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Critiques de Alison Bechdel (132)
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C'est toi ma maman ?

Après Fun home, où Alison Bechdel présentait la relation complexe qu'elle entretenait avec son père, elle s'attaque ici à la relation non moins complexe qu'elle entretient avec sa mère. J'ai retrouvé avec plaisir la narration très élaborée, faite de lignes temporelles entrecroisées, de liens inattendus et de multiples références culturelles (obscures ou non) qui donnent une œuvre très riche. Malheureusement, le parti pris de tout relier à la psychanalyse a fait en sorte que j'ai moins bien embarqué. Ça m'a toutefois donné envie de relire Fun home auquel Are You My Mother? apporte un nouvel éclairage.
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C'est toi ma maman ?

Alison Bechdel écrit sur sa psyché. Elle cite de nombreux grands théoriciens de la psychanalyse, trésor de savoir se déployant tout au long de la lecture et mis en lien avec les différents questionnements qu'elle soulève et investigue sur elle-même. De la complexité de l'ambivalence même du rapport mère/fille, de la présence discrète et sévère d'un père qui plus tard s'est suicidé, d'un transfert très massif avec une analyste, de relations amoureuses et sexuelles qui connaissent des fluctuations éprouvantes, l'autrice dépeint tout cela et prend le lecteur par la main. Les appels avec la mère, en toile de fond tout le long du livre, brillent par leur côté opératoire et désaffecté. Cette BD fait réfléchir, elle donne envie de s'analyser, de comprendre ses rêves, de se pencher sur ses mécanismes de défense. Je recommande chaudement, c'est mieux si la psychanalyse est déjà familière mais cela doit être intéressant aussi pour une personne qui découvre.
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C'est toi ma maman ?

Première lecture de l'année, et je suis bien heureuse que ce soit Alison Bechdel !



Plusieurs années après la sortie de Fun Home, consacré à son père, Bechdel décide d'écrire sur sa mère. L'écriture de cette BD lui prendra de nombreuses années, car contrairement à son père, sa mère est encore vivante à ce moment-là.



Prenant appui sur les théories de Winnicott, pédiatre et psychanalyste, elle essaie de comprendre la relation qui l'unit à sa mère - de son enfance jusqu'à l'âge adulte. Cela donne une grande richesse à la BD, qui ne se contente pas de faire défiler les souvenirs. Non, Bechdel analyse ses rêves, utilise les concepts de la psychanalyse et nous raconte longuement ses autres relations : amoureuses, mais aussi avec les différentes psy qui l'ont suivie au fil des années.



Son esprit est bouillonnant, comme toujours, et c'est un plaisir de la lire même si ce n'est pas toujours simple ni de tout repos !
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C'est toi ma maman ?

« C’est toi ma maman ? » est à déconseiller aux lecteurs qui exècrent la psychanalyse ou qui trouvent facilement les auteurs nombrilistes » : ainsi Tasha met-elle franchement en garde d’emblée sur son blog les lecteurs éventuels du roman graphique d’Alison Bechdel, traduit de l’américain par «Denoël graphic». Cette critique n’a pas tort de mentionner, en outre, le goût prononcé des Américains pour la psychanalyse. Dès les débuts du cinéma parlant, ils en ont fait la matière de certains films à prétention intellectuelle plutôt rébarbatifs.



On l’oublie parfois, mais la culture américaine est d'abord et surtout germanique, et les sciences sociales issues de la «Mitteleuropa» sont tenues en plus haute estime aux Etats-Unis qu’en France. Malgré les efforts des institutions éducatives et sanitaires dans ce sens, le scepticisme persiste dans les milieux populaires vis-à-vis de la psychanalyse. Il y a quelques années, le porte-parole d’un parti ouvrier, sommé au cours d’une interview à la télé de donner son avis sur ce qu’il pensait de cette pratique, s’était contenté de hausser les épaules et de lever les yeux au ciel pour toute réponse. Le narcissisme/bovarysme continue d’être perçu comme une tournure d’esprit typique des milieux bourgeois.



Néanmoins, sur un plan ethnologique plus général, on peut trouver la lecture du cas clinique en bande-dessinée d’Alison Bechdel instructive. La psychanalyse s’impose en effet aujourd'hui comme la pratique religieuse ou le moyen d’accomplissement de soi le plus répandu dans les pays occidentaux développés.



La mère de l’auteur est d’ailleurs elle-même circonspecte à l’égard de l’homosexualité de sa fille, et plus encore vis-à-vis d’une pratique artistique mêlant introspection et dévoilement du schéma familial intime. Elle exprime en effet des doutes sur la valeur d’une telle littérature de genre, ultra-spécifique.



Féminisme et homosexualité se recoupent implicitement dans le discours d’Alison B., étayé par les études de psy. de la jeune femme, qui complètent une très longue analyse ; or celle-ci relève que les lesbiennes, l’icône féministe Virginia Woolf, par exemple, ont souvent eu des mères assez réacs, attachées à des mœurs traditionnelles.



