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Critiques de Alice Coffin (83)
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Sororité





Titre: Sororité



Autrice: Chloé Delaume et autres



Editions Points, 224 pages



Résumé



Longtemps laissé en sommeil, le concept de sororité a refait surface avec le mouvement #Metoo : être soeurs, c’est être, ensemble, plus fortes. Envisagée comme outil de pouvoir féminin, la sororité nous invite à repenser ce que signifie être une femme aujourd’hui, à questionner les rapports de domination et à imaginer le monde de demain. Sous forme de récits, fictions, textes réflexifs, poèmes et chansons, ce collectif, dirigé par la romancière Chloé Delaume, appelle à une solidarité qui ne nie pas les différences mais embrasse la diversité. Car c’est grâce à la sororité, véritable parole en acte, que la révolution féministe adviendra.



Mon avis



J’ai acheté ce livre un peu sur un coup de tête. Je ne suis pas trop recueil de nouvelles car je trouve souvent ça trop court et je suis parfois déçue. Mais là le sujet m’intéressait grandement puisque je lis des essais féminismes depuis un certains temps maintenant et dès qu’apparaît les noms Lauren Bastide, Chloé Delaume ou Alice Coffin, j’ai un radar à bouquin! Je me suis donc un peu précipitée sur celui-ci.



Chaque nouvelle à pour thème donc la sororité, ce mouvement de solidarité entre femmes qui est apparu au XVIeme siècle grâce à Rabelais mais à dormi dans le dictionnaire jusqu’en 1970 où les féministes se le sont réapproprié.



Chaque autrice raconte à sa façon, avec ses mots, ce que représente la sororité pour elle, en dialogue, en poème, en prose…



J’ai particulièrement aimé les nouvelles de Iris Brey, Lauren Bastide, Alice Coffin, Ovidie, le poème superbe de Juliette Armanet, le dialogue très théâtrale d’Estelle-Sarah Bulle, pour les autres ce sont de très beaux moments également et nous découvrons et l’autrice de chaque nouvelle un peu plus personnellement parfois, et sa plume également.



Je vous recommande vraiment cet ouvrage assez court et qui se lit très bien. Il vous donnera d’autres définitions du mot sororité, vous fera voyager, vous procurera pas mal d’émotions aussi je pense. À lire!
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Sororité

Ce livre est un recueil de textes collectif coordonné par C. Delaume.



15 femmes y dévoilent leur vision de la sororité. J’ai aimé lire chacun des textes comme autant d’éclairages et de facette de ce mot, même si je n’étais pas forcément d’accord avec tous.



Certains m’ont particulièrement touché surtout les textes courts, en particulier celui de J. Cherhal présenté comme un poème. J’ai aussi été sensible aux mots de Kiyemis ou encore au texte  d’A. Coffin qui termine l’ouvrage.



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Le génie lesbien

Un livre de journaliste, qui revendique un point de vue situé, et dénonce la soi-disant neutralité d'autres journalistes, pour qui le masculin est neutre. Un livre de militante, qui raconte son implication dans La Barbe, le combat pour la PMA pour toutes les femmes, et ses rencontres avec des lesbiennes de tous pays. Certains passages m'ont dérangée, mais je suis d'accord avec le constat que nous avons encore beaucoup à faire pour déconstruire le patriarcat et arriver à une réelle égalité entre les femmes et les hommes.
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Le génie lesbien

Alice Coffin, dans Le Génie lesbien, porte un discours qui bouscule volontairement les pensées tétanisées, secoue les idées recroquevillées derrière un universalisme de façade.


Lien : https://www.madmoizelle.com/..
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Le génie lesbien

Encore, encore, ce livre nous emplit d'une saine colère. À la fois éloge de l'activisme lesbien, plaidoyer pour un journalisme français moins froid, et manifeste féministe sans peur et plein de reproches envers un monde qui tue des femmes tous les jours.



Si les références aux États-Unis sont un peu (trop ?) nombreuses, c'est probablement parce que nous n'avons pas assez d'exemples en France : exemples de journalistes dont l'identité queer n'est pas un frein à leur présence sur les plateaux ou dans les rédactions, exemples de militantes lesbiennes et/ou féministes qui reçoivent les égards qui leurs sont dus, etc.



