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Critiques de Alina Bronsky (80)
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Le dernier amour de Baba Dounia

Quelque trente ans après la catastrophe du réacteur et l’évacuation du village de Tchernovo voisin de la centrale, une poignée d’habitants a clandestinement entrepris de réoccuper les lieux, bravant les radiations et l’isolement. Parmi eux, Baba Dounia, une veuve nonagénaire dont les enfants vivent au loin, bien décidée à finir ses jours chez elle, entre son potager et ses quelques antiques voisins. Pourtant l’arrivée de deux nouvelles personnes, un père et sa petite fille, va faire basculer le fragile équilibre de la petite communauté.





Tout le livre repose sur l’attachant portrait d’une vieille femme au bout de sa modeste vie, vaillamment passée à trimer pour joindre les deux bouts et pour assurer l’avenir de ses enfants, heureusement, et même si cela lui brise le coeur, partis loin de ce lieu dévasté qui représente pourtant tout ce qui lui reste. Désarmant mélange de courage et de fragilité, elle est de ces personnes indéfectiblement humaines et intègres, étonnées d’en être admirables quand elles ne font que suivre leur instinct. Comment aurait-elle pu imaginer que sa spontanéité et son bon coeur lui vaudraient une notoriété bien au-delà des frontières de son pays ?





S’inspirant de son vécu d’émigrée russe en Allemagne, l’auteur recrée une atmosphère authentique et colorée, où lieux et personnages prennent vie d’une manière crédible et réaliste. Sa plume ironique et mordante réussit à rendre légers les sujets les plus graves : vieillesse et décrépitude, solitude et fossé entre les générations, suites d’une catastrophe nucléaire. Le drame devient tragi-comédie, et le lecteur se retrouve invité à un délicieux moment de tendresse et de charme. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le dernier amour de Baba Dounia

Personne n'a oublié la terrible catastrophe nucléaire de Tchernobyl, cela fera bientôt, dans quelques jours, 35 ans, le 26 avril 1986. Un village devenu complètement abandonné. Mais quelques temps plus tard, certains y sont revenus clandestinement. Comme Baba Dounia, une grand-mère nonagénaire, veuve et solitaire. Elle est revenue pour vieillir en paix. Mais elle n'est pas seule, et tous ses voisins et voisines font de même. Sa fille Irina, qui vit en Allemagne, voudrait bien que sa mère renonce à vivre là-bas.

C'est tout un village qui vit en autarcie, on en oublierai presque que tout est contaminé. Ils vivent tous avec une certaine légèreté. Mais un homme et sa fille vont bouleversé toute cette petite communauté...

Ce roman où j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début m'a carrément happé. L'autrice, Alina Bronsky, est née en Russie en 1978. Elle a grandi dans la région de l'Oural et vit maintenant en Allemagne. Sa plume est agréable, réaliste et incisive sur un thème difficile à aborder.

Je ne peux que vous le conseiller.
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Le dernier amour de Baba Dounia

« Comment allez-vous ? Pour ma part, je vais bien, même si je remarque que je n'ai plus 82 ans... »

Baba Dounia affiche au moins 10 années de plus au compteur.

Quant au compteur Geiger, il s'affole à son approche.



Elle fait partie de ces gens qui vivaient près de Tchernobyl avant la catastrophe, qui ont dû s'exiler en ville dans des logements minables, et qui ont choisi de revenir dans leur maison, en 'zone de la mort'. Elle a une poignée de voisins - des irréductibles, comme elle -, son jardin où prospèrent fruits & légumes, et des animaux. Au moins, là, elle ne mourra ni de faim ni d'ennui.

La vie s'écoule paisiblement, même si elle ne voit plus ses enfants. Son fils, installé aux Etats-Unis, reste 'discret' ; mais sa fille lui écrit beaucoup d'Allemagne : 'Son rôle de fille lui tient à coeur, et elle a besoin que je lui dise qu'elle s'occupe bien de moi.'



Ce roman nous parle de vieillesse avec une tendre justesse et beaucoup d'humour.

Lucide, intelligente, vive et généreuse, Baba Dounia ne s'en laisse pas conter, porte pas mal de monde sur ses épaules aussi frêles que solides.

