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Critiques de Alan Brennert (25)
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L'échange

Ces deux personnages, qui ne font qu'un dans deux réalités différentes et qui échangent leur vie à la croisée d'un espace temps, m'ont énormément plu, l'un et l'autre. Un beau roman humain, comme le fantastique en fait peu.
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Moloka'I

On aborde Hawaï avec une petite fille et on quitte ces îles alors qu'elle est une vieille dame. Tout au long de cette vie qui nous est racontée, on découvrira la lèpre. C'est au travers de la maladie et d'une fillette que l'auteur nous emmène dans une île réservée aux lépreux que l'on coupe de leur famille, du monde pour éviter la propagation .



Les léproseries n'ont jamais été des lieux de bonheur en raison des effets de la maladie mais tout autant par le rejet qu'elle suscite. D'une certaine façon, ici dans cette île, la vie des lépreux fut plus agréable u'ailleurs.



Rachel va se retrouver là, prise en charge par une institution religieuse, y grandir, y travailler et aimer .



Le roman évoque légèrement la culture hawaïenne , la relation avec les USA, la religion mais le tout à dose légère il n'est pas question de thèse ici. Les personnages sont plutôt bien campés et la vie sur l'île bien rendue néanmoins les presque 500 pages ne me semble pas nécessaire, les longueurs et rebondissements multiples nuisent, me semble-t-il, à l'entrain de la lecture.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Moloka'I

Hawai, 1892. Rachel Kalama, petite Hawaïenne de sept ans à l’esprit vif et malicieux, rêve de visiter des contrées lointaines à l’image de son père, qui officie dans la marine marchande. Jusqu’au jour où une tâche rosâtre apparaît sur sa peau, et où ses rêves d’ailleurs s’envolent aussi sec. Arrachée à son foyer et à sa famille, Rachel est envoyée à Kalaupapa, campement de quarantaine pour lépreux installé sur l’île de Moloka’i. C’est là que sa vie doit se terminer. Mais Rachel est chanceuse et en réalité, une longue vie s’ouvre devant elle … Une belle manière pour l’auteur de nous dépeindre des décennies de vie sur cette île particulière où une population entière est maintenue à l’écart de tout. Suivre Rachel nous permet de prendre conscience de la façon dont les lépreux ont été traités au cours du XIXe et du XXe siècle, les améliorations qui ont été apportées à leurs conditions de vie, et leur place dans la société.



Au contraire de ce que l’on pourrait penser, le thème n’est pas glauque, ou plutôt si il l’est, et certains passages sont durs à lire, mais Alan Brennert ne cède pas à la tentation des détails inutilement horribles. Il dépeint simplement l’évolution d’une maladie – certes atroce – mais une simple maladie. Sa plume est extrêmement suggestive et nous plonge dans les sensations mêmes des lépreux.



En bref un texte atypique, sur un thème qui n’a rien de glamour, mais très intéressant et qui célèbre les valeurs de l’amour, de l’amitié et de la famille. Un bel hymne au courage et à la liberté.



"Débordant de chaleur, d’humour, de compassion, et fort d’une galerie de personnages campés à merveille, ce chef-d’œuvre de narration nous parle d’un peuple qui, face à la terrible réalité de la mort, a choisi la vie."



***

Note historique (!)



La léproserie de Moloka’i est la plus ancienne des États-Unis, et devint connue grâce au travail qu’y fit le Père Damien, que nous rencontrons au cours du roman. Missionnaire volontaire pour cette sinécure, il mourra lui-même de la lèpre en 1889. Mais avant il œuvra en construisant une vraie communauté avec une église, des chemins, un hôpital, une école, un orphelinat, et organise la vie sociale et éducative comme religieuse de ses lépreux. Il y est acclamé comme un héros.



Lorsque Hawaï accède à la fédération des États-Unis, ce sont les statues du roi Kamehameha (1959) et du Père Damien que ce nouvel état choisit de placer au Capitole de Washington comme « personnes ayant joué un rôle important dans son histoire ».
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Moloka'I

J’ai bien aimé ce roman dépaysant doté de personnages attachants et forts. Un roman chaleureux et humain que j’ai lu rapidement en dépit du nombre de pages. Une histoire très prenante, le personnage principal est le genre de personnage qu’on oublie pas, une femme d’exception comme j’aime, courageuse, aimante, positive et ayant de l’humour. J’ai apprécié aussi le fait de la suivre de l’enfance jusqu’à la vieillesse, on assiste à son combat contre la lèpre, ses moments d’espoir et de désespoir.



L’auteur a su livrer avec délicatesse un roman d’aventure et d’amour, sa plume est légère et sensible. J’ai aimé les quelques rappels de faits historiques qui parsèment le roman.



J’ai ressenti beaucoup d’empathie avec Rachel, me demandant comment elle pouvait avoir autant de volonté de vivre et aimer autant cette vie qui pourtant n’a jamais été tendre avec elle. Me serais-je relevée autant de fois qu’elle ? Pas sûr. J’ai découvert aussi un peuple, une région avec ses codes, ses paysages envoûtants. J’ai versé quelques larmichettes d’émotion et j’ai aussi beaucoup rit. Une très belle découverte que je vais recommander.