Le registre de langue est très changeant, et même si ça n'est pas nécessairement de mon goût, ça n'enlève rien à la qualité du livre, ni ne dessert le propos.



Merci Alice !
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Sororité

Sororité, le substantif féminin du latin "soror" - sœur- , va être au cœur de cet essai collectif coordonné par Chloé Delaume. Autrices, journalistes, politiciennes, cinéastes et militantes prennent la parole pour exprimer leur expérience de la sororité et en tracer les contours.



Entre ces pages, le mot "sororité" reprend de la valeur et sort de son long, trop long, sommeil. Il prend vie sous les plumes de diverses femmes, sœurs de lutte, qui l'abordent de diverses manières selon leurs expériences et histoires personnelles. Les mots, ici, permettent de révéler l'existence de la sororité dans nos sociétés et de montrer sa nécessité. La sororité n'est pas qu'une pensée, elle est palpable et s'installe, petit à petit, dans nos rapports entre femmes.



Pédagogique, ce texte me semble un bon atout pour les militantes mais aussi pour les alliés. Il explique clairement ce qu'est la sororité sans la rendre plate car différents ressentis sont abordés. De plus, il n'est pas culpabilisant et se présente plutôt comme un guide, un premier pas vers la sororité.



Si j'ai apprécié découvrir différentes façons d'aborder la sororité, certains textes m'ont plus convaincue que d'autres. En effet, et je pense que cela est normal, certains m'ont davantage touchée par leur contenu ou leur style. Quoi qu'il en soit, la façon dont les autrices questionnent la sororité et leur relation avec celle-ci est très pertinente. Beaucoup n'ont pas ou n'ont pas eu une relation exemplaire avec elle et n'en ont pas toujours eu conscience, en cela, je trouve l'écrit très pertinent : si la société a fait disparaitre la sororité, c'est à nous, femmes, de la réapprendre !



Je vous recommande donc cette lecture si vous souhaitez en apprendre plus sur la sororité ou vous réapproprier ce terme. Efficace, pédagogique et universel, cet essai est intéressant pour commencer ou poursuivre son voyage dans l'amour sororal.
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Sororité

Merci beaucoup à NetGalley pour cet envoi !

J’avais hâte de lire un ouvrage de cette collection féministe aux Éditions Points. Celui-ci date en 2021 mais est toujours bel et bien d’actualité !



Quelques têtes connues, d’autres un peu moins, des récits intimistes, des fictions, des poèmes, qui rende le tout assez touchant. On rit, on est émue, on a envie de se battre et d’aller encore plus loin dans ce long combat que celui des femmes.



J’ai beaucoup aimé l’ensemble qui va vraiment plus loin que le féminisme et aborde à merveille le principe de sororité.



Une lecture fluide et très rapide, à mettre entre toutes les mains, les jeunes comme les moins jeunes, pour qu’enfin on s’entraide et que les langues se délient.



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Sororité



Un recueil essentiel

Cadeau improbable

Que j'ai tardé à lire .

Des femmes .. des styles, des sujets si differents.

Des textes tres inégaux

Quelques uns, creux ou narcissiques..

Inutiles ...

A l'image de celui d'Alice Coffin .. qui boucle malheureusement le recueil ...



Mais d'autres ..solaires, gais,

Motivants

Apres lesquels on referme le livre en comprenant combien "Féministe" n'est pas un" gros mot"

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Le génie lesbien

Le regard d’Alice Coffin, très documenté, sur les médias et sur le milieu activiste lesbien français est très riche et nous apprend à chaque page des choses essentielles.

J’ai adoré les passages sur la question de la « neutralité » des médias français, très intéressant, et sur le male gaze notamment. Le dernier chapitre fait aussi du bien : non ce ne sont pas les féministes qui souhaitent la guerre des sexes, elles répondent simplement à la guerre menée contre les femmes depuis des millénaires, c’est reposant c’est nécessaire!

Un léger manque de structure, ou alors je ne l’ai pas comprise, j’ai eu une impression de redondance à plusieurs moments. Dans tous les cas ça met bien en exergue le génie lesbien, et la complexité de cette identité lesbienne intersectionnelle de la communauté LGBT encore trop sexiste et des féministes encore trop heteronormées, je ferai preuve de plus d’attention à l’avenir sur ces questions, merci Alice Coffin !
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Sororité

Réconfortant !

