Citations de Alfred Adler (61)
Chaque solution erronée, résultat d'un développement physique ou psychique inadéquat, démontre son impropriété par l'échec qui petit mener jusqu'à la suppression et l'extermination de l'individu égaré. Le processus de l'échec peut dépasser l'individu et nuire à ceux qui lui sont associés, à sa descendance, et entraîner dans les pires difficultés les familles, les tribus, les peuples et les races.
La psychanalyse était par trop encombrée par le monde des enfants gâtés, ce qui fait que la structure psychique lui apparaissait comme un décalque constant de ce type et que la structure psychique profonde en tant que partie de l'évolution humaine lui restait cachée. Son succès passager résida dans la prédisposition d'un nombre immense de personnes gâtées à accepter volontairement les vues psychanalytiques comme s'appliquant à tous les hommes. Ils furent par-là renforcés dans leur propre style de vie.
ON NE DOIT JAMAIS COMBATTRE UN ENFANT ; POUR LA SIMPLE RAISON QU'IL EST LE PLUS FORT. L'ENFANT NE PREND AUCUNE RESPONSABILITE. CELUI QUI ASSUME UNE RESPONSABILITE N'EST JAMAIS LE PLUS FORT.
Les états affectifs manifestent, renforcés, ce que nous avons appelé les traits de caractère. Ce sont, délimitées dans le temps, des formes du mouvement de l'organisme psychique, qui, sous la pression d'une nécessité connue ou inconnue de nous, s'extériorisent comme une décharge soudaine et qui, comme les traits de caractère, sont orientées vers un but.
De la connaissance de l'âme humaine résulte d'emblée un devoir, une mission qui, en deux mots, consiste à briser les cadres où un homme est enfermé, pour autant que ces cadres s'avèrent non appropriés à la vie; il faut lui ôter la fausse perspective qui le fait errer dans l'existence, et lui en présenter une autre, plus adéquate à la vie collective et aux possibilités de bonheur que peut comporter son existence.
Nous avons trouvé que le but final de toute névrose consistait dans une exaltation du sentiment de la personnalité, dont la modalité la plus simple nous est donnée par l'affirmation exagérée de la virilité. La formule : « Je veux être un homme complet », constitue la fiction directrice, ce qu'Avenarius appelait l' « aperception fondamentale », de toute névrose, pour laquelle elle prétend représenter une valeur réelle dans une mesure beaucoup plus grande que pour l'état psychique normal.
Dans chaque âme humaine existe cette tension entre le sentiment d'infériorité et le besoin de valorisation.
La psychanalyse a essayé de pénétrer la structure et la stratification de l'inconscient. Il est son mérite durable d'avoir schématisé une si vaste psychologie de l'inconscient. Nous lui devons la découverte de ce que les blessures de l'existence peuvent donner comme troubles de l'âme. Certains événements ressentis comme pénibles subissent un refoulement. On les oublie. Mais cet oubli ne représente pas leur effacement, le passé n'est pas mort. Il sommeille. Le passé se réveille dans certaines conditions et pénètre dans le domaine de la conscience. Il se présente sous un déguisement symbolique sous lequel il sera bien souvent difficile de retrouver l'événement refoulé. Ainsi naît le symptôme névrotique avec ses différents aspects.
tout l'art de la compréhension de la particularité humaine consiste à saisir le style de vie créé dans l'enfance de l'individu, à réaliser les influences qui étaient à l'œuvre au moment de sa création et à voir comment ce style de vie se manifeste quand il est aux prises avec les problèmes sociaux de l'humanité.
La dissimulation ne sert pas à grand-chose en face du psychologue individuel expérimenté. Le malade s'attend à beaucoup de sentiment social de la part du conseiller. L'expérience nous ayant appris qu'on ne doit pas s'attendre à beaucoup d'intérêt social de la part du malade, on n'en exigera pas beaucoup non plus. Dans cet ordre d'idées on sera aidé considérablement par deux constatations : la première, que le niveau social n'est pas très élevé d'une façon générale; la deuxième, qu'on a généralement à faire à des gens qui ont été trop gâtés étant enfants et qui, même plus tard dans la vie, ne peuvent se défaire de leur monde fictif. On ne doit pas trop s'étonner que beaucoup de mes lecteurs aient admis, sans en être choqués, qu'on puisse poser la question : « Pourquoi dois-je aimer mon prochain ? » Après tout Caïn a posé une question semblable.