Franche & directe, elle sait aussi faire preuve de diplomatie et de douceur.



Ni niaiserie ni complaisance dans ce récit, contrairement à beaucoup de romans sur les personnes âgées.

Merci à l'auteur et à sa formidable Baba Dounia de m'avoir amusée et émue à ce point.



D'Alina Bronsky, j'avais aimé 'Cuisine tatare et descendance'.

Et j'adore les couvertures de ces deux romans (Actes Sud).
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La tresse de ma grand-mère

Margo & Gengis se sont exilés en Allemagne avec leur petit-fils Max pour fuir la Russie (ou l'Union soviétique, je n'ai pas situé la période avec précision, à quelques années près).

L'enfant avait cinq ans lorsqu'ils sont arrivés dans ce foyer de réfugiés essentiellement peuplé de Juifs. C'était alors un petit garçon lourdement handicapé... aux dires de sa grand-mère. On découvre vite qu'il n'en est rien, que Max est placide mais futé, et que sa plus grosse malédiction, c'est de subir la surprotection de cette vieille femme étouffante et castratrice.

« [Vera m'a demandé] si ma grand-mère était vraiment cette sorcière pour qui on la prenait, si elle était complètement tapée ou seulement un peu. »



Après avoir apprécié 'Cuisine tatare et dépendance', et, plus encore 'Le dernier amour de Baba Dounia', si subtil, je me suis jetée aveuglément sur cet ouvrage d'Alina Bronsky.

Je suis déçue par ce récit tragi-comique, doux-amer, ou je ne sais quoi. J'ai toujours du mal avec les histoires censément drôles d'enfants soumis à la folie d'adultes de leur entourage. Ça se rencontre si souvent dans la vraie vie, et la (re)construction est tellement difficile que les 'fantaisies' sur le sujet ne me font pas marrer (idem 'En attendant Bojangles').

Il reste néanmoins, via le personnage de Margo, des réflexions touchantes sur la douleur de l'exil, et les compromis au sein du couple...
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Le dernier amour de Baba Dounia

J’ai retrouvé dans ce court roman la plume incisive et ironique que j’avais tant apprécié dans « cuisine Tatare et descendance ». Baba Dounia retourne pour ses vieux jours vivre dans son village natal irradié et inhabité depuis la catastrophe de Tchernobyl. Elle est rejoint par une petite communauté de vieillards avec qui elle vit en quasi autarcie. Mais l’arrivée d’un père et de sa petite fille va bouleverser la vie du village et de ses habitants...j’ai aimé partager ces quelques jours en compagnie de Dounia, personnage haut en couleur, d’une grande sagesse et d’une grande force. C’est un beau roman sur l’amitié et sur l’attachement à ses racines. Une chouette lecture !
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Cuisine tatare et descendance

Cuisine tatare et descendance nous entraine sur trente ans dans la vie de Rosalinda. Le livre commence en ex-URSS, a la fin des années 1970, ou sa fille de 17 ans est enceinte. La survie dans un pays en proie au manque de nourriture, a la corruption n’est pas facile mais Rosalinda a plus d’un tour dans son sac.



En effet, c’est une femme a la poigne de fer, une reine de la débrouille mais aussi une femme tyrannique. Elle est fascinante en tant que personnage de roman et on prend plaisir à lire ses aventures mais on est drôlement heureux de ne pas avoir une femme comme ça dans son entourage.



J’ai adoré le ton qu’Alina Bronsky donne à son roman et je lui tire mon chapeau d’avoir mis autant de légèrement en abordant des thèmes si durs. Je suis conquise par ce premier roman que j’ai lu en 24h tant j’avais envie de connaitre le destin des trois femmes de la famille. Celui-ci me donne envie de lire d’autres romans de l’auteure mais aussi d’en découvrir plus sur la cuisine tatare.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Le dernier amour de Baba Dounia

