Rentrée Littéraire de septembre 2019
Luc Jardie, personnage centrale du dernier roman d'Alban Lefranc, est un homme qui a plusieurs centres d'intérêts : Thomas Münzer (prédicateur anabaptiste et un des chefs religieux de la guerre des paysans), son meilleur ami Jérôme, une actrice de film pornographie renommée et californienne, Alain Delon et sa mère
Quels liens y a t'il entre son personnage théologien et c(s)es contemporains ? Ils font partis de son projet de livre sur ces personnes qui font parties de sa vie.
Mais comment écrire lorsque sa mère prend la majeure partie de ses pensées ? Comment être réalistes lorsque les événements qui se passe autour de lui annonces rien de bon avec une issue dramatique ?
L'auteur nous conte une fable tragi-comique sur le passé et un futur pas mirobolant. Sur fond d'attentats et de chaos, on passe de l'analyse d'un personnage allemand du 16ème siècle aux fantasmes du narrateur et le poids d'une mère traumatisante.
Le ton du livre est à la fois très irrévérencieux et composé d'un humour incisif.
Malheureusement, je me suis souvent senti perdu dans ce roman.
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Fassbinder, une vraie histoire allemande : la première version du grand texte d’Alban Lefranc.
Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/24/note-de-lecture-attaques-sur-le-chemin-le-soir-dans-la-neige-alban-lefranc/
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Quand l'agit-prop couche avec le théâtre brechtien en mode ZAD / Gilets jaunes (avant l'heure), cela donne table rase. La situation est floue, tant mieux, ce qui nous intéresse c'est ce qu'il se dit. Ce qu'ils font euh c'est autre chose. Ils préfèrent confier cela à la fiction. Film, théâtre dans le théâtre. La mise en abîme est omniprésente. Les noms des personnages (voix, entités ?) sont très drôles le soit. On chante du NTM, on invite à faire table rase, tout en parlant masturbation. C'est thrash, provoc, et furieusement cathartique. Je ne suis pas certain qu'après cela on fait vraiment table rase. Le théâtre change t il le monde ? C'est pas parce qu'on n'est pas sûr qu'il ne faut pas tenter. Je félicite l'auteur et les artistes qui défendent ce texte.
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Dénazification molle, Fraction Armée Rouge, un pays et une jeunesse face au silence du monde.
Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/05/05/note-de-lecture-si-les-bouches-se-ferment-alban-lefranc/
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Je n'ai pas aimé du tout l'angle choisi par l'auteur. Il essaie sans cesse de rendre le point de vue des boxeurs par de longs monologues intérieurs, ça donne un psychologisme lourd, par ailleurs les images et les métaphores ne brillent pas par leur originalité. Je serais très surpris que l'auteur ait beaucoup boxé.
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Je n'ai pas trop aimé ce livre car je ne connaissais pas Nico et n'ai pas réussi à m'intéresser à elle malgré l'écriture originale et assez agréable d'Alban Lefranc
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Construire son ring pour s’inventer une autre vie : la danse de rage d’Ali.
Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/26/note-de-lecture-le-ring-invisible-alban-lefranc/
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Belle découverte qu’est cet hybride entre le roman et l’essai. Alban Lefranc retrace l’histoire de la bande à Baader (Fraction armée rouge) en faisant commencer son récit juste avant la création de ce groupe terroriste en Allemagne de l‘Ouest des années 70. Il part de ce qui se raconte : « On raconte que Bernard Vesper, fils de Will Vesper, barde nazi qui fit brûler des livres, connut Gudrun Ensslin, future icône égérie de la Fraction Armée rouge, eût un fils avec elle, écrit un livre et se suicida ». Une belle entrée en matière mettant en scène, un personnage peu connut : un écrivain Bernard Vesper.
L’auteur pages après pages montre au lecteur quelles sont les origines de ce groupe, quelles étaient leurs motivations et revendications. Finalement le lecteur se rendra compte qu’il s’agit du récit d’un groupe de jeunes, déstabilisés ; sans repère, pris en tenaille entre un héritage nazi et un avenir économique capitaliste, éprouvant un fort besoin de contestation de ce passé et de cet avenir.
Avec un style très particulier, oscillant du récit percutant à la poésie, Alban Lefranc, replace les actions de ce groupe, de leurs premiers petits attentats à ceux de plus grandes ampleurs jusqu’à leur emprisonnement. L’auteur ne s’intéressant qu’aux faits, l’ensemble de ce livre est illustré d’extraits de journaux, de citations, de réécriture de textes d’époque, proposant ainsi un rythme unique.
