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Critiques de Alfonso Zapico (62)
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La balada del norte

Cette Balade du Nord s'ouvre sur une citation d'Albert Camus, extraite de Révolte dans les Asturies. La révolte connue comme "L'autre Révolution d'Octobre", éclate en 1934 dans le nord du pays. Dans ce Germinal espagnol où les mineurs et leurs familles vivent dans des conditions extrêmement difficiles, les ouvriers de différentes sensibilités politiques (socialistes, communistes, anarchistes) préparent minutieusement une insurrection dans les vallées asturiennes. L'hiver arrive et ils savent que les mineurs sur lesquels repose toute l'économie de la Province, vont souffrir de la faim. Le 05 octobre, les grévistes dotés d'armes et d'explosifs, passent à l'action.

Le premier volume de La balada del norte raconte l'histoire d'une des grèves les plus marquantes de l'histoire de l'Espagne à travers une histoire d'amour, impossible bien évidemment, celle du journaliste Tristán, fils du Marquis de Montecorvo qui possède la mine de Santa Aurelia, et d'Isolina, son employée de maison, fille du mineur Apolonio.

Dans ce roman graphique solidement documenté tout en noir, blanc et gris, reflet de la mine et des paysages dévastés, Alfonso Zapico retrace le parcours d'hommes et de femmes qui, s'ils n'ont pas tous une conscience politique, décident un jour de s'engager, lassés par les injustices et les humiliations. Pauvreté, alcoolisme, violence, exploitation des enfants, solidarité, doutes, colère, La balada del norte est une plongée dans un univers d'une grande noirceur.

Le premier volume se termine sur le premier jour de révolte, et on a hâte de connaître le sort que Zapico réserve à ses héros, même si l'on sait déjà que ces évènements, qui préfigurent ce qui va bientôt se passer dans tout le pays, aboutiront à la création d'une éphémère République socialiste asturienne, seront violemment réprimés par les troupes du Tercio, des coloniaux marocains et de la Légion espagnole, et feront 3000 morts et 30.000 prisonniers.
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La Balada del norte, Tomo 4

C'est avec ce quatrième volume que se termine l'excellente série signée Alfonso Zapico sur les grandes grèves de 1934 , dont le premier tome est enfin disponible le 05 avril chez Futuropolis sous le titre le Chant des Asturies.

Ce sont quatre volumes et plus de mille pages, pour tirer de l'oubli la Révolution asturienne , marquée par de grandes grèves insurrectionnelles, notamment celle des mineurs de charbon, réprimées par les troupes du Tercio, et les troupes coloniales marocaines commandées par le général Franco , qui firent plus de 3000 morts et 30.000 prisonniers. (petit billet ici: La balada del norte Tome 1).



Le dessinateur asturien a réalisé un travail de documentation considérable, multiplié les entrevues, collecté des photographies, fouiller les archives, afin de nous en offrir une image plus intime. C'est au destin des perdants magnifiques acculés à la révolte par la dureté de leurs conditions de vie et l'absence de perspectives que Zapico consacre son récit. Plus que jamais le roman graphique s'attelle à tirer de l'oubli des faits occultés ou minimisés, ici, un évènement majeur dans l'histoire des mouvements sociaux européens, mais il n'y eut hélas, «  Ni pena ni gloria para la Revolución del 34 ». Avec son choix des couleurs, noir charbon, blanc, nuances de gris, l'organisation de ses pages et des cadres, Alfonso Zapico illustre magnifiquement son propos. C'est une fresque sociale remarquable.
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Café Budapest

1947.

Jeune violoniste juif, Yechezkel vit à Budapest avec sa mère Shprintza, rescapée d'Auschwitz. Son oncle installé à Jérusalem les invite à l'y rejoindre. Shprintza ne veut pas quitter la Hongrie pour retrouver ce frère avec qui elle a coupé les ponts.

L'exil se fait néanmoins.



A travers le regard de Yechezkel, nous découvrons la mise en place de l'Etat d'Israël, la dégradation du climat entre les différentes populations qui cohabitaient jusqu'alors paisiblement, et les débuts de la guerre.



