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Citations de Alex Evans (43)


Je ne voulais pas être enfermée, je voulais être sur le terrain. Je voulais être chasseuse de livres. J'aime chasser.
Pas un métier pour une femme, disait-on. Mais je n'ai jamais rien fait comme tout le monde.
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Je suis une princesse.
Une vraie.
Mes ancêtres ont régné sur ce pays depuis des temps immémoriaux. Le sang de générations et de générations de rois, princes, seigneurs et chevaliers coule dans mes veines. Mais ça, c'est du passé. Les monarques n'existent plus.
[...] Les rois, c'est du passé. Moi, je veux vivre au présent et avoir un futur.
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Une main subtile glissa le long de ma colonne vertébrale, taquinant mes fesses. J’entrouvris les yeux. Un rayon de soleil filtrait entre les rideaux.
— Réveillée, ma belle Tanit ? Que dirais-tu si on remettait ça ?
La main remonta le long de mon flanc pour effleurer sur mon sein gauche. Mon regard se posa sur la pendule. Dix heures. Mon premier rendez vous était pour treize heures. J’avais assez de temps soit pour un petit déjeuner complet avec œufs, toasts et journaux ou une délicieuse partie de jambes en l’air avec ce type que j’avais plumé la veille au casino. Nul au poker, mais expert au lit. Sa main abandonna mon sein pour se glisser au creux de mon bas ventre. Tant pis pour le petit déjeuner.
Lorsqu’il fut parti, je m’attardai un peu à ma toilette. Rien à faire, j’aime les tenues spectaculaires et tape à l’œil. C’est Padmé, mon associée qui porte toujours des saris discrets et insiste sur l’importance de présenter une image de sérieux qui inspire la confiance. Mais une sorcière a-t-elle besoin d’avoir l’air sérieux ? On n’est pas des notaires ! J’accrochai d’énormes émeraudes à mes oreilles et attachai mes cheveux auburn sur le sommet du crâne. J’optai pour une tenue nordiste bâtarde avec une chemise décolletée, une longue jupe en soie rouge et un corselet noir qui mettait ma taille bien en valeur.
Une demi-heure plus tard, je descendis du rickshaw à vapeur au début de la Voie des Vents. À cette heure, l’embouteillage était tel qu’il était plus simple de finir le chemin à pied. Autotracteuses, rickshaws, motocyclettes, chariots à bras et attelages de bœufs, luttaient pour chaque centimètre de la grande avenue. J’aurais pu utiliser mon sortilège de transfert pour me retrouver directement dans mon bureau, mais tout chamane vous dira qu’il ne faut pas abuser du Pouvoir. J’achetai une pomme à un vendeur ambulant et mordis dedans tout en me frayant un chemin dans la foule cosmopolite, surtout des femmes dans ce quartier commerçant. Nadinites en sari, ilharites en shalwar kamis, stésiennes en pantalons bouffants, parassis en sarong, sans compter quelques nordiques dont les jupes à tournure prenaient la place de deux personnes. Je remarquai un grand châle bigarré à la vitrine de l’une des boutiques et notai mentalement de venir le voir plus tard.
C’était la saison des moussons et la chaleur humide était à son maximum. Des nuages gonflés de pluie menaçaient de se rompre à tout instant au-dessus de ma tête. Certains détestent cette cité. Moi, je l’ai adorée dès le premier jour. Jarta est parvenue à rester un port franc depuis des millénaires. Peu de règles, peu de contraintes, pas d’idéologie, pas de religion. Sa première loi est celle du fric. Tout le monde a quelque chose à acheter ou à vendre ici. Elle changeait tout le temps, démolissant ses vieux immeubles pour reconstruire de nouveaux, mais au fond, elle restait toujours la même. La légendaire Cité Près de la Mer. Nous avions ouvert notre cabinet sept ans auparavant et les affaires étaient florissantes.
Le Pouvoir ou magie, cette énergie insaisissable, était revenu depuis une trentaine d’années, ramenant des créatures qui avaient disparu au point de n’être plus que des légendes. Krakens et léviathans hantaient les abysses marines. Gremlins et lutins nichaient dans les cimetières. Elfes et sylves se cachaient dans les forêts et bien d’autres encore. Ces bouleversements apportaient des opportunités lucratives pour ceux qui étaient prêts à prendre des risques. La sorcellerie avait été de tout temps un métier fascinant, profitable et dangereux. Un métier pour moi, en somme. Techniquement, j’avais la chance ou la malchance, d’être plus qu’une sorcière ordinaire : une chamane. J’avais le don. Je percevais le Pouvoir et je pouvais même le manipuler… Parfois.
La frénésie de construction qui avait saisie Jarta depuis deux ans, démolissant vieilles maisons, temples antiques et cimetières, réveillant esprits, goules et démons, s’était avérée une véritable aubaine. Cependant, la concurrence commençait à se faire sentir : des sorciers nadinites, parassis et même yartègiens affluaient, attirés par l’argent et l’absence de règlementation.
J’arrivai à l’immeuble moderne orné de pieuvres qui abritait notre cabinet peu avant treize heures et pris l’ascenseur en forme de bonbonnière qui s’élevait du hall d’entrée. L’intérieur était décoré de coraux et de coquillages aux formes sinueuses. Je dépassai une grande porte sur laquelle une plaque en cuivre annonçait : Amrithar et Murali, sorcières associées. Conseil en surnaturel, thaumaturgie, exorcismes. Avec ma clé, j’ouvris la porte suivante, plus petite, qui se prolongeait par un couloir étroit. Elle me permettait de rejoindre mon bureau sans traverser la salle d’attente.
