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Critiques de Alain Galan (18)
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Chafouine

Il m’arrive parfois, de prendre un livre au hasard, sans les bonnes critiques de Babelio ou d’auteurs que je connais. A 90 % c’est le fiasco comme celui-ci. Histoire d’un écrivain que son éditeur contacte pour retrouver l’auteur d’un manuscrit qui est revenu NPAI. Il va donc tenter de savoir si, comme il est décrit, le chat à tête de chouette existe vraiment. Du blabla qui part dans toutes les directions et qui n’ont aucun sens avec, toutefois, de beaux passages sur la nature. Mais chat va pas la tête !
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Peau-en-poil

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce livre.

Ce livre m'a fait de l'œil avec son thème peu courant et ses rapprochements pour le moins atypiques entre chamanisme et taxidermie.

Le narrateur journaliste, ami de jeunesse de Lucas, aujourd'hui âgé d'une soixantaine d'années, nous raconte son histoire. Un garçon pour le moins taciturne qui, au contact d'un oiseau s'éveille à la parole des hommes, apprend à "redonner vie" et cherche dans l'art le secret du lien entre vie et mort. Peintre, sculpteur, créateur, c'est dans un monde d'eau vive et stagnante qu'il s'exerce et développe toute sa puissance inspiratrice.



Le style est poétique, les paysages comme les instants de vie sont décrits avec la minutie du peintre au travail par petites touches. On découvre au fil de ses expériences, Lucas, qui nous enseigne bien des choses sur la nature et les trésors qu'elle recèle au service de l'art. Un récit d'amitié et d'animalité, tantôt savant tantôt sensible où l'on touche du doigt l'immortalité par le rêve et l'imagination.
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Chafouine

Livre reçu à l'occasion de la dernière masse critique par les Editions Buchet-Chastel ce dont je les remercie, c'est toujours un plaisir de recevoir un livre-cadeau auquel on ne s'attend pas.



Mais que vais-je pouvoir en dire ?

Je m'attendais à une légende rurale comme il en existe tant dans notre belle France, au vu du résumé, qui parlait d'un chat à tête de chouette ayant été aperçu par deux ou trois villageois de la Tremblaie ; qui se situe dans le Périgord.

J'ai attendu en vain, en lisant page après page et cela m'a déçu.

Je dirais que c'est plutôt un récit conté par un narrateur qui se perd tantôt en énumérant les petits mustélidés qui peuplent nos forêts (fouine, belette, martre etc ....)et le refus de publié cette histoire de chat à tête de chouette qui n'est apparu que vaguement comme une silhouette ; du coup le narrateur en profite pour parler d'un ministre farfelu qui s'appelait Etienne de Silhouette.

Enfin, tout cela va un peu dans tous les sens, cela se lit facilement mais c'est un peu éparpillé, dommage.

Il en ressort l'intérêt de l'auteur pour la nature mais pas une histoire à proprement parlé.

Ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Chafouine

# SPECIAL MASSE CRITIQUE #



Chafouine… Chat-chouette ou chat à tête de carnaval, mais quel est donc ce drôle d'animal ? Une espèce fossile ou un caprice de la nature ? Une chose est certaine, elle aura échappé aux griffes des zoologistes, à l'esprit parfois étriqué, sans doute trop frileux pour s'abandonner sur les chemins broussailleux de l'étrange. Là est la promesse sinon l'invitation que nous adresse Alain Galan et les Editions Buchet Chastel (que je remercie chaleureusement), à travers la thèse du récit-journal d'André Delhot, promeneur aguerri, et que l'ancienne éditrice de l'auteur lui a collé dans les pattes, faute d'avoir reçu un accueil favorable par le comité scientifique.



Plus encore que la découverte de ce croisement farfelu, c'est la disparition de son « inventeur » qui nous interpelle et nous tient en haleine. En effet, avant de nous engouffrer dans les bois et battre les fourrés à la poursuite de l'étrange phénomène, dit La Souche, encore faut-il pouvoir remettre la patte sur ce mystérieux naturaliste, peut-être un peu dérangé, qui semble s'être volatilisé avec ses élucubrations.



Si l'histoire se lance rapidement, on notera dès le début quelques sorties de route et une pointe de désenchantement voire d'amertume chez Alain Galan face aux mutations affectant le monde de l'édition et plus largement celui de la littérature. L'auteur ponctue son récit de nombreuses références bibliographiques (très intéressantes au demeurant) et se perd parfois en répétitions et reprises qui freinent la progression de l'intrigue.



Au fil des chapitres, la physionomie et psychologie de la « Bête de la Tremblaie » se dessinent en nous surprenant par une certaine élégance et une sauvagerie imprévisible ce qui donne un nouvel élan à notre lecture et nous incite à aller plus avant. A mesure que les pages défilent sous nos yeux, les témoignages des habitants s'amoncellent apportant ainsi davantage de crédit aux constatations d'André Delhot. Il nous faut en savoir plus et vite !



Mais, cela se stoppera net, nous laissant sur notre faim à peine chatouillée. Si je dois bien reconnaitre à l'auteur une plume délicate et ô combien savante, je suis au regret de ne retenir de ce livre qu'une charmante et instructive promenade en forêt. Je me suis presque sentie expulsée du roman par cet usage abusif de l'explicite ne laissant aucune place aux déductions du lecteur qui a pourtant envie de s'impliquer, de participer. Je me suis égarée dans une sorte de contemplation, essoufflée par les nombreuses énumérations de félidés, par cette distillation de savoir quasi encyclopédique (dans un si petit ouvrage !). L'intrigue finit par rester au point mort par rapport à ce que nous annonçait de façon si alléchante la quatrième de couverture. On revient bien vite au sujet qui occupe notre narrateur, à savoir Etienne de Silhouette, ce qui nous donne la sensation d'une compilation de connaissances n'entretenant, a priori, aucun lien avec l'affaire qui nous intéresse, si ce n'est qu'il a souffert, à l'instar de notre héros, d'avoir été pris pour un original.



Une maison d'édition dont je suis pourtant très friande. Un auteur que j'essaierai de rencontrer à nouveau sur d'autres sentiers escarpés et dont je retiendrai tout de même quelques formulations délicieuses : « La féérie naît à force de précisions ».


Lien : https://lesplumots.wixsite.c..
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Burons que vent emporte

Un livre témoignage sur une vie, sur des métiers, qui disparaissent peu à peu de nos montagnes, rongés par l'industrialisation alimentaire et la facilité.

Très bien documenté, parsemé de photographies ( en noir et blanc), "Burons que vent emporte" nous parle d'un monde qui se meurt, sans faire de bruit, à l'image du monde paysan.

Aujourd'hui disparut, les burons ne sont plus que des ruines qui peuplent nos rêves et embellissent nos légendes.
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Chafouine

Le comité scientifique de Naturae, la maison d'édition pour laquelle travaille Agnès, vient de refuser le manuscrit d'un récit journal intitulé " Chafouine" au motif d'une approche trop "fantaisiste" du règne animal. Au moment, de renvoyer le manuscrit à son auteur, un certain André Delhot, Agnès, sans vraiment savoir pourquoi, le conserve pendant plusieurs mois. Lorsqu'elle se décide enfin à l'envoyer, le courrier lui revient car l'auteur n'habite pas l'adresse indiquée. Hantée par cet étrange récit narrant la rencontre de l'auteur avec un animal étrange, un chat à tête de chouette, Agnès décide de faire appel à un des auteurs qu'elle a autrefois publié pour tenter de retrouver André Delhot. Cet ami de l'éditrice, dont on ne connaîtra pas le nom, sera le narrateur de notre roman.

Notre narrateur donc, en parallèle de ses autres travaux personnels, décortique de récit-journal de Delhot pour essayer d'y trouver des indices permettant de retrouver l'auteur et de juger de la véracité du récit ou des intentions qui ont poussé à son écriture.

La découverte de Delhot est survenue un matin d'octobre, dans une région d'étangs et de forêt, entre le Charente, la Dordogne et la Haute-Vienne. Il y croise un animal qu'il prend d'abord pour une souche (ce surnom lui restera) et qui finit par bondir devant lui pour disparaître dans les buissons. La curiosité de Delhot, courreur des bois, ne fait qu'augmenter à chaque fois que son chemin croise "La souche" ou ses empreintes. C'est à l'occasion d'une de ces rencontres qu'il voit furtivement l'animal de face et s'aperçoit qu'il a une tête de chouette sur un corps de chat sylvestre. D'ailleurs, il n'est pas le seul à l'avoir vu, le facteur et la vieille Melie aussi ont vu l'animal. Dans son journal, Delhot compile donc les détails de ces rencontres, ses relevés d'empreintes, les dires du facteur et de Melie, ses recherches sur les félins, ses doutes. Il n'est pas certain lui même de ce qu'il a vu, et il emploie toute sa rigueur à tenter de découvrir ce qu'est réellement cet animal.