Le violon de Yechezkel et le joyeux ‘Café Budapest' de l'oncle Yosef rassemblent, mais les rancoeurs partisanes se développent chez certains, et il semble difficile de ne pas prendre parti pour l'un ou l'autre camp sans se voir accuser de lâcheté ou de trahison.

Et pendant que la tension monte, Shprintza se laisse mourir. Les nazis ont gagné, ils ont réussi à la détruire, finalement…



Dans cet album à la fois 'document' et 'fiction', l'auteur montre les origines du conflit israélo-palestinien, qui semble encore insoluble plus de 70 ans après la création de l'Etat d'Israël, en raison d'enjeux internationaux toujours plus complexes.



Instructive, cette page d'Histoire se lit facilement puisque l'auteur l'inscrit subtilement dans le quotidien d'une famille juive, rendant ainsi la situation plus réaliste et émouvante.
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Le chant des Asturies, tome 1

Club N°53 : BD sélectionnée ❤️

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Un passage de l'histoire d'Espagne très bien raconté.



Personnages attachants et graphisme simple mais efficace.



David

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Cette BD qui va s'étaler sur 4 tomes, décrit un fait historique méconnu.



Bien documentée, elle se lit avec un grand plaisir.



On attend avec impatience, la suite de cette fresque.



Wild57

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La BD de A. Zapico, le chant des Asturies, est la BD que j'ai préférée de ce club.



Pour le dessin et l'historique d'une histoire peu connue de l'Espagne.



Mireille

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Le chant des Asturies, tome 1

Tristan Valdivia, journaliste proche des syndicats ouvriers, quitte Madrid pour rentrer dans le Nord, chez son père, marquis de Montecorvo et riche propriétaire d’un consortium dont fait partie la mine dans laquelle travaillent la plupart des habitants de la vallée.

La dure condition des mineurs est évoquée à travers Apolonio, chef d’équipe loyal et dévoué, qui va peu à peu ouvrir les yeux sur les injustices qui l’entourent et rejoindre les rangs des syndicalistes (socialistes, communistes et anarchistes) qui se disputent tout en préparant la révolution sociale. Accidents, arbitraire et cruauté de la direction rythment et marquent leur existence, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ « on ne pouvait pas mourir de faim en silence, avoir honte face à sa propre famille ou mourir dans un puits les yeux fermés. Il a dit qu'au-delà des droits de la Compagnie à les exploiter ou du Gouvernement à les soumettre, il y avait leur droit à réclamer la justice. Leur droit à se rebeller contre tout et contre tout le monde. »

Alfonso Zapico, prend le temps d’installer décors et personnages. Si cette fresque historique a clairement pour vocation de retracer la révolte des Asturies de 1934, cet épisode oublié de l’histoire espagnole, elle le fait à travers des destinées individuelles, emblématiques des rapports de classe et incarnant les différentes opinions dans toute leur complexité. Au terme de ce premier volume – sur les quatre prévus –, nous n’en sommes qu’aux prémices.

Son trait réaliste s’attache aux détails (outils des ouvriers et des paysans, paysages), preuve d’un travail de documentation préparatoire. Il a renoncé aux couleurs pour mieux jouer avec le noir et blanc : silhouette, cadre noir pour les scènes souterraines. Les changements de gouvernements qui promulguent les avancées sociales ou les enterrent, sont évoqués en pleine page, par des unes de journaux qui viennent régulièrement rappeler les débats qui agitent l’opinion au niveau national, contribuant à insérer le feuilleton dans son contexte. Tentative de coup d’État, insurrection ratée, grèves et répression, victoire de la droite catholique, la Seconde République est « fragile ». Tristan, malade des poumons, se définit comme elle : « il tient le coup mais s’il se relâche il est foutu ».



Une oeuvre qui s’annonce monumentale, pour contribuer à la mémoire de révolution, de cette lutte où « pour la première fois de leur misérable existence, ces hommes et ces femmes se sont sentis maîtres de cet instant qui conduirait la victoire ou au désastre ».





Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le Chant des Asturies, tome 2

La grève générale est déclarée et rapidement s’étend à tout le pays : émeutes en Andalousie et en Estremadure, attaque de la présidence du gouvernement de la République à Madrid, communisme libertaire instauré sans quelques localité du Sud. Armés, les insurgés affrontent la garde civile, et l’armée. Les casernes sont prises d’assaut.

Tristan s’est réfugié à Oviedo avec son père, le marquis de Montecorvo. L’équipe du journal qu’il finance a été arrêtée. Les commerçants de la capitale régionale s’inquiètent pour leurs affaires. Mais les révolutionnaires attaquent la ville et contrôlent déjà quelques quartiers. On suit le déroulement des événements depuis le domicile gouverneur, complètement dépassé, chez qui ils sont venus chercher des informations et où ils se retrouvent bloqués par les affrontements.

Isolina aussi a suivi son père, Apolinio, le charismatique chef du Comité révolutionnaire de Montecorvo. Celui-ci voudrait la protéger et l’en empêcher mais « la révolution sociale se fait avec tous le monde ». Rapidement, on lui fournit un fusil. Arrivés à Oviedo, ils vont s’abriter dans l’appartement d’un avocat de la compagnie ferroviaire et sa famille, et rester en leur compagnie quelques jours. Cette cohabitation sera l’occasion de discussions révélatrices du profond fossé qui sépare les classes sociales.







Restées au village, les femmes s’inquiètent et commentent.

Le ministre de la Guerre nomme le général Franco comme assesseur personnel, lequel va rappeler son armée d’Afrique qui pourra « disposer de tous les moyens » pour écraser la révolte dans les Asturies, seul foyer de contestation à n’être pas soumis.



Cette très grande diversité de points de vue et surtout leur confrontation directe permet de raconter la révolution des Asturies depuis ceux qui la vivent, jusque dans la déroute. Alfonso Zapico maîtrise parfaitement cette forme de narrations croisées et sait rendre ses personnages attachants, en dépassant leur caractère emblématique.



Article à retrouver sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :


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James Joyce, l'homme de Dublin

Je viens tout juste de refermer ce magnifique roman graphique et j'en suis encore émerveillée! C'est un vrai coup de cœur car tout m'a plu.



J'ai aimé découvrir le célèbre auteur irlandais, découvrir sa vie, voyager avec lui a travers ses différentes destinations, vivre avec lui ses réussites et ses échecs.... Une vie très riche qui rempli très bien les 200 pages.



J'ai aimé en apprendre un peu plus sur mon pays, l'Irlande et découvrir le contexte politique et historique et de pouvoir croiser dans cette BD énormément de personnalités.



Et enfin les dessins, waouh, ils sont tellement bien faits. Bref foncez les yeux fermés car c'est un régal!
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Ceux qui construisent des ponts

Une fois n'est pas coutume, puis-je vous convier à un petit exercice d'introspection ?

Phil56, modeste chroniqueur sur Babelio, se doit de vous avouer avoir été biberonné dès l'enfance au "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".

Au départ des récits de la résistance anti-fasciste au Mouvement Populaire Wallon en passant par la question royale et les grèves de l'hiver 60-61, vint ensuite une approche plus personnelle, plus impliquée aussi, des mouvements régionalistes, autonomistes et indépendantistes (Wallonie, Jura suisse, Québec, Bretagne, Corse, Occitanie, Irlande du Nord, Écosse, Catalogne et ... Pays Basque).

Comme certaines et certains d'entre vous, j'ai pleuré de rage au verdict du procès de Burgos (1970) tout comme j'ai sauté de joie à la mort de Luis Carrero Blanco (1973).

Après la mort du caudillo et la transition démocratique, ma compréhension quant à la pertinence du maintien de la lutte armée s’étiola peu à peu.

Mon constat était que l'alliance objective s'étant de facto instaurée entre l'aveuglement irrédentiste de l'ETA et la violence directe ou plus pernicieuse de l'appareil répressif de l'état central madrilène pervertissait le débat politique et annihilait les revendications démocratiques portées par la gauche abertzale dans le champ associatif, culturel, syndical et politique.

