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Critiques de Alex Gino (51)
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George

Je mets 3 étoiles à ce livre pour le thème, étant donné que je suis pleinement convaincue qu il faut éduquer les nouvelles générations (et les anciennes) à accepter, tolérer et comprendre la différence, parce qu elle fait partie de la vie. Le fait d être transgenre ne devrait pas être un obstacle à l'inclusion sociale, à l amitié et à l épanouissement. Il fait en parler.



En revanche, je n ai pas aimé du tout le livre. Comme vous l aurez compris non pas pour son thème, mais pour tout le reste.



Georges a 8 ou 8 ans et s identifie en tant que fille. C est très difficile pour elle car elle n en parle à personne. Lors du casting de la pièce de théâtre de son école, elle veut jouer le rôle principal qui devrait être obtenu par une personne identifiée par la société comme une fille et non un garçon. Petit à petit elle va devoir affronter ses peurs et ses doutes pour divulguer à sa meilleure amie, sa mère, son frère et tout le reste que Georges est une fille.



Alors, ce qui m a vraiment posé problème au plus haut point, ce sont les clichés de genres. Le livre se propose comme une ouverture à la tolérance et à la diversité, or, les garons en prennent plein la tête. Ils sont violents, bêtes, jouent aux jeux vidéos, parlent de vomi, aiment les cours ou l on dissèque les animaux, parlent de porno,... Et je ne suis pas d accord avec cela. Oui, souvent, on ne peut le nier, les garçons sont davantage attirés par certains sports, ils en viennent aux mains plus vite que les filles, ils sont parfois moins vite matures. Mais ces différences ne concernent pas toutes la genre masculine, et ensuite, il faut arrêter de soit gommer nos différences hommes/femmes ou de les accentuer de façon manichéenne ! La vie n est pas remplie de victimes et d opposants ou les premières seraient des femmes et les seconds des hommes. En assimilant les garçons à tous les personnages idiots de son livre, l auteur(e) qui ne s identifie ni comme un homme ni une femme, les dénature, les rabaisse et en fait une infâme caricature. Si encore il n y avait eu qu un personne garçon agaçant, cela aurait pu passer, mais là... Ils le sont tous.



Même topo concernant les filles. Elles aiment le rose et le mauve, sont hyper bienveillantes (le personnage de Kelly),... Et d ailleurs, on en parle de Kelly et Melissa qui a 8 ou 9 ans se maquillent et testent des gloss avant d aller au zoo ? Quel dommage de donner encore une fois une vision fort étriquée des enfants filles qui devraient visiblement avoir une palette de maquillage complète digne d un mannequin, des paires de chaussures en veux tu en voilà et un ordre et un soin à toute épreuve. Parce que oui oui les filles sont hyper soigneuse et hyper maniaque quand il s agit de nettoyer ! L auteur (e) aurait du situer les enfants à un âge plus avancé, à mon avis, même si il est vrai que souvent les personnes transgenres ressentent les différences des leur plus jeune âge, ainsi que ce fossé qui sépare les filles et les garçons.



Je n ai pas aimé le style de l auteur non plus. Vraiment, j'ai peiné à le lire tant il est simple, sans vocabulaire précis et élaboré ni tournure de phrases recherchée. Le souci se trouve à nouveau là : le thème est hyper intéressant et presque d utilité publique. Mais le style est plutôt adressé aux enfants très jeunes (du primaire) alors que l histoire devrait commencer à interpeller selon moi les élèves à partir de 13 ou 14 ans, afin d avoir la maturité pour comprendre et ne pas rire bêtement face à un sujet trop vite passé sous silence sur lequel ils ne comprennent rien.



Donc voilà je suis déçue. Je laisse 3 étoiles, pour qu on le glisse quand même entre les mains des jeunes, mais à nouveau... Auxquels ? Primaire ? Début du secondaire ?



J ai en revanche bien aimé l utilisation du pronom elle quand on avait la vision de Georges, car si au départ cela a été perturbant, finalement c est très bien pensé et lourd de sens. Il faut aller au delà des apparences...
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George

Avertissement : chronique négative (relativement sérieuse).



George est un petit roman racontant l’histoire d’une fillette que tout le monde perçoit comme un garçon. Elle s’appelle « George ». Depuis toujours. Pourtant, c’est une fille ! Comment le faire comprendre à son entourage, dans ce monde où on la pousse sans arrêt dans des rôles de garçon ? George va se mettre en tête de jouer un rôle féminin dans la pièce de théâtre de l’école, et peu à peu, ce choix « interdit » va prendre pour elle de plus en plus d’importance, symbolique et personnelle…



George m’a été recommandé plusieurs fois* comme une petite pépite d’une douceur et d’une ténacité touchantes sur le thème important de l’identité des personnes transgenre, et encore plus important ici car on se place dans le regard d’un enfant transgenre — enfants qui ont peu de modèles auxquels se rapporter.



*Notamment par Nathan sur sa chaîne booktube "Le cahier de lecture de Nathan"



George, j’étais toute prête à l’adorer ou, au moins, à l’aimer pour le rôle de représentation qu’il tient. Or, j’ai plutôt détesté ce bouquin. Et je ne le recommande pas.



Contextualisons : je n’ai pas détesté ce bouquin pour le message central qu’il porte, c’est-à-dire « tu peux être toi-même, et devenir aux yeux des autres ce que tu es à l’intérieur ». Ça, c’était bien. C’était même très bien.

Mais ça ne sauve pas le roman qui a un gros, gros problème flottant de SEXISME ATRABILAIRE GÉNÉRALISÉ.



Or, dans un roman pareil, sur l’identité de genre, ce n’est pas anodin. Vraiment pas ! C’est même totalement incohérent, j’en reparle plus bas.