Notre narrateur lui, commente la lecture du manuscrit de Delhot, dont le titre et le chapitrage sont identiques au roman que nous avons entre les mains, créant ainsi un léger trouble sur l'identité de l'auteur, du narrateur et du personnage écrivain. La première partie du roman est donc plutôt dédiée aux remarques du narrateur à la lecture du manuscrit et dans un second temps, à ses tentatives pour trouver la trace de Delhot et enfin connaître le fin mot de l'histoire.



Mes impressions à la lecture de @Chafouine reçu dans le cadre d'une Masse critique ( que Babelio et les Editions Buchet Chastel en soient ici remerciés) :

Un roman atypique et joueur, qui aime brouiller les pistes (qui est le narrateur ? Et ce mystérieux Delhot ? Et ce chat-chouette, existe-t-il vraiment ?). On lit ce roman comme une enquête entre observations scientifiques et recherches journalistiques. Le roman est également érudit : truffé de jeux de mots et utilisant un vocabulaire précis sur la faune et la flore locales.

J'ai trouvé la première partie, qui correspond à la phase de lecture du manuscrit par le narrateur un peu longue car assez redondante, comme si on brodait sur les quelques rencontres entre Delhot et "La souche". Mais dès que le narrateur se met vraiment en recherche de l'auteur, le roman prend un autre rythme. J'ai aimé la fin de ce drôle de roman (que je ne raconterai évidemment pas ici) et le fait que l'auteur joue avec le lecteur. J'ai pris plaisir à faire quelques recherches sur différents éléments du roman après sa lecture pour en savoir plus et démêler les faits réels de la fiction.

Ce roman nous parle tout à la fois de nature, de naturalisme, du monde de l'édition scientifique et du journalisme, de passion et d'enquête.

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Peau-en-poil

Un tout grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel de m'avoir fait découvrir ce splendide roman.

La mort berce toute notre vie. Moment clé de notre vie auquel nous ne voulons pas penser mais qui nous obsède malgré tout.

Lucas est mort...Alors que le narrateur avait lâché la plume, il se voit aujourd'hui la reprendre pour parler de cet ami peintre, obsédé par l'après mort. Nous repartons dans les souvenirs du narrateur pour découvrir Lucas. Il faut dire que Lucas n'a pas ménagé sa peine pour découvrir les moindre secrets de la vie et c'est particulièrement dans la peinture qu'il montrera à plusieurs reprises à son ami que la vie existe bel et bien après la mort.

La nature est le fil rouge de ce roman. Le narrateur nous plonge en elle, nous lie à elle...

Je respire à chaque page ne sachant plus toujours si je lis un roman sur la vie de quelqu'un ou si je lis un roman fantastique. Car Lucas a collecté tout au long de sa vie de multiples choses pour confirmer qu'une vie était bien présente après la mort, des objets qui sont maintenant sous la garde de son ami. Objets troublants, fascinants, une maison, une vie de travail que la narrateur essaie de dépatouiller, de comprendre et surtout d'écouter. Car la vie de Lucas parle à travers tous ces éléments, les réponses sont présentes et le narrateur doit par des chemins sinueux les entendre.

Je suis transportée par l'écriture, le jeu de piste qui se cache dans ce livre, l'envie aussi d'entendre ces réponses.

A lire
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Chafouine

Un manuscrit rejeté par le comité scientifique des éditions Naturae retient tout de même l'attention d'une éditrice de cette maison d'édition. L'auteur, inconnu et introuvable, y décrit scrupuleusement ses rencontres et ses observations d'un chat sauvage à masque de chouette. Lu par un lecteur objectif chargé de démêler le vrai du faux, il s'interroge sur la véracité de cet écrit et tente de retrouver l'auteur. Alain Galan nous tient en haleine en alliant recherches scientifiques et fantasmagorie.