Le lien ambivalent mais très étroit qui unit Alison B. à sa mère est donc central dans ce long déballage de linge sale (295 p.). Comment «tuer la mère», alors qu’Alison B. n’a pas de grief sérieux vis-à-vis d’elle ? «C’est toi ma maman ?» est en effet largement un matricide virtuel, ainsi que les deux femmes finissent par reconnaître. Dans un précédent tome, bien accueilli par la critique aux Etats-Unis, Alison B. avait déjà «réglé son compte» à son père.



On peut regretter la traduction du «mother» du titre original en un «maman» un peu niais, car il y a dans ce lien identitaire entre Alison et sa mère une dimension dramatique, due à l’effort pénible pour naître une deuxième fois, bien que l’on soit loin de la noirceur des drames familiaux de François Mauriac. L’auteur de «Mon Ami Dahmer », témoignage sur un tueur en série, évoquait lui aussi l’état dépressif courant des jeunes mères au foyer américaines.



L’homosexualité d’Alison B., dans la mesure où elle implique un désintérêt pour la procréation, ne fait que stimuler son envie d’indépendance et de création artistique. (...)


Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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C'est toi ma maman ?

Alison, l'auteure, est en train d'écrire un roman graphique sur son père homosexuel non avoué et qu'elle pense mort par suicide ( voir "Fun home" son précédent album). Elle a constamment besoin de l'avis de sa mère, femme un peu rude d'aspect et portée sur la vie culturelle. De ces incessants dialogues avec celle qui refusa de l'embrasser à partir de ses sept ans, l'auteur en vient à se poser un nombre incalculable de questions sur les effets de cette relation ambigüe sur sa vie, son mal être (elle est sérieusement déprimée), son homosexualité (elle est lesbienne), sur sa vie amoureuse (assez cahotique). Aidée par deux analystes, elle va se remémorer des détails remontant à l'enfance, tout en les confrontant avec ses lectures de Donald Winnicot (pédiatre anglais mort en 1972), de Virginia Woolf, de Freud et même de Lacan. Résolument féministe, traitant de l'éducation des filles par les mères, de la misogynie ambiante, le roman avance en sept chapitres débutant par un rêve de l'auteur, servant, bien sûr, de point de départ pour des interprétations psychanalytiques.

Tous les thèmes abordés par ce roman étaient pour moi alléchants. C'est avec envie que je me suis plongé dans "C'est toi maman", surtout que le dessin aux lignes claires et aux cadrages très inspirés, est un régal pour l'oeil. Mais, bon sang, qu'est-ce que c'est rasoir ! C'est sous-titré "Un drame comique".... Honnêtement je n'ai pas souri une seule fois,... mais peut être que le comique vient de la mise en avant de cette névrosée pédante... J'avoue que cela m'a échappé car c'est surtout très très intello. L'héroïne ( l'auteure donc) est le genre de fille ultra compliquée, qui cherche du poil aux oeufs. Gavée de psychanalyse, de lectures ultra sérieuses mais toujours en référence à sa vie, elle décortique le moindre fait de façon symbolique, cherchant du signifiant, du non-dit, dans le moindre geste, la moindre parole anodine. Névrosée, constipée (heu, versée dans la rétention anale, pardon), victime de TOC, allergique sûrement, complexée voire jalouse, amoureuse de sa psy, elle ponctue son récit de citations de Winnicot, de Young et est évidemment très inspirée par Virginia Woolf, comparant ses névroses aux siennes. Ca alourdit énormément la narration, rendant, qui plus est, Alison assez antipathique. On a envie de la secouer et de lui dire de couper les ponts avec sa mère, elle ne s'en portera que mieux. Mais vu que pour elle, entrer en psychanalyse est comme entrer en religion, il est évident que la vie simple ce n'est pas pour demain, ni pour jamais sans doute. Attention, je n'ai rien contre la psychanalyse, qui aide beaucoup de monde, mais ici, Alison Bechdel ratiocine tellement que j'ai très vite fait un rejet.

Je sais que l'auteure a droit à tous les honneurs dans la presse, qu'elle est une figure essentielle de la bande dessinée d'aujourd'hui puisque ces deux romans graphiques figurent dans les listes des meilleurs ouvrages de ce début de siècle aux Etats-Unis, je reste cependant un peu interrogatif quant à sa portée. Si ces romans, grâce aux nombreuses citations littéraires, psychanalytiques, ont l'allure de l'introspection haut de gamme, ils restent plus proches du pensum égocentrique que de l'envie de vulgariser. C'est pour cela que le succès critique est là. Pas sûr que ce soit grand public...
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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C'est toi ma maman ?

Excellente BD qui nous en apprend beaucoup sur Donald Winicot.
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C'est toi ma maman ?