Ce long préambule pour vous dire tout l'intérêt que, dès l'entame, j'ai porté au présent ouvrage.

Alfonso Zapico, talentueux représentant d'une nouvelle génération de dessinateurs/illustrateurs en terre d'Espagne, a le projet un peu fou de faire se rencontrer durant l'hiver 2016 deux de ses amis basques qu'à priori tout oppose.

D'un côté Fermin MUGURUZA, indépendantiste ET internationaliste, artiste protéiforme à la renommée internationale, fer de lance (entre autres) du "Rock radical basque" (Kortatu, Negu Gorriak, ...) ;

De l'autre, Eduardo MADINA, jeune parlementaire en Biscaye, étoile montante du PSE (Parti Socialiste d'Euskadi), victime en 2002 d'un attentat à la voiture piégée perpétré par l'ETA où il perdit la moitié de sa jambe gauche.

Au final nous est offert un roman graphique au crayonné en noir et blanc un peu minimaliste mais à l'élégance subtile qui a pour modeste et hasardeuse ambition (en y parvenant) d’éclaircir les zones d'ombre, briser les interdits, libérer la parole, susciter l'écoute, alternant analyses, émotion, humour et légèreté.

Pour ce faire, l'auteur n'adopte pas de démarche racoleuse et refuse de céder aux sirènes de la délation ou du règlement de compte.

Pour peu que la thématique abordée vous interpelle, vous apprécierez une bien belle œuvre de résilience, au titre judicieusement évocateur, célébrant sans angélisme la paix des armes chèrement acquise mais enfin retrouvée.



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Le chant des Asturies, tome 1

Alfonso Zapico traite de la montée des tensions sociales au début des années trente dans le nord de l’Espagne, là où les mines appartenaient à des propriétaires exploitant une population ouvrière qui n’avait pas moyen d’améliorer sa condition. Il y a du Germinal dans cette BD, mais amené avec une volonté de montrer les positions des uns et des autres, tout en humanisant le récit.



Zapico créée un personnage d’éditeur de poésie, Tristán Valdivia, vivant à Madrid, mais dont les bronches sévèrement atteintes lui rappellent que la fin n’est peut-être pas loin. Il retourne vivre chez lui dans les Asturies, là où règne son père le marquis de Montecorvo, riche propriétaire. Un retour sur fond d’opposition de pensées. Tristán est sensible à la cause ouvrière, il sympathise avec Isolina, domestique de son père, et fille d’Apolonio, un chef d'équipe de mineurs respecté. Son père le marquis lui ne vit que pour le développement de ses affaires. Sans hostilité vis à vis de son personnel, avec même un certain paternalisme, mais sans se rendre compte de la situation réelle des mineurs. Un accident au fond d’une fosse et c’est le gagne pain d’une famille qui disparaît. Les ouvriers sont de plus en plus sensibles aux discours des anarchistes et des communistes locaux. Si en plus Apolonio les rejoint, leur influence sur la mine sera totale.



L’histoire permet d’expliquer la montée des tensions sociales dans l’Espagne de cette époque. Elle est magnifiée par des dessins en noir et blanc, qui donnent de la profondeur aux personnages. Un beau roman graphique, très travaillé.



La série est annoncée en quatre tomes.

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Le chant des Asturies, tome 1

Les chants des Asturies est le premier tome d’une série de quatre BD. J’ai dévoré en une traite cette première partie, happée par ma lecture.



Il s’agit ici de relater le chemin de mineurs vers la révolution dans la région des Asturies. Cette révolte est née de diverses humiliations : celle des propriétaires des mines, des ingénieurs, des politiques. Il y a le contremaître Apolonio qui semble passif mais loin de là, sa fille Isolina et bien sûr le petit marquis Tristan, puis tant d’autres. Les pages de cette BD regorgent de personnages divers et variés mais tous très intéressants.



J’ai tourné et tourné les pages jusqu’à la dernière, déçue de ne pouvoir lire la suite en français pour le moment. Et que dire des dessins exclusivement en noir et blanc ? Magnifiques, vraiment, avec des variations plus foncées selon l’environnement : dans la mine ou à l’extérieur. Et des émotions retranscrites à merveille, notamment lors d’un enterrement dont je ne dirai plus, mais qui m’a fortement émue.



Merci aux éditions Futuropolis et à Babelio pour m’avoir permis de découvrir ces pages dans le cadre de la dernière masse critique. Un régal pour un sujet méconnu mais toujours d’actualité !
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Le Chant des Asturies, tome 2

Octobre 1934, la révolte éclate et des différents bassins miniers des Asturies descendent des insurgés qui convergent, arme à la main, vers Oviedo. La ville va connaître plusieurs jours de combats violents et acharnés.

Le récit alterne entre des représentations de combats à travers la ville avec des moment passés auprès des héros du premier tome. D'un coté Tristan et son marquis de père se retrouvent coincés chez le gouverneur complètement dépassé par les événements. De l'autre Isolina et son mineur de père se retrouvent à jouer les guetteur sur les balcons. Tous les deux sont chez des inconnus, à attendre que la situation se débloque et étant finalement très passifs.

Fresque vivante de la révolution qui a frappé l'Espagne, ce récit est très intéressant et entrecoupé de moment de vie banale qui le rend touchant et réaliste.
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Le chant des Asturies, tome 1

Une région …

Les Asturies (1) …

Avant peuplée par « l’homme de la campagne » qui « sème son jardin, taille sa vigne, alimente son bétail et voit grandir les arbres »…

Maintenant des hommes qui « se consacrent seulement à creuser de profonds trous dans la terre et l’entasser jusqu’à en faire des montagnes. Ils ne sont attachés à rien et ne croient en aucun dieu. Ils sont juste là les uns pour les autres ».



Une plongée dans l’histoire de l’Espagne …

Du début du XXe siècle …

De la semaine tragique de Barcelone (2) …

En passant par la grève générale révolutionnaire réprimée avec le train de la mort qui chassaient des animaux nuisibles ( cette appellation désigne des mineurs !) (3) …

1931 proclamation de la république, des grèves, des révoltes matées dans le sang …

1932 la république continue à faire beaucoup d’efforts pour se saborder par elle même …

Et pendant ce temps là la peste brune arrive au pouvoir en Allemagne

Le tout résumé en quelques cases pour en arriver à nous poser à Noël 1933 à Madrid lorsque l’histoire de Tristan commence.



Ce roman graphique est passionnant …

Pour nous décrire une région marquée par son histoire minière …

Pour entrer dans l’intimité de personnages qui représentent différentes classes sociales …

Du noble propriétaire de la mine, spéculateur avisé investissant à tout va dans tout ce qui peut être nouveau et à priori prometteur …

De la jeunesse dorée, des fils de, intellectuels, nourrie par la littérature de l’époque, préoccupée essentiellement par son nombril …

Des mineurs que nous suivons à la fois dans leur vie personnelle au sein de leur foyer et dans leur vie professionnelle au fond de la mine.



Les dessins sont impressionnants de précision, de délicatesse à la fois pour évoquer les paysages dans leurs aspects géographiques ou industriels ou les individus dans toute leur dignité.

Un roman graphique remarquable…

La deuxième partie est prévue pour juin 2023 … ouf c’est dans pas trop longtemps



(1)

Les Asturies sont situées sur la côte septentrionale de l’Espagne.

La principauté des Asturies est une communauté autonome uniprovinciale d’Espagne.

Son territoire représente une superficie de 10 000 kilomètres carrés et accueille une population qui dépasse légèrement le million d’habitants et qui régresse.

Les principales populations asturiennes se concentrent dans la zone centrale de la principauté, depuis la côte à l’intérieur en suivant les vallées rocheuses.



(2)

On connaît sous le nom de Semaine tragique les évènements qui se sont déroulé à Barcelone et dans les environs entre le 26 juillet et le 2 août 1909.

