Alice Brière-Haquet

Roue, roule, petite roulotte,
roule là où le vent nous porte,
ici ou là, puisque demain
nous reprendrons le chemin.

Une femme s'est levée et s'est mise à danser.
Dans la chaleur d'une voix,
et le crépitement d'une guitare,
ses bras dessinaient des volutes de fumées.
C'était beau. C'était chaud. C'était du flamenco.

Alors à la récré, on a quand même joué.
On a fait une course, puis un chat perché,
suivi de quelques roues, et pour finir un épervier.
Ça nous a mis du rose aux joues,
des bleus aux genoux,
et du brun sur nos blouses.

Quand elle a déboulé,
avec ses habits
couleur d'incendie,
ça nous a tous séchés.
Elle s'appelait Mélina,
elle était du voyage,
juste de passage.

Au village
on filait droit,
de père en fils,
de mère en fille,
de lundi en lundi,
le tracé des sillons,
l'ourlet des torchons,
les lignes de rédaction...

« Attention : il y a une loi qui dit qu'on n'a le droit qu'à un seul dragon par histoire, sinon c'est la pagaille ! »

La petite chauve-souris lit quelque part,
qu'en amour, il suffit d'être soi-même.
Elle s'arrange pour se faire un soi-même
des plus désirables : elle se brosse bien les canines,
se parfume au pipi de vers de terre
et enfile sa cravate en peau de crapaud vert...

"Vhogh Vhogh dit le lévrier persan dans un camion de tapis volants."

Au coeur d'un hiver
Terriblement froid,
Un bonhomme de neige
trônait comme un roi.

C'est qu'il était superbe
avec sa branche de frêne
et son écharpe de laine.

On me croit grave et sévère
Je suis fraîche et légère.

Chaque soir
Je me coiffe
D'un rayon de lune,
J'enfile un voile de brume,

Et je m'en vais danser
Dans le règne enchanté
Des chats
Et des étoiles.

Il faut en une journée,
Aimer, créer, manger, rêver,
Vivre et faire vivre,
Aider le monde à grandir.

Mais quand mon chemin croise
Les branches d'un arbre,
J'accompagne un instant
Le chant
Des oiseaux du printemps,
Et lance des pétales
Sur les rêves des passants.

Un courant d'air balaya la forêt, manquant d'emporter la fillette.
Le vieil homme la retint et la déposa délicatement dans le creux de sa main.

- Ne t'inquiète pas petite, je vais prendre soin de toi.
L'enfant lui sourit. Son éclat se fit un peu plus vif.

- Tu seras Kaguya, ma lumière.

Filer sans demander son reste, alors qu'on en rêve, justement de rester.

Ainsi, souvent, ce qui semble nous limiter nous offre notre liberté.

Jusqu'à ce jour-là
ce jour miracle...
Père te cherche, il me trouve moi,
moi et ma voix.
Il en est stupéfait, émerveillé.

Leçon 5
COMMENT L'OCCUPER ?
Sauver la terre,
stopper une guerre,
fixer une étagère...
ll y a toujours quelque chose à faire !

Bérengère nourrissait une sorte de haine pour tout ce qui était gosse, marmot, gamin et autres nains. Elle n'avait pu en avoir et avait donc décrété qu'il s'agissait de bêtes domestiques parfaitement inutiles puisque ne donnant pas de lait et ne pouvant être mangées.
Une gosse à la maison ? Pas question ! (p.27)

On a vu la Victoire de Samothrace au Louvre : elle est là à trôner sans tête, en haut de son escalier, avec son tee-shirt mouillé... C'est vraiment naze. Qu'est-ce qu'on peut faire pour changer ça ?

Dis Papacha, pourquoi on dit qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat ? Il n'y a jamais de quoi fouetter un chat ! C'est mal de taper un animal...