Un livre vivement recommandé pour découvrir ou redécouvrir l’histoire d’Andreas Baader, Gudrun Esslin et d’Ulrike Meinhof en prenant du recul par rapport à cet épisode de l’Histoire.
Merci aux éditions Verticales et à Babelio, de m’avoir donné l’occasion de faire cette découverte.
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Ce petit livre est un bijou. La langue musclée d'Alban Lefranc nous tient du début à la fin. Aucun lyrisme mais beaucoup de nuances, de profondeurs de champ et d'humour !
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Livre lu grâce aux lecteurs de la lecture commune pour découvrir cet auteur et merci à eux de faire voyager les livres. Ce texte est donc le premier que je lis et ainsi je découvre cet auteur. Ce texte, récit, biographie, roman nous parle de la figure d’icône, Nico, que je connais par l’intermédiaire du groupe Velvet Underground et par ma connaissance de l’univers d’Andy Warhol et du pop art. J’ai beaucoup apprécié cette écriture poétique et cette façon d’interpeller le personnage de Nico sur des éléments biographiques de sa vie. J’ai trouvé que cette écriture nous permet d’être en plein dans sa vie, son époque et dans les rencontres qu’elle a pu effectuer. Nous sommes avec elle en Allemagne, pendant son enfance, puis son début de carrière de modèle puis sa vie de « rockeuse ». Nous sommes en Allemagne, à New York, à Paris, à Ibiza. Nous sommes dans les différents lieux où elle a vécu. Les pages sur ces différentes addictions sont impressionnantes. Et j’ai beaucoup aimé certaines images récurrentes qui reviennent sans cesse dans le texte. Son rapport à ce chiot qui la suit pendant toute sa vie, la folie de sa mère et sa vie à Ibiza, son rapport difficile à la drogue et l’alcool, les rapports qu’elle a eu avec les différents hommes de sa vie. Ce livre m’a d’ailleurs incité à ré écouter les albums de Nico. Quand une icône, car je crois que l’on peut considérer que Nico a été assimilée à cela, devient un personnage romanesque, mais sa vie était aussi peut être un roman en soit. J’ai beaucoup apprécié le recul que prend l’auteur face à des données biographiques et sa façon d’interpeller le personnage, nous sommes à la fois avec le narrateur mais aussi avec Nico. Certaines pages, grâce à une écriture au cordeau, nous donne l’impression d’être face à des images de cinéma, nous sommes avec Nico enfermée dans sa chambre et qui essaie d’affronter ses fantômes. Merci de m’avoir permis de lire ce texte et hâte de continuer à découvrir l’univers de cet auteur.
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Édité en 2009, ce court ouvrage de 144 pages ressemble à une biographie qui serait en même temps une adresse à Nico, pseudo de Christa Päffgen, petite fille allemande née en 1938 aux premiers souffles du nazisme, devenue cover-girl à quinze ans, actrice pour Fellini dans la Dolce Vita, chanteuse du sulfureux groupe Velvet Underground, amante de quelques célébrités parmi lesquelles Delon (dont elle aurait eu un fils), Jim Morrison, Léonard Cohen et tous ces corps anonymes auprès desquels elle trouvait un peu de chaleur.
Lefranc brosse le portrait d'une jeune femme trop belle, gracile, fragile, pâle et au maintien parfait, le dos impeccablement droit. Née de père inconnu, fille d'une femme psychiquement malade qui mourra en HP à Ibiza. Une jeune femme qui se perd dans des années 60-70 où tout semble possible, toutes les expériences sont à faire. Drogue, alcool, copains de fête, musique pop, seule ou en groupe, elle devient « The Queen of the very bad girls », se terre des semaines dans un appartement de la rue Richelieu, se pique à l'héroïne avec son fils Ari (prétendument fils de Delon). Bouleversée par la mort de son « frère » Lenny Bruce, mort d'une overdose, retrouvé sur le carrelage de sa cuisine, la seringue encore piquée dans son bras. Phil Spector a dit de lui : « Lenny Bruce died from an overdose of police. » (« Lenny Bruce est mort d'une overdose de police »). Acteur, humoriste, il avait été condamné et interdit de scène pour « obscénité ». Guy Bedos lui rend hommage dans un de ses sketches.
Avec empathie, avec sensibilité et poésie, Lefranc réveille le souvenir d'un personnage attachant et douloureux, une vie entre réussite et saccage. Aux censeurs, aux juges, aux ignorants pétris de bons sentiments, il oppose une seule réponse : « Vous n'étiez pas là . » Un bon livre, bien écrit.
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