Baba Dounia est une singulière petite bonne femme d'un mètre cinquante qui a décidé de revenir vivre dans sa maison à Tchernovo après la catastrophe nucléaire et de cultiver son potager. Elle n'a plus 70 ans depuis longtemps et ce ne sont pas quelques biologistes ou même sa fille qui vit désormais en Allemagne qui vont l'en empêcher ! Baba a la simplicité des gens intelligents. Pas besoin d'artifice pour vivre ,juste des actes plein de bon sens qui s'imposent parce qu'ils correspondent à ses valeurs. Après son retour, d'autres villageois vont la rejoindre. Chacun dans le besoin de vivre en paix , tranquille. A Tchernovo le temps n'existe pas " nous reconstitutions ce que les gens font normalement. Personne n'attend rien de nous...nous imitons le quotidien comme les enfants jouant à la poupée ou à la marchande."

Les morts font partie du quotidien, certains les voit d'autres non....tout ce petit monde s'entend, s'entraide. Baba adule sa petite fille qu'elle ne connait pas,elle met de l'argent de côté pour elle,lui écrit...un jour un évènement vient perturber la tranquilité de ce village et Baba sera l'héroïne de ce drame.

C'est un roman qui aborde avec originalité le sujet de l'après Tchernobyl. L'ambiance y est presque folklorique. L'émotion est le moteur de l'histoire et pourtant toujours maîtrisée,intime car comme le dit Baba " si j'avais la larme facile,je n'aurais plus le temps de rien."

Si je n'ai pas cédé immédiatement au charme de ce roman, Alina Bronsky m'a finalement séduite avec ce personnage attachant.
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La tresse de ma grand-mère

Margo, la nouvelle héroïne d’Alina Bronsky est fidèle aux personnages de femmes fortes qu’affectionne l’autrice. On retrouve une héroïne sans filtres, excessive, acariâtre, extrêmement protectrice avec son petit-fils Max et très exigeante avec son mari. Lequel mari n’est pas insensible au charme de leur voisine Nina, ce qui ne va pas être sans troubler l’harmonie de la famille…

Après cuisine tatare et descendance et le dernier amour de Baba Dounia, L’autrice narre à nouveau l’exil avec cette chronique de la vie en Allemagne, racontée à hauteur d’enfant par Max, dans une famille portée par la folie douce de Margo.

Un texte tragi-comique sur les compromissions de la vie et du couple. C’est loufoque, caustique, touchant. Pas mon roman préféré de l’écrivaine mais un très bon moment de lecture. A découvrir 😉
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Cuisine tatare et descendance

Livre trouvé au hasard de ma déambulation dans la médiathèque de mon quartier...

Couverture attrayante, nom de l'auteur à consonance slave, le terme "cuisine" (je suis gourmande) et "descendance" (je suis une adepte des livres traitant des relations familiales)... Il n'en fallait pas plus pour que je tente la lecture!

Bien m'en a pris, ce fut un régal littéraire !

Une écriture absolument délicieuse, à déguster au second degré, à savourer entre les lignes ! Une narratrice piquante, acide, succulente de mauvaise foi, pimentée d'un égoïsme hors-pair, assaisonnée d'une inventivité sans limites, le tout nappé d'une pincée d'informations aussi intéressantes que colorées sur la vie sous le joug soviétique.

Bref, le genre de lecture dont je reprendrais une bouchée avec un plaisir de gourmet !
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Cuisine tatare et descendance

Rosalinda est tatare et orpheline et son éducation dans un orphelinat russe en a fait un pur produit soviétique peu enclin à la sentimentalité.

Rosalinda est belle, débrouillarde, travailleuse, rusée et très autoritaire : elle régente sans état d’âme la vie de son mari, de sa fille mal aimée et de sa petite fille adorée. La vie est rude en URSS, les privations y sont légions et la vie dans un appartement collectif n’est pas facile tous les jours, mais Rosalinda déploie une énergie formidable qui lui permet de résister plutôt bien à une existence terne et difficile, et même d’enjoliver sa vie quotidienne. Lorsque sa fille « tombe » enceinte des œuvres d’un inconnu, Rosalinda ne perd pas le nord et prend les choses en main avec son pragmatisme coutumier, et de la même façon, lorsqu’elle considèrera que la vie en Russie n’offre aucun avenir à sa petite-fille, elle mettra tout en œuvre pour réussir à émigrer en Allemagne. Car Rosalinda ne se laisse jamais abattre et croit de toutes ses forces en un avenir radieux qui justifie les moyens… Ce qu’elle ne comprend pas, en revanche, c’est qu’on puisse avoir des aspirations différentes des siennes !

Dans ce savoureux portrait de femme russe, Alina Bronsky esquisse avec humour et beaucoup de dérision la réalité de la vie en Russie soviétique dans les années 80. Mais aussi, avec pudeur , la difficulté de vivre dans un système peu propice à l’épanouissement et à l’expression des sentiments, un système où le matérialisme prime par nécessité sur tout le reste… Drôle et triste à la fois, mordant et douloureux, c’est aussi l’histoire d’un peuple un peu déboussolé par des années de privations et d’oppression. Touchant et réjouissant à la fois !

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Le dernier amour de Baba Dounia

Baba Dounia est une vieille femme. Chassée de sa maison quelques jours après l'explosion d'un réacteur à Tchernobyl, elle a choisi de revenir y vivre trente ans après la catastrophe, faute de mieux de l'autre côté de la frontière qui délimite la zone d'exclusion. Quelque uns ont fait un choix similaire, et le village survit. Certes la maladie et la mort rôdent, mais en attendant il n'y a qu'ici que Baba Dounia sait pouvoir vivre.

Son choix est donc le bon, elle saura en tout cas vous en convaincre !



Très bon moment de lecture en compagnie de cette Babouchka futée, punchy et tendre.







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Cuisine tatare et descendance

Portrait d'une grand-mère tatare pour le moins atypique, genre "pète-sec" ; caractère très affirmé, franc-parler, idées bien arrêtées , maniant davantage la baguette que les pincettes, voulant régenter tout son petit monde, en particulier sa fille, indolente, incompétente, une parfaite incapable à ses yeux, et sa petite-fille sur laquelle elle fonde tous ses espoirs.

Roman à l'humour piquant, voire irritant, agaçant !

Cuisine exotique piquante, à goûter et à apprécier….ou pas, selon la sensibilité de ses "papilles linguistiques" !

Je n'ai point craint, mais ne m'en suis pas pour autant léchée les babines !

Toutefois, la fin de l'histoire, où un malheureux événement vient ébranler et humaniser cette grand-mère et mère "paille de fer", avec quelques petites pointes de tendresse, vient contrebalancer un jugement peut-être un peu sévère.
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Cuisine tatare et descendance

Cette femme est dingue ! Et dangereuse ! Une mère/belle-mère de cauchemar ! Je veux parler de la narratrice, Rosalinda, odieuse avec ses proches, impitoyable, de mauvaise foi, persuadée d'avoir toujours raison, égocentrée, se mêlant de tout ce qui ne la concerne pas, calculatrice, etc.

Elle est prête à tout :

1/ pour garder sa petite-fille

2/ pour une vie meilleure, en l'occurrence échapper à la dégradation des conditions de vie dans l'URSS des années 1980.



Une lecture extrêmement agréable, on prend vite les divagations de Rosalinda avec humour. C'est méchant, grinçant, outré, mais drôle... J'ai commencé cependant à sourire jaune sur le dernier tiers, où l'inconscience, l'aveuglement de la garce vont vraiment trop loin... Puis une douceur s'installe, on s'attache enfin à la - désormais vieille - femme lorsqu'elle devient humaine, vulnérable.



Un joli récit qui aura en plus eu le mérite de m'apprendre qui sont les Tatars (ancien peuple turc qui, au XIe siècle, nomadisait entre la partie orientale de la Mongolie et l'actuel Kazakhstan - source : Wikipedia).
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Le dernier amour de Baba Dounia

Au coeur de cette histoire, Baba Dounia, une vieille femme "qui n'a plus 82 ans "est, malgré elle, la référence voire la conscience du village de Tchernovo, repeuplé clandestinement par quelques irréductibles , après la catastrophe de Tchernobyl.

Ils sont moins de dix à habiter le village dans des conditions de total isolement, et forment une étrange communauté qui va devoir affronter, de façon collective, une épreuve inattendue.

L'histoire flirte un peu avec le fantastique puisque dans ce lieu, ou plutôt dans la tête de la vieille, les morts sont mêlés aux vivants.

Baba Dounia tient tellement à sa liberté qu'elle refuse de quitter sa maison, son jardin, cette nature exubérante mais sans doute vénéneuse au prix d'une coupure qui la fait tout de même souffrir avec son fils Alexeï, sa fille Irina et sa petite fille Laura, qu'elle ne rencontrera jamais.

Baba Dounia est très attachante, elle incarne résistance, liberté, courage, le tout agrémenté de fantaisie et de force vitale, dans un contexte très spécial encore hanté par la mort et la destruction.

Une belle histoire, une plume convaincante, je recommande!

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Le dernier amour de Baba Dounia

Un petit peu feel-good, un peu mélo, tendre et délicat, drôle et humain, à un joli petit livre qui fait un peu sourire et un peu pleurer.



Court et délicieux comme un petit chocolat un peu trop sucré



L’histoire d’une petite vieille, Baba Dounia, icône d’une sagesse rurale aujourd’hui disparue, vivant à Tchernovo, dans la zone d’exclusion post-catastrophe du réacteur
Lien : https://www.noid.ch/baba-dou..
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Le dernier amour de Baba Dounia

Elle ne rajeunit pas Baba Dounia. C'est vrai, comme elle le dit volontiers: "Je n'ai plus quatre-vingt deux ans.". Pourtant elle a été la première à revenir s’installer, seule, dans cette zone proche d'une centrale nucléaire qui a explosé,zone où  des scientifiques viennent juste effectuer des prélèvements.

Là, elle entretient des rapports épisodiques avec les quelques habitants qui l'ont suivie, l'instaurant presque malgré elle, personne référente de cette communauté qui n'en est pas vraiment une.

Par son optimisme, elle force l'admiration Baba Dounia et devient même , sans presque s'en rendre compte une personnalité connue au-delà des frontières.

Le contraste est saisissant entre ce qu'on attendrait d'une telle situation, dramatique au possible, et la manière, pleine de tendresse et d’humour dont la traite l'auteure, sans aucun pathos.

On aimerait bien ressembler à Baba Dounia quand on aura atteint son âge, sans forcément habiter au même endroit !
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Le dernier amour de Baba Dounia

J’avais adoré « Cuisine tatare et descendance » et c’est avec beaucoup d’envie que j’ai entamé ce dernier amour, je n’ai pas été déçue ! Alina Bronsky est hyper douée pour créer des personnages de petite vieille dure à cuire qui emportent l’adhésion, l’affection et font autant sourire que fondre. Baba Dounia fait partie de ces perdantes magnifiques à la dignité impeccable. Quand on a évacué son petit village, beaucoup de temps s’était déjà écoulé depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle est partie néanmoins, puis est revenue, parce que c’est chez elle ! Elle voulait sa maison, c’est tout. Pas suicidaire pour un sou, elle mène une vie toute de travail en respect total de la nature, et elle est parfaitement consciente du paradoxe. Mais ce n’est pas parce que les hommes ont tout bousillé qu’elle va refuser les dons de la nature, ça ne se fait pas, point. D’abord solitaire, elle a vu quelques éclopés revenir (ou venir, sans y avoir habité auparavant) la rejoindre dans ce village encore contaminé, et ils y vivent à la sueur de leur front. Mais un évènement va en perturber la (relative) tranquillité… Chronique villageoise aux accents postapo, ce roman se pare d’humour pour dénoncer avec force et pertinence la stupidité humaine.
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La tresse de ma grand-mère

Ils sont trois, trois réfugiés juifs de l'ex-soviétique : il a Max, l'enfant, qui raconte cette histoire ; la femme qui est la grand-mère à la tresse et enfin le grand père.



Une vie loin d'être parfaite pour Max qui vit avec ses grand-parents. C'est un enfant sans mère (et vous vous doutez bien qu'il faudra attendre la fin du roman pour savoir le pourquoi du comment). Max est couvé par sa grand-mère voir même un peu trop.



Cette grand-mère qui est toujours dans l'excès, qu'elle en devient extrêmement comique, extrêmement protectrice avec son petit fils aux limites de la maltraitante, et alors avec son mari, une vraie peau de vache.



Voici un roman où on se laisse très vite happer par cette grand-mère à la tresse totalement atypique. On suit la vie de cette famille pas comme les autres, une vie tragi-comique qui fait de ce roman, un récit drôle, étonnant et vif.



Découverte d'Alina Bronsky et de sa plume acérée mais touchante. Un roman raconté à hauteur d'enfant sans rentrer dans la niaiserie car les yeux des enfants comprennent beaucoup de chose..



Une grand-mère aux allures de sorcière mais aux répliques tellement drôles, ce roman fait du bien en touchant à des sujets concrets comme la douleur de l'exil, les compromis dans un couple et la vie d'un jeune adolescent pris dans les tourments de la folie des adultes !
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Le dernier amour de Baba Dounia

Ici, c'est la vieillesse qui le thème principal avec tout ce qu'elle comporte sur le plan physique et intellectuel comme psychologique. Par la voix de Baba Dounia, le lecteur découvre la vie dans un village après la catastrophe de Tchernobyl avec ses rares habitants qui vivent et survivent grâce à l'amitié et la solidarité. Un personnage des plus attachants, touchants et qui reflète bien une réalité universelle, être face à sa propre déchéance. J'ai aimé.
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Cuisine tatare et descendance

Excellente pioche que ce roman d'Alina Bronsky qui m'aura fait alterner gloussements de dinde et rictus de hyène hilare !



C'est qu'il met en scène une femme au tempérament hors du commun, que je ne pourrais mieux décrire qu'en la qualifiant de "sacré personnage" ! Cette femme, c'est Rosa, la narratrice, à la détermination implacable, qui ne doute de rien, et à qui rien ne résiste, pas même l'apprentissage du vélo, de la conduite, du ski, et de la natation, à l'âge de la retraite. C'est une femme réellement épatante et franchement amusante. Son gros défaut (qui participe d'ailleurs à la rendre drôlissime), est de vouloir régir la vie de son entourage selon ses principes et ce qu'elle estime le mieux pour eux.



L'histoire commence à la fin des années 70 en Russie, alors que Sulfia, la fille de Rosa, annonce être enceinte de la future Aminat.

Que de tracas pour Rosa dont le souci est de caser sa fille à tout prix et donner la meilleure éducation à sa petite-fille après l'échec manifeste de celui de Sulfia qu'elle n'hésite pas à estimer laide et imbécile (rien à voir avec elle, sa mère !). Une fille dont le souci est simplement de vivre au quotidien et de faire son métier d'infirmière au mieux. Une petite-fille à l'enfance tiraillée, ballottée entre les désirs de chacun, qui ne demande qu'à vivre sa vie.

L'humour de l'auteure est absolument irrésistible à travers ce personnage qui ne se rend pas compte qu'il étouffe son entourage.



Sous cette apparence de dérision et de cocasserie, se dessine cependant, à travers ces trois femmes et leur entourage, une image plus sérieuse et poignante de la Russie sur ces 30 dernières années, notamment au sein de la communauté tatare qui a ses particularités. L'histoire de ces femmes nous amènera aussi en Allemagne au travers de scènes non moins truculentes et émouvantes.



J'ai vraiment apprécié le personnage de Rosa, sa débrouillardise, son culot, sa dignité en toutes circonstances. Je l'ai trouvée attachante, et particulièrement touchante sur la fin, alors que des événements tragiques la conduisent à changer sa façon de voir les choses à son insu.



L'auteure est vraiment talentueuse dans sa façon de narrer les événements, le développement de son récit, sa façon de dépeindre le portrait psychologique des personnages, et cette évolution fluide des personnages et des événements. J'ai adoré l'humour constant qu'elle parvient à distiller tout le long, avec beaucoup de finesse.

Les chapitres sont courts et se dévorent littéralement, ce qui rend cette lecture encore plus savoureuse.
Lien : http://lecture-sans-frontier..
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