La grande question que je me suis posée, c’est donc :



Doit-on célébrer un roman au message positif fort s’il véhicule aussi une cargaison de problèmes ? Y a-t-il des maladresses acceptables, et où placer la limite (pour ce roman en particulier) ?



***LES « PLUS »***



#1. Le thème abordé, nécessaire.



La question transgenre est méconnue et il est souvent très difficile pour les individus transgenres de se faire comprendre et accepter, surtout lorsqu’ils sont enfants, où leurs questions ont tendance à être évacuées.



{Passage explicatif} Un individu transgenre est quelqu’un que tout le monde perçoit comme appartenant à un genre qui n’est pas le sien (comme George, une fille que tout le monde voit comme un garçon). C’est extrêmement difficile à comprendre même chez les gens ouverts d’esprit, car on a tendance à raisonner autrement. (Nommément, en termes d’organes sexuels.)



Le seul fait que j’aie besoin d’écrire ce paragraphe témoigne de la nécessité d’aborder ce thème dans la culture. La culture (et donc ici la littérature) tient un rôle informatif, voire pédagogique. Je n’aurais pas eu besoin d’expliquer l’homosexualité, par exemple : ça fait un bail que ce sujet de société est traité dans nos livres, films, etc. Ça ne garantit pas l’acceptation, au demeurant, mais ça informe.



#2. L’approche authentique, par un auteur transgenre.



Le fait qu’Alex Gino soit transgenre permet probablement au roman d’éviter les écueils symptomatiques d’une vision extérieure, par exemple : au lieu du trope habituel « une fille coincée dans un corps de garçon »*, on est du point de vue de George, « une fille que tout le monde perçoit comme étant un garçon » (ce qui, semble-t-il, est bien plus fidèle au ressenti des personnes trans).



* Le sujet avait par exemple été présenté ainsi dans le roman Gracefully Grayson, d’Ami Polonsky (vraiment meilleur d’un point de vue littéraire) -> Le secret de Grayson en VF, chez Albin Michel.

Ci-dessous, une mini-liste de romans évoquant la question transgenre, mais tous sont plutôt destinés à un public ado, quand la vraie originalité de George, c’est de se placer du point de vue d’un enfant de 8 ans (qui sait déjà qu’elle est une fille).



-Le secret de Grayson (chez Albin Michel)

-Cette fille, c'était mon frère (anciennement "La face cachée de Luna") (chez Milan)

-Le garçon bientôt oublié (chez L'École des Loisirs)

-Garçon ou fille (chez Gallimard Jeunesse) (plutôt rigolo, celui-là)



#3. Le rôle du théâtre



Ici, la pièce de théâtre dans laquelle s’implique George permet un dépassement du problème de genre par un déplacement identitaire pratique et propice au propos du livre. George veut interpréter le personnage de Charlotte l’araignée dans « Charlotte’s Web » (un roman classique d’enfance dans le monde anglophone, traduit sous le titre Le petit monde de Charlotte). Ce combat pour tenir un rôle féminin devient pour George un enjeu personnel immense car la fillette espère ainsi faire comprendre à sa mère qui elle est vraiment…



(C’est le même principe dans Le secret de Grayson. Une idée qui n’est pas nouvelle donc, mais du reste, ça fonctionne très bien.)



#4. L’optimisme



George est un roman qui donne de l’espoir. Il s’attache à dire aux jeunes lecteurs : "Tu peux être toi-même ! D’autres t’accepteront comme tu es. Et tu seras heureux/se."



*Il en faut peu pour être heureux....*



Je ne suis pas difficile, un bon petit roman dont on sort en ayant envie de chanter en se dandinant, moi, ça me va très bien. Sauf que c’est plutôt un autre type d’humeur que ce roman a éveillé en moi :



*Bastoooon*



***Donc, LES « MOINS »***



#1. La pauvreté littéraire (due au fait qu’il s’agit d’un « roman à message »)



C’est assez mal écrit.



Je n’aime pas trop les romans « à thèmes » de manière générale, et celui-ci ne fait pas exception. Pourquoi je n’aime pas ? Parce que ce que j’aime, c’est la littérature. Un roman « à thème » est didactique, démonstratif, et c’est indubitablement le cas de celui-ci. Ça ne m’empêche pas de penser que certains thèmes sont nécessaires, mais, vraiment, je préfère qu’on m’écrire un vrai roman, une œuvre littéraire traversée par ces thèmes, pensée avec eux, plutôt qu’un manuel type « Max & Lili » pour résoudre un problème. Ces romans-manuels ont leur rôle, ils sont bien pratiques, mais bon, là, on est chez L’École des Loisirs, alors flûte, j’ai le droit de le dire : niveau style, c’est le désert du Gobi.



Pas de petite fulgurance, pas de jolies citations à retenir. La mer est calme sous ma planche de surf. #Ennui.



#2. L’incarnation des personnages, pas toujours cohérente.



Kelly, la meilleure amie de George, est le 2e personnage principal. Or, du côté de Kelly, plein de choses sonnent faux, que ce soit dans sa maturité, dans ses revirements, ou dans certaines répliques d’adolescente très éclairée (alors qu’elle a 8-9 ans). Dans le reste du casting, c’est tout aussi marqué voire plus.



#3. La triple dose de sexisme archétypal de la mort qui tue



Le roman est branché sur deux réservoirs : un rose à paillettes, un bleu à crottes de nez. Et il pompe, il pompe, nous déversant continuellement en intraveineuse sa vision genrée super-segmentée des rôles masculin et féminin.



Parce qu’elle est une fille… George (à 8 ans) aime se maquiller, la mode, les magazines ; parce qu’elle est une fille, George déteste les jeux vidéos enfin surtout ceux qui sont violents ; parce qu’elle est une fille, George n’aime pas jouer avec les garçons, George n’aime pas le sport, George est fragile et faible, George trouve que les garçons sont répugnants et agressifs ; parce qu’elle est une fille, George est plus émotive et pleure plus facilement.



C’est déjà beaucoup, mais ce n’est pas tout. Les personnages masculins sont eux aussi victimes de cette vision caricaturale débile : ils sont tous vulgaires, crados, bordéliques, distraits, violents… Que les mecs soient positifs ou négatifs, ils correspondent tous à au moins 2 ou 3 de ces qualitatifs (Scott le frère de George, le père de Kelly, les garçons de l’école…) C’est le festival du cliché sexiste.



Alors, ça m’aurait forcément fait tiquer dans n’importe quel roman, mais dans celui-ci, c’est catastrophique. Le fait que les genres ne soient pas en noir et blanc, c’est pas un peu… le thème central ? Le message du roman ?



La représentation des genres, c’est littéralement le sujet du livre. LITTÉRALEMENT.



**Auto-objection #1**

« Mais quelque part, est-ce que ce n’est pas un peu normal qu’une fillette transgenre se raccroche à des repères de féminité (maquillage, mode, etc.) ? »



> Oui, c’est probablement normal… Mais est-ce que c’est une raison pour présenter tous les mecs comme des gorets ? Il suffirait d’un personnage non-archétypal dans le roman. Un garçon sensible, une fille sportive…



> Il me semble que ce roman fait plus de mal que de bien. Est-ce que les filles (transgenre ou non) n’ont pas le droit, potentiellement, de mettre des baskets et d’aimer les jeux vidéos et d’être quand même des filles ? Est-ce que les garçons n’ont pas le droit de pleurer en lisant un livre et d’être quand même des garçons ?

La petite fille que j’étais, qui adorait le judo, chaussait avec amour ses baskets à scratchs tous les jours, jouait à celui qui court le plus vite, je peux te dire qu’elle te corrigeait si tu la prenais pour un garçon. Parce que ce ne sont pas ces symboles là qui font notre genre. C’est nous, à l’intérieur, et c’est tout. Et c’est cette nuance que le roman rate complètement.



**Auto-objection #2**

« Certes le roman n’est pas parfait mais il porte un message crucial ! Alors bon, on peut passer sur certaines choses. »



> Le problème de ce roman, c’est qu’il ne porte pas le message qu’il prétend porter. Pour les raisons déjà évoquées, je suis obligée de l’analyser comme un « roman à message » plutôt que comme une œuvre littéraire — ce qui est sans doute mieux pour lui — or, dans son message-même, il y a une tension interne hyper problématique.



> On ne peut pas d’un côté soutenir que les apparences sont trompeuses, que les choses ne sont pas en noir et blanc, qu’une personne ressemblant à un garçon peut en réalité être une fille… et de l’autre présenter une vision des genres très segmentée dans laquelle George est une fille parce qu’elle est une petite chose fragile qui aime la mode et les magazines, et n’est pas un garçon parce qu’à l’inverse les garçons, eux, sont des porcs vulgos, bordéliques et violents! C’est antithétique. Le message est raté. Le livre se contredit comme un sale politicien, tenant un discours d’ouverture tout en démontrant continuellement un sexisme ahurissant.



> Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un roman porte un beau message que ça oblitère ses autres messages négatifs. Un roman féministe qui serait en même temps raciste, ça ne passerait pas. Un roman « Black power » qui serait homophobe, ça ferait hurler. Alors pourquoi un roman pro-transgenre qui est hyper sexiste, ce serait ok ?



> Sans doute parce que, « le sexisme, c’est pas graaaaaave ».



*** CONCLUSION ***



Des romans comme George, on en a besoin. C’est sans doute pour ça que les éditeurs (Américain et Français) l’ont choisi, l’ont défendu. C’est une démarche engagée. Les romans sur le transgenre sont rares, et pour les 8-12 ans, quasi inexistants.



Des romans comme George, on en a besoin. Mais celui-là, il n’est pas bon. Et je ne peux pas le recommander sous prétexte que « c’est le seul » : justement parce que c’est un thème sensible et important, il mérite d’être bien traité. Je suis contente que George existe parce qu’il ouvre des portes. Il incitera je l’espère d’autres écrivains à traiter avec plus de panache la question transgenre en littérature jeunesse. Dans un roman porté par une narration forte et des personnages bien incarnés. Et sans greffer dessus la vieille mue reptilienne d’un sexisme suranné. Please.



Des romans comme George, on en a besoin. Mais celui-là, il n’est pas bon. Au plaisir d’en lire de meilleurs,



Lupiot



PS : si vous souhaitez consulter cette (longue) chronique dans sa version illustrée (avec des gifs, des couvertures de livres, etc. (c'est plus agréable)), vous pouvez cliquez sur le lien suivant :
Lien : https://allezvousfairelire.c..
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George

Le récit retrace le parcours de George (sans s) qui malgré qu'il est un garçon ressent lui qu'il est une fille.... Mais comment le faire comprendre à sa famille, sa mère, son frère. Oui c'est vrai George n'est pas brutal mais plutôt doux, il aimait emprunté à sa mère, petit ses vêtements, il aime lire des revues féminines.

A l'école, beaucoup de ses camarades le trouvent un peu différent, on le traite souvent d'homo mais lui sait qu'il n'est pas homo. Non lui sait qu'il est une fille et grâce à sa meilleure amie Kelly il va pouvoir révéler son lourd secret à sa famille.

Comment aborder la transsexualité avec des adolescents..... Pas facile mais ce roman le fait avec délicatesse, sans fausse pudeur mais simplement en se mettant à dans les pensées de George qui ne parle de lui qu'à la 3ème personne du singulier féminin et au début de la lecture, il faut dire que cela perturbe de voir accoler le "elle" à George.

George nous révèle ses espérances, ses rêves, ce qu'elle ressent.... ses espoirs.

