Citations de Alexis Michalik (284)
Lorsqu’il était amoureux, il était heureux partout. Lorsqu’il était seul, il n’était heureux qu’en voyage.
Elle avait un don pour repérer les imparfaits, les déçus, les frustrés, les floués par la vie, car elle savait qu'ils appartenaient à la même tribu qu'elle : la tribu de ceux qui ne parviennent pas à s'aimer.
Il est très étrange de venir d'ailleurs, et de n'y être jamais allé.
Quand tu grandis et que ton frère, c'est un Playmobil, tu te poses des questions.
Seul compte le désir. Le désir pousse les hommes à conquérir des empires, à écrire des romans ou des symphonies. Mais, lorsqu'il est assouvi, les hommes cessent leurs exploits.
Il connait le nom de cette sensation qui le traverse, cette sensation unique, la plus difficile à conquérir, la plus précieuse à conserver : la liberté.
Je vais vous raconter une histoire… Mais auparavant, nous allons nous interroger sur le fait même de raconter une histoire, sur l’importance qu’on accorde à un récit, et sur les frontières qui séparent la réalité de la fiction.
La guerre d'Algérie...
En Algérie, les Français débarquent en 1830 et repartent en 1962.
132 ans d'occupation.
Et pendant 132 ans, les petits Algériens ont appris à l'école : "Nos ancêtres les Gaulois..."
Souvent, presque toujours, le récit du vainqueur est celui qu'on retient.
Et dans tout récit historique, il y a, comme son nom l'indique, une part de récit.
(p. 11)
Ami lecteur, avant de pénétrer dans les méandres du récit, je voudrais te poser une question : Qui es-tu ?
Je voudrais que tu réfléchisses un instant à ce qui fait que tu es toi.
Il n’y a pas l’ombre d’un mouvement sectaire derrière cette entrée en matière, il n’y a pas de paroisse, pas de salut, pas d’enfer. Tout juste des questions, car les questions sont la vie même. Tant qu’il existera quelqu’un pour se questionner, l’humanité vivra, avancera, reculera, s’effondrera, renaîtra de ses cendres.
Donc qui es-tu ?
Tout juste des questions, car les questions sont la vie même. Tant qu'il existera quelqu'un pour questionner, et pour se questionner, l'humanité vivra, avancera, reculera, s'effondrera, renaîtra de ses cendres ? (p9)
Qu'est-ce qui pousse un homme à quitter sa famille et son sol pour venir s'établir non seulement dans le pays voisin, mais dans sa capitale, une ville de dix millions d'habitants?
Qu'est-ce qui pousse ensuite une femme, africaine, camerounaise de la classe moyenne, à la fin des années soixante, à quitter son pays, sa famille, les siens pour un voyage de plusieurs milliers de kilomètres, jusqu'à Paris, France, puis un express de cinq heures pour Rennes, Bretagne, pour y étudier?
Et, plus chaotique encore, qu'est-ce qui peut bien pousser cette même femme, éduquée, titulaire d'un doctorat de lettres classiques, saine d'esprit, à épouser un Breton, de Quintin, Côtes d'Armor, et à lui faire quatre enfants?
Toute l'absurdité humaine est résumée dans mon sang. Car c'est cette somme d'événements improbables qui conduisit, entre mes deux grandes soeurs et mon petit frère, à ma naissance.
... les gens n'avaient rien, ils étaient heureux. Ou plutôt : ils ne savaient pas ce que c'était qu'AVOIR. Maintenant ils savaient, et ils voulaient tout.
Il aimait voyager seul. Il se trouvait plus serein, plus enclin à parler aux inconnus. A deux, on se replie. Les quelques voyages en couple qu’il avait effectués ne lui avaient pas laissé un souvenir impérissable. Ce n’était que compromis, dialogues de sourds, engueulades en français entourés d’étrangers.
Comment avoir l'audace de prétendre être en vie si l'on vit sans oser?
Il repensa à cette phrase de Dostoïevski, un de ses auteurs favoris: "Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre."
Quiconque a partagé un studio avec un membre du sexe opposé, en proche banlieue de surcroît, sans rixes ni animosité, pendant plus de trois ans, peut d'ores et déjà commander les bagues de fiançailles, car rien ne séparera l'entité bicéphale ayant survécu à cette épreuve.
Tout était plus simple, sous le bloc soviétique, jusqu’en 1991: les gens n’avaient rien, ils étaient heureux. Ou plutôt : ils ne savaient pas ce qu’était avoir. Maintenant, ils savaient et voulaient tout.
J'ai pris un livre, machinalement.
Je l'ai ouvert, au milieu.
Ce n'était pas un livre, c'était un carnet, manuscrit.
Et là,
je suis rentré
dans l'Histoire.
[ reconnaissance du corps, à la morgue - une infirmière & un des 2 fils du défunt ]
- Il a l'air gentil.
- Il était très gentil. Tout le monde l'aimait. Comme mon frère, c'est des gens qu'on aime, des gens qui savent parler. Moi je sais pas parler. (...) Je ne suis pas comme eux. Je n'ai jamais été comme eux.
(p. 28)
Il avait peu d’amis, mais n’en avait jamais trahi aucun.