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Citations de Alex Schulman (34)


Debout dans l'ombre de son père, sur le quai, elle le voit plisser les paupières dans le soleil bas du matin. Ils attendent. Elle guette les signes d'agacement dans son regard et dans ses gestes. Aujourd'hui, elle est particulièrement attentive, car c'est pour elle qu'ils font ce voyage, elle se sent donc redevable envers lui. C'est à cause d'elle que papa est là, sur ce quai, à cause d'elle la chaleur, à cause d'elle l'heure matinale, le retard du train, elle est responsable de tout ce qu'il doit endurer dorénavant, et lui se tait, indéchiffrable.
(Incipit)
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Sa place est juste à côté des toilettes, une petite file d'attente s'est immédiatement formée tout près d'elle, trois, quatre, cinq personnes qui ont besoin de faire pipi. Elle sort l'album, le pose sur ses genoux. Elle aimerait être tranquille pour regarder les photos, mais elle est incommodée par les voyageurs qui attendent pour aller se soulager. Leurs vessies pleines, à hauteur de son visage, leur urine, si près. Elle se lève et part.
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C’est là qu’un jour tout a commencé, et c’est là que tout a fini.
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Ils montèrent dans la voiture. Benjamin était toujours sur ses gardes, car c'était toujours là, semblait-il, que se déroulaient les scènes les plus terribles, lorsque la famille était enfermée dans un si petit espace. C'est là qu'avaient lieu les plus violentes disputes entre papa et maman, quand papa faisait tanguer la voiture en essayant de régler la radio, ou quand maman ratait une bifurcation sur l'autoroute et que papa poussait des cris désespérés en voyant s’éloigner la sortie derrière eux.
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Les frères avaient reçu une éducation propre à un milieu social supérieur, mais dans des conditions d'existence inférieures au minimum vital, en quelque sorte.
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Un mur de nuages sombres mord le ciel bleu clair.
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«  C’est là qu’un jour tout a commencé , et c’est là que tout a fini . »
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L'éducation de maman était à la fois sévère, dictée par des règles, et en même temps arbitraire. Maman était dure mais pas explicite. Il ne savait jamais quand la réclusion au sauna se terminait, quand il avait l'autorisation de sortir. Il devait le déduire lui-même. Ce qui ne faisait qu'accroître sa mauvaise conscience : et s'il quittait sa prison du sauna trop tôt ?
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Le deuil n'est pas un processus, c'est un état. Il est immuable, ancré comme un roc.
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Papa et maman sont en train de déballer les cartons quand soudain ils se jettent en riant sur le lit encore sans draps, ils veulent tous les deux dormir du côté droit et c'est à qui occupera la place le premier. Ils poussent des cris, font semblant de se battre, roulent et s'embrassent ; Nils s'en va, gêné, mais Benjamin reste, il ne veut rien manquer. En passant devant la tombe de papa, Benjamin constate que c'est maman qui aurait eu le côté droit, mais sa lettre a tout changé, et dans quelques heures, le gardien viendra avec une nouvelle consigne, il rebouchera la trou, parachèvera la trahison de maman, scellera pour l'éternité la solitude de papa.
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Les frères avaient reçu une éducation propre à un milieu social supérieur, mais dans des conditions d’existence inférieures au minimum vital, en quelque sorte. Élevés comme des aristocrates, dressés à toujours se tenir droits comme des i, à faire leur prière avant chaque repas et à serrer la main de papa et de maman avant de quitter la table. Mais il n’y avait pas d’argent, ou plutôt on dépensait très peu d’argent pour les enfants.