Entre rêve et réalité, science et paganisme, cette histoire interroge notre époque sur sa faculté à croire à l'incroyable ; et à l'heure des fake news, l'apparition d'un animal étrange nous met face à notre incapacité de croire en ce que nous ignorons.



Le tout est servi par l'écriture ciselée d'Alain Galan, qui laisse la place à la poésie et à l'imagination tout en invitant le lecteur à la réflexion.



Bref j'ai vraiment beaucoup aimé !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Peau-en-poil

Le narrateur est en deuil d'un de ses amis rencontré au lycée. Il se souvient de Lucas, de sa passion pour la taxidermie, mais surtout de son questionnement de ce que l'on devient après la mort. En récupérant les animaux empaillés de son ami, en se souvenant de leurs échanges, il s'interroge à son tour sur le sujet. Il est difficile de résumer ce livre, car il n'y a pas vraiment d'histoire. Il y a une question centrale, et elle prend beaucoup de place. C'est par petites touches, anecdotes, références culturelles, souvenirs, que le lecteur est amené à y réfléchir. Malgré ma difficulté à le résumer, j'ai bien aimé ce livre. Déjà parce que l'auteur a une très jolie plume, et qu'il sait apporter de l'humour sur un sujet qui amène à réflexion. Ensuite, parce qu'il est facile de se laisser porter par l'histoire. Pendant deux cent pages, le thème ne varie pas, il n'y a pas de disgression. C'est un moment de vie, une conversation de quelques heures où le narrateur aurait pu être un ami me racontant la perte d'un proche, les souvenirs qui y sont liés et les questions qu'elle entraine. Merci à Babelio pour cette Masse Critique et à Buchet Chastel qui ne me déçoit jamais dans le choix de ses auteurs.
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A bois perdu

Quarante ans à pousser la plume... Quarante ans à aligner, graver, faire danser les mots. Et pas sur n'importe quelle piste de danse, non monsieur ! Sur un chameau. Un chameau dites-vous ? Quelle drôle d'idée...

Même les esprits les plus retors d'entre vous auront compris que le chameau concerné n'est évidemment pas le vénérable animal à deux bosses, mais un non moins vénérable double pupitre sur lequel, murmure t-on, Bouvard et Pécuchet eux-mêmes copièrent allègrement en leur temps. Il n'en fallait pas plus à Alain Galan, heureux propriétaire du-dit chameau, pour se plonger dans l'histoire de ce dernier, mélange subtil de fiction et de réalité, parfumée aux essences boisées savamment concoctées par le truculent ébéniste Gorgu.

Il est des livres que l'on referme avec soulagement, d'autres qui sommeillent comme pour conjurer l'ennui dont ils sont gorgés sur nos étagères, et il y a également des ouvrages qui nous atteignent au cœur, laissant une trace durable et profonde. Cette bien jolie ballade appartient définitivement à la dernière catégorie.

(Merci aux éditions Buchet-Chastel et à Babelio)
Lien : http://territoirescritiques...
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A bois perdu

J'ai reçu ce livre il ya 8 jours et je dois dire que les premiers chapitres m'ont déjà séduite. Une belle écriture pleine de poésie, des métaphores, des symboles, des phrases amples et longues qu'on a envie de garder en mémoire ou simplement de lire et de relire : c'est pourquoi, je lis lentement, je savoure cette belle langue à l'ancienne, plus ou moins perdue et je prends mon temps pour apprécier ce livre... "A bois perdu" aurait pu se nommer "à bois jeté" d'après ce que j'ai compris : ce sont toutes sortes de chutes de bois d'essences différentes qui ont servi à fabriquer ce meuble, "l'établi"comme l'appelle l'écrivain.

Alain Galan , avant de refermer pour toujours ?,son pupitre se met à le questionner, à se questionner, à le caresser , comme un vieil ami que l'on va quitter pour toujours. Il raconte, tout d'abord, la façon dont il en est devenu propriétaire et cette histoire à elle seule est extraordinaire .

Puis il part sur les traces de ce fameux "chameau", pupitre à deux pans pour deux copistes, etnous voici en Basse Normandie, en route pour le Calvados et la ville de Falaise.

Alors, allons-y, je vous raconterai la suite plus tard, je pars en voyage avec lui, pour mon plus grand plaisir et je compte prendre mon temps.

Alors à une prochaine critique...



J'avance dans ma lecture.

