n'est il pas rédigé avec ces mots, comme des pas d'espérance, "avant que les tombes ne refleurissent"





De si beaux textes sont à lire, écouter, pour retrouver toutes les nuances de la vie que le parcours si étrange d'Alain Fleitour, a su emprunter.

A consommer sans modération...





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l'Amour en jachère

C'est un réel plaisir de retrouver la plume poétique d'Alain Fleitour. Mais je vais faire un petit aveu. Il me manquait la douce voix pour accompagner ce recueil… Cela apporte un sacré plus surtout pour moi qui ne suis pas une grande amatrice de poésie. Je m'explique. La poésie c'est subjectif. Et j'ai parfois peur de passer à côté de toutes les subtilités de l'auteur. J'ai toujours peur de ne pas comprendre. Et quand j'ai eu la chance de recevoir le premier recueil d'Alain Fleitour, le livre audio m'a permis de mieux appréhender la poésie.

C'est bizarre comme sensation mais sur L'amour en jachère je me suis sentie seule, livrée à moi-même…

Mais je peux le dire. Ce recueil est bourré d'amour et de sensualité. Des sacrés jeux de mots qui donnent du rythme à de magnifiques poèmes. Un très beau recueil dans son ensemble. J'ai même des poèmes coup de cœur. Chose rare de ma part. Par contre j'ai une interrogation. Je n'ai pas compris l'intérêt de la nouvelle à la fin. J'ai cru à tort à des remerciements. L'histoire est intéressante et bien écrite mais elle dénote avec les autres textes. A moins que je sois passée à côté de quelque chose d'important.

Cela reste encore un très beau moment partagé avec la plume d'Alain Fleitour.

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