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Citations de Ali Bakhtiar (33)


Ali Bakhtiar
Sous cet arbre j'ai senti que le coeur du dernier Saryas battait lui aussi d'une façon différente. Il tira la peau brûlée de dessus ses yeux et regarda ce paradis infini comme il n'en avait jamais vu jusque-là. Comme s'il avait compris la magie de cet arbre, il me prit la main, posa la tête sur ma cuisse et s'endormit face à ce paysage. Aujourd'hui, je ne me rappelle plus combien d'heures il a dormi. Ce dont je me souviens, c'est que sa tête sur mes genoux me donna la sensation que j'étais une partie de l'univers, de la voûte céleste et du rêve de ces enfants. Ces étreintes et ce sommeil étaient le signe de mon retour dans leur monde spirituel céleste. Là, j'avais la sensation que je ne prenais pas seulement sur mes genoux la tête du dernier Saryas mais aussi que tous ceux qui étaient morts reposaient la tête sur ma cuisse.Là, j'entendis la musique fabuleuse que Mohammad Delchoucha avait entendue sous cet arbre, je vis les images étranges de la voûte céleste et du ciel que les Saryas avaient vues, je sentis les jours, les soirs et les nuits qui avaient embrasé cet endroit.
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Ali Bakhtiar
L'idée que le monde prenait fin sur ce sommet faisait qu'ils regardaient tous les deux comme un arbre étrange et rempli de mystères ce seul grenadier ayant poussé au bout du monde. Sous cet arbre, ces deux enfants ressentirent une profonde quiétude, une quiétude qu'ils ne ressentiront plus jamais à aucun autre endroit du monde, une quiétude qui était peut-être celle de la proximité avec Dieu ou celle de l'éloignement des dangers terrestres, ou encore qui aurait été la sérénité de deux enfants, qui, tous les deux, savaient au fond d'eux-mêmes qu'ils mourraient vite, qu'ils n'étaient pas liés à cette terre et que, tels deux anges, ils étaient des invités de passage et devaient partir.
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Oui, mes amis, au moment où vous étiez tous sous la pluie, ces deux enfants étaient les deux seules personnes à être sous le soleil. C'était un jour où la lumière et la blancheur étaient fortement liées l'une à l'autre. Au moment où la terre était perdue dans ses réalités sanglantes, ils ouvraient sur eux la porte du conte. Un conte qui, comme tous les contes ne pouvait pas séparer l'homme de la terre pour l'éternité mais qui pouvait donner naissance en lui à des rêveries qui l'accompagneraient jusqu'à la mort.
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Ali Bakhtiar
Le dernier grenadier du monde, ce grenadier était le seul représentant de leurs rêves, à la frontière qui se trouve entre le ciel et la terre, ce rêve auquel ils ne pouvaient pas donner de nom, le rêve d’une compréhension mutuelle entre les hommes, les frères et les ennemis.
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Ali Bakhtiar
Au-dessus de sa tête, il voit les branches d’un grenadier. Il entend le bruit de la destruction et de la pulvérisation des objets, il a entendu parler de la poussière mortelle de verre que le vent répand la nuit sur le monde.
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Ali Bakhtiar
Regardez, toutes les histoires sont comme un tout petit ruisseau qui, à la fin, vient se jeter dans la vaste mer, riche de milliers d’autres histoires… Et chaque fois qu’un conteur meurt en chemin, il faut qu’un autre conteur prenne sa place et que, rivière après rivière et mer après mer, il poursuive cette histoire.
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Regardez moi et dans mon regard vous trouverez une vie comme personne d'autre n'en a vécu. Sentez-moi. Sur mon corps, vous verrez les traces d'un immense désert. Personne ne sent le sable comme Mouzaffar Soubhdam, personne n'a comme lui l'odeur d'un mélange impatient et miséricordieux de la terre et du ciel...
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Je n'oublirai jamais ce nom, je n'oublirai jamais le nom de Mouzaffar Soubhdam. J'ai oublié le nom de pachas, de princes, de ministres et des gouverneurs, mais je n'oublirai jamais le nom de Mouzaffar Soubhdam.
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Ensuite, soyez attentifs. A partir d'ici, toute notre histoire change de direction. Le monde monochrome et uniforme d'avant éclate et nous nous perdons entre l'homme et les miroirs.
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C’est la première fois qu’ils voient un homme dont le sang jaillit comme une source de la poitrine et qui poursuit son chemin et sa lecture.
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‪Lorsqu’il mentait, tous les oiseaux s’envolaient. C’était comme ça depuis l’enfance. Chaque fois qu’il mentait, une chose différente se produisait. Soit il pleuvait, soit les arbres tombaient, soit les oiseaux se mettaient à voler en bande au-dessus de nos têtes.
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Le jour où j’ai défendu Mamosta Khalil, il m’a dit : « Je vais t’apprendre quelque chose qui te servira toute ta vie. » Il m’apprit à lire.
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« Ta vie vaut plus que l’honneur de mille partis qui font la guerre pour le partage de leur butin. »
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Mon intention n’est pas de croire et d’espérer bêtement en l’homme. Je sais combien l’homme peut faire mal à son propre frère. Je sais combien l’homme peut persécuter ses semblables.