En fait, le voyage n'a pas été très long, prenant une tournure plus réflexive et méditative qu'autre. L'auteur va de digression en digression, mais on n'avance pas beaucoup dans l'enquête. Toutes les images de la Normandie apparaissent des plantes aux pommiers aux écrivains

célèbres et tout ce qui se rapporte au chameau (animal) aussi .

L'écriture est toujours aussi belle et fluide , c'est ce qui permet d'avancer dans le livre qui prend l'allure d'un essai philosophique.

L'auteur prend son temps et prend plaisir aux jeux de mots et à transformer son écritoire en animal de compagnie ou tout au moins en confident.



Bon, on va retourner à Falaise où l'histoire prend enfin un tour plus intéressant car il se pourrait que ce fameux chameau ait servi deux copistes imaginaires de Flaubert, Bouvard et Pécuchet, dont j'ai relu l'histoire par curiosité : au moins un bon point pour Galan ici !

Rappelons que ces deux copistes après bien des mésaventures ont décidé de reprendre leur ancien métier de copistes et d'écrire une encyclopédie de la bêtise humaine.



Nous voici arrivés à la fin de l’enquête d’Alain Galan sur l’origine de son chameau, enquête intimement liée avec sa vocation d’écriture. Cette enquête qui a fait ressurgir des archives le nom de Bartholomée Bouvard et nous a fait glisser de la réalité vers la fiction sans qu’on sache où se trouve réellement la frontière entre les deux.

L’auteur a pris un malin plaisir à brouiller réalité et fiction jusqu’à inventer une hypothétique commande des deux copistes de Flaubert auprès de Gorgu, l’ancien menuisier de Chavignolles, qui utilisa des vieux meubles pour le confectionner : du plateau d’une ancienne table jusqu’à un cercueil refusé par la famille d’un défunt…

Qui pourrait temoigner de la réracité de son récit ?

« En l’absence de Flaubert, de Gorgu, de Bouvard et de Pécuchet, seul le chameau pourrait répondre à de telles interrogations, s’il ne restait obstinément de bois ».

- … « mon chameau qui blatère, qui tourne en dérision toute cette histoire, me traite de fada »… « Cela m’a tout l’air d’un conte de Noël »…



Un très beau texte, plein de poésie, qui se lit très facilement et qui laisse comme un sentiment de grâce .

Témoignage réflexif d’Alain Galan, journaliste et écrivain, sur sa traversée en solitaire de l’écriture, sur la fuite inexorable du temps ? L’écriture n’est-elle pas justement le seul moyen d’éviter le glissement vers le néant et l’oubli ? /Une façon d’éviter l’inévitable disparition des choses ?



Rassurez-vous, le double pupitre finira ses jours chez les conservateurs de la Cité de l’écrit et des métiers du livre de Montmorillon. Un bien joli conte, dans une bien belle langue, un vocabulaire très riche:"un récit à bois perdu"...

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A bois perdu

La lecture de ce roman a été facile et pas prise de tête mais je ne l'ai pas aimé. Ce roman ne fait pas parti de mes genres favoris tels que le policier ou le fantastique.

Pourtant, j'ai apprécié l'intrigue et je pense que j'aurai mieux aimé la fin si je connaissais les références.
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Chafouine

j'ai trouvé tout cela sans intérêt vraiment.
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Peau-en-poil

Depuis qu’il est enfant, une question anime Lucas : que devient la vie après la mort ? La réponse, il la construit à travers une étrange ménagerie d’animaux empaillés, qui peuplent son quotidien solitaire. A sa mort, son fidèle ami d’enfance honore sa promesse : prendre soin de cette curieuse colonie d’animaux, qui hantera à son tour ses heures silencieuses… Au fil d’un prenant jeu de piste, Alain Galan a l’art de dire la fascinante lisière de l’entre-deux, celle où l’animal se confond au végétal, l’éveil au rêve, la vie à la mort. Ce livre est un sort : magnétique et envoûtant.
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A bois perdu

Une écriture imagée, humoristique, recherchée : cette lecture a été un vrai bonheur. Cet écrivain qui manie la langue avec habileté et nous promène au gré de ses digressions pour un voyage littéraire, fleuri, parfumé, sur les traces d'un monde qui disparaît, m'a enchantée. J'ai beaucoup aimé ces détours dont l'enquête sur les traces du fameux chameau n'est que prétexte pour nous entraîner sur des chemins de traverse, au gré de ses pensées vagabondes et nostalgiques.
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A bois perdu

Alain Galan nous propose une promenade, sur le dos d’un drôle de chameau, qui est en fait un pupitre à deux pans et – donc - une bosse.