VERDICT



Pour toutes les fans d’histoires fortes, de personnages attachants et de sentiments. Les sentimentales, les sensibles devraient adorer. Un très beau roman sur l’espoir. Il ne faut surtout pas s’en priver.
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L'échange

Ca a commencé brutalement : sans que rien ne l’annonce, Richard Cochrane se trouve brusquement ailleurs, ça dure quelques secondes, il ne comprend rien, puis ça cesse. Ca se produit deux fois et arrive un soir particulier, où il se met à pleuvoir alors qu’aucun nuage n’est visible dans le ciel et cette pluie a un bruit particulier. C’est là que Richard se rencontre, lui. Enfin Rick. C’est lui et ce n’est pas lui. Jusqu’à l’âge de 22 ans, c’est lui. A ce moment là de sa vie, sa petite amie est tombée enceinte et il a dû décider ce qu’il allait faire de sa vie. Richard l’a quittée pour vivre sa passion et devenir un grand acteur, célèbre et totalement dévoué à son art. Mais Rick l’a épousée et leur fille est née, suivie quelques années plus tard par un fils. Pour faire vivre sa famille il est devenu assureur et déteste son métier. Richard et Rick sont la même personne, qui mène deux vies différentes dans deux univers parallèles. Treize ans après le schisme de leurs 22 ans, ils échangent leur vie, chacun d’eux persuadé chacun fait le mauvais choix et décidé à corriger nombre de choses… Un roman qui explore en profondeur le thème du double mais qui sort bien vite du cadre SF pour entamer une solide réflexion sur les choix d’une vie et ses conséquences. Il y a quelque chose de vertigineux à l’oeuvre et l’expérience de lecture est forte, on est totalement immergé dans le texte et on ressent très fortement une grande sincérité, qui nous attache beaucoup aux personnages et fait regretter de les quitter. Un Grand roman !
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L'échange

Au moment de prendre une grande décision (ici celle de quitter sa ville pour être comédien), deux mondes parallèles se créent: celui de Rick et celui de Richard. Le premier reste dans sa petite villeet mène une vie rangée, rongé par la frustration. L'autre est allé à New-York et supporte difficilement la solitude.

Ils échangent pour un temps leurs vies. Les personnages sont plus subtils que les grosses ficelles de l'intrigue le laisse paraitre, ils sont même parfois touchants: la mère de R est morte, mais pas celle de R qui tente de "changer les choses".

Le livre démontre qu'aucun choix n'est parfait surtout s'il est radical et tous les deux sont frustrés de façon differente par rapport à leurs renoncements. Leur échange va leur permettre un équilibre.

Un message positif, et convaincant: les ressources sont en chacun de nous, à tout moment, on peut améliorer sa vie car rien n'est définitif.
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Batman : Holy Terror

Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, se déroulant dans un monde de type Et si… Il est initialement paru en 1991, sans prépublication préalable. L'histoire est écrite par Alan Brennert, dessinée et encrée par Norm Breyfogle, avec une mise en couleurs réalisée par Lovern Kindzierski. Il a été réédité dans Elseworlds: Batman Vol. 1. Pour la petite histoire, c'est le premier comics publié par DC Comics à porter le sigle Esleworlds.



Dans cette réalité divergente, Oliver Cromwell n'est pas mort en 1658 : il a survécu à la malaria et il a instauré une forte église d'état. Les États-Unis sont dirigés par une théocratie installée par le Protectorat du dix-septième siècle. Il y a quelques années, le Haut Seigneur Commissaire James Gordon est appelé sur les lieux d'un crime en plein cœur de Gotham : un jeune garçon s'est réfugié dans les bras d'un policier. Gordon se penche sur les cadavres : un homme et une femme. Il ramasse un pendentif en forme de crucifix, en or, et lit l'inscription : Thomas, Wayne, le médecin du Conseil Privé. Gordon se présente au jeune enfant Bruce Wayne et décline sa qualité : en tant qu'inquisiteur il est de son devoir de poser des questions. Il lui demande s'il a vu ce qu'il s'est passé et s'il se souvient de l'agresseur. Le policier répond à sa place : oui il a tout vu et le plus dur ne sera pas de s'en souvenir, mais d'oublier. Il n'est pas difficile d'identifier l'agresseur : Joseph Chill. Gordon présente cette pièce du dossier devant un juge, en le questionnant sur le fait que Chill est détenu en prison depuis un mois, et qu'il ne voit donc pas comment il a pu se libérer par ses propres moyens. Le juge noie le poisson, et conseille à Gordon de prendre son après-midi pour se détendre et s'occuper de son épouse Barbara. Le lendemain, Victoria Vale présente les informations : la croisade menée au nom du Commonwealth par le général North au Brésil, l'avancée du Manifest Destiny des États-Unis pour rallier la pointe sud de l'Amérique, Oliver Queen a été jugé et pendu pour sédition, le parlement évoque la possibilité d'accorder le droit de vote aux femmes…



Au manoir des Wayne, Alfred Pennyworth dit au revoir à Bruce Wayne : en effet il ne souhaite pas rester seul dans la bâtisse, même si son ancien protégé le lui a proposé. Bruce décide d'entamer une séance d'entraînement physique, mais il est interrompu par l'arrivée de James Gordon. Ce dernier se lance dans une confession inattendue. Contrairement à ce qu'il a toujours soutenu à Bruce, il connaît le nom de l'assassin de ses parents : Joseph Chill. Il poursuit : il a compris qu'il ne s'agit pas d'un meurtre sans rime ni raison, mais d'une exécution programmée, ordonnée par l'état. Gordon continue ses révélations : Thomas Wayne n'était pas un simple citoyen respectueux des lois, il menait une double vie. Il était également un médecin pour les réprouvés, les individus vivant en marge de la société ou maltraités par les forces de l'ordre parce que jugés déviants par rapport aux normes sociales édictées par la théocratie. Bruce accepte le journal personnel de son père et se lance dans sa lecture. Il en parle au docteur Charles McNider, un ami aveugle âgé. Celui-ci confirme ce que raconte le journal en évoquant le décès de plusieurs résistants : Alan Scott, Carter et Shiera, Bruce lui demande ce qu'il peut faire pour rejoindre cette résistance, et œuvrer ainsi à découvrir et confondre les véritables assassins de ses parents. McNider lui explique que les temps ont changé et qu'il n'existe plus de résistance organisée, plus de résistance du tout. L'Église est parvenue à éradiquer tous les éléments contestataires. Le lendemain, Bruce Anthony Wayne est finalement ordonné prêtre. Il n'écoute pas grand-chose de la cérémonie, mais retrouve sa foi, et sait ce qu'il doit faire.



