Alain van der Eecken -
de si vieux ennemis .
Alain van der Eecken vous présente son ouvrage "
De si vieux ennemis". Parution le 6 avril 2016 aux éditions du Rouergue. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/van-der-eecken-alain-vieux-ennemis-9782812610462.html Note de Musique : Waragine a ragine by Dubosmium. Free Musique Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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Victor, en ce moment tout va cul par dessus tête. On mélange tout, les fachos se proclament résistants, les héritiers de Drumont se prennent pour Dreyfus, les militants de la révolution nationale traitent les CRS de SS et pas pour les flatter crois moi. On a ouvert la boite de Pandore, ça décomplexe à tout va. Aux chiottes le politiquement correct, au poteau les droits de l'hommistes, l'extrême droite ce n'est pas sale, c'est ton corps électoral qui change ! Victor, ça déconne à plein tube, on a ouvert les vannes. Ce n'est pas le moment de faire sauter les barrages. Il y en a déjà tant qui réécrivent le roman national, qui voudraient organiser une colonisation pride, une nuit blanche du Maréchal. Les enfants naturels de Pétain aimeraient que la nation les reconnaisse, les fête. On trafique le passé à tout-va, on bricole l'histoire. Aujourd'hui bien malin qui pourra dire de quoi hier sera fait.
Je crains, Monsieur le Président, que la justice n'aime pas toujours la vérité. La justice des hommes comme on dit, est inquiète, fragile, si sensible au vent de l'Histoire qu'elle devient souvent aphone. Je l'ai connu bien peureuse la justice. La vérité ne pesait pas bien lourd devant la réalité.
« Je suis heureux de vous voir et pour tout dire ne plus sentir votre foutu garum ne me gêne pas du tout. Question odeur, je me suis mis au mazout. (Martial à Régis)
« Vous êtes odieux, macho en phase terminale et ça vous suffit pas ? Secouez-vous, mon vieux. Je ne vais pas rester dans cette boîte avec un grabataire du sentiment. Attendez de vraiment clamser pour adopter la position.
Bon, on va s’en jeter un ? » (Lally à Achenbauer)
L’audition dura encore une heure. Micoulon finit par renvoyer l’homme dans sa cellule entre deux gendarmes sans doute adeptes du bio, de la détox, boycottant le déodorant et revendiquant une haleine du haut Moyen-Âge.
Martial avait aimé l’armée. Ce fut comme si on lui avait ôté un poids insupportable, celui de l’amour de ses parents, de l’espoir toujours déçu des profs de le sauver de l’ignorance, de la bêtise. Pourquoi vouloir le ramener sur la rive d’un confort médiocre, d’une petite bourgeoisie glissant vers le déclassement ? Il n’avait rien contre la bêtise, il trouvait des frères en connerie par wagons entiers, il aimait cette chaleur épaisse.
Le flic se leva brutalement en faisant tomber sa chaise. Lally se dressa à son tour.
- Commandant, avant que vous ne réduisiez ce bureau en miettes, je vous rappelle que toute destruction de mobilier et de matériel administratif entraîne des sanctions dont les hors-d’œuvre vont de l’avertissement à la mise à pied. En revanche, se pochetronner fait partie des us et coutumes d’un service de police bien géré. On va donc sortir au plus vite et gagner le débit de boissons pourvu d’une licence IV le plus proche. C’est moi qui paye la première.
- Commandant, vous n’êtes pas sans ignorer…
- Sans savoir.
- Pardon ?
- Non rien, poursuivez.
En entrant dans son bureau, Achenbauer envoya la porte claquer contre le mur. Lally sursauta et le dévisage.
- On vous sent tonique tout à coup, si vous voulez aussi arracher la fenêtre, ne vous gênez pas. On étouffe ici.
Achenbauer prit l’escalier et se trouva essoufflé en arrivant à l’étage du patron. Manque de sommeil, trop d’alcool, une hygiène de vie de flic.