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𝑰𝒍𝒔 𝒎’𝒂𝒗𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒊𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒊𝒍 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒖𝒏 𝒑𝒓𝒐𝒄𝒆𝒔𝒔𝒖𝒔, 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒅𝒆𝒔 𝒆́𝒕𝒂𝒑𝒆𝒔. 𝑬𝒕 𝒒𝒖’𝒂̀ 𝒍’𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 𝒃𝒐𝒖𝒕, 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒆 𝒂𝒕𝒕𝒆𝒏𝒅𝒂𝒊𝒕. 𝑷𝒂𝒔 𝒍𝒂 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒗𝒊𝒆, 𝒃𝒊𝒆𝒏 𝒔𝒖̂𝒓, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 𝒗𝒊𝒆. 𝑪𝒆 𝒏’𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒗𝒓𝒂𝒊. 𝑳𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒊𝒍 𝒏’𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒖𝒏 𝒑𝒓𝒐𝒄𝒆𝒔𝒔𝒖𝒔, 𝒄’𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏 𝒆́𝒕𝒂𝒕. 𝑰𝒍 𝒆𝒔𝒕 𝒊𝒎𝒎𝒖𝒂𝒃𝒍𝒆, 𝒂𝒏𝒄𝒓𝒆́ 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒖𝒏 𝒓𝒐𝒄. 
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Tout à coup, des crépitements. Le poisson avait éclaté et ses entrailles se répandaient dans la poêle. La fumée s'épaissit et quelque chose, dans ce qui était en train de se dérouler, fit penser à Benjamin que Dieu y était mêlé, il vit en la colonne de fumée qui s'élevait vers le plafond, illuminée par le soleil, un canal, une écluse divine que le poisson empruntait pour monter au paradis. Et tout lui apparut soudain avec une netteté cristalline, comme si tous les évènements terrestres convergeaient dans cette poêle à frire, comme si la planète pesait de tout son poids sur cette gazinière.
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Le deuil rend muet.
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Peu à peu, il réunissait les indices, apprenait à se connaître lui-même en regardant autour de lui. La saleté à la maison, les taches d’urine par terre autour de la cuvette des WC, ça crissait sous les pantoufles de papa, les moutons sous les lits, qui tournoyaient doucement dans le courant d’air quand les fenêtres étaient ouvertes. Les draps qui jaunissaient dans les lits des enfants avant d’être changés. Les pile de vaisselle sale dans l’évier et les petites mouches qui sortaient affolées de leurs cachettes entre les assiettes, quand on ouvrait le robinet. Les cernes de crasse sur l’émail de la baignoire, telles des lignes de marée dans un port, les sacs d’ordures qui s’emploient à côté de l’étagère à chaussures dans l’entrée. Benjamin s’était rendu compte qu’il n’y avait pas que la maison qui était sales ses habitants l’étaient aussi.
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Il y a d’abord le titre qui a attisé ma curiosité
Puis la 4ème de couverture qui m’a donné envie de découvrir ce livre…
J’étais très intriguée et je n’ai pas été déçue.
Dès le début de la lecture on sent la lourdeur de l’atmosphère… L’alternance des chapitres, entre le passé et le présent, fait monter une tension et préserve le suspense jusqu’à la fin.
Les non-dits, les rapports entre Benjamin, Pierre et Nils, trois frères qui ont vécu le drame (je ne rentre pas dans les détails par peur d’en dire trop !), le sentiment de solitude et la tristesse qui se dégagent de cette histoire forment un tout qui m’a beaucoup plu.
Un premier roman prometteur pour cet auteur suédois.
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«  La pleine lune brillait entre les troncs , une brise se leva, éveillant un bruissement de feuillages .
Benjamin recula d’un pas ; quand les bouleaux s’enflammèrent , il dut se protéger les yeux pour ne pas être ébloui.
Une pluie d’étincelles s’abattit sur la pointe obscure et tout le boqueteau d’argent s’embrasa » ….
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C'est là qu'un jour tout à commencé, et c'est là que tout à fini.
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« Ils savent déjà, le voyage est déjà en eux, il a pour ainsi dire déjà eu lieu, ce voyage qui les ramènera au point d’impact, pas à pas à rebours de l’histoire, pour survivre une dernière fois. »
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Il a vécu toute sa vie d’adulte en suspens, entre parenthèses pour ainsi dire, et là, le cœur pulsant dans sa poitrine, il est pris d’une curieuse euphorie, celle d’être capable de faire ce qu’il fait et d’en avoir la force, ou peut-être surtout : la volonté.
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