L’écrivain et sa « monture » nous emmènent dans le bocage normand et remontent 150 ans en arrière, ce qui nous permet de découvrir des mondes à la fois proches et lointains : celui de l’imprimerie et de la presse régionale, celui de la culture des pommiers, celui des grainetiers-oiseliers (quel joli nom de métier !), celui des notaires de province…

Ces petits univers se révèlent exotiques, par la grâce de langages singuliers.

La longueur des noms des villages semble inversement proportionnel à leur étendue : Condé-sur-Noireau, Crèvecoeur-en-Auge, La Roque Baignard, La Lande-Saint-Siméon, Taillebois, La Frenaye-au-Sauvage.

Dans l’atelier d’imprimerie, nous croisons casses, casseaux, précelles, lignomètres, demi-cadratin, prote, lettrines…

Quand aujourd’hui nous utilisons les deux seuls mots bureau ou secrétaire, les ébénistes disent bonheur-du-jour, dos-d’âne, Mazarin, secrétaire à panse, bureau de pente, cabinet des Flandres… Plus évocateur que Borglüll ou Kvarji, non ? (clin d’œil à l’attention des amateurs de meubles en kit).

Dans un verger, nous apprenons que les pommiers ont tous un nom : Bramtôt, Saint-Martin, Cimetière, Groin d’âne, Peau de Crapaud, Petit Doucet. S’ils sont ainsi baptisés, c’est qu’ils sont des êtres vivants, avec leurs particularités : celui-ci résiste mieux au froid, le jus des pommes de tel autre est particulièrement goûteux…

Quand nous n’avons à notre disposition que les mots perruche ou perroquet, le grainetier-oiselier nous propose amazone de Dufresne, amazone de Bouquet, aourou, Saint-Vincent, amazone de prêtre, amazone de Sainte-Lucie, ara de Buffon, caïque de Bonaparte, conure à cape noire, inséparables d’Abyssinie, lori Arlequin et cacatoès soufré…

La moindre herbe des champs est répertoriée : morgeline, salsifis des prés, épervière piloselle, ficoïde noctiflore, oxalide-oseille… Vous avez dit biodiversité ?



Autant de vocabulaires mystérieux et quasi initiatiques… Mon correcteur d’orthographe est complètement largué, lui qui se contente d’un vocabulaire utilitaire et sans charme !



Au fil de cette déambulation tranquille, on apprend que ce qui garde les objets vivants, ce ne sont pas les musées mais l’usage que l’on continue à avoir d’eux, sans relookage qui les détourne de leur vocation. On comprend que le bel objet n’est pas celui qui est le plus orné ou compliqué, mais celui dont la belle et simple fonctionnalité en fait un compagnon de tous les jours, bien adapté à sa fonction et à son utilisateur, prolongement de nous-même, qui donne à nos gestes leur perfection, à nos postures leur élégance et leur confort. Bien avant l’avènement de l’ergonomie, le modeste ébéniste de village qui a fabriqué le « chameau » à bois perdu (c'est-à-dire à partir de vieux meubles dans diverses essences) l’avait bien compris…



Ce que l’on constate également, c’est qu’à rechercher l’origine d’un objet d’hier, on rencontre des gens d’aujourd’hui : les objets nous relient, grâce à eux on fait des rencontres que l’on aurait jamais faites autrement… Jeunes gens décidant de tourner le dos à une carrière professionnelle toute tracée, pour reprendre la culture des pommiers à cidre. Vieille dame échevelée, fumant la pipe. Autant de surprises au cours de la pérégrination.



Et puis furtivement, avec une grande pudeur, un chapitre sobre rend hommage à un « monde qui s’efface », celui de l’objet livre-papier et des objets d’écriture. Nietzsche disait « nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos pensées ». Nous verrons bien quelles pensées jailliront sans le concours de nos mains pour les tracer sur le papier…

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L'ourle

très beau livre poétique ,nostalgique sur le temps qui passe ...la vieillesse, la mort....Description magnifique de la foret de la nature ....il y a du Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoraeu
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Colette : Baronne de Corrèze, citoyenne du Pa..