J'ai trouvé le récit très bien construit, peut être destiné à de jeunes adolescents car par moment un peu naïf sur les rapports entre enfants et surtout aussi sur la famille de George qui est particulièrement attentive et ouverte.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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George

Enfin, on aborde le point de vue des personnes transgenre !!



Récemment sont sortis plusieurs livres autour de ce thème, celui-ci pour les jeunes adolescents et "Celle dont j'ai toujours rêvé" à partir de 14 ans par exemple, et je trouve ça géniallissime !



Notre héros a dix ans. Il est né avec quelque chose qui pend entre ses jambes, on l'appelle George, on le prend pour un garçon. Mais au fond de lui...Il sait qu'il est une fille, Mélissa.



Le sujet est traité du point de vue d'un enfant et donc ses propos et réflexions, sa maturité sont celles d'un enfant. C'est pur et simple, criant de justesse et touchant.



Qui à part George lui-même, peut dire s'il est une fille ou un garçon ? Il sait au fond qui il est.

L'enjeu de ce court roman est de s'accepter et de s'affirmer, de se révéler tel que l'on est. La nature s'est trompée en mettant une fille dans un corps de garçon, George est en droit de le dire et de réparer cette erreur.



Un beau message de tolérance, un voyage dans la vie de quelqu'un que l'on a toujours pris pour un autre sans s'en rendre compte. Un malentendu qui pèse a chaque instant, ne serait-ce qu'en entendant la mère de George lui dire qu'il sera toujours son petit garçon...



Un livre qui m'a touchée par la simplicité de ses mots et par la profondeur de ses émotions et de ses réflexions.



À mettre entre toutes les mains, surtout celles de ceux qui ne comprennent pas que la nature peut se tromper....Qu'elle ajoute un bras ou un chromosome, qu'elle se trompe de sexe ou qu'elle relie deux siamois, elle peut se tromper et les personnes atteintes ont le droit de vivre en tant qu'eux même, même si ce sont des cas "inhabituels".
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

Deux thèmes forts dans ce roman : la surdité, et le racisme envers les noirs aux USA.

Les deux traités de façon plus qu'intéressante, on est au coeur des problèmes, et on apprend aussi pas mal de choses si ce ne sont pas des sujets qui nous sont familiers.

J'étais un peu surprise que deux sujets aussi forts cohabitent en un roman, quand hélas ils finissent par se rejoindre, et c'est dramatique.



J'ai toujours un peu de mal avec le style d'Alex Gino, que je trouve parfois ennuyeux. Des détails qui me paraissent inutiles sur ce que mangent les protagonistes, ou sur leurs vêtements, de longs échanges sur la série de livres qui rassemble les personnages, mais dont nous ignorons tout ; c'est un peu lassant.

Mais contrairement à George, beaucoup de choses intéressantes ici. Que découvriront peut-être les ados qui le liront.

D'une part autour de la surdité, les divergences entre ceux qui sont pour la langue des signes, et ceux qui pensent que ça empêche les enfants de progresser, et qui les en privent de façon parfois un peu brutale (quand on sait qu'actuellement, on apprend la langue des signes avec certains bébés entendants, pour les comprendre avant qu'ils ne sachant parler), les implants et autres "aides"...

D'autre part, il est difficile d’imaginer vu de France la peur quotidienne des noirs en Amérique. (Quoique on revient ici aussi hélas à un racisme primaire et dangereux)



J'ai aimé que Jilly P. se pose des questions, j'ai aimé que ce soit elle qui réagisse en famille quand tous font mine d'ignorer les problèmes.



J'ai moins aimé que quelle que soit sa bonne volonté pour parler avec Derek, elle se fasse sans cesse rabrouer, alors que sa démarche est parfois maladroite mais toujours chaleureuse.



Je n'ai pas très bien compris le reproche qu'on lui fait (dans le titre entre autres), elle ne m'a paru ni prétentieuse ni imbue d'elle-même, mais au contraire attentive et plein de bonne volonté.



J'ai souri en voyant que même quand ce n'est pas le sujet du livre, l’auteur parle forcément de couples homosexuels, ce qui est peut-être son quotidien, mais moins courant ici pour moi.

Et j'ai été un peu surprise que la famille semble si gênée que Alicia et les enfants soient noirs, et pas du tout que leur couple soit homosexuel. L'oncle et les parents, pourtant très doués pour mettre tout le monde mal à l'aise, n'y font jamais allusion.

L'Amérique est-elle si différente de la France, ou bien est-ce le parti-pris de l'auteur ?



En conclusion, un roman qui dit des choses essentielles, mais qui est parfois un peu ennuyeux à mes yeux.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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George

Il était grand temps, oui, que la littérature de jeunesse nous offre un texte d’aussi bonne qualité que George, et qui évoque la transsexualité. De nombreux enfants sont réduits à se poser des questions, à être brimés, rejetés et niés dans leur identité, soit parce qu’ils ne savent pas comment se débrouiller, soit parce que leur entourage les culpabilise violemment. Si le parcours de George semble, a posteriori, assez facile par rapport à ce que peuvent vivre ces enfants, il n’en reste pas moins complexe. C’est avec des mots simples, une grande tendresse et une fine intelligence qu’Alex Gino nous narre l’histoire de George et nous donne un bel exemple de courage ordinaire. À lire, à relire et à mettre entre toutes les mains !
Lien : https://encresetcalames.word..
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George

J'ai mis beaucoup de temps à écrire cet avis. Je n'arrivais pas à savoir ce que j'en pensais vraiment et ensuite je l'ai presque oublié...

