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Critiques de Alice Renard (200)
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La Colère et l'Envie

Quelle écriture pour une si jeune auteure. Ce roman est magnifiquement bien écrit, l'histoire est très belle.

Les monologues du père et de la mère sont assez troublants car décrivent tellement bien leur ressentis je trouve...

Les rencontres avec Lucien seront salvatrices pour cette jeune fille mutique.

Ce livre est une très belle découverte.
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La Colère et l'Envie

Au fond, je crois qu’elle utilise ces langues fantômes parce qu’elle s’y sent en sécurité, protégée. Et aussi peut-être parce que ce sont les seules adéquates pour nous dire les choses impossibles dont elle veut nous faire part.



Isor est emmurée dans son silence, personne n'y pénètre, rien ne s'en échappe. Elle côtoie la vie, ses parents, mais ne s'y mêle pas, elle est en dehors, elle est là, mais aussi et surtout ailleurs, là où personne n'arrive à l'atteindre.



Le désespoir des parents est palpable, la confiance que leur procure leurs métiers laisse lace à un grand désarroi face à l'inconnu, qui déteint sur leur amour, trop fort pour elle, trop lointain pour lui, troublés qu'ils sont par cette impression d'incapacité, autant que la médecine l'est de trouver une explication, une solution. L'homme est plus apeuré par le silence que par les cris.



Et puis un jour, ils n'ont pas le choix, ils doivent s'absenter et laisser faire garder Isor. C'est au voisin d'en face, Lucien, 76 ans, grand solitaire, qu'ils décident de la confier.

La rencontre entre ces deux taiseux risque fort d'être un chamboulement inattendu, décisif, bouleversant pour tous.



Car Lucien a perçu la lumière qui se cache au fond de cette petite fille mutique. La colère de l'incompréhension les habite tous deux désormais. La confiance grandit, tout comme l'incompréhension des parents face à un tel rapprochement.

Pourtant, la quête de l'épanouissement semble sur le point de briser toutes les certitudes.



J'ai vraiment adoré cette lecture, j'ai été profondément touché par Isor, par Lucien, par ce lien créé, par les mots. Tout le monde à déjà dit que l'autrice fait preuve ici pour ce premier roman d'une immense maturité, alors je ne le redis pas, mais un peu quand même par ce que c'est tellement vrai.

Merci d'avoir visé si juste, merci d'avoir touché mon cœur.
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La Colère et l'Envie

J'attendais beaucoup de ce premier roman, présenté comme l'un des phénomènes de la rentrée littéraire...J'attendais beaucoup, et peut-être un peu trop : j'ai finalement été très déçue, à mon grand regret !



J'ai pourtant été séduite par la première partie du roman, qui fait se succéder les points de vue du père et de la mère d'Isor, tour à tour décontenancés, plein d'espoir ou découragés par les particularités de leur fille. Car Isor n'est pas comme les autres enfants : depuis toute petite, elle a un comportement étrange, décalé socialement, tour à tour mutique ou trop agitée, sans qu'aucun.e professionnel.le de santé ne puisse poser un diagnostic précis. Au passage, j'ai un peu regretté la diabolisation de la psychiatrie : bien sûr, c'est une discipline qui manque parfois d'humanité, mais qui tend à s'améliorer ; quant à l'usage de médicaments, laisseriez-vous une petite fille avec une maladie physique sans traitement ? Bref, j'ai été déçue par ce cliché, qui a malheureusement la peau dure en littérature.



La seconde partie, qui retrace la rencontre entre Lucien, vieux photographe retraité, et Isor, m'a mis mal à l'aise : pourquoi prêter des sentiments amoureux à Lucien, alors qu'Isor n'est encore qu'une enfant et que leur relation était déjà si belle et si rafraichissante pour chacun.e ? J'ai trouvé cela assez déplacé, à vrai dire...



La troisième partie du récit m'a parue plus belle, plus poétique et inventive, mais elle arrivait un peu trop tard dans mon expérience de lectrice pour que je puisse être séduite. C'est dommage, car Alice Renard manie déjà avec brio sa plume, jonglant entre les différents style d'écriture et les différents points de vue des personnages. Qui sait, son second roman sera peut-être plus à mon goût ?
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La Colère et l'Envie

À seulement 21 ans, Alice Renard nous offre un bijou littéraire d'une maturité et d'une poésie saisissantes. Ce roman du silence nous transporte dans l'existence énigmatique d'une petite fille singulière dans un monde qui peine à comprendre sa complexité.