Pour protester contre un décret du 11 juillet contraignant les réservistes à prendre part à la guerre de Melilla contre les Rifains, 'organisation Solidaridad Obrera lance un appel à la grève générale.

Le mouvement est repris par des leaders révolutionnaires et débouche sur des émeutes, la loi martiale est proclamée, des barricades se dressent dans les rues et des affrontements ont lieu avec l'armée : 104 civils, 4 soldats et 4 membres de La Croix-Rouge trouvent la mort.

L’église, principal soutien du pouvoir, est alors visée par les émeutiers : 18 églises, 49 couvents ou collèges religieux sont la proie des flammes.

La monarchie réprime le mouvement. Le pédagogue libertaire Francisco Ferrer est désigné comme l'instigateur de ces événements. Il est arrêté, jugé par un tribunal militaire et condamné à la peine de mort. Il est fusillé le 13 octobre 1909 au château de Montjuïc.



(3)

La grève générale de 1917 en Espagne est considérée par son caractère comme une grève générale révolutionnaire qui a eu lieu en Espagne en août 1917. Elle a été appelée par l’UGT (socialiste ; Union générale des travailleurs) et le Parti socialiste ouvrier espagnol, la été soutenue dans certains endroits par la CNT (anarcho-syndicaliste ; Confédération nationale du travail). La grève générale s'inscrit dans le contexte historique de la crise de 1917, sous la monarchie d’Alphonse XIII d’Espagne et le gouvernement d’Eduardo Dato.

Malgré la précipitation de l'appel, au début de la grève, les activités ont été paralysées dans presque toutes les grandes zones industrielles, les zones urbaines et les zones minières, mais seulement pendant quelques jours, tout au plus une semaine. Dans les petites villes et les zones rurales, elle n'a quasiment pas eu de répercussions. Les communications ferroviaires, un secteur clé, n'ont pas été perturbées longtemps.
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Le chant des Asturies, tome 1

Début des années 30, l'Espagne vit une période de chamboulement politique voire d'instabilité. Dans le nord du pays, où le peuple est opprimé dans les mines de charbon, la colère gronde et la révolte couve.

Tristan Valdivia est gravement malade des poumons, la faute à son tabagisme démesuré et à sa mauvaise vie oisive faite de cuite et d'indifférence. Son médecin ne lui a donné que quelques mois à vivre et il décide de quitter Madrid pour retourner à Montecorvo, dans les Asturies, son village natal, où son père est un riche marquis qui possède toutes les mines de la vallée. Il va tomber amoureux de la femme de chambre, Isolina, fille d'un mineur.

Une très belle fresque qui sert de témoignage à cette période tumultueuse et mal connue de l'Espagne. A travers notre couple : un fils de Marquis et une fille de mineur, nous vivons l'apparition des tensions, et la révolte qui ne demande qu'à éclater.

Le nord de l'Espagne ressemble au nord de la France, on se croirait dans Germinal. Les même mines de charbon exploitant les hommes qui enchainent paie de misère et accidents, tandis que les dirigeants des mines, issu de la bourgeoisie, ne pensent que rentabilité en mettant de coté l'humain. De l'esclavage moderne qui va vite devenir une cocotte minute.

Le dessin noir et blanc a un trait simple et charbonneux mais il ne manque ni d'expressivité et de charme. Il est très agréable à parcourir et efficace pour traduire le climat des années 30. Il y a un bon travail de retranscription du matériel ou des bâtiments de l'époque.

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Café Budapest

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui nous plonge dans l’ambiance de Jérusalem au moment de la création de l'État Israélien en 1947. On suit Chaskel, jeune juif hongrois et sa mère, survivante du camp de Birkenau, qui fuient la misère et vont trouver refuge chez Oncle Josef, tenancier du café Budapest à Jérusalem.