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C’était un endroit qui faisait naître en toi une sensation infiniment étrange de finitude et d’infinitude à la fois. Ce grenadier avait poussé à la lisière de deux royaumes, le royaume de la vérité et le royaume de l’imagination, la terre de la liberté et le ciel des contes.
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Ali Bakhtiar
Après la mort de Saryas, ma vie changea radicalement. Un soir, je retournai pour la dernière fois sous le dernier grenadier du monde. Je m'arrêtai au sommet et, comme si j'avais fait mes adieux aux jours où j'avais connu ces garçons charitables, j'empoignai la grenade de verre et la jetai de toutes mes forces de toute cette hauteur. La grenade est là-bas maintenant, sur ces sols caillouteux effrayants que l'homme ne peut atteindre, dans ces creux noirs où personne ne va. Je n'avais pas compris la signification de cette grenade. Le soir où j'ai lancé ma grenade, je me suis renié, j'ai renié ma naissance, j'ai renié mon enfance, j'ai renié ma jeunesse, j'ai renié le pacte que j'avais scellé avec ces malheureux disparus... Après leur mort, j'ai eu la sensation de me libérer de mes démons intérieurs. Je n'étais plus personne, je n'avais plus de visage, j'étais quelque chose qui voulait se détruire et détruire aussi tout le reste. leur mort me renvoya à la guerre. Toute ma vie se tenait dans cette grenade de verre et moi, je la lançai de toutes mes forces... je la lançai et atteignis l'enfer.
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Le jour où débuta la guerre civile, je me rendis au Bouraq. Je ressemblais au dernier lion des Indes. Je sentais la poudre des roquettes des RPG que j'avais tirées. Au Bouraq, je racontai l'histoire de mes guerres avec tous ses mensonges. Delchoucha me regarda avec un air désespéré que je n'oublierai jamais. La nuit où nous bûmes ensemble de la bière dans ce petit bar, Delchoucha me dit : "Tu as violé notre pacte... tu n'as pas respecté ce pacte... je ne plaisante pas. Celui qui veut être notre frère doit aussi être le frère de tous les autres. Il ne doit faire de mal à personne." C'était la première fois que je le voyais autant en colère et aussi contrarié. Auparavant, j'avais senti qu'il m'aimait beaucoup et qu'il ne se fâcherait pas contre moi. il me disait tout le temps : "Petite tête, où étais-tu pendant toues ces années ? Pourquoi n'as-tu pas demandé cette chanson des Kamkar plus tôt ?" Ce jour-là, je ne savais pas ce que j'avais fait. Mohammad Delchouchar disait : "Celui qui scelle un pacte de fraternité, comment peut-il aller à la guerre ? Comment peut-il faire du mal à des gens qu'il ne connaît pas ?... A la demande de qui agit-il ainsi A la demande des chefs ? ... Mais les chefs ne savent pas ce qu'est la fraternité."
Je voyais ce dernier grenadier du monde comme l'arbre de l'amour de la vie...
Une vie pure, propre et sans secret.
A sa demande, je quittai le parti et déposai les armes. Durant les les premiers jours de la guerre que tout le monde voulait voir finir, nous allions très souvent sous le dernier grenadier du monde et là, nous réfléchissions à notre vie. Ces jours-là, Saryas et moi prenions nos grenades. Deux grenades de verre qui étaient les grenades d'une grande fraternité. Nous les brandissions et disions : Ô Seigneur ! Ô maître du ciel et de la terre ! Au nom de ces belles grenades, que la guerre prenne fin." Une prière dont je comprends maintenant quel espoir vain mais beau elle recelait.
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Il existe deux sortes de secrets, ceux qui assombrissent le monde et nous aveuglent et ceux qui nous emmènent plus loin et plus profond.
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Oui, c'était le dernier grenadier du monde, sur ce sommet où la terre prenait fin et où commencer les vastes contrées magiques de Dieu. C'était un endroit qui faisait naître en toi une sensation infiniment étrange de finitude et d'infinitude à la fois. Ce grenadier avait poussé à la lisière de deux royaumes, le royaume de la vérité et le royaume de l'imagination, la terre de la réalité et le ciel des contes.
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Te voilà finalement ici parmi nous. Tu es devenu l'un des nôtres... Dans le désert la terre est pauvre et misérable, c'est pour cela que l'homme a beaucoup de temps pour penser à la voûte céleste. Il a un temps interminablement long pour penser au ciel, aux étoiles, au soleil et à Dieu, pour regarder le sable sans fin... Mais ici, au milieu de cette forêt tumultueuse et de ces terres riches qui ne sont qu'arbres et miracles, qui ne sont qu'oiseaux et importante matière à réflexion et à méditation, qui ne demandent que des hommes et du temps pour réfléchir et pour rêver, la terre fait de nous ses prisonniers... nous devenons propriété de la terre... la propriété de choses éphémères, petites et imprévues. Ici, l'homme se perd dans les détails et oublie les questions profondes. Tu as de la chance d'être revenu d'une terre où tu ne pensais qu'aux significations profondes de la voûte céleste et de la vie.
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