En 1989 paraît Gotham by Gaslight, une histoire avec une version alternative de Batman se déroulant en 1889, écrite par Brian Augustyn, dessinée par Mike Mignola, encrée par P. Craig Russell, avec une mise en couleurs de Dave Hornung. Le succès de cette histoire donne l'idée aux responsables éditoriaux de créer une nouvelle gamme de comics, sous l'appellation Elseworlds : des variations de la version canonique de leurs personnages. C'est donc Batman qui a droit à l'honneur du premier récit estampillé Elseworlds, c'est un producteur et scénariste pour la télévision, ainsi qu'un romancier qui s'en occupe. Il profite de l'occasion qui lui est donnée pour écrire un monde alternatif dans lequel l'Église est au pouvoir aux États-Unis sous la forme d'une théocratie. Le format assez court de 45 pages l'incite à intégrer des cellules de texte fournies pour pouvoir donner de la consistance à cette réalité alternative, à ce régime politique différent. Le genre du récit (superhéros) s'accompagne de plusieurs combats physiques, mais la dimension politique reste présente, avec cette idée d'un pouvoir temporel légitimé par Dieu, d'une autorité représente de Dieu sur Terre, une métaphore d'un gouvernement assimilable à un dieu. Le récit évite le manichéisme souvent indissociable du récit de superhéros avec le fait que Bruce Wayne est ordonné Révérend au début du récit et qu'il ne renie pas sa foi. L'auteur fait donc bien attention à séparer la foi religieuse de l'appareil religieux qu'est l'Église, ne se lançant pas dans la condamnation de la religion dans sa globalité.



Le lecteur habitué de l'univers partagé DC relève les petits détails qui attestent d'une solide connaissance de la part du scénariste. Bien sûr, le scénariste respecte le traumatisme originel qui conduit à la naissance de Batman : les parents de Bruce ont été assassinés sous ses yeux, par un individu dénommé Joseph (Joe) Chill, et Bruce cherche à obtenir vengeance, ou justice. Pour le reste, le déroulement de l'histoire diffère. S'il dispose d'une culture DC, le lecteur relève des noms connus : Victoria Vale, Alan Scott, Arthur Curry, Oliver Queen, Carter & Shiera, c’est-à-dire les noms d'un journaliste comme Vicky Vale, celui de Green Lantern, d'quaman, de Green Arrow, de Hawkman & Hawkwoman. L'auteur se sert de ces noms pour indiquer ce qu'il est advenu des différents superhéros. Il en utilise d'autres pour le même objectif, qui sont moins connus comme Charles McNider (Doctor Mid-Nite) ou Saul Erdel, le scientifique qui a causé l'arrivé de J'Onn J'onzz sur Terre. S'il connaît ces références, le lecteur apprécie les clins d'œil, s'il ne les connaît pas le plaisir de sa lecture n'en est pas diminué. Le fil de l'intrigue est simple et linéaire : ayant appris la vérité sur le fait que ses parents ont trouvé la mort dans un assassinat commandité, Bruce Wayne enquête en conservant son anonymat grâce à un costume masqué, Brennert prenant soin d'exposer l'origine de ce costume, pas avec la genèse habituelle.



En 1991, Norm Breyfogle (1960-2018) est déjà le dessinateur attitré de Batman depuis quelques temps : sur la série Detective Comics de 1987 à 1990, puis sur la série Batman de 1990 à 1992, et enfin sur la série Shadow of the Bat en 1992. L'éditeur DC Comics lui a d'ailleurs consacré deux recueils spécifiques intitulés Legends of the Dark Knight: Norm Breyfogle Vol. 1 & Vol. 2. Dès la première page, il est visible qu'il s'est appliqué pour s'astreindre à dessiner avec un bon degré de détails, et qu'il fait un effort pour représenter les décors plus régulièrement que dans la série mensuelle sur laquelle il travaille. Il est également visible qu'il dessine dans un registre plus réaliste et moins naïf, que ce soient les décors ou les personnages. Il donne ainsi une réelle consistance à cette Amérique alternative, permettant au lecteur de mieux y croire. Il choisit d'augmenter la tension dramatique par le biais de deux méthodes. Pour commencer il accentue le langage corporel des personnages, ainsi que leur expression de visage, un peu comme des acteurs de théâtre forçant un peu leur jeu pour être plus expressifs. En fonction de l'état d'esprit du lecteur à ce moment-là, ça peut très bien fonctionner, comme ça peut aussi donner une impression fugitive de série B surjouée. Mais même alors, ça ne brise pas la tension narrative car ça reste cohérent dans un récit de superhéros. L'artiste utilise également des cadrages penchés pour accentuer l'effet dramatique, ayant aussi pour effet de dynamiser les planches. À la lecture, l'histoire bénéficie d'une narration visuelle entraînante avec des moments surprenants comme un homme âgé travesti en soubrette, l'ordination de Bruce, la découverte des prisonniers secrets et des expériences dont ils sont les cobayes, la Chambre des Étoiles.