Comment continuer à vivre quand on est un survivant ? Comment s’opposer à l’étiquetage forcé ? Comment deux communautés sombrent dans la haine et la violence? Voici les thèmes abordés dans cette bande dessinée, avec pas mal de délicatesse, malgré quelques scènes très crues. J’ai bien aimé la façon dont le cercle vicieux de la violence est représenté même si j’ai du mal à croire que tout était si paisible et harmonieux avant le vote de la création d'Israël à l’ONU. Dans le juif errant, Albert Londres décrit déjà les flambées de violence entre les deux communautés. Ce parti pris de l’auteur permet cependant de bien faire passer son message concernant la tristesse de voir la violence gagner. L’entente présentée est donc bien une image de ce qu’on peut espérer observer entre les différentes communautés et fait écho à ce que Chaskel et sa mère cherchent : un peu d’espoir.



La BD montre bien aussi comment les jugements péremptoires et faux peuvent marquer des relations que ce soit par le mépris ou la violence. Et toute l’histoire est illustrée par un crayonné en noir et blanc, très expressif, qui sert très bien la narration. Encore une belle découverte d’un auteur de BD espagnol qui me donne envie d’en découvrir d’autres.

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Café Budapest

Au travers d'une histoire assez simple, cette BD a le mérite de revenir aux origines qu'un conflit qui dure depuis 70 ans.

Surtout il a le mérite de replacer les humains dans ce contexte : des gens normaux, des voisins qui passent de bons moments ensemble sans soucier de la religion ou de la nationalité de l'autre.... et qui un jour se retrouvent séparé par une espèce de folie de certain.

J'ai bien aimé le dessin qui donne l'effet dêtre un rapide croquis posé sur la papier.
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Le Chant des Asturies

Que reste-t-il de la révolution des mineurs des Asturies ? Des révoltés errants dans les montagnes, des prisons remplies de mineurs, des pendus sur la place publique, d'autres s'exilent... Il est l'heure de rendre des comptes. La Garde Civile est décidée à tous les coincer. Apolonio, Tristan et quelques autres, frigorifiés, affamés et traqués décident de passer la frontière pour rejoindre la France.



Voici le quatrième et dernier tome de la formidable saga historique d'Alfonso Zapico. Sa longue enquête permet de nourrir le récit d'histoires humaines. Il en termine donc avec le récit de ces hommes et femmes qui ont fait trembler la bourgeoisie espagnole en 1933. Celle-là même qui se réjouit de voir les insurgés matés, tués ou emprisonnés. Même si des soubresauts se font encore sentir, l'ordre est de retour.



Mais que vont devenir Apollonio et Tristan ? Apollonio est devenu une figure syndicale un peu malgré lui. Tristan, fils de propriétaire de mines, ne rêve que de retrouver Isolina, la fille d'Apolonio, et lui écrit quotidiennement.

 

Le trait à l'encre et à la plume d'Alfonso Zapico fait merveille dans les portraits de ces personnages qui ont écrit une histoire oubliée et dont l'hommage qui leur a été rendu tout au long de ces 4 tomes va m'accompagner quelque temps.



En ce 1er mai, mon coup de cœur va à ce Chant des Asturies, comme une plainte qui monterait du fond des mines, habitées par les fantômes de ceux qui se sont battus pour une vie meilleure.
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Le Chant des Asturies, tome 2

1934, la révolte se propage. Des mines de Montecorvo, on se rend en nombre vers Oviedo, armes en bandoulière, la rage au ventre. Les combats contre la Garde Civile sont violents, les bourgeois s'offusquent et commencent à prendre peur. Les casernes tombent, les bombes explosent... La révolution sociale commence à gangréner tout le pays.



Suite de la fabuleuse fresque d'Alfonso Zapico, best-seller en Espagne, avec un tome 2 dur, violent mais toujours animé d'un souffle révolutionnaire emballant. On y retrouve Appolonio le chef des mineurs et sa fille Isolina, désireuse de suivre son père dans les combats. On y retrouve aussi celui qu'elle aime, Tristan, fils du Marquis propriétaire des mines. Ils se réfugient en ville, loin des combats, du moins le pensent-ils....



Une série en 4 tomes pour honorer la mémoire de ceux qui se sont battus pour leurs droits, pour travailler et vivre dignement. Alfonso Zapico réussit le tour de force de nous passionner pour cet épisode de l'histoire de son pays avec son récit documenté, fruit de sa longue enquête, et ses personnages emblématiques avec au centre le couple impossible Tristan-Isolina.



