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Citations de Alexandre Page (87)


Les grandes-duchesses leur préférèrent les balançoires suspendues aux arbres. Des marins choisis par les plus robustes les poussaient de plus en plus haut, jusqu’à ce qu’ils jugeassent déraisonnable d’aller au-delà, mais les jeunes filles ne se laissaient pas facilement convaincre.
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C’était humainement intolérable de les abandonner à présent que leur situation devenait critique. Ils ne m’en auraient pas voulu, car ils pardonnaient tout, mais ma conscience m’aurait poursuivi jusqu’à la fin de mes jours. Je n’aurais même pas eu le courage d’aller voir les enfants malades pour leur dire adieu. Cela leur aurait été si douloureux. Je ne sais pas si j’ai été courageux de rester, alors que je ne m’étais jamais trouvé courageux. J’ai peut-être eu la lâcheté de ne pas être cruel, mais alors la lâcheté, parfois, peut être belle.
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Je dis donc à vous qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps et qui après cela ne peuvent rien faire de plus.

Saint Luc, XII, 4.
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Le goût du chocolat me ramenait à ce jour où Nastia, les gants encore tachés de sa gourmandise, m'avait tendu ses bonbons en m'invitant à piocher mon préféré. Je revoyais ses yeux bien sûr, son sourire innocent, sa gentillesse. Lorsqu'on passe huit années aux côtés de quelqu'un dans son quotidien, même lorsqu'il n'est pas là, il se trouve toujours des saveurs, des parfums, des sons qui nous renvoient immanquablement à des moments de bonheur partagés.
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Comme me le dit le général, même sur une terre et en des temps devenus si monstrueux, il n'y avait pas de place pour de telles créatures*.