C'est à la fois un bon livre et un livre qui soulève quelques critiques. C'est un bon livre dans le sens où c'est le premier (ou un des premiers) a avoir abordé la question de l'identité sexuelle problématique. En effet, George est une fille...dans un corps de garçon. Et ne sait pas comment le dire, du haut de ses 8 ans. C'est encore plus compliqué qu'à l'adolescence parce qu'à 8 ans, ça passe plus pour une lubie qu'un choix de vie...

Quelques critiques parce qu'il semblerait que la vision des filles et des garçons soit assez stéréotypée. Les filles sont forcément attirées par le maquillage, les paillettes... (voyez ce que je veux dire) et les garçons sont des crados (pour résumer). Un garçon sensible, non ; une fille sportive, pas plus. George aurait pu être sportive, fille et aimer le rose (ou pas, hein)

Je lui ai trouvé quelques longueurs aussi ; et parfois un peu ennuyeux... Mais ça reste assez court, et puis, ce roman a le mérite d'exister et peut déclencher des conversations et des questions entre parents et enfants. Néanmoins, je lui préfère Normal(e) de Lisa Williamson ou Opération pantalon de Cat Clarke, qui offre des rôles masculins et féminins plus nuancées.

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George

J’ai entendu beaucoup de choses sur George. Par exemple, j’ai entendu dire que c’était trop stéréotypé (les filles sont sensibles et portent des jupes et se maquillent, les garçons sont violents…). J’ai aussi entendu dire que ce roman était génial pour les enfants (l’éditeur indique 9-12 ans). Mais moi, qu’en ai-je pensé ? Et bien, je ne vais pas faire durer le suspens : j’ai apprécié ma lecture, malgré quelques défauts.



George, c’est l’histoire d’une enfant trans : Melissa, comme elle aime à s’appeler devant le miroir, est une petite fille née dans le mauvais corps, celui d’un garçon (je simplifie, et pour ne pas vous perdre avec les prénoms, je l’appellerai George comme c’est le cas dans 95% du livre). Mais elle est la seule à savoir qu’elle est en vérité une fille, et elle ne vit pas très bien le fait que tout le monde la considère comme un garçon. Qu’à cela ne tienne, l’école va faire une représentation théâtrale, et George est bien décidée à incarner le premier rôle féminin de la pièce : Charlotte. Ce sera l’occasion pour elle de montrer enfin à tout le monde qui elle est vraiment !

Le roman tourne donc beaucoup autour de la pièce : l’étude du texte en cours, ce que George ressent à sa lecture, les affinités qu’elle a avec les personnages, etc. Cela étant dit, même si le théâtre occupe une place importante dans ce livre, le sujet primordial reste les transidentités : comment George vit, comment elle tente d’être en accord avec elle-même, comment elle va s’y prendre pour le dire à ses proches et comment ceux-ci vont réagir, etc. Dit comme ça, c’est assez dense, mais le roman se lit très bien. Il ne faut pas oublié qu’il est destiné aux enfants, et l’écriture est donc simple et efficace.



Ce qui m’amène à la narration : comme c’est une héroïne, c’est le pronom féminin qui est utilisé, malgré l’emploi courant de son prénom masculin, George. Je me suis interrogée sur ce choix car, si George s’appelle elle-même Melissa, pourquoi ne pas la nommer ainsi tout au long du récit ?

J’ai ma petite idée sur le sujet, à savoir que c’est plus percutant pour le lecteur/la lectrice d’avoir un prénom de garçon et le pronom féminin. Ainsi nul.le ne peut nier l’évidence : le personnage est en transition.

De plus, il s’agit d’un roman jeunesse, et il faut donc simplifier les choses. Ce n’est pas un récit à la première personne, c’est un narrateur extérieur à l’histoire qui nous la raconte. Alors imaginez un peu si on nous parle de Melissa, puis de George car elle est à l’école, ou avec sa mère, et que toutes ces personnes ne la connaissent que sous le nom de George… Si c’est la première fois qu’un.e enfant lit un roman sur le sujet, qu’ielle n’y est pas sensibilisée, il y a de quoi être un peu perdu.e !



En ce qui concerne les fameux stéréotypes, ils sont effectivement présents, mais pas tant que ça. Pour ce qui est des femmes, le maquillage, les jupes et tout le reste, je comprends : George a pour modèle des jeunes filles un peu plus âgées qu’elle, qui font les couvertures des magazines. Toutefois, c’est contrebalancé par la mère de George qui, elle, préfère s’habiller avec un polo et un pantalon, ne se maquille pas. Bon, ce sont deux extrêmes et il se trouve que notre héroïne n’a pas envie de lui ressembler.

Du côté des garçons, c’est vrai que le caïd de l’école est plutôt caricatural, mais ce n’est pas le cas des autres garçons. Toutefois, on les voit beaucoup moins, donc il est normal de garder cette impression en tête.

En vérité, il n’y a pas tant que ça de personnages caricaturaux. C’est surtout que ceux qui sont mis en avant le sont. Aussi, en dehors de George, ils ne sont pas très approfondis.



Comme je le disais en introduction, malgré ses défauts, George est un roman très sympathique. J’ai beaucoup aimé l’héroïne, je l’ai trouvée attachante, et je me suis un peu retrouvée en elle (en dehors des questions de genre).

Je le recommande surtout aux enfants, mais ne vous privez surtout pas de le lire : vous passerez un bon moment de lecture.
Lien : https://malecturotheque.word..
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George

George est une fille . Il/ elle le sait! Reste à en convaincre les autres...

Autant l'homosexualité est de plus en plus régulièrement abordée en littérature jeunesse, autant la question de la transsexualité n'en est qu'au stade larvaire.

C'est chose faite et plutôt très bien fait, qui plus est pour un jeune lectorat ( à partir de 10 ans environ).

Alex Gino a su proposé un roman touchant sur ce sujet sans jamais tomber dans le pathos ou le voyeurisme.