Des échanges d'amour, de doutes, et surtout, profondément, de respect.

A déposer entre toutes les mains, peut importe leur genre.

Lu en 2021, il a clairement agit à changer mon regard et ma vision du monde. Il a fait grimper ma bienveillance et mon amour des soeurs.
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Sororité

Un recueil de textes très forts qui centre la question de la sororité et qui la met en perspective par rapport aux expériences de toutes. Certains textes m’ont particulièrement bousculé ou bouleversé (notamment ceux de Lola Lafon, Lauren Bastide, Alice Coffin, Maboula Soumahoro et Ovidie). Les différentes lectures ont fait évoluer mon rapport au féminisme et à la sororité : on ressort de cette lecture encore plus forte.
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Le génie lesbien

Si je n'ai pas totalement accroché à ce livre, il reste indispensable, et il ne m'a pas non plus laissée indifférente , loin de là, parfois à des niveaux très inattendus.

Je n'ai que peu goûté la véhémence de certains passages et actions décrits comme des coups d'éclat. Je me rends compte que j'ai perdu de ma flamme militante (l'ai-je jamais eue ?) et c'est bien le propos du livre. Si on était toutes un peu plus enflammées par ces questions qui nous concernent toutes (lesbiennes ou pas), peut-être que ça irait un peu mieux. Pas bien, mais mieux.

Travaillons ce point. Je vis au Portugal où j'ai eu recours à la PMA. Je mesure dans ces pages cet extraordinaire privilège. Et aussi que ça ne concernent pas que les lesbiennes. C'est le corps de la femme, encore et toujours. Ce qu'elle doit et surtout ce qu'elle ne doit pas faire avec. Il n'y a que ça qui intéresse les vieux hommes blancs riches et hétéros.

J'aime les hommes. Malgré tout, j'aime encore les hommes. Le chapitre "La guerre des hommes" est édifiant, d'ailleurs. Mais ces vermisseaux lubriques me débectent.

C'est un travail de fourmis. Mais miette à miette, un jour, nos filles finiront par s'en payer une bonne tranche.
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Sororité

J’ai (sans surprise) absolument adoré ce recueil.

Déjà parce que le sujet m’intéresse mais surtout parce que les différentes façons de le traiter en disent beaucoup sur la société qui est multiple et qui ne peut se contenter de généraliser et de mettre les gens dans des petites cases.



S’il y a beaucoup de poésie et de douceur dans ces textes, il y a aussi beaucoup de la violence. Car, la sororité s’acquiert souvent après avoir été confronté.e à la violence morale, physique… Un autre point vraiment essentiel et important de ce livre : l’intersectionnalité. C’est un point crucial pour faire avancer les débats et ne plus considérer certaines personnes en dessous/au-dessus d’autres. Crucial aussi parce que les problématiques à traiter sont à prendre sous un angle différent et englobe plus de travail à fournir pour progresser.



On observe de beaux liens de sororité et d’adelphité dans des familles mais pas seulement. Parfois, les liens se créaient plus tard, et l’on se créait sa propre famille, son propre cercle de gens bienveillants.



On croise dans ces textes beaucoup de références (littérature, musique, art…) qui permettent de rebondir sur le travail à faire pour améliorer la cause des minorités.



Certains textes sont plus légers que d’autres (TW : ça parle de violence physique) mais tous transpirent un message d’espoir. Les textes de Lola Lafon, Maboula Soumahoro, Kiyémis et Rebecca Chaillon m’ont particulièrement touchés et, j’ai savouré chaque mot d’Alice Coffin, Camille Froidevaux-Metterie et Lydie Salvayre.



Ce livre est un petit bijou à mettre entre toutes les mains des personnes s’intéressant au féminisme, et surtout à celles qui débutent dans le genre des essais tant il est accessible.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le génie lesbien

Sur la forme, un peu de mal avec les opérations "coup de poing" telles que celles menées par l'asso féministe La Barbe décrites dans le livre. Mais sur le fond, 100 % d'accord avec l'autrice qui dénonce la discrimination faite aux femmes en général et aux lesbiennes en particulier.
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Le génie lesbien

Alice Coffin a une approche assumée d'un côté rentre dedans et agressif sur la domination patriarcale et masculine. 



J'ai du prendre sur moi pour ne pas m'arrêter à ce côté là et rentrer dans le livre. Je ne le regrette vraiment pas. 