À travers les pages de ce récit, l'autrice nous plonge au cœur de l'énigme qu'est cette petite fille pas comme les autres, explorant les méandres de sa singularité avec une profondeur émotionnelle troublante.



Au-delà de la différence, l'autrice aborde avec une incroyable justesse la souffrance des parents face à l'incompréhension et la fragilité de la vieillesse.



Ce récit, orchestré par une alternance rapide des narrateurs, capture l'intensité des sentiments à l'état brut. Structuré en trois actes, il nous offre une dernière partie bouleversante.



ᒪᗩ ᑕOᒪèᖇE ET ᒪ'EᑎᐯIE est une très belle surprise littéraire, un condensé de profondeur et de subtilité dans un roman court mais d'une intensité remarquable.
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La Colère et l'Envie

Ce livre est avant tout une écriture.

Il ne s’agit pas de style mais d’un langage.

Et c’est ce qui fait sa force et sa beauté. Rendre compte par des mots simples mais parfois nouveaux crées pour le récit , la sensibilité d’un héroïne pas comme les autres. On l’entend , on ne la voit pas.Ce livre est la métamorphose d’une enfant différente en une adulte qui a trouvé sa vérité…grâce à un amour inattendu.

Je ne peux que recommander la lecture de ce texte fort et unique .
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La Colère et l'Envie

Je n'avais pas très envie d'ouvrir ce livre. Et si je l'ai finalement emprunté, c'est pour me forger ma propre opinion sur cet ouvrage que tout le monde me recommandait.



Ce qui est indéniable, c'est la qualité de l'écriture. Ce roman est infusé de poésie... Et pourtant je n'ai pas pris plaisir à le lire. Force est de constater que j'étais même contente d'en venir à bout.



La deuxième partie m'a mise très mal à l'aise. Cet amour entre Isor et Lucien, et surtout la manière dont ce dernier en parle m'a gênée.

Il s'agit certes d'une relation platonique, et d'une connexion presque spirituelle entre deux êtres qui se trouvent par hasard et se réparent, mais les mots de Lucien empruntés au vocabulaire de l'amour, les surnoms qu'il donne à Isor m'ont dérangée.



Le voyage d'Isor relaté dans la troisième partie a fini de me perdre. J'avoue que cette ultime quête pour le salut et le bonheur de Lucien s'est révélée assez ennuyeuse à mes yeux.



On l'aura compris, je ne suis pas une grande fan de ces deux personnages.



Au final, c'est le début du livre qui m'aura le plus touché, surtout Maude et Camillio : ces parents perdus, qui ne communiquent plus mais dont les pensées se répondent.

J'ai également aimé la mise en page du récit, emprunté au théâtre : cette première partie représentant le dialogue de sourd des parents, la deuxième comme un long soliloque de Lucien, l'épilogue comme une didascalie finale.



Malheureusement, ce sont les seuls points positifs que je retiendrais de ce roman.

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La Colère et l'Envie

En voilà un roman original tant par la construction, à la fois roman choral et épistolaire, que par le sujet, une jeune fille « en dehors » des cases et silencieuse.

J’ai trouvé la 1ère partie assez bien construite avec les pensées en écho du père et de la mère sur leur enfant atypique. Leurs réflexions empreintes de joie, de détresse, d’amour, de questions, parfois de dureté m’ont semblées réalistes et crédibles. La 2ème partie autour des considérations du voisin septuagénaire aurait pu être émouvante si je ne n’avais pas su (merci jelislanuit) qu’il s’agissait de sentiments amoureux envers une enfant mineure. La dernière partie vient éclairer plusieurs points mais j’ai trouvé les lettres d’Isor trop peu crédibles, avec une écriture à la fois travaillée et approximative.



En bref, un sentiment mi-figue mi-raisin sur ce premier roman de l’auteure au grand potentiel mais trop déséquilibré pour moi.


Lien : https://www.instagram.com/Ne..
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La Colère et l'Envie

Alice Renard signe un premier ouvrage troublant à la rencontre d’une enfant à la singularité mise en question.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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La Colère et l'Envie

Un roman court, percutant, ramassé sur l'essentiel, ses personnages et son histoire. La première partie est quasiment un huis-clos : nous n'entendons que les voix des parents d'Isor, le personnage principal. D'ailleurs, il n'y a pas de chapitrage, juste une succession de père/ mère qui livre leur ressenti et leur interaction avec cette petite fille différente.