Biographie écrite par Alain Galan

Edition Lucien Souny - 141pages

Alain Galan est un passionné de l’œuvre de Colette, il vit en Limousin. Journaliste et écrivain, il est l'auteur de plusieurs récits sur la nature et de trois romans, Bordebrune, Parcellaire, Le Dernier pays avant l'hiver, publiés par les éditions Pygmalion. Dernier ouvrage paru, Lisières limousines (voir le site Lisières limousines) écrit en texte et images en collaboration avec le photographe d'art, Emmanuel CIEPKA.

Alain Galan est né en 1954 l’année de la mort de Colette, on doit lui faire souvent cette remarque !!

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette biographie, elle est intéressante car elle fait le point sur des détails de la vie de Colette qui n’ont pas été abordés par les autres biographes, de plus Alain Galan rectifie quelques erreurs de dates sur certains évènements de la vie de Colette.

La biographie commence par une lettre que Colette écrit au Général Duché, le 27 octobre 1944 pour lui réclamer humblement du charbon.

Colette est malade, elle souffre d’une arthrite grave à la hanche, le froid aggrave son supplice, elle écrit : « Je me risque et me reproche seulement d’oser une petite plainte personnelle quand c’est Paris tout entier qui se prive » (extrait de Colette Baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal p.11)

Comme beaucoup d’écrivains Colette a besoin de beaucoup de chaleur pour écrire et c’est la seule activité qui lui reste assise dans son « Bateau livre ».

Puis Alain Galan nous emmène en limousin dans les 2 résidences où Colette passe deux grands moments de sa vie.

« Colette découvre donc la Corrèze en 1911. Le 31 juillet 1911, dans une lettre à Léon Hamel, de Rozven (Bretagne) où elle est arrivée le matin même elle écrit : Après demain, je pars en automobile pour Castel-Novel, le château corrézien de J., je vous enverrai une photographie de l’endroit ». (extrait de Colette Baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal p.29)

Par son mariage avec Henry de Jouvenel, Colette ne devint pas seulement l’épouse de l’un des deux rédacteurs en chef du matin, ambassadeur, homme politique, sénateur et ministre à deux reprises, elle fut élevée au rang de… baronne de Jouvenel des Ursins ! (extrait de Colette Baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal p.39).

Colette se plaira beaucoup dans ce château et trouva la région très belle elle dira même « qu’est-ce qu’on va donc voir en Suisse qui soit aussi beau ? Je n’avais pas idée de cette Corrèze là je t’assure… » (extrait de Colette Baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal p.51)

Colette trouvera le temps d’écrire malgré la vie trépidante au château.

Elle y achèvera L’entrave, rédige les contes pour Bel Gazou, Prou et Poucette, La Paix chez les bêtes, et l’émouvant recueil les heures longues tout cela dans le brouhaha de la vie au château. (extrait de Colette Baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal p.54)

C’est en 1940 que Colette va devoir se résigner à quitter Paris pour se réfugier dans le village corrézien de Curemonte dans un château qui est la propriété de sa fille "Colette de Jouvenel". Et c'est là qu'Alain Galan nous explique les difficultés de cet exil : "Passée du statut de baronne à celui de réfugiée chez sa fille, Colette ronchonne. Elle peste contre l'isolement, l'inconfort et la "vraie disette", à savoir l'absence de livres.(...) (extrait de Colette Baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal p.75).

On peut remarquer qu’il n’était pas facile de tenir tête à cette femme au caractère bien trempé !! Même si Colette ne se plait pas du tout à Curemonte elle continue d’écrire, ce qui donnera « Journal à rebours » que l’on peut préférer à l’œuvre romanesque.

Alain Galan nous fait aussi un portait touchant de Pauline qui est née le 18 septembre 1902 à Saint Méard en Haute-Vienne (pas loin de chez moi !!) au « lieudit Plaisance » où ses parents tenaient une auberge. Elle est rentrée au service de Colette comme servante à l’âge de 14 ans et devint sa fidèle et précieuse gouvernante jusqu'à sa mort.

Je vousinvite à lire cette biographie, vous y découvrirez beaucoup d’autres détails sur la vie de Colette.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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