Plusieurs de ses thèses sont éclairantes. 



Mêmes énoncés violemment, les faits et chiffres de la violence masculine sur les femmes nous mettent tous globalement devant nos responsabilités de "laisser faire", de complaisance culturelle. 



La réflexion sur la nécessité de la publicité du coming out fait ressortir la tendance des médias comme miroir déformant de l'information. 



Le livre contient donc beaucoup de très bonnes matière à débat sur les sujets essentiels des relations de pouvoirs viciées entre les hommes et les femmes. 



La seule critique que je ferais à ce livre est finalement ce que je disais au début. Alice Coffin est en guerre et avance l'argument que la violence des hommes justifie la violence des femmes en retour. 



Même si vous êtes comme moi viscéralement en désaccord avec cette approche, passez dessus,  et écoutez les arguments sous jacents. 



La meilleure défense contre la violence est et sera toujours l'écoute anticipatrice des personnes et situations éloignées des siennes



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Sororité

Roch de la librairie Joie de livres (Annecy 74) me l’a proposé et la thématique m’a tout de suite intéressée !



C’est un recueil de textes autour de la sororité et son lien avec le féminisme, dirigée par Chloé Delaume et propose à 14 femmes d’écrire un texte autour de cette thématique.



La préface écrite par Chloé Delaume est percutante. Je vous partage la fin de la préface expliquant bien ce qu’est ce recueil :

“Cet ouvrage collectif est un geste sororal. Ici, quatorze femmes se penchent sur le sujet. Romancières, essayistes, chercheuses, chanteuses, journalistes, poétesse, réalisatrice, metteuse en scène. Leur univers, leur parcours, leur pratique diffèrent, autant que leur façon d'aborder la question. Pour certaines, l'expérience de la sororité commence par le rapport avec leurs sœurs de sang, pour d'autres c'est une rencontre avec des inconnues. Elles racontent, interrogent, explorent ce qui constitue pour elles ce lien si particulier. Un lien tissé volontairement, qui ne s'impose pas de lui-même, y compris au sein de la cellule familiale. La sororité n'est pas une évidence, questionner le pourquoi peut aussi s'imposer. Parfois même, elle rebute, pouvant être perçue comme contraignante, voire déficiente. La sororité est un choix où le pouvoir individuel abdique au profit d'une force collective bientôt prête à l'action. La sororité relève du politique, et a le concret pouvoir de modifier le réel. Ce recueil a été pensé pour être à l'image du mot même : un outil, donc, dont chacune peut maintenant s'emparer.”



Ma lecture de ce livre date du mois dernier, je ne me souviens pas de tous les textes, néanmoins, j’ai un sentiment de découvertes et d’entraide féministe. On y découvre 14 visions du féminisme et de la sororité, 14 points de vues, 14 plumes différentes et c’est ce que j’apprécie dans ce genre d’ouvrage ! On y découvre des autrices et donne envie d’aller explorer ce que proposent les 14 autrices, puisqu'elles sont toutes engagées dans le féminisme, entre livres, podcasts, musiques, films, conférences, documentaires, syndicat, spectacles, militantisme, philosophie, politique … Les autrices nous proposent des récits, des textes philosophiques, de la poésie, des chansons. Ce recueil de texte nous pousse à réfléchir à la sororité, à l’entraide entre femmes, à la lutte féministe ; à la place actuelle des femmes dans notre société ; à développer notre propre sororité et notre propre féminisme.



Sororité me rappelle l’un des premiers livres féministes que j’ai lu, Féministes : Récits militants sur la cause des femmes, une bande-dessinée regroupant 16 auteurices sur la thématique du féminisme, vous pouvez retrouver mon avis ici.



Une très bonne approche à la sororité et au féminisme.
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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Sororité

Coordonnées par Chloé Delaume, quinze femmes, quinze artistes, se sont réunies autour du mot sororité pour exprimer le lien indéfectible qui devrait exister entre les femmes, histoire de contrer un peu les hommes et le système patriarcal bien établi dont ils profitent depuis des siècles.



Les textes sont variés. On en trouve de poétiques, forts, qui font dresser les poils des bras et se nouer la gorge, comme celui de Juliette Armanet :

"Ne te retourne pas, ma Sœur. Car tu n’y verrais rien. Tout se transforme, enfin. En toi, il y a le feu. Et les métamorphoses. C’est ton poème, vaillant, qui devient prose…"



Il y a des tranches de vie, dans lesquelles on se reconnaît, mine de rien. Le Café d’Estelle-Sarah Bulle rapporte une discussion souvent entendue entre femmes :

"- Je ne suis pas en guerre contre les hommes.

- Moi non plus. Mais en guerre contre les inégalités qu’on subit toutes, c’est déjà pas mal, non ?"



Il y a des récits en forme de conte, qui nous replongent dans l’enfance avec des yeux adultes - Lydie Salvayre - :

"Mais il arrive que nous soyons saisies d’une certaine mélancolie, parce que les Barbe Bleues continuent envers et contre tout, à sévir et à se reproduire. Alors nous montons tout en haut de la tour, nous resserrons nos rangs, nous observons les alentours et nous affûtons nos pointes."



Et nos illusions d’enfants peuvent prendre la forme d’une chanson, quand Ovidie nous remet les pieds sur terre, de façon abrupte, en disséquant A cause des garçons dont je ne résiste pas à l’envie de retourner voir le clip pour vérifier que ce qu’elle raconte est vraiment vrai… https://m.youtube.com/watch?v=uuF7-uT1xlE



Certaines, comme Iris Brey évoquent la maternité, l’accouchement mais surtout le besoin de contacts charnels entre femmes :

"Tendre la main vers une autre, c'est l'amener vers soi, la tirer de ce qui l'englue, de ce qui peut-être même la tue, pour aller ensemble vers le mouvement."



On peut d’ailleurs s’interroger sur cette place que prend la maternité dans la vie d’une femme et le prisme à travers lequel certaines vivent la sororité ou le féminisme. Faut-il forcément être mère pour être femme ? Ce n’est pas mon avis mais je perçois ceci chez Fatima Ouassak.

"A nous de politiser notre rôle de mère, notre quotidien, nos combats. Devenir des dragons puissants."



On aborde aussi la question sous un angle politique avec Kiyemis :

"La réalité, c'est que la sororité politique, la vraie, est difficile. Elle est difficile parce qu'elle appelle à une volonté de changement collectif et que nous sommes dans une ère qui incite à se recroqueviller sur nos cercles très réduits."



Et aussi avec Camille Froidevaux-Metterie :

"Pendant qu'elles sont ainsi accaparées par l'exigence de modeler leurs visages et leurs corps au moyen de filtres magiques, pendant que leurs mères s'échinent à perdre du ventre, à muscler leurs fesses et à gommer leurs imperfections, le monde des hommes continue de tourner sans elles. Tout ce temps passé à s'embellir et à quêter une attention fugace constitue du temps perdu pour les études et pour les projets, ce sont alors autant de possibilités de conquêtes qui s'évanouissent."



Au final, on s’interroge : la sororité est-elle vraiment possible ? N’est-ce pas une utopie ? Ne faudrait-il pas lui préférer l’adelphité, comme le suggère Lauren Bastide ?

"A terme, nos énergies sororales se transformeront en une prise concrète de pouvoir, un vrai "nous". Pas un "nous" forcé par je ne sais quel destin biologique, un "nous" de coopération et de cooptation, une vraie réponse à leur boys'club. Et chaque fois qu'ils ressentiront un instant la chaleur cuisante de la honte, le petit pincement de la lose, le serrement de la peur, chaque fois qu'ils perdront une poignée de cheveux, débanderont trop vite, arriveront derniers, ils sauront que c'est notre sororité qui les mate. La sororité est révolution féministe."



Un ouvrage à lire. Parce que la variété et la densité des textes séduisent même si ils sont selon moi assez inégaux. Parce qu’il invite à la réflexion sur nos rapports entre femmes mais aussi envers les hommes. Parce qu’il cite ses sources et ouvre des perspectives pour qui s’intéresse au sujet.
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Le génie lesbien

Alice Coffin raconte ici son histoire de femme lesbienne, son militantisme, et sa vision du monde post #MeToo. Elle livre une réflexion passionnante sur la manière dont les hommes blancs monopolisent le pouvoir, sur la PMA, ou encore sur le tabou de l’homosexualité dans certains milieux.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
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Le génie lesbien

Alice Coffin écrit un livre autobiographique qui raconte sa jeunesse, son engagement féministe (au sein du collectif La Barbe, entre autres), et son métier de journaliste. Pour elle, tout est lié.