Aïe aïe aïe...

Des mois que je l'avais commencé, de nombreuses très bonnes lectures beaucoup plus addictives.

Sans doute suis-je trop hermétiques aux considérations nombrilo-psychanalyso-intello. Pas les bonnes références et pas la culture nécessaire probablement pour décrypter cette bande dessinée qui ne parle que d'Alison Bechdel, de ses parents et de son analyse.

J'avais aimé "fun home", il me semblait en avoir compris l'essentiel. Là, l'essentiel ne m'intéressait même pas.
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C'est toi ma maman ?

Avec C’est toi ma maman ? son deuxième roman graphique, Alison Bechdel revient sur la genèse de Fun Home , son premier opus, en questionnant à nouveau relation familiale et orientation sexuelle.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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C'est toi ma maman ?

Je ne sais pas si c'est mon absence de culture en termes de BD, mais je n'ai pas réussi à accrocher. Les thèmes abordés m'intéressaient pourtant, a priori. J'étais curieuse aussi de voir comment on pouvait évoquer Freud, Winnicott, la psychanalyse sous cette forme. Et peut-être que ce qui m'a posé problème, c'est justement une certaine incompatibilité entre le fond et la forme.

Je n'ai été sensible ni au dessin, ni aux couleurs, ni à la façon de traiter le sujet du rapport - complexe - à la mère. J'ai abandonné au bout de 20 pages...
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C'est toi ma maman ?

La construction de ce roman graphique introspectif est complexe, mais contrairement à la plupart des critiques proposées à ce jour sur babelio, il me semble que l'on y dépasse largement le cadre de l'étalage égocentrique. C'est un livre très dense, qui utilise l'exemple pour ensuite accéder à une portée universelle : éclairant ainsi sur la construction psychologique de l'enfant et de l'adulte, en lien avec les échanges mère / enfant. Une œuvre assez exceptionnelle, qui invite le lecteur à se positionner aussi bien du point de vue de l'enfant que dans le rôle de la mère, sans forcément chercher à en tirer certaines conclusions hâtives. Après tout, peu importe de savoir qui est bon ou mauvais, on évoque là les réactions et leurs influences, qui peuvent se transmettre au sein d'une famille, pour les comprendre et s'en libérer.

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C'est toi ma maman ?

Parce que j’avais aimé Fun Home, le précédent roman graphique de Alison Bechdel sur son père, son homosexualité dissimulée, son suicide et son propre lesbianisme, je n’ai pas hésité à choisir le suivant, consacré cette fois à ses rapports avec sa mère. Elle a mis quatre ans à l'écrire et c'est en poursuivant ses visites chez des psychanalystes qu'elle a terminé cet ouvrage, gros de 296 pages. Elle y raconte ses rêves, ses souvenirs d'enfance, ses très nombreux coups de téléphone à sa mère avec laquelle elle était en relation constante. Elle l'admire pour sa culture, ses dons d'actrice, son caractère très maîtrisé mais lui reproche de ne plus jamais l'avoir embrassée après ses sept ans.

Dans un entretien, l'auteur déclare que son livre met aussi en lumière la façon dont sa mère lui a appris à être un auteur, là où Fun Home était un livre sur la façon dont son père lui avait appris à être une artiste. En cela, les deux bandes dessinées ont un peu le même scénario, chacune étant le pendant de l’autre. Mais le noyau, cette fois, reste le féminisme et les origines de la misogynie.

La psychanalyse est très présente et intervient sans cesse dans l'interprétation des moindres faits racontés. C'est ce qui a fini par me gêner et j'ai abandonné ma lecture vers la moitié du livre. Je n'ai pas pu continuer, le récit étant trop souvent interrompu par des réflexions philosophiques qui l'alourdissaient plus qu'elles ne l'éclaircissaient. Le tout m'a semblé trop ambitieux et trop narcissique. Je m'y suis perdue et je le regrette.

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C'est toi ma maman ?

j'ai voulu persévérer et avancer dans une lecture très cahotique et laborieuse me concernant.

La lecture du résumé m'avait pourtant séduite mais je ne m'attendais à devoir me gratter la tête et trouver un sens à chaque souvenir, parole prononcée sous le regard de la psychanalyse de service et avec des références et des codes psychanalytiques que je ne détiens pas.

Le premier chapitre m'a particulièrement refroidie ou échaudée ....au choix. J'ai laissé reposer, mijoter voire mûrir avant de reprendre un deuxième chapitre qui ne m'a pas davantage séduite. Je renonce donc ....il y en a 7
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C'est toi ma maman ?

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C'est toi ma maman ?

Autant dire qu'il faut être à minima armé et calé en psychanalyse pour entrer dans ce roman graphique truffé de références. Si Winnicott ne vous dit rien, si l'univers de Virginia Woolf ne vous est pas familier, vous allez être bien perdus. Si l'introspection, l'étalage de l'intimