AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.69/5 (sur 80 notes)

Nationalité : Colombie
Né(e) à : Bogota , 1974
Biographie :

Antonio Ungar est petit-fils de juifs autrichiens d'origine tchèque et hongroise. Ses parents sont propriétaires d'une des plus grosses librairies de Bogota. II passe son enfance dans cette ville et y étudie l'architecture.
En 1997, il va vivre une année dans la jungle colombienne au contact des populations indigènes.
Puis il voyage : il part vivre à Manchester, Mexico et Barcelone. Après quelques mois à Ramallah, il vit actuellement dans la ville de Jaffa (partie arabe de la ville de Tel-Aviv-Yaffo) avec son épouse, écrivaine palestinienne.


Ajouter des informations
Bibliographie de Antonio Ungar   (4)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Simon Ungar ne sait pas grand-chose de son père, parti refaire sa vie au Canada. Quand il se fait licencier et que sa petite amie le quitte, il se dit que c'est l'occasion d'en savoir plus sur ses origines : il part en République tchèque, dans la ville d'Olomouc, le berceau des Ungar. Son amateurisme en toutes choses va mener Simon jusqu'à Bratislava puis à Budapest, de train en train, enchaînant les hasards, les rencontres et les coïncidences. Mais le puzzle familial s'avère difficile à reconstruire, entre fausses pistes et pièges tendus… Quand l'armée d'Hitler envahit la Tchécoslovaquie, Ilse Kusser n'est encore qu'une enfant, et la guerre va faire exploser sa famille. Une soirée à l'Opéra, un accident de gymnastique… Il en faut peu pour décider d'un destin. Mais c'est dans un théâtre de Bratislava, pendant les rigueurs du communisme des années 1950, que la vie d'Ilse va basculer, le soir où elle rencontre le mystérieux Horn. Mensonges enfouis, secrets découverts les histoires de Simon et Ilse vont peu à peu se rejoindre. Que ce soit en invoquant la mémoire juive ashkénaze, les livres de Jules Verne, le clapotis du Danube la nuit ou les banlieues sinistres de Budapest où se terrent des écrivains nobélisables, Lola Gruber nous entraîne dans un formidable roman-enquête mené tambour battant où l'humour côtoie la tragédie, la mort et l'amour à chaque page. https://bourgoisediteur.fr/catalogue/horn-venait-la-nuit-de-lola-gruber/ Le 11 janvier 2024 en librairie Suivez toute l'actualité de Christian Bourgois éditeur sur les réseaux sociaux https://www.facebook.com/EditionsChristianBourgois/ https://www.instagram.com/editions_bourgois/ https://twitter.com/BourgoisEditeur et sur notre site internet : https://bourgoisediteur.fr/

+ Lire la suite

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
La balle entra juste sous la clavicule, mais Eva ne ressentit aucune douleur. Elle entendit le bruit de la chair qui se déchirait, le bruit de son corps qui tombait au fond. Elle regarda son épaule et ne remarqua rien jusqu’à ce que sa poitrine et son dos commencent à s’imprégner. Elle se demanda si cela venait de l’eau stagnante du canoë, elle la trouva trop chaude. Elle réussit à soulever sa tête de quelques centimètres, juste assez, et la vue du sang et le choc de la douleur lui parvinrent en même temps.
(Incipit)
Commenter  J’apprécie          303
La jungle avait toujours été un mystère pour Eva. D’abord, à l’école, un mystère fait de photographies et de mauvais films gringos. Ensuite, quand apparut la possibilité de tout laisser tomber pour s’en aller à ce port de nulle part, un autre mystère, un mystère innocent, enfantin, qui commença à se défaire tandis que le petit avion cherchait une piste dans cet univers sombre, plus vaste que n’importe quelle ville, sillonné par des rivières qui vues d’en haut avaient l’air noires et ondulantes comme de gigantesques serpents. Un mystère de conte pour enfants qui disparut complètement, douloureusement, quand la porte de l’avion s’ouvrit et que cette humidité odorante, chargée de bruits animaux, la frappa, littéralement, à l’estomac, la faisant presque s’asseoir de nouveau, comme si l’immensité de la jungle se trouvait tout entière dans la poussée de cette masse de chaleur et d’eau suspendue, lui disant qu’elle ne devait pas être là, que c’était mieux de remonter dans l’avion et foutre le camp.
Commenter  J’apprécie          291
Il n’y avait ni manioc ni poisson, ni viande, et les femmes se déplaçaient parce qu’elles le pouvaient encore, pour supporter le cauchemar, comme de lentes déments (comme des fantômes de démentes sur le point de disparaître dans l’obscurité de la jungle).
Commenter  J’apprécie          120
Vue depuis les curiaras [canoës traditionnels d'Amazonie], la culture, toute la culture, leur culture, devenait un mirage dont il ne valait pas la peine de garder mémoire. Evaporés dans la chaleur s'en allaient les bâtiments, les armes, les livres, les ponts, les ordinateurs, les musées, les sports, les drogues. Tout. La vraie sagesse, Eva commença à le croire, se trouvait dans l'absence de progrès. Les Curripacos, les Desana, les Puinaves [tribus indigènes de l'Orénoque] à qui elle rendait visite vivaient de la même manière depuis des millénaires. L'idée de changer ce que les pères avaient fait, de s'inventer une culture pour le plaisir de se l'inventer, ça n'existait pas. Les ressources étaient toujours les mêmes (l'eau, le soleil, les plantes, les animaux, une poignée de graines), et comme elles étaient toutes indispensables, l'existence ne consistait qu'à les utiliser du mieux possible.
Chaque soir, les hommes s'accroupissaient autour du feu et restaient un long moment silencieux, écoutant le crépitement du bois enflammé jusqu'à ce que quelqu'un raconte une anecdote qui lui était arrivée et que les autres racontent aussi les leurs. Et c'était tout. Les femmes faisaient la même chose dans les lieux de transformation du manioc et de la viande. Elles mentionnaient les petites différences entre un jour et l'autre. Et rien de plus.
Si cette existence était telle qu'elle semblait être (facile, agréable et heureuse), ça n'avait pas de sens de faire les efforts nécessaires pour inventer l'écriture, la science, la technologie, l'art, la guerre. C'est pourquoi les peuples de la jungle considéraient les Blancs avec un mélange de peur, de compassion et de dérision. Tous. Y compris les infirmières. La maladie faisait partie de la réalité et entre être de ce côté-ci de la matière ou de l'autre côté, celui du mystère, cela ne faisait pas une grande différence. La réalité des morts était toujours aussi présente que celle des vivants. Il en avait toujours été ainsi, avant que les guérisseurs indigènes n'existent et avant que les médecins blancs n'arrivent avec leurs petites fioles, et il en serait toujours ainsi, jusqu'à ce que la jungle disparaisse et avec elle ses habitants.
Commenter  J’apprécie          140
Le Rio Magdalena, c'est ce que j'ai vu de plus grand. Il est plus grand que notre ville, il ressemble à quelqu'un qui a reçu beaucoup de coups, qui se vide de son sang et qui continue à marcher. Dos courbé, il parcourt les méandres de la vallée brûlante entre les montagnes, et on dirait qu'il est muet, on dirait qu'il ne regarde rien, mais il rugit sous les eaux boueuses et a envie de manger des gens.
Commenter  J’apprécie          120
Sur une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva se vide de son sang. Dans le sommeil de son agonie, elle se demande si elle atteindra jamais une rive vivante, si son corps sera livré aux bêtes sauvages. Et si elle parviendra à éviter pareil destin à son enfant.
Commenter  J’apprécie          120
Elle pénétra dans la première maison de boue peinte au toit de palmes et vit dans les hamacs les enfants qui avaient l’air de squelettes aux grands yeux et les pères, à même le sol, genoux pliés, comme s’ils veillaient sur les enfants pour que leurs âmes ne les quittent pas.
Commenter  J’apprécie          20
Dès la première sortie [dans la jungle], elle comprit que la prise de conscience de l'inconvenance absolue de son existence et de celle de sa civilisation n'était pas une tragédie mais la seule occasion de laisser derrière elle tout le pesant fatras qui la lestait depuis des années, l'écrasait contre le sol.
Commenter  J’apprécie          110
De 1964 jusqu'en 2016 le guérilla communiste Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC) a livré une guerre brutale contre les forces de l'Etat colombien. A partir des années quatre-vingts des factions principales de l'armée nationale se sont alliées aux armées paramilitaires d'extrême droite, financées par de grands groupes économiqies, légaux comme illégaux. La guérilla a elle même usé du séquestre, du narcotrafic et du vol de l'essence, entre autres. L'extraction minière, légale et illégale. a servi de combustible efficace pour les deux bandes. Le résultat de ces cinquante-deux ans de combats fut 7.134.000 déplacés, 983.000 morts et 166.000 disparus. Le 26 septembre 2016 un accord de paix a été conclu. Les groupes qui investirent leur argent dans la guerre et le système politique qui la promut sont intacts.
Commenter  J’apprécie          101
Ma tête qui pense que ce n'est peut-être pas si bien d'être un oiseau, parce que les oiseaux regardent la terre de loin et ne peuvent regarder le ciel, sinon ils pourraient heurter d'autres oiseaux ou les montagnes épaisses, ou tomber en une pluie d'oiseaux.
Commenter  J’apprécie          80

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Antonio Ungar (96)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Père Goriot

Dans quelle partie de la Comédie humaine s'inscrit ce roman ?

Scènes de la vie privée
Scènes de la vie de province

10 questions
1024 lecteurs ont répondu
Thème : Le Père Goriot de Honoré de BalzacCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}