D'un côté, le concept d'Elseworlds permet aux auteurs de réinventer de superhéros qui peuvent sembler usés après des décennies d'aventures mensuelles. De l'autre côté, il est difficile de raconter une histoire un peu approfondie dans un format de 48 ou 64 pages quand il faut tout reprendre depuis le début, et qu'en plus il faut respecter et rappeler les caractéristiques intrinsèques d'un personnage établi depuis des décennies. Alan Brennert se montre très habile pour tirer parti de cette liberté, sans donner l'impression de se sentir enfermé dans une formule et pour raconter une histoire de superhéros qui met en scène des questions politiques et de convictions, sans tomber dans la critique systématique facile. Norm Breyfogle met son savoir-faire au service du récit, avec un degré de finition à la hauteur d'un tel type de projet.
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L'échange

Richard, 35 ans, est un acteur qui a pas mal réussi.

Rick, 35 ans, est un agent d’assurance qui déteste son métier.

Le premier est célibataire et habite à New York. Le second, marié et père de famille, réside dans la petite ville du New Hampshire qui l’a vu naître.

Richard et Rick sont en réalité les deux versions d’une seule et même personne, il a suffi d’une décision différente, treize ans auparavant, pour que deux voies distinctes se tracent, deux vies se déroulant dans des univers parallèles.

Mais lorsque, entre ces deux existences, des interférences se produisent, sous forme d’images ou de sons de l’une faisant irruption dans l’autre, tout peut arriver. C’est ainsi que les deux hommes finissent par se rencontrer et décident d’échanger leurs vies : l’un pour retrouver la femme qu’il a aimée et une bourgade dont il avait oublié le charme ; l’autre pour arrêter d’être en colère contre le monde entier parce qu’il s’est imposé un boulot qu’il ne supporte plus …



Que serions-nous devenus si, à un moment ou à un autre, nous avions pris une décision différente ? C’est une question qu’on se pose parfois, lorsqu’on repasse le film de sa vie, en se laissant aller au jeu du « et si.. ». On pourrait même imaginer autant de vies possibles à partir des différentes déclinaisons de nos choix successifs …



« L’échange » se concentre sur deux scenarii qui se sont réalisés, au travers de Richard et Rick, et interroge leurs choix, leurs renoncements et leurs conséquences. Le roman (bien écrit, cerise sur le gâteau) se focalise tour à tour sur chacun des deux protagonistes, on est au cœur de leurs pensées et de ce qui les pousse à agir de telle ou telle manière. L’empathie marche à fond (OK, davantage pour Richard que Rick, à deux doigts de battre sa femme … mais, oups, ce sont les mêmes hommes !), on s’inquiète un maximum pour les deux personnages, embarqués dans des situations diablement compliquées, on décortique leur comportement et on apprécie leur capacité à, tôt ou tard, s’autoanalyser de manière plutôt clairvoyante. Bref, c’est psychologiquement très bien vu, on est interpellé et souvent touché par ce qui se joue sous nos yeux et c’est captivant jusqu’au bout !
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Moloka'I

Ce livre, c’est l’histoire de la vie d’une enfant, d’une adolescente, d’une femme, d’une mère, d’une grand-mère extraordinaire. Une femme qui m’a subjuguée par son courage, sa joie de vivre dans le malheur, son espoir, sa force de caractère, son humour, son espièglerie. Par sa personne, tout simplement.



La petite Rachel, habitante d’Honolulu en 1892, a tout juste sept ans lorsqu’apparaît sur sa jambe une étrange tache, présage de malheur. Le verdict tombe comme un couperet, elle est victime de la lèpre et est envoyée dans un établissement de lépreux où elle retrouvera son oncle et où elle a régulièrement la visite de ses parents. Mais moins d’un an plus tard, elle est exilée sur l’île de Moloka’i, la léproserie d’Hawaii. Elle y retrouve une fois encore son oncle mais il en est fini des visites de ses parents. Elle perdra d’ailleurs tout contact avec sa mère et ses frères et sœur au fil de mois, seul son père sera là pour elle malgré l’isolement. Son père mais surtout ses compagnons d’infortunes. Ses petites camarades, les Sœurs qui s’occuperont d’elle, son oncle, et beaucoup d’autres personnes qui croiseront sa route au fil des pages, tout au long de sa vie.



Rachel est une enfant merveilleuse dont on devine déjà la force de caractère. Elle est drôle, espiègle, un (tout petit) peu turbulente, elle vous fera sourire et même rire mais vous admirerez surtout son courage à toute épreuve, sa fierté. Rachel est devenue plus adulte que beaucoup d’adultes quand elle n’était qu’une enfant. On la voit grandir, mûrir, changer alors que la vie s’acharne sur elle. Mais toujours, même une fois adulte, toujours, malgré les coups, elle relèvera la tête, encore plus forte. Et pourtant, la vie lui a donné de nombreuses raisons d’être brisée, je ne sais pas si moi je ne me serais pas effondrée à sa place, quand je repense à certains passages, à certains moments de sa vie, je suis révoltée, pleine de colère mais surtout le cœur complètement en miettes.



Mais elle n’est pas la seule à avoir su me toucher. Le premier qui me vient à l’esprit, c’est Kenji. D’ailleurs je crois que je ne suis toujours pas remise. Alors qu’au premier abord mon regard ne se serait pas tourné vers lui, je m’y suis énormément attachée en peu de temps, tout comme Rachel. Il m’est devenu nécessaire, essentiel à l’histoire qui sans lui n’aurait plus été la même. Comment ne pas citer Sœur Catherine, une personne exceptionnelle, qui a fait don de sa vie à Dieu mais surtout et avant tout aux lépreux. Une amie, une tante, une mère pour toutes les petites filles (et les grandes) de Kaulaupapa et surtout pour Rachel. D’ailleurs, il va se créer entre elles un lien très particulier. Je pourrais également citer toutes les amies de Rachel, celles qui seront là plus ou moins longtemps. Certaines m’auront touchée plus que d’autres mais toutes mériteraient d’être mentionnées tout comme les autres personnages de notre roman.