* les assassins de la famille impériale
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Nicolas II a toujours cru qu'il suffisait d'aimer les autres pour l'être en retour ; d'être bienveillant pour recevoir cette bienveillance. Il avait peut-être le défaut le plus rédhibitoire pour un dirigeant : la naïveté. Le tsar n'envisageait jamais le triomphe du mal, ne croyait pas au mal incurable et il imaginait qu'à la fin du combat, le bien grandissant un peu plus de sa victoire entraînait inexorablement l'humanité vers des lendemains meilleurs que la veille.
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Il n'y a que deux genres de souverains, dit-on, qui s'exposent aux révolutions et aux coups d'État : les trop gentils et les trop cruels. Il se trouve toujours des mauvais pour renverser les premiers, et des oppressés pour renverser les seconds. L'indulgence et le pardon, voilà les deux vertus qui causèrent d'abord la perte de Nicolas II.
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Si une arme fit défaut à la Russie dans la guerre, c'est celle de la propagande. L'Empereur détestait cette pratique déloyale et vile qu'il appelait la "corruption morale". Pour une raison d'honneur, il se refusait à l'encourager. Aussi, notre "bureau de presse" se contentait seulement des relations avec la presse alliée et de la surveillance de la presse ennemie. Peut -être était ce un était-ce un principe désuet de croire que la guerre moderne se jouait face à face, d'égal à égal sur le front, puisque la propagande allemande fut un succès indéniable, mais au moins dans notre désuétude, ne causâmes-nous pas à nos ennemis une once des horreurs que nous vécûmes en Russie dans les affres de la guerre civile.
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Il était amusant de constater comment la jeune fille ( Olga) qui avant la guerre voyait tout le monde avec bienveillance, avait appris à distinguer le mensonge, la condescendance, la prétention, et accordait sa confiance avec une circonspection redoublée. On pouvait regretter une forme d'innocence perdue, mais il fallait bien qu'elles s'adaptassent un jour à la réalité grisâtre des temps.
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L'impératrice douairière elle-même ne soutenait pas le choix de son fils. Compte tenu des revers militaires,elle craignait qu'en liant le destin du pays à celui de la famille impériale, une défaite n'entraînât une catastrophe.
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Il lui fallait rassurer les Russes, et pour cela, la meilleure était de prendre, lui l'oint du Seigneur ( le tsar), le commandement en chef.
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Pourquoi ne lui dit-il pas au [ Kaiser ] que le gazage n'est pas la guerre mais un abattage au poison ? C'est dégoûtant, et nous ne pouvons rien faire pour ces pauvres hommes qui se tordent de douleur, m'avait confié l'Impératrice au sujet de l'usage massif de gaz asphyxiant sur le front, avant d'ajouter: Maintenant, les Allemands, pour éviter les bouches à nourrir, préfèrent laisser le typhus et le choléra se développer au milieu de nos prisonniers plutôt que de nous les rendre. Ce ne sont pas des pratiques de militaires, mais de sauvages.
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Comme l'écrivit un jour très justement un historien russe, tout ce qui comptait pour ces individus était de prouver au peuple qu'il ne possédait qu'un quart du cheval, plutôt que de l'aider à devenir propriétaire du cheval entier. La difficile condition des petites gens servait de propagande et ils la nourrirent même, entretenant sciemment leur misère pour accélérer la chute de l'Empire et leur permettre de récupérer le pouvoir tombé des mains impériales. Tous ces comploteurs ignoraient bien sûr que leur révolution d'intellectuels ouvrirait la porte à une révolution populaire qui les balayerait à leur tour, puisqu'aucun d'entre eux n'avait réalisé qu'ils n'existaient que par la seule présence de l'Empereur sur le trône.
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Le Russe est rêveur, abstrait et attentiste ; l'Américain pratique, concret et actif. Le Russe tend à la mélancolie ; l'Américain est toujours tourné vers le lendemain. Le Russe travaille par nécessité ; l'Américain trouve dans le labeur sa raison de vivre. Il y a une sorte d'inévitable incompréhension entre le Russe et l'Américain.
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L'impératrice se montrait plus circonspecte, voyant dans la Douma trop de députés hostiles représentant moins la volonté du peuple, qu'elle savait acquis à la cause de son époux, que leurs propres volontés. Ce serait mentir que dire qu'elle avait vu d'un bon œil cette assemblée se constituer après la révolution de 1905, ce qui l'avait fait passer aussitôt pour ure conservatrice notoire de l'autocratie absolue. Elle partageait l'idée communément admise que le parlement servait surtout à satisfaire les ambitions et la vanité personnelles de ses membres.
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Comme souvent lorsqu'un homme en Russie tentait de corriger des erreurs, de remettre de l'ordre et de la justice là où ils n'étaient plus, il se trouvait des semeurs de troubles pour recréer le chaos.
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À la demande du souverain, il roulait follement sur les routes sinueuses et étroites de Crimée. Tous ceux qui avaient la chance de monter avec lui priaient pour leur vie dans chaque virage, et au retour, descendaient de la voiture impériale blancs comme un linge. Tatiana m'avoua qu'elle avait eu un jour si peur au bord d'une falaise qu'elle avait préféré descendre du véhicule et continuer à pied.
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_ Croyez-bien que je n'ai jamais songé à une guerre Si j'ai déplacé les troupes ce n'est que pour presser la Chine. L'ultimatum n'a d'ailleurs aucune échéance. La presse anglaise a dit quelque chose de très juste. Attaquer la Chine dans la situation présente serait la plonger dans les troubles les plus graves, une révolution peut-être, et ce n'est pas l'intérêt d'un empire d'en précipiter un autre dans un avenir incertain. Mais ne sont-ce pas les amis qui incitent à la prudence et les ennemis à la précipitation ?
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Pour tous le tsar était l'oint du Seigneur, et une fois ma proximité avec ce dernier dévoilée, je possédais un peu de son aura, si bien que l'on m'étreignait d'une étouffante attention teintée de superstition. J'étais comme l'un de ses saints, et au-delà de m'étouffer, cela me gênait.
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Les grandes-duchesses étaient curieuses de tout, immortalisant la moindre vue intéressante avec leurs kodaks qu'elles abandonnaient rarement.
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