Dès que je posai la main sur la poignée, une onde de Pouvoir pulsatile, vivante, me taquina les sens. Dans une cité où on pouvait croiser une fée ou une sirène faisant son marché, ce n’était pas totalement inhabituel, mais celle-ci ne m’évoquait aucune de ces créatures. En fait, elle m’évoquait quelque chose de bien plus sinistre et tout près. La pierre que je portai à l’annulaire gauche me brûla le doigt, virant au noir. La créature avait été identifiée. L’adrénaline se déversa dans mes veines. Si j’avais été un animal, mes poils se seraient hérissés sur mon dos. J’aurais bien aimé avoir Padmé à mes cotés, elle avait une façon de s’y prendre avec les créatures magiques, mais à cette heure, elle était à l’autre bout de la ville, en train d’exorciser une boutique qui bordait la Cité des Morts.
Notre stagiaire m’attendait dans le bureau, l’air mal à l’aise.
— Bonjour, Onésime, que se passe-t-il ?
— Cassandra vous fait dire qu’il y un monsieur… un peu étrange.
— Comment ça ?
— Et bien… Il lui fait froid dans le dos.
— Et vous, vous en pensez quoi ?
— Heu…
Onésime est un nordiste blond, grand et maigre. Comme tous ceux de ces contrées, il n’a pas du tout l’habitude de fréquenter les femmes. Travailler avec trois d’entre elles à longueur de journée lui fait régulièrement perdre tous ses moyens. On espère qu’il va s’y habituer, mais c’est long…
— Vous êtes un futur sorcier, mon ami. Vous devez avoir une opinion.
— Et ben… il me fait froid dans le dos, à moi aussi. Il doit porter un talisman très puissant.
— Avez-vous déjà vu un vampire, Onésime ?
Il devint encore plus pâle qu’il ne l’était.
— Quoi ?!
— Observez-le bien, c’est une occasion rare.
— Mais… Il va nous dévorer !
Je me dirigeai vers la porte qui donnait sur la salle d’attente et ouvris une petite fente dissimulée dans les décors d’une moulure.
— Dans ce cas, ce serait déjà fait. Comme il a pris rendez-vous comme n’importe quel client, je vais le recevoir.
Sur un fauteuil à l’écart, était assis un nordiste au traits acérés, fin comme une corde et blanc comme un linge, sapé d’un costume clair avec un panama. D’habitude ces créatures ne fréquentaient pas notre dimension. Heureusement, d’ailleurs. Autrefois, il leur arrivait d’y tomber par accident. Des légendes faisaient mention de quelques mages Yartègiens capables de les invoquer et les tenir en leur pouvoir. Le processus était secret, si secret que personne à ce jour n’avait pu le retrouver. On savait seulement qu’il était complexe et dangereux, d’autant plus qu’il fallait fournir au vampire un cadavre frais pour lui servir de véhicule dans notre monde. Un cadavre très frais…
J’ouvris le placard à fusils, décrochai le Peterson 112 et le tendis à Onésime. Celui-ci alla se poster derrière la porte par laquelle j’étais entrée. Ensuite je vérifiai mon propre système de sécurité, un tromblon de ma fabrication dissimulé dans le bureau, que l’on pouvait actionner d’une pression du genou. Enfin, je vérifiai mon revolver dans le tiroir. Je ne me faisais pas d’illusion : il en fallait plus qu’une balle de fusil à éléphants pour arrêter ce genre de créature.
J’ouvris la porte sur la salle d’attente. Cassandra, la standardiste, appela d’une voix mal assurée :
— Monsieur Watson ?
Je fis mon sourire le plus commercial.
La créature se leva et entra sans un mot.
Pendant qu’il se laissait tomber dans le fauteuil réservé aux clients, Je m’installai derrière mon bureau sans le quitter des yeux. Peu d’humains avaient des reflexes assez foudroyants pour pouvoir battre un vampire de vitesse. Je me vantais d’en faire partie.
— Et bien, que puis-je faire pour vous… Monsieur Watson ?
— Tu sais qui je suis.
— Ça ne change pas ma question.
Il m’examina avec suspicion. Croyez-le ou non, mais toutes les créatures magiques se méfient des humains. Même les buveurs de sang. Même les dragons. Surtout les dragons.
Finalement il articula :
— Un de tes congénères m’a piégé. Il a trouvé un moyen de me happer dans votre dimension… Il me tient en son pouvoir et m’a déjà obligé à tuer un homme.
La surprise me coupa la parole. Qui avait pu retrouver cette formule ? Et dans quel but ? Les anciens utilisaient ces démons pour garder un objet, un temple, une tombe, pas égorger des individus aux quatre coins de la ville. Les gens savaient se tenir en ces temps-là ! Je finis par demander :
— Qui vous a… capturé ?
— Je ne sais pas. Tout ce qui le touche est comme brouillé dans ma mémoire. Même sa voix m’a semblé parvenir comme réverbérée par un long écho.
— Pas étonnant s’il vous a envoûté… Savez-vous comment il s’y est pris ?
— Non, sinon je ne serais pas ici !
J’eus la distincte impression que mon visiteur était à court de patience, un signe de faim chez ses congénères.
— Je vous prie de rester calme. J’ai besoin de connaître certains éléments. Malheureusement, mon cerveau ne fonctionne pas à la même vitesse que le vôtre.
Il fronça les sourcils, se demandant s’il s’agissait d’une simple déclaration, de flatterie ou d’ironie. J’enchaînai :
— L’homme que vous avez tué sur son ordre, à quoi ressemblait-il ?
Il fit un geste d’agacement.
— Ben à un humain ! J’étais comme dans un rêve…
Pour la plupart des démons, vampires et
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