Après La Femme des Dunes de Chris Bohjalian les éditons Charleston m’ont encore offert un livre qui m’a complètement bouleversée, qui m’a pris aux tripes. J’ai une fois de plus eu les larmes aux yeux, j’ai également souri, et même ri par moment. Ce qui est magnifique, arriver à nous faire rire devant une histoire si dramatique. Comme cela est dit à un moment dans le livre, dans un lieu qui les pousserait à choisir la mort, les habitants de Moloka’i ont avant tout choisi de vivre et de croquer la vie à pleines dents. Et ils nous ont fait vivre avec eux leurs moments de joies de malheurs, de désespoirs, de bonheurs, d’amour. Enormément d’amour et de vie.



Comme le précise l’auteur en fin de roman, ceci est une œuvre de fiction mais après un long travail de recherche et avec des personnages grandement inspirés de la réalité de l’époque ce qui nous rend les choses encore plus fortes, encore plus difficiles à digérer. Cela m’a touché au point que juste après ma lecture, je me suis retrouvée à faire des recherches sur Moloka’i, sur Kaulaupapa ou encore sur le Père Damien.
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Moloka'I

Dans ce livre, on suite la vie de Rachel, 7ans qui assez rapidement va contracter la lèpre. A l'époque on envoie les lépreux bannit sur une île car c'est la honte pour la famille et puis on en guérit pas.



Rachel va y passer quasiment toute sa vie. Nous la découvrons grandir et vivre dans cette île. Avec ses peines, ses pleurs, ses amours, ses combats. Car être banni n'est pas simple à vivre et très vite Rachel découvrira qu'il va falloir se battre pour avoir des droits.



On oublie pas Rachel à la fin de ce roman, elle reste en nous. Elle est de ses femmes marquantes qui nous laisse une trace.



Au début du roman, je ne pensais pas autant aimer car le sujet ne me donnait pas plus envie que ça et le livre possède quand même beaucoup de pages. Mais je me suis bien laisser embarqué et je suis contente d'avoir découvert cette histoire.



Elise__♥



Instagram : etliselesmots
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L'échange

J’ai vraiment pris plaisir à lire ce roman qui donne à la fois à voyager, à vivre des vies différentes par l’intermédiaire d’un seul et même personnage, en fonction de choix premier très différents (le fameux « effet papillon ») mais aussi à penser, à réfléchir à ce qu’est une vie, au fond : un mélange des choix du sujet, de libre arbitre, des influences du milieu, des sentiments entretenus avec ses proches et de l’incidence qu’ils ont sur lui, de hasards aussi, d’imprévus, de contrôle et de lâchers-prises, de risques, de déceptions et d’acceptation de ce qui est là, de prises de conscience de ce qu’on a la chance d’avoir et de ce qu’on peut modifier pour être plus épanoui.

Mais attention aux passionnés de SF, je ne sais pas pourquoi ce livre est ainsi classé car mis à part un point de départ et d’arrivée qui n’ont rien de logiques dans notre monde connu, point de science-fiction ici, mais une variation sur les possibles à partir d’un élément surnaturel premier, et qui n’est là que comme prétexte pour pouvoir raconter cette histoire. On aurait pu à la limite classer ce roman dans le merveilleux, uniquement en raison de l’élément perturbateur qui va tout déclencher, et encore… Vous ne trouverez pas ici d’événements étranges finalement expliqués par une science ou une technologie, ou un monde futur quelconque.

Le passé composé employé tout du long a de quoi surprendre au début et pourtant, contrairement à beaucoup de romans publiés aujourd’hui, c’est bien écrit, les métaphores ne sont pas usées jusqu’à la corde, le style n’est pas plat, c’est agréable à lire car les personnages ne ressemblent pas à des pions sans consistance. Malgré tout, je dois dire que cette histoire manque, malgré son sujet, de suspense et de surprise, on sent assez vite où l’auteur veut nous mener, le message qu’il veut faire passer, ce que les personnages vont être amenés à devoir faire pour se dépatouiller de certaines situations. Et la fin est assez prévisible. C’est ce qui fait que je ne mets pas 4 étoiles ici.

L’histoire est parfois simpliste donc, mais l’écriture est prenante et certaines pages m’ont vraiment donné matière à réfléchir sur la psychologie humaine (et je suis assez « difficile » en la matière), notamment un passage où Richard se dit qu’on croit toujours que si on avait fait ça, ou ça, notre vie ou bien la vie des autres aurait été complètement différente. C’est assez désespérant mais en même temps cela rassure sur le pouvoir qu’on s’accorde à nous-même, sur la maîtrise des événements que l’on croit posséder et sur laquelle on croit pouvoir agir alors que parfois, rien ne se serait passé différemment… Et a contrario, en creux, cela m’a donné à penser que lorsqu’on se dit, à l’inverse, que si une personne avait dit quelque-chose, avait fait ceci pour nous, ou n’avait au contraire pas agi de la sorte avec nous, tout aurait été sans doute différent, même si parfois c’est vrai, c’est aussi accorder trop d’importance à cette personne, trop de pouvoir sur nous (surtout lorsqu’elle a cherché à nous le faire croire à notre détriment), et ne pas nous accorder à nous même assez d’importance, nous voir trop impuissant -par manque de confiance en nous- à changer les choses, à devenir ce que l’on souhaite être malgré l’adversité, alors que chacun porte en lui cette force.
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Moloka'I

Dans la lignée de L’île des oubliés, Alan Brennert nous invite à Hawaï, paradis pour tous, sauf pour les lépreux, mis en quarantaine à Moloka’i. C’est une très belle histoire, avec des personnages forts qu’on a peine à quitter une fois le livre fini. Une jolie découverte !
Lien : http://therewillbebooks.word..
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L'échange

Dans ce roman, écrit par un scénariste de la 4 dimension nouvelle formule, on rentre justement dans la 4 dimension. Deux " moi" d'un même homme se rencontrent, s’échangent leurs vies, l'espace de quelques mois.