Que le cosmos devrait avoir un intérêt à maintenir la vie n'est guère plus qu'un pieux désir, mais qui peut trouver son utilisation dans la religion, dans la morale et dans l'éthique comme puissant ressort pour activer le bien-être collectif de l'humanité et c'est ce qui a été fait dans ce sens.
Probablement devons-nous au sentiment du contact maternel la majeure partie du sentiment social de l'humanité et par là le fond essentiel de la civilisation humaine.
J'ai proposé une classification des enfants difficiles qui s'est montrée utile à plusieurs points de vue :
Les enfants plutôt passifs tels que les fainéants, les indolents, les obéissants mais dépendants, les timides, les anxieux, les menteurs et d'autres enfants semblables.
Les enfants plutôt actifs tels que les autoritaires, les impatients, les excités, et ceux qui sont enclins à des crises affectives, les turbulents, les cruels, les vantards, les déserteurs, les voleurs, les excités sexuels, etc.
La psychologie individuelle comparée essaye d'approfondir l'étude de la connaissance psychologique de l'être humain, uniquement en s'efforçant de comprendre la position de l'individu en face de certains problèmes sociaux., La « ligne dynamique » par laquelle se représente et se réalise l'activité sociale d'une personnalité nous renseigne sur le degré d'insertion d'un sujet dans la société, dans la vie, dans l'univers et sur ses exigences. Cette « ligne dynamique » nous renseigne également sur le caractère, l'élan, la volonté psychique et somatique de l'être humain.
Freud parle de narcissisme. L'homme serait amoureux de lui-même. La psychologie individuelle comparée à des vues beaucoup plus profondes sur cette notion : elle interprète le conflit du moi avec la propre personnalité du sujet et avec la société à partir de l'enchaînement du moi à la propre personnalité, de l'amour de l'homme pour lui-même. Cet amour se fraye un chemin à travers les conflits de la volonté de puissance et du sentiment d'infériorité.
Il est cependant indispensable que le consultant conserve suffisamment de courage pour façonner à nouveau sa vie car, dans le cas contraire, tout travail psychologique demeure stérile.
L'Église parle à l'humanité de jugement et de grâce, elle lui parle de péché
et de rédemption, elle console l'homme dans ses peines, lorsqu'il est reste
inaccessible à tout réconfort humain.
Le rêve ne s'approchera très près du sens commun que dans de très rares occasions, il ne se confondra jamais avec lui. De cela ressort la fonction la plus importante du rêve, détourner le rêveur du sens commun, comme nous l'avons aussi montré pour l'imagination. Dans le rêve, par conséquent, le rêveur se trompe lui-même. Et suivant notre conception fondamentale, nous pouvons ajouter que cette façon de se duper lui-même, en face d'un problème donné, pour lequel son sentiment social se montre insuffisant, le fait s'adresser à son style de vie de façon à résoudre le problème en accord avec celui-ci. En s'arrachant à la réalité qui exige de l'intérêt social, des images surgissent que le style de vie lui suggère.
Freud et ses élèves aiment énormément me désigner, avec une vanité qui ne fait pas de doute, comme un de leurs disciples, parce que je me suis très longuement disputé avec lui dans un cercle psychologique, mais je n'avais jamais assisté à aucun de ses cours, et lorsque ce cercle dut se ranger à ses conceptions, je fus le premier à le quitter. On ne pourra me refuser ce témoignage que j'ai tou¬jours, et beaucoup plus que Freud, tracé nettement les limites entre la psycho¬logie individuelle et la psychanalyse et que je ne me suis jamais vanté de mes anciennes discussions avec Freud. Je regrette que l'ascension de la psycho¬logie individuelle et son influence indiscutable sur la métamorphose de la psychanalyse ait été ressentie si amèrement. Mais je sais à quel point il est difficile de satisfaire les conceptions des enfants gâtés.
En un mot l'exploitation des événements de choc pour la défense du prestige menacé, voilà la névrose […].