Elle démarre en posant le cadre de notre culture misogyne. Elle rappelle par des faits historiques que la discrimination positive existe déjà depuis longtemps, en faveur des hommes : auparavant les femmes étaient refusées aux Beaux-arts, à Polytechnique, au marathon olympique... la compétence et le talent étaient des notions fabriquées par les hommes et pour les hommes. Ils font la norme, et au final eux seuls correspondent à cette norme.

Alice Coffin rappelle ainsi que la neutralité n'existe pas, que les institutions incluent et excluent avec leurs propres biais. Dans le journalisme aussi, la soi-disant objectivité est simplement une façon de ne pas prendre en compte la parole des minorités. C'est ainsi qu'on a retiré à Alice Coffin pendant des années tous les sujets ayant trait à l'homosexualité - parce qu'elle était lesbienne, donc non neutre (les hétéros seraient donc neutres ?!). On met ainsi de côté les personnes les mieux renseignées sur un sujet. L'autrice remet en cause cette pratique d'une manière très convaincante.

L'ouvrage lutte contre l'invisibilisation des lesbiennes et montre qu'elles ont oeuvré pour l'intérêt général en menant des luttes féministes, par exemple pour légaliser l'IVG.

Le livre n'est plus à jour sur la question de la PMA qui a été adoptée en France pour les femmes célibataires et couples lesbiens depuis.

Alice Coffin ne s'inscrit pas dans le courant qui montre que le patriarcat est aussi négatif pour les hommes. Pour elle, les hommes n'ont rien à gagner dans le féminisme, mais tout à perdre : les privilèges et le pouvoir.

Elle a décidé, ce qui a beaucoup fait couler d'encre, de ne plus s'intéresser aux oeuvres des hommes : ne plus les lire, ne plus regarder leurs films, ne plus coucher avec eux... Son argumentaire se tient très bien.

J'ai beaucoup aimé les passages les + autobiographiques, dans lesquels l'autrice raconte son enfance, sa difficulté à performer le genre féminin, son envie d'être un homme. Finalement, après la découverte de tous les biais qui lui faisaient voir les choses ainsi, elle est devenue une adulte qui aime être une femme, et qui est fière d'être lesbienne. Un beau renversement, qui la pousse à encourager une meilleure représentation des femmes et des lesbiennes dans les médias. Pour inventer des fictions éloignées imaginaires sexistes, racistes, homophobes.



Alice Coffin ne dit pas, comme on l'entend souvent, que le patriarcat est aussi négatif pour les hommes. Pour elle, les hommes n'ont rien à gagner dans le féminisme, mais tout à perdre : les privilèges et le pouvoir.



⚠ Le livre n'est plus à jour sur la question de la PMA qui a, depuis, été adoptée en France pour les femmes célibataires et couples lesbiens.
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Sororité

Je les vois les mains des hommes, elles ont tellement de choses à dire. Déjà celles des garçons qui se saluent, se touchent du poing quand j’emmène ma fille au sport chaque semaine. Ses copines et elle n’ont pas de geste de ralliement. Les garçons si. Ils forment un groupe, cela se sent. Elles pas vraiment et cela me marque à chaque fois. J’imagine ces garçons s’entraider plus tard, créer des réseaux, des cercles amicaux et professionnels. Je n’imagine pas les filles en faire de même et cela me peine. J’espère avoir tort, que les filles et les femmes vont plus s’entraider grâce à des livres comme celui-ci dirigé par Chloé Delaume pour la nouvelle collection féministe du Points.



Il y a des textes magnifiques et touchants et je pourrai faire une chronique sur chacun d’eux tant il y a de choses à en dire. Mais je vais juste aborder celui d’Iris Brey qui a l’air d’avoir la même fixette que moi. Elle raconte à quel point il est rare de voir des femmes se prendre par la main dans nos représentations culturelles. Et pourtant on aimerait en toucher plus des mains féminines, surtout aux moments importants de nos vies, on aimerait ne pas les lâcher, les garder précieusement dans les nôtres pour nous donner de la force, du courage, du soutien, du pouvoir, de l’amour, du plaisir.
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