Le style fait penser à du King, on rentre facilement dans la vie de richard le comédien, dans celle de Rick qui bosse pour une compagnie d'assurance. On est à tour de rôle emmené dans la vie de l'un et de l'autre, et les deux frères "Richard/ Rick" se rendent comptent de ce que l'autre a vécu, dans l'autre partie de l'espace temps. Bon, oui, c'est bien écrit. Exactement à la manière du bon élève qui a bien assimilé les codes du genre. Bon, oui, c'est bien écrit, exactement comme un bon scénario d'un petit film. Bon, oui, c'est bien écrit, mais il manque quelque chose. Il manque du souffle, il manque la littérature. C'est intéressant de voir comment une vie peut à partir d'un moment ( la vingtaine et le début d'une relation de couple) basculer et s'orienter diamétralement dans des directions opposés. On suit, les pensées, les choix que les doubles vont devoir vivre dans la vie de leur alter-égo, masquant leurs méconnaissances respectives de la vie de l'un et de l'autre,, l'un par une fausse dépression l'autre par... Chut. Ils sont les mêmes d'un même "moi"... Et pourtant à partir d'un moment ils ont choisi l'un une "carrière", l'autre la famille avec les conséquences qui en découlent. Et chacun a les remords de la vie de l'autre. Avant que la magie fasse (' sans que ça soit expliqué/ ce qui ne gène pas et qui donne à ces rencontres un côté 4 dimension) qu'ils s'échangent leurs vies... l'histoire et l'ambiance fait penser à un film de Franck Capra. On est dans deux Amériques. une petite ville du New Hampshire ( décor dans le genre des intro de Stephen King(encore lui), le diner's, le pub, l'ami qui est un peu déjanté, la femme qui essaye de se trouver une place dans une galerie d'art, la fille qui se prépare à jouer Juliette, la mère qui n'oublie pas un mari avec lequel pourtant elle a eu du mal à vivre ) et New-York avec une faune d'hommes et de femmes qui essayent de vivre de leurs Art. D'ailleurs quand Rick devient Richard le comédien, on est vite plongé dans l'envers du décor...

Ce n'est pas niais, les deux vies et les soucis d'interprétation que peuvent avoir les deux Richard/Rick sont justes, il n'y a pas de fausses notes dans la trame et le récit s'écoule avec facilité. Bon oui c'est bien écrit. J'ai même hésité à mettre 3 étoiles. Mais à y réfléchir, il manque dans ce conte fantastique un je-ne-sais-quoi qui aurait fait la différence. Tout cela est complètement subjectif, et je pense que ce roman peut plaire énormément aux amateurs du genre fantastique mais pas trop...
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Moloka'i : la prisonnière du paradis

17 jours pour venir à bout de cette saga de plus de 700 pages.

17 jours au côté de Rachel de ses 7 ans à ses 70 ans passés.

17 jours à lire les vies dramatiques d'Hawaïens, de gens merveilleux atteint de la lèpre au tout début du XXème siècle.

17 jours à apprendre qu'est-ce que cette maladie était à cette époque. A apprendre les souffrances. A les vivre auprès de cette communauté.

17 jours à être horrifiée de la gestion par les autorités pour endiguer la contagion : c'est à dire enlever, pour ne pas dire arracher, des gens (hommes, femmes et enfants) à leurs familles, leurs vies, pour les exiler sur une île sauvage et limite hostile. L'île des lépreux. L'île où les gens malades arrivaient pour mourir alors qu'ils étaient vivants, mêmes malades.

17 jours à les voir s'organiser, s'entraider, s'aimer, vivre tout simplement même si leurs vies devaient être plus courtes pour certains.

17 jours de ma vie....dans ma vie moderne d'aujourd'hui à me dire que fort heureusement ces temps-là sont révolus...mais combien de vies brisées pour en arriver là ?

La saga d'une vie, celle de Rachel, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire même si ce n'est pas un coup de cœur car on ne peut que sentir et remercier l'auteur pour ce travail historique de recherche et de retranscription même si romancé.
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L'échange

Richard Cochrane est un acteur en vue de Broadway, qui a acquis une solide célébrité en tant que comédien de théâtre, mais aussi en apparaissant dans des pubs ou des séries TV. Il a ainsi réalisé son rêve le plus cher, mais à quel prix ? Sa vie personnelle est un désert… Divorcé, il a depuis connu des liaisons toxiques ou dont il a fait en sorte qu’elles restent sans lendemain. La mort de sa mère le ramène à Appleton, sa ville natale. Ce décès le plonge dans la culpabilité : il n’a pas été, ces dernières années, un fils très présent...

Rick Cochrane vit quant à lui à Appleton, marié avec Debra, son amour de jeunesse dont il a eu deux enfants. Il a dû pour cela renoncer à ses ambitions en tant que comédien, et occupe un emploi de bureau peu gratifiant. L’aigreur qui en résulte, bien qu’inconsciente, le rend colérique et violent envers sa femme et sa fille adolescente. Sa vie est plus apathique que sereine, plombé d’un calme débilitant, rythmée par des journées sans surprises…



Ils sont les deux faces d’un même homme, deux de ses destins possibles, dont les chemins se sont séparés à l’aube de l’âge adulte, alors que Rick/Richard dût prendre une décision après que Debra fut tombée enceinte. Or, à l’occasion du retour à Appleton de Richard, ces deux « versions » se rencontrent… les deux hommes concluent un étrange marché, et s’échangent leurs vies.





Richard retrouve un monde où sa mère est vivante, et en est si heureux que cela compense les petites contraintes liées à cette interversion, la plus notable étant la baisse de son train de vie, contrariété bien peu frustrante au regard de cette seconde chance qui lui est donnée d’être un bon fils. Sa disponibilité, sa gentillesse, sa générosité, lui permettent par ailleurs de recoller les morceaux du couple au bord de l’implosion que formaient Debra et Rick.



Ce dernier atteint quant à lui son rêve de gloire, jouissant du luxueux cadre de vie de son double, qui le rendrait presque jaloux… Mais la rancœur et sa propension à l’autodestruction lui collent à la peau. Il s’est débarrassé sans réels regrets de son existence de mauvais père et de mari malheureux au profit du succès et de la réussite mais passé l’excitation liée à l’immersion dans la grisante et grouillante New-York, où il va pouvoir libérer ses appétits muselés, survient l’angoisse de ne pas être à la hauteur…



Intriguée par ce curieux « échange », j’ai trouvé qu’il était un intéressant prétexte à une réflexion sur la manière dont les choix des individus influencent leur devenir, finissant même par avoir des conséquences sur leur évolution psychologique, ancrant en eux des façons d’être qui déterminent leurs rapports aux autres.



En revanche, la dimension caricaturale avec laquelle Alan Brennert traite parfois son sujet, notamment en créant une opposition presque manichéenne entre Richard le gentil bienfaiteur et Rick l’incontrôlable, nuit à la complexité des personnages, que j’aurais aimés plus nuancés, plus troubles. Tout comme j’aurais apprécié, je crois, que la morale qui se dégage de l’intrigue soit moins conventionnelle (voire qu'il n'y ait pas de morale)… c’est certes rassérénant, de se dire que le bonheur est en nous et non dans les événements qui surviennent, qu’il s’agit de tirer le meilleur parti de ces derniers plutôt que de les subir, mais je ne lis pas des romans de science-fiction pour voir enfoncer des portes ouvertes…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'échange

Vous vous demandez parfois qu’est ce que serait votre vie si vous aviez fait un choix différent à un moment clé ? C’est ce que va découvrir le personnage principal du livre du jour !



Cette fois je vous parle d’uchronie, et plus particulièrement d’uchronie personnelle. La différence est assez simple au final :



- Pour l’uchronie on opère un changement dans l’histoire avec un grand H

Exemple : l’allemagne nazie et l’empire du Japon remportent la seconde guerre mondiale = le maitre du haut chateau de K Dick



- Alors que pour l’uchronie personnelle, c’est un élément de la vie du narrateur qui est modifié

Exemple : le vaisseau de Superman s’échoue en URSS et non pas au USA où il sera trouvé par les Kent = Superman Red Son



Notre personnage principal a fait un choix déterminant il y a 13 ans : il a choisi entre rester dans sa petite ville d’Appleton pour fonder une famille ou tout quitter pour partir à New York tenter sa chance en tant que comédien.



Et nous, nous allons suivre deux versions du même homme.

Rick, le père de famille frusté de ne pas avoir donné plus de place à sa passion et frustré par un travail peu stimulant. Il intériorise énormément de choses, et toute cette mauvaise énergie en lui commence à bouillonner et à ressortir un peu violemment.



Et Richard, comédien talentueux et reconnu aussi bien par ses pairs que par la critique. Il vit à New York, entouré de belles choses, ne manque de rien d’un point de vue matériel mais il ressent un certain vide affectif

Et un jour, ils vont se rencontrer et décider d’échanger leur place. Le pourquoi et le comment sont éludés rapidement, l’intérêt du roman ne résidant pas dans l’explication de ce phénomène mais bien dans ce qui va suivre l’échange. La compréhension des choix de chacun, l’importance de ces derniers et comment chacun va se façonner une vie.



Mais aussi comment les regrets que l’on a peuvent nous tourmenter, nous pousser à nous punir de façon diverses, alors que le bonheur est comme souvent à portée de main…

Au final, on se sent rend compte que Rick et Richard ont chacun vécu une vie, avec les doutes, les angoisses et les frustrations que cela implique.



Parce que finalement, de la même façon que “choisir c’est renoncer, on peut dire que vivre c’est douter. Et l’auteur va nous montrer que rien n’est inéluctable, et que l’on peut toujours améliorer notre vie. il suffit de s’en donner les moyens et de ne pas créer nos propres barrières.

C’est un livre que je recommande à tous de lire, même à ceux qui ne sont pas familiers avec les littératures de l’imaginaire. C’est un livre sensible, intimiste, très juste dans son écriture, qui nous lie aux deux versions de ce même homme ; on a envie qu’ils s’épanouissent complètement.



Si vous aussi, vous vous posez des questions sur des choix que vous allez faire ou avez fait, ce livre va résonner d’une façon encore plus profonde en vous.
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Moloka'i : la prisonnière du paradis

Une saga magnifique concernant la vie de Rachel à Kalaupapa. Un roman très bien écrit et très bien documenté, un travail de recherches méticuleux, une histoire qui vaut la peine d’être lue !

Un morceau de l’histoire qu’il est aussi important de connaître et de ne pas laisser de côté.

J’avais adoré « L’île des oubliés » de Victoria Hislop, je ne suis pas déçue d’avoir continuer sur le thème de la lèpre avec ce roman, qui plus est parle d’une culture que j’affectionne particulièrement.

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Moloka'I

Après l’île des exclus de Sergine Desjardins et L’île des oubliés de Victoria Hislop, j’ai le plaisir de vous présenter une autre pépite littéraire qui traite de la maladie de Hansen (populairement connu sous le nom de ‘lèpre’) : Moloka’i d’Alan Brennert. Cette fresque romanesque qui s’étale sur près d’un siècle est LE livre qu’il faut mettre entre toutes les mains de lecteurs intéressés à en savoir plus sur la lèpre et ce, via une héroïne charismatique.



J’ai mis du temps à enfin ouvrir ce roman (il faut dire que c’est une relique de ma PAL qui est là depuis 2015) mais je ne regrette pas du tout ma lecture. J’aurais même mieux fait de m’y mettre bien plus tôt tant j’ai passé un moment d’exception et de dépaysement aux côtés de la petite Rachel, une jeune victime de la lèpre qui a passé presque toute sa vie sur l’île de Moloka’i, situé dans l’archipel d’Hawaï. De ses 7 ans jusqu’à ses 60 ans, Rachel a été mise au ban de la société. Privée de sa famille, de ses amis et de bien d’autres choses, elle a été élevée parmi les sœurs qui s’occupent des jeunes filles atteintes de la maladie sur l’île de Moloka’i.



Elle a vécu ses premières aventures sur cette île, a tissé des amitiés et à lutter contre la solitude d’avoir été séparée de sa famille qui l’aimait tant. En grandissant, Rachel a toutefois vécu bien des aventures, seule et accompagnée. Devenue adulte, elle a pu quitté la résidence pour prendre son envol… pas beaucoup plus loin… Une ‘liberté’ limitée vu sa maladie toujours présente à sa majorité, et l’obligation de suivre des tonnes de règles, comme le fait de ne pas quitter l’île et de ne pas se mélanger aux gens qui ne sont pas malades.



Des dizaines d’années passent et on plonge avec délice dans cette histoire et ces décors si lointains. On apprend à connaitre le mode de vie des malades dans le courant du XXème siècle et on se rend compte de toutes les privations qu’on du subir ces hommes et ces femmes exclus de la société. L’auteur a fait énormément de recherches et a lu bien des témoignages pour dépeindre une situation pratiquement historique. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, les éléments véridiques sont mélangés à ce qu’il a inventé pour le bien du récit.



Le parcours de Rachel est époustouflant, il s’agit d’une héroïne remarquable. Courageuse, intrépide et forte malgré sa situation et sa maladie avec laquelle est a vécu plus d’un demi-siècle. Le début de l’histoire m’a mis le cœur en vrac et j’ai immédiatement accroché au roman. Au fil des pages, j’ai appris à connaitre non seulement un monde entier, celui des malades – des lépreux – exilés à Moloka’i mais j’ai aussi été plongée dans une culture riche, la culture hawaïenne où vocabulaire, croyances et traditions nous emmènent à visualiser un monde si différent de ce que l’on connait en occident.



Une lecture mémorable que je recommande à 100% aux amateurs de belles fresques historiques. Une belle brique qui ne vous laissera pas indifférent… et qui vaut largement le détour !
Lien : https://atouchofbluemarine.w..
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Batman - Black & White, tome 2

Comme dans le premier tome, les histoires présentés ici sont en noir et blanc, ce qui donne un petit côté années trente. Certaines d’entre elles sont sombres comme dans le film de 1989, d'autres sont plus humoristiques comme la série des années soixante. Par contre, je suis étonné qu'il n'y ai pas beaucoup de critiques de cette anthologie sur le net. Cette lecture m'a tout de même permis de passer un bon moment.
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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Moloka'I

Grâce à l'opération Masse critique organisée par Babelio, j'ai été très heureuse de recevoir (^^) ce partenariat, et remercie chaleureusement les Éditions Charleston ainsi que Babelio. La couverture laisse deviner une atmosphère hawaïenne. Le fait que l'on ne distingue qu'une partie du visage de la femme - qui symbolise Rachel, laisse supposer qu'elle dissimule sa maladie, mais aussi permet de la généraliser à toutes les femmes de Moloka'i. Quelle clarté, je m'étonne moi-même. ^^



Ce roman est dense et intense, je n'avais pas lis une saga comme celle de Rachel Kalama depuis longtemps. C'est tout simplement une histoire magnifique et émouvante, narrée dans un style riche et fluide, mêlant habilement faits réels et fiction.



Le lecteur, mis à part que Kalaupapa est réellement existé, découvre les conditions dans lesquelles vivaient les lépreux et les développements de la maladie. Le sentiment de rejet des îliens vis à vis de la lèpre était intense. Le malade perdait irrévocablement sa vie et sa famille pour la majorité; retenu contre son gré sur Moloka'i, il y attendait la mort.



Le récit est plein d'émotions fortes et de moments intenses parfaitement narrés. Le lecteur ne peut y être insensible et ressort chamboulé de ces pages. Les personnages principaux comme secondaires,décrits avec justesse et psychologie, sont attachants et plein d'humanité.



Le personnage de Rachel est passionnant et facétieux, c'est un portrait de femme forte, qui fait face aux vacheries de la vie avec volonté.



Au cours de cette lecture, le lecteur découvre Hawaï: sa culture, son histoire, ses traditions et croyances et apprend de nombreux mots hawaïens. C'est passionnant.

"Moloka'i" est un roman fort et touchant sur la volonté de vivre, le tout dans un décor paradisiaque. A découvrir absolument!
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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