Une belle histoire ( probablement inspirée de la sienne), simple et émouvante.
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

L'avis d'Ophélie:

Ce livre m'a ouvert les yeux sur les différences et le racisme, je ne pensais pas qu'il y avait autant de soucis lier à ses deux thèmes.



L'histoire parle de différence, de racisme et des personnes sourdes Jilly est une jeune fille qui a une petite sœur sourde ainsi qu'un ami. Ce dernier est noir sauf qu'il habite aux Etats-Unis (on s'est tous comment sont traitées les personnes noires) . Elle va vite comprendre que dans la vie il y encore trop de gens qui voient mal les sourds et pire qu'ils détestent les personnes noirs. Ce livre m'a marqué car je ne pensais pas que les personnes pouvaient autant détester d'autres personnes juste parce qu'ils sont différents. La plume de l'auteur est très belle et m'a fait ressentir ce que Jilly ressentait.



Les personnages sont ouvert d'esprits mais il y en a d'autres pas du tout que j'ai détesté. Mes deux personnages préférés sont Jilly et Derek (l'ami à Jilly) car ce dernier va apprendre à Jilly que le monde des malentendants n'ai pas triste mais plein d'aventure. Jilly, quand à elle, va bouger les choses par exemple elle va crier sur son oncle qui dit des propos racistes sur les noirs. Dans sa famille, personne ne réagis face à son attitude blessante et intolérable.



La couverture est très belle. Elle montre bien les différences de chacun mais on voit aussi que malgré ces différences ont peut être unis.



Un livre qui m'a appris beaucoup de choses. Je conseille à tous le monde de le lire et de le mettre à toutes les personnes âgés de 13 ans ou plus.
Lien : http://mellysbook.kazeo.com/..
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George



Parfois, les gens ne voient pas les choses comme elles sont, mais comme ils croient qu'elles sont. Beaucoup de gens aiment George. Maman est très fière de son petit garçon, Scott aime son « frérot », et Kelly le tient pour son meilleur ami. Mais George sait que les gens ne voient pas qui elle est vraiment. Car, George en a la certitude, elle est une fille. Dès 10 ans.



Un livre qui parle d'un enfant transgenre, à l'Ecole des Loisirs, à mon avis la meilleure maison d'Édition pour l'enfance et la jeunesse, j'ai acheté ! Parce que c'est pour enfants. Parce que l'auteur est lui-même transgenre.



L'histoire : George est une petite fille de 9 ans, en CM1. Une petite fille dans un corps de garçon, et elle cache à tout le monde qu'elle est une fille. Quand ses parents lui disent "mon grand garçon", quand son grand frère lui dit "mon meilleur pote", George, ça la rend malheureuse. Alors lorsqu'il est question de jouer une pièce de théâtre, adaptant le livre "Le Petit Monde de Charlotte" https://www.babelio.com/livres/White-Le-Petit-Monde-de-Charlotte/35161



Kelly, la meilleure amie de George, rêve de jouer Charlotte. Quand à George, il rêve aussi de jouer Charlotte. C'est enfin à son amie Kelly qu'elle, George, osera dire pour la première fois "Je suis une fille" . Et ce rôle magnifiquement interprété par George servira de détonnateur pour cette vérité, la vérité de George éclate aux yeux des parents, et de certains adultes, qui pourront ainsi commencer à le comprendre.







J'ai été assez déstabilisée par le fait que, décrivant George de l'extérieur, les articles soient toujours au féminin. Elle, elle, elle... c'est sûrement idiot mais bon. Ma question est : se sent-on transgenre à 8ans, parle t'on intérieurement de soi au féminin, si tôt ? Ceci est un peu une découverte pour moi, qui ne connais pas de personne transgenre dans la vraie vie. Et, ce livre, si on l'offre à un enfant alors qu'on a des doutes, est-ce bien le "bon livre"? Pour la différence, oui, mais s'il s'agit en fait d'autre chose encore. Mais je ne pense pas que cela puisse faire de mal, cela peut lancer la discussion sur l'ouverture aux personnes différentes ; après l'homosexualité, que tout le monde sait appréhender actuellement, le problème des personnes "qui ne sont pas nées dans le bon corps" est encore assez tabou, et en tous cas, la problématique n'est pas discutée ou dévoilée auprès des enfants.



Ma plus grande critique sera l'âge. 10 ans, ça me paraît bien jeune pour faire connaître les problêmes de genre. Je crois qu'il demande un peu d'accompagnement avant, pendant, et après la lecture. Mon propre avis : C'est moyen. Le message passe, mais ce n'est pas passionnant.



Il y a un autre avis ici, et remarquablement documenté et maîtrisé : chez Lupiot :



https://allezvousfairelire.com/2017/03/05/george-d-alex-gino-ecole-des-loisirs-2017/



George - Alex Gino, l'Ecole des Loisirs, 2017, 172 pages








Lien : https://melieetleslivres.wor..
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George

Non ! Je regrette beaucoup, j'aurais vraiment voulu aimer ce livre, d’ailleurs, j'avais demandé qu'on l'achète à la bibliothèque (mais hélas, le budget n'allait pas jusque là !)

Un roman sur un enfant transgenre, écrit par quelqu’un qui l'est lui-même, donc vu "de l'intérieur", et accessible sans problème aux plus jeunes, l’idée est vraiment intéressante.



Seulement, il s'agit d'un roman. Donc, au-delà de véhiculer des idées, et de faire comprendre ce que peut être la vie quand on est à ce point différent, il doit aussi intéresser les enfants, pour qu'ils aient envie de le lire.

Pour ma part, je me suis ennuyée presque tout le long.

Il est certain que je n'ai pas l'âge cible, mais je lis assez de romans jeunesse, et j'ai assez de jeunes lecteurs autour de moi pour savoir ce qu'on peut attendre d'un bon roman, palpitant, qu'on ne peut lâcher.