Puis arrive un 3eme personnage, Lucien, le voisin, vieux monsieur solitaire dont Isor décide d'être l'ami et là tout change.



j'ai adoré les libertés prises dans la langue et la construction du roman qui donne d'un côté du rythme, de l'autre de la poésie. J'ai dévoré ce roman court, 158 pages, mais l'histoire et le personnage d'Isor vous prennent par la main et ne vous lâchent plus.



Un instant suspendu de poésie et de tolérance.





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La Colère et l'Envie

Isor est une petite fille différente, elle n'entre pas en interaction avec son entourage comme le font la plupart des enfants, ses parents vivent difficilement les violentes colères et le mutisme de leur fille. Ils décident de la déscolariser à l'âge de six ans. On ne peut que compatir face à la grande détresse des parents qui ne parviennent pas à comprendre ce qui se passe dans la tête d'Isor. Les circonstances amènent la fillette à faire la connaissance de Lucien, leur voisin septuagénaire qui vit seul, et une incroyable complicité va éclore entre ces deux-là. Lucien sait accueillir la spontanéité et le côté fantaisiste de la fillette. Lucien et Isor écoutent de la musique classique et le vieil homme, meurtri par son passé, sort progressivement de sa torpeur.

Dans la dernière partie du roman, Isor prend carrément son envol, elle part pour l'Italie, la parole se libère, et elle se met à envoyer des lettres à ses parents. J'ai beaucoup aimé la façon dont elle s'exprime, son style à la fois poétique et émouvant.

Un premier roman tout en sensibilité, une plongée dans un monde habituellement peu accessible, celui d'une jeune fille qui croque la vie à pleines dents d'une façon déroutante pour son entourage. Une lecture lumineuse.

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La Colère et l'Envie

La première grande réussite de ce roman est l'angle choisi pour dire la différence, tant il est compliqué de parler du handicap mental, qui n'a pas beaucoup de place dans l'espace romanesque. Alice Renard déjoue gracieusement ces écueils en fragmentant son récit en trois parties correspondant à trois points de vue différents. Ces fragments sont aptes à rendre compte de l'incomplétude de la petite Isor, de son apparente incohérence, qui recouvrent une unité mystérieuse à laquelle personne n'a accès en début de texte.

Outre le dispositif énonciatif, c'est le regard des parents d'Isor sur le comportement de leur fille (partie I), qu'ils ne comprennent pas malgré leur amour, oscillant entre agacement, fatigue, émerveillement, qui permet au lecteur de bien comprendre l'étrangeté profonde de cette petite. Cela permet de la rendre encore plus singulière, encore plus isolée aussi. Son handicap nous apparaît très pur, comme une connection rare et précieuse à un monde inconnu de nous, archaïque et sauvage, peut-être sacré, par l'intermédiaire de ses sens exacerbés.

Cette vision poétique est d'autant plus éclatante que la différence d'Isor nous est présentée sans concession, dans toute sa violence, ses colères et les émotions négatives qu'elle déclenche chez ses parents fatigués. Les problèmes de la petite fille ne deviennent pas un gentil motif romanesque. Voilà le tour de force qu'Alice Renard a réussi : poétiser la différence sans l'édulcorer.



J'ai également été très sensible à la grâce du roman, à ce quelque chose de très dansant dans la manière dont les visions s'entrecroisent, dans les allées et venues des personnages, dans le chassé-croisé des émotions contradictoires, dans les "écarts" de la voix d'Isor quand le miracle du langage a lieu. Cette grâce participe de l'émotion, par exemple quand la tendresse de la relation avec le voisin, Lucien (partie II) prend le pas sur la tension qui régnait dans le trio père-mère-Isor (partie I), et ceci avec une grande fluidité. Car l'auteure nous a fait décoller du réel pour nous amener dans une atmosphère de conte. Je trouve à cet égard la ductilité du texte assez stupéfiante, parce qu'elle le fait sortir de toutes les normes littéraires connues, et parce qu'elle nourrit l'émotion. Isor est entourée d'amour, le récit s'achemine vers une résolution positive qui élève les personnages et les lecteurs vers une forme d'épiphanie, nimbant le texte de sacré.



Alice Renard joue du langage tout en le réinventant en enfant géniale et espiègle. C'est imprévisible, d'une originalité profonde, comme si sa source était le monde mystérieux auquel seule Isor a accès. Le style n'est pas décoratif car il scelle une affinité secrète entre l'auteure et son personnage. Les liens souterrains et cachés sont d'ailleurs nombreux dans cette œuvre, qui ne se résume décidément pas à ce qu'elle dit. Les images sont d'une inventivité sans cesse renouvelée : les larmes sont la "résine d'un feu", "un instant plein comme une bille qui roule". En effet, quand arrivent les lettres d'Isor en fin de roman, nous voilà repartis dans un langage un peu fou, une langue inventée dans la joie de pouvoir communiquer. A ce titre, ces petites lettres réussissent le prodige de faire sortir l'émotion de la chair même du langage.



Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle 2024.



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La Colère et l'Envie

Isor est une enfant qui nait en décalage avec les autres bébés. Ses parents commencent à se poser des questions lorsque toute petite elle ne réagit pas aux interactions. On découvre alors une enfant qui chamboule la cellule familiale dans laquelle elle arrive. On guette la moindre de ses réactions verbales, on imagine ses ressentis. Après un long parcours médical, les parents finissent par s'occuper seuls de leur enfant. Ils s'éloignent de leur proche, peu de monde comprend, peu de monde a la patience et pourtant chacun y va de son petit conseil pour "aider" dans l'éducation d'Isor. Ce qui ajoute une charge supplémentaire aux parents. Alice Renard écrit un très beau roman sur une enfant en décalage avec le monde qui l'entoure et qui va faire une rencontre, une rencontre singulière et inattendue avec son voisin. Un vieil homme à l'humeur triste qui voit l'arrivée d'Isor avec étonnement dans un premier temps puis ravissement par la suite. L'autrice écrit une très belle histoire sur une enfant en marge, une enfant incomprise notamment par ses parents. Une belle découverte touchante et à l'atmosphère unique.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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La Colère et l'Envie

Cette jeune femme de 21 ans a incontestablement beaucoup de maturité. Au départ je pensais lire une écrivaine plus âgée quand je m’aperçus de mon erreur en quatrième page de couverture. Un joli coup d’essai pour un premier roman.

J’ai beaucoup aimé la première partie assez originale avec ces réflexions « père -mère » sur leur petite fille que l’on pense autiste. J’ai trouvé que leurs réflexions personnelles sur cette enfant étaient sincères, criantes de vérité et d’amour. Ils parlent de leur détresse, de leur joie, de leur quotidien.

La seconde partie était intéressante également, bien que les réflexions de Lucien me semblent vite trop « amoureuses » (je viens de lire Triste tigre, je vois le mal partout 😊).

J’ai totalement décroché pendant la dernière partie, l’histoire était jolie mais cette petite que l’on découvre autiste en début du livre et qui se met à lire, à écrire, à parler m’a laissé de marbre. Et son écriture étrange m’a déplu. J’ai bien compris l’idée mais je n’ai pas aimé la finalité.

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La Colère et l'Envie

La jeune fille différente et le vieil homme



Dans un premier roman admirable de maîtrise, Alice Renard raconte comment une jeune fille va parvenir à surmonter ses handicaps au contact d'un vieil homme. Une émancipation bouleversante qui est aussi une ode à la différence.



Isor n'est pas une enfant comme les autres. Disant cela, ses père et mère ont bien conscience que leur explication est trop courte pour parler de leur progéniture. Prenant tour à tour la parole, ils vont nous raconter ses treize premières années. Au début, ils ont pensé que leur fille ne les entendait pas, mais les médecins les ont rassurés sur ce point, son ouïe était parfaite.

Alors, il a fallu faire le tour des spécialistes. Tous ont failli ou n'ont pu déceler précisément ce qui n'allait pas. Des batteries de test n'ont pas permis de poser un vrai diagnostic. «Les semaines s’écoulaient. Les tests sérologiques, psychologiques, les traitements médicamenteux, les rendez-vous chez les analystes, les orthophonistes, tout demeurait infructueux.»

Alors les parents ont fait avec, ont appris à vivre aux côtés d'une fille qui a toujours refusé d’apprendre. «Elle n’a pas voulu apprendre à parler. (...) Elle a refusé d’apprendre à manger autrement qu’avec les mains, elle a refusé d’apprendre le dessin, la musique, l’équitation ou quoi que ce soit d’autre. Jamais nous n’avons songé pouvoir l’envoyer à l’école.»

Au fil des ans, elle a grandi à leurs côtés avec sa différence. Aujourd'hui, elle a treize ans. «Elle ne sait pas que la Terre est ronde, elle ne sait pas ce qu’est un adjectif, elle ne sait pas comment on compte les heures, elle ne sait pas ce que c’est qu’un père ni que la génétique, normalement, nous rassemble.»

Difficile de dire comment elle perçoit le monde. Et malgré leur amour inconditionnel pour leur fille, Maude et Camillio se sentent désemparés.

Tout va pourtant changer le jour où une panne de chauffage les contraint à confier Isor pour quelques heures à leur voisin Lucien.

À 76 ans, il n'attend plus rien de la vie et ne sait pas trop comment prendre cette petite fille. Alors, il ne dit rien. Un silence qui laisse la magie opérer, celle du regard, celle d'un geste, d'une caresse. Puis on jour la musique devient l'enveloppe de leur amour. Alors, ils deviennent inséparables.

Cette seconde partie, douloureuse pour les parents qui se sentent à la fois exclus et coupables, est forte en émotions, lumineuse et sensible.

Alice Renard fait preuve d'une grande maturité. Un tour de force impressionnant à 21 ans, notamment par le dispositif narratif puisqu’elle choisit de faire parler alternativement le père et la mère, puis le vieil homme. Trois voix qui entourent Isor, qui comme dans un film de Lelouch donnent l’impression que la caméra virevolte autour d’elle pour tenter d’en cerner tous les aspects.

NB. Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, lire les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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La Colère et l'Envie

Phénoménal ! Phénoménal comme le personnage d’Isor qui surprend par sa singularité, son intensité quasi volcanique, son authenticité criante et renversante. Phénoménal comme le talent d’Alice Renard qui, à seulement vingt-et-un ans, entre aussi bien dans la peau d’une jeune fille atypique, que dans celle de parents désemparés, et, plus étonnant encore et avec quelle justesse, dans celle d’un septuagénaire. Phénoménal également de parvenir si jeune à offrir un roman si différent, tant par la forme que par le fond.

Hors cadre, oui, tout ici est hors cadre ! Les débordements d’Isor, son inadaptation au monde, ses refus d’entrer dans la normalité, tout comme la relation d’amour qui se crée entre elle et Lucien de 60 ans son aîné. Hors cadre et démesuré pour mieux faire ressortir non seulement les incohérences de la normalité et des êtres, mais la transparence et la pureté des sentiments de certaines âmes. Et pour couronner le tout, que de poésie au cœur de ce roman, tout particulièrement chez Lucien !

Ce roman décoiffe, détonne, bouscule, touche, séduit, marque. Il est et restera particulier, inoubliable. A moins qu’Alice Renard parvienne à concocter d’ici peu un ouvrage plus étonnant encore.

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La Colère et l'Envie

Premier roman d'une jeune autrice qui est une réussite. Un roman plein d'originalité tant dans le fond que dans la forme. Un livre qui évoque également le sujet de la différence avec une chouette idée. Mais explore aussi le fait que parfois les proches se retrouvent démunis, ils tentent de trouver le "problème" mais n'y arrivent pas forcément, alors, comment réagir ? Isor, personnage principal, nous accroche, nous emmène avec elle dans cette histoire, dans son histoire où tout ne va pas se passer comme ses parents l'auraient voulu. Derrière ce mystère se cache un fond profond, sur la différence comme je le disais, mais aussi sur le fait que, même si nous ne rentrons pas dans les cases prédéfinies, nous pouvons nous construire nous-même, seuls. Seule ? Isor l'est, mais pas totalement, vous le découvrirez. L'autrice nous plonge également dans une histoire d'amour au sens le plus noble de ce qu'est l'amour.

Vous l'aurez compris, ce roman, dans son fond, dans sa forme et son autrice méritent d'être découverts tant tout cela est bien réalisé, avec une plume aboutie, douceur, intelligence et surtout beaucoup de sentiments.

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La Colère et l'Envie

Une héroïne mutique dont la voix vibre pourtant entre les pages. Avec "La Colère et l’Envie", la primo romancière Alice Renard signe un roman aussi court que saisissant.
Lien : https://www.la-croix.com/cul..
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La Colère et l'Envie

Isor est différente des autres enfants de son âge. De quel handicap souffre-t-elle ? On ne le saura pas vraiment mais qu’importe, car, quelle que soit l’origine de la différence, elle est source d’incompréhension et de rejet. Elle vit dans sa bulle, protégée du monde extérieur par des parents aimants mais dépassés par leur fille

« Alors, à son âge, à ses treize ans, que sait-elle ? Rien qui vaille. Elle ne sait pas que la terre est ronde, elle ne sait pas ce qu’est un adjectif, elle ne sait pas comment on compte les heures, elle ne sait pas ce que c’est qu’un père ni que la génétique, normalement, nous rassemble ».

La vie de ces trois-là se déroule en vase clos, avec ses rituels. Plus de vie sociale pour ne pas être jugé, et Isor est déscolarisée puisqu’elle n’apprend rien. Pour ne pas la brusquer, les parents lui laissent beaucoup de liberté. La nuit, elle fugue, mais revient toujours, ramenant de ses maraudes de petits objets glanés ici et là. Pourquoi s’éloigne-t-elle de sa famille, comme une urgence à vivre autre chose. La mère dit :

« Quand elle disparaît, je crois, c’est pour être seule. Seule avec son chagrin. Elle part avec, pour l’examiner, l’accueillir et le vivre complètement. Elle le sonde, elle y plonge. Et elle veut le faire loin de nous. »

Quant au père, il ne s’inquiète pas, car elle ne va jamais très loin.

Un jour, tout bascule lorsque Isor se prend d’amitié pour leur voisin Lucien, un homme âgé et secret. Entre eux s’installe une connivence que jalouse la mère mais qui soulage le père. Peu à peu, Lucien sort de sa solitude, il attend avec ravissement la visite d’Isor.

« J’aimerais qu’elle pense toujours à moi avec douceur.

Silence. Silence et apprivoisement. Surtout, que cela dure, que cela dure longtemps. »

L’accident du vieil homme va provoquer une fugue plus lointaine chez Isor et l’on découvrira peu à peu la raison de son voyage en Sicile et le secret de Lucien. Elle est sur le chemin de sa libération



Ce roman choral donne la parole en alternance au père, à la mère dans un insoluble dialogue. On sent leur désarroi, leur amour aussi pour cette gamine difficile qui sème le chaos mais terriblement attachante. Puis, dans une seconde partie, il y a la voix de Lucien, toute de tendresse et de complicité avec cette gamine sans règles et sans tabous qui lui offre son amour avec spontanéité. On n’entendra la voix d’Isor que dans la troisième partie, lorsqu’elle écrit à ses parents pendant sa fugue. Et cette voix est étonnante de maturité et de lucidité. Avec ses mots maladroits, elle tisse des phrases poétiques lourdes de sens et c’est très émouvant d’assister à la révélation d’une Isor qui s’ouvre au monde et qui trouvera sa place dans la vie malgré ou grâce à sa différence.

Ce premier roman qui, parfois, prend l’allure d’un conte, est magistral. Je l’ai lu d’une traite et il m’a éblouie. Un véritable coup de cœur.





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La Colère et l'Envie

Une enfant mutique, troublée , Isor, s'ouvre au monde pour réparer la vie et rendre sa joie à Lucien, son voisin âgé avec qui elle a su créer un lien unique...

beaucoup de beauté... une sensibilité hors pair et la plume d'une toute jeune autrice qu'il faudra suivre...

une petite bombe!
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La Colère et l'Envie

rès court 1er roman d’Alice Renard, peu être trop court ☺️

Cet un roman à 4 voix, alternance des pensées et des jugements des parents, de Lucien le voisin octogénaire qui devient le capteur d’émotions d’Isor, et d’Isor enfant de 13 ans déscolarisée - mutique que les parents gardent sous cloche.

C’est un roman sur les différences, sur les personnes qui ne sont pas conformes à cette société car elles n’ont pas la même intensité.

Alice Renard nous invite à accueillir dans nos vies la non normalité, ne pas en avoir peur.



« Isor est étrange. Un adjectif comme un naufrage »

« Un regret, ça ne se conserve pas comme une boule à neige, en mémoire d’un voyage passé. Un regret aussi, ça peut se jeter à la poubelle » page 99

« Isor peut être différente d’un jour à l’autre, mais elle reste toujours elle-même, sincère, incapable de tricher. Elle ne peut pas se contenir à une seule personne, à une seule apparence. Elle est plusieurs, elle est trop vaste. C’est sa manière à elle de saisir le monde du mieux qu’elle peut » page 14



C’est bref, c’est beau, lisez le !!!
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