Avec son style à la Tardi, Zapico fait mouche une deuxième fois! S'il y a une série à ne pas manquer cette année, c'est celle-ci ! Tout y est, l'Histoire, la mémoire, l'amour, le drame... incontournable !
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Le chant des Asturies, tome 1

Noël 1933, Madrid, Tristan, malade, décide de retourner dans le nord, chez son père, le Marquis de Montecorvo, patron de mines.



Commence alors une fresque marquante, celle de la révolte des mineurs des Asturies en 1934. Pour gratter l'histoire de sa région natale, Alfonso Zapico a mis les mains dans le charbon. Au prix d'une enquête folle, Il nous raconte les oubliés, ceux qu'on a préféré ranger dans les tiroirs de l'histoire. Une histoire universelle, celle de tous ceux qui ont refusé leur sort.



Le fil rouge de cette série de 4 tomes (déjà parus et best-seller en Espagne) c'est Tristan et Isolina. Une histoire d'amour impossible que l'on voit naître dans ce premier volume. C'est aussi Apolonio, le père d'Isolina qui devient leader syndical un peu malgré lui... et tous ces mineurs de tous âges qui descendent au péril de leur vie.



Le travail à la plume et à l'encre est saisissant, entre des décors riches de détails et des portraits caricaturaux savoureux. Les pages noires nous mettent en immersion dans les mines nous contant des anecdotes, des témoignages de l'époque.



C'est un énorme coup de coeur ! Une fois les premières pages plaçant le contexte historique passées, j'ai été embarqué par le souffle de la révolte naissante, par ce couple improbable.. Une série à ne pas manquer !
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La Guerre du Professeur Bertenev

La guerre de Crimée est un sujet rarement évoqué dans la bande dessinée. C'est bien pour les auteurs de faire preuve d'originalité en nous contant des passages de l'histoire peu connus.



Bertenev était un professeur idéaliste à Moscou qui s'est opposé à la tyrannie du Tsar Nicolas 1er. Il a été envoyé au front pour y mourir. Cependant, l'instinct de survie est plus fort que tout. Il va passer dans le camp des anglais ce qui lui vaudra une rancune tenace du capitaine russe sanguinaire.



J'ai à la fois aimé le dessin ainsi que le récit de guerre de ce professeur pas comme les autres. Il apporte beaucoup de fraîcheur par une manière de penser assez égalitaire. L'exemple qui me vient à l'esprit est le rapport homme-femme dans une Angleterre victorienne où les soldats devaient se battre pour la Reine. Il va réussir à mettre fin à bien des conflits parfois intérieurs. La fin de la lecture sonne comme le tocsin. C'est dommage car on aurait aimé savoir ce qu'il va devenir. Peut-être y aura-t-il une suite un jour...
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James Joyce, l'homme de Dublin

C'est une lecture assez longue pour décrire la vie de James Joyce, l'un des plus grands auteurs irlandais. Je dois bien avouer que je ne le connaissais pas n'étant pas un homme de lettres.



On se rend vite compte que c'était une sorte de parasite qui vivait aux crochet de ses amis en étant certain de sa supériorité artistique. Pour certaines personnes, l'art justifie tout. Il s'adonnait à la boisson en dépensant sans compter et avait une vie pour le moins dissolue. Je ne juge pas mais je n'approuve pas. Ce n'est pas mon trip.



Pour le reste, l'homme de Dublin va très vite quitter la capitale irlandaise pour ne plus jamais revenir dans son pays. Il parcourra l'Europe en dilettante.



L'auteur a choisit la chronologie la plus simpliste ce qui rend la lecture plutôt accessible. On traverse une Europe en proie aux deux guerres mondiales. C'est assez intéressant par moment.



Le style graphique est assez réaliste et expressif ce qui m'a tout à fait convenu. Le noir et blanc ne gâche rien. Bref, sur la forme, c'est assez sympa. Sur le fond, je n'ai pas éprouvé d'empathie particulière.
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