Octobre 2013, Will Mitchell, un jeune étudiant métisse afro-americain se rend à Eastwood, en Alabama à la demande de la famille de Trent P. Chestwood, un célèbre écrivain qui vient de décéder.
Il est accompagné de sa petite amie Lindsay, qui elle, est blanche de peau.
S'il ne connait pas cet homme et ne comprend pas pourquoi sa présence est requise, il va vite découvrir que cet écrivain et lui ont beaucoup en commun.
Alexis Arend va vous raconter leur histoire en vous plongeant dans l’Amérique des années 60 et plus précisément en Alabama (un état voisin du Mississippi) où la ségrégation est très forte.
C'est une histoire terrible, soyez prêts à l'entendre.
« Il n’y a rien de pire au monde, ni de plus éprouvant pour un homme, que d’être pauvre. Excepté le fait d’être un nègre, naturellement » , disait mon père.
Ô combien il avait raison ! »
Trent P. Chestwood
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Le mouvement des droits civiques lancé par Martin Luther King ou encore Rosa Parks, débute en Alabama en 1955. L'auteur l'a donc savamment intégré à son histoire. Ce mouvement va générer une peur pour certains, une lueur d'espoir pour d'autres ou encore augmenter une haine déjà bien présente pour une autre partie de la population.
Le livre est construit de façon à vous embarquer tout doucement dans la chaleur de l’Alabama des années 60.
Mais ne vous y trompez pas, à moins d’être hermétique à la souffrance humaine, il ne s’agit pas là d’une ballade de santé.
Vous allez y côtoyer la pauvreté mais également le racisme avec notamment le Ku Klux Klan qui n’épargne aucun être de couleur, même s'il s'agit d'un enfant qui a pour seul « défaut » d’être né avec la peau noire.
Ces hommes , ces femmes et ces enfants de couleur sont dépeints avec une force de vie, de caractère qui forcent le respect et l'admiration.
Alexis Arend a ce don de vous raconter une histoire et de vous y plonger directement et irrémédiablement.
A chaque fois, j'ai l'impression d’être présente dans chacune de ces scènes, d’être témoin, sans avoir la possibilité d'intervenir. Je suis écœurée d’assister, impuissante, à ce florilège de haine.
L'impact est d'autant plus grand car les scènes décrites sont révoltantes, les mots choisis sont durs, insupportables, ils vous touchent en plein cœur.
Mais "Alabama" n'est pas que ça ! Non, c'est aussi une histoire où l'espoir est permis.
Rappelez vous le célèbre "I have a dream" de Martin Luther King qui appelle aux changements des mentalités, à l’évolution de notre façon de voir les choses.
Vous verrez alors que l’on peut toujours apprendre d’autrui que l’on soit blanc, noir, adulte ou enfant.
Dans cette histoire, vous allez faire la connaissance d'un homme capable de mettre en berne ses convictions les plus profondes, d'un enfant qui, de par son innocence, ne jugera pas sur la couleur de peau et sera prêt à affronter le courroux paternel parce qu’il voit autre chose dans cet enfant que la couleur de sa peau. Parce qu’il voit la bonté de son âme.
Un enfant qui se montre bienveillant et extrêmement perspicace comme personne ne peut l’être à son âge.
Au vu du sujet traité, j’avoue que j’appréhende d’arriver à la fin (bon, cela devient également une habitude avec Alexis Arend parce que soi la fin me scotche, soit elle me fait pleurer). Et, une fois encore, la fin est sublime et je ne peux m’empêcher d’être perturbée alors que je tourne la dernière page.
En même temps que j'écris cette chronique , il m'est étrange et difficile de devoir vous préciser la couleur de peau des protagonistes, de devoir associer un être humain, une personnalité à une couleur de peau, comme si cela devait changer quelque chose, comme si ce détail était important.
Il me vient alors à l'esprit cette phrase "On ne naît pas raciste, on le devient".
"Alabama" sort aujourd'hui et je ne peux que vous conseiller ce livre qui parle d'amour, de tolérance.
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