Et je regrette d'autant plus qu'il est beaucoup question d'une pièce de théâtre tirée de La toile de Charlotte (ou Le Petit Monde de Charlotte) l'excellent roman classique de E.B. White, trop méconnu en France.

Je comprends bien que l'essentiel, ce sont les états d'âme de George, mais on aimerait tout de même qu'il se passe quelque chose.



En outre, j'ai été surprise, lorsque George va chez sa copine, elles occupent leur temps en essayage de vêtements et maquillage. Or, elles sont en CM1, donc elles ont environ dix ans.

Rien à voir avec les fillettes de cet âge que j'ai autour de moi. Que George, qui se rêve en fille, soit ravi de mettre une jupe et du maquillage, je peux le comprendre. Mais que Kelly ait tout ça dans sa chambre me surprend.



On passera sur le fait que tous les garçons sont horribles, pas un pour rattraper l'autre, alors que les filles sont si mignonnes. Sans doute l'auteur voyait-il sa classe comme ça ? J'aurais préféré un peu plus de nuances.

J'ai même été un peu gênée par le fait que l'araignée soit pour George l'incarnation même de la féminité. Si elle peut obtenir le rôle de Charlotte l’araignée, tout le monde verra bien qu’elle est une fille. Surprenant pour moi, le sexe des araignées ne me parait pas si évident !



Navrée, je suppose que je vais une fois de plus être tout à fait à contre-courant des avis, mais pour moi, ce n'est pas parce qu'un livre traite d'un sujet important qu'on doit passer sur le reste.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

Un livre qui se veut ouvertement être un outil de réflexion peut être rapidement didactique, ennuyant, avec des passages trop soulignés pour que ce soit fluide. Pourtant, avec ce court roman, Alex Gino a réussi à créer une histoire captivante et c’est à travers une fiction très crédible qu’il amène ses lecteurs à se questionner sur leurs propres pensées, sur les gestes qu’ils peuvent poser et qui se révèlent parfois blessants même si ce n’était pas l’intention de départ.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

L'auteur Alex Gino donnera deux axes à son roman, la petite "romance" ado, avec notre héroïne qui projette des sentiments ambigus à l'égard d'un camarade de forum et le monumental changement dans le quotidien de sa famille, la surdité de sa petite soeur nouvellement née.



Les deux sujets vont habilement se croiser.



Les 1ères pages du roman ne sont pas forcément excitantes ( c'est un avis personnel) mais en revanche, avec la naissance de la petite soeur de Jillian "Jilly", on apprend des choses, c'est certain.







Ne voyant pas encore tout ce qu'implique la lourde nouvelle , Jilly s'en tiendra à la bonne dose d'amour potentiel évidente qui ne manquera pas dans la famille. Et puis, aussi, à ses yeux, elle est si petite pour l'instant.



La chose est encore théorique et en partageant la nouvelle, Jilly souhaitera se rapprocher d'avantage d'un membre de son forum de jeunes amateurs d'Heroic Fantasy à partir de 11-12 ans qui est lui-même sourd.







Comme souvent sur les forums, on met les pieds dans le plat par des tournures maladroites en disant les choses sans filtres et le jeune âge voulant, on n'évite pas non plus toujours les idées reçues.



Derek du forum, remettra un peu les pendules à l'heure sur l'attitude à adopter avec des connaissances atteintes de surdité et comme on vous le disait, chers lecteurs, on apprend des choses.







La langue des signes n'est pas commune à tous les pays, comme l'oral, elle prend ses spécificités. Le saviez-vous?







Jilly trouvera vraiment cool d'avoir une soeur sourde, différente on entend par là, Derek, lui, est lassé qu'on lui en parle en revanche. Ils vivent clairement deux réalités.







Alex Gino fait de Jilly un personnage attachant derrière ses attitudes à priori intrusives, elle est curieuse, pleine d'empathie et de compréhension.



Derek ne semble pas vouloir que son handicap le caractérise, pour cela le forum, c'est pratique.



L'attitude de Derek pourrait s'apparenter à toutes les autres liées à une différence en tous genres ( handicap, couleur, culture, physique) et du coup, ça redouble d'intérêt pour le roman.



Et en effet, l'auteur élargira son champ d'action dans le domaine de la méconnaissance de l'autre.







Quelle est la meilleure attitude à tenir?



Informer malgré les questions bêtes ou tenir les maladroits à distance?



Une grosse responsabilité pour un ado lorsque l'on a envie d'être comme les autres.







Également, Jilly ne vivra pas non plus la chose au même rythme que ses parents et là aussi, c'est intéressant.



N'ayant pas la douleur du choc( transmettre un handicap), Jilly passera directement à l'étape de savoir communiquer avec sa petite soeur.



Et c'est d'elle-même qu'elle se formera au langage des signes en consultant internet.



Il n'y a pas que Jilly qui croira tout savoir et qui multipliera les maladresses en pensant bien faire.



La perspective du livre est fine et mettra réellement à portée de la cible lectrice les complexités de s'adapter à quelque chose d'étranger à son monde.



Vraiment intéressant.
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George

Le sujet est vraiment original et le personnage touchant, malheureusement je n'ai guère accroché à l'histoire, vaguement ennuyeuse...

Pour George, "le fait d'être une fille en secret était un problème énorme". Elle doit dissimuler les magazines de mode ("ses amis") qu'elle feuillette en cachette, s'enfermer dans la salle de bain quand elle s'amuse à rabattre ses cheveux en frange. A l'école, son mal-être la rend réservée avec les autres et sa féminité, qui transparaît malgré tout dans son attitude et ses goûts, lui vaut les moqueries des "crétins". L'intrigue tourne essentiellement autour d'une pièce de théâtre scolaire dont George rêverait d'interpréter le rôle principal féminin, sans réussir à convaincre la maîtresse malgré son talent. Non seulement la fillette (George est désignée par le pronom "elle" tout au long du roman) s'identifie à Charlotte, mais "elle avait sincèrement commencé à croire que si les gens la voyaient sur scène en Charlotte, ils se rendraient compte qu'elle était une fille dans la vie aussi".



Il devient en effet de plus en plus difficile pour George "de faire semblant d'être un garçon"... Mais comment le dire à maman ? Et à son frère aîné Scott qui la taquine avec ses "histoires de filles", persuadé que Kelly est sa petite amie ? Celle-ci sera la première à recevoir la fameuse confidence et sa réaction, bien qu'ayant nécessité un certain temps d'adaptation, est admirable : Kelly n'aura de cesse de soutenir et encourager George à s'affirmer. Pour la mère, ce sera plus compliqué : "Ce genre de caprice était mignon quand tu avais trois ans"... Quant à Scott, son premier élan est de parler, à tort, d'homosexualité. Il faudra du temps pour que, aux yeux des gens, George prenne "une autre dimension". La transsexualité et les moyens qui y mènent sont même évoqués, George étant parfaitement conscient que son corps ne lui permettra bientôt plus de se déguiser.



La réflexion est donc intéressante, cependant il ne se passe pas grand chose dans ce roman... Les scènes sont souvent diluées dans des précisions inutiles. J'ai par ailleurs trouvé que la thématique du théâtre comme révélateur était un peu convenue. La simplicité du texte le rend accessible aux plus jeunes mais l'impact aurait été plus fort, je pense, en densifiant l'intrigue, même si elle reste porteuse de tolérance et d'espoir.
Lien : https://www.takalirsa.fr/geo..
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George

Voilà un très joli roman sur le transgenre... Ce mot fait peur aux adultes et les dérange... Pourtant dans ce livre le sujet est évoqué très simplement par un enfant, George. Elle est une fille et pourtant autour d'elle, tous la traite comme un garçon. C'est vrai que pour sa maman, elle est son petit garçon, pour Scott, elle est son petit frère... Sa meilleure amie, Kelly, va comprendre et accepter ce que ressent George. Lors d'une répétition d'une scène de théâtre, George interprète avec une telle conviction et une telle justesse le rôle féminin que Kelly est stupéfiée et elle aidera George à se faire accepter comme « fille » auprès des adultes de son entourage.

George est un enfant qui souffre de ne pas être « elle », avec beaucoup de simplicité et de douceur, elle décrit avec ses mots d'enfants de ce qu'elle ressent. Ce livre est un vrai hymne à la tolérance.

Il permet, à nous, adultes, de nous interroger sur notre réelle ouverture d'esprit et à ne pas réduire le sujet « transgenre » à un sujet sexuel.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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George

Rares sont les romans qui traitent de cette thématique et George offre ainsi une belle opportunité d'aborder ce sujet fort et essentiel.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

Un livre qui parle de deux thèmes au centre de notre société :

le racisme et la surdité qui cohabitent fort bien dans ce roman qui raconte l'histoire de Jilly, 12 ans dont la petite soeur venant de naître est sourde. Elle qui croyait tout savoir grâce à ses livres de fantasy se retrouve bien dépourvue. En parallèle elle rencontre sur un forum internet Derek qui est sourd et noir. Elle se rend compte que les gens considèrent différemment sa soeur sourde ainsi que ses cousins, noirs de peau.L'auteur parvient à réussir son pari d'allier deux thèmes bien différents mais tous deux importants dans la société américaine. Un très bon livre sur la société et ses failles.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

La narratrice, Jilly, a 12 ans et nous vivons les choses à travers son ressenti. Problème : ce n'est pas, il me semble, une ado comme les autres car je ne retrouve pas, ni dans sa façon de parler, de penser, ni dans ses centres d'intérêt, de corrélation avec les ados que je côtoie (ou les autres livres jeunesse que je lis). Du coup, c'est un peu compliqué de s'identifier...

L'auteur s'attaque au thème de la différence sous deux angles : la différence "physique" (au terme de handicap) avec la surdité de la petite soeur de Jilly, Emma, qui vient de naître (et donc, naître sourde) : c'est l'acceptation par les parents, après les recherches des interventions médicales qui pourraient pallier ce handicap. Ensuite c'est la différence "raciale" (le mot n'est pas très bien choisi !) puisqu'on parle de couleur de peau et en particulier de l'oppression des Noirs aux Etats Unis. Ces thématiques vont être explorées via une rencontre avec Derek (Noir et sourd) sur un forum internet sur un site de fantasy. Mais rien n'est vraiment fouillé, on reste dans la superficialité des choses, ce roman est fait en fait pour ouvrir les yeux des ados qui vont lire ce livre et les amener à réfléchir. C'est louable bien sûr, mais je ne suis pas sûre de sa réussite ???
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Tu crois tout savoir, Jilly P. !

Après la lecture de « The hate you give », c’est naturellement que je me suis tournée vers ce excellent roman qui propose une réflexion de fond sur le handicap et la question épineuse du racisme aux Etats-Unis. Quelle audace de mêler deux sujets si délicats dans un seul et même roman, pourtant, le tour de force est relevé avec brio par Alex Gino. Jilly est âgée de 12 ans quand sa petite sœur Emma naît. Très rapidement, sa surdité est diagnostiquée et c’est toute la vie familiale qui doit se réorganiser. Au fil de l’histoire, les deux grands thèmes vont se croiser... Ce roman pour ados est bien écrit, la narratrice est très attachante, l'intrigue est aboutie et l'ensemble se tient parfaitement. Une très bonne lecture, accompagnée d'un dossier culturel mis en ligne sur le site de l'éditeur : https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/tu-crois-savoir-jilly-p. A découvrir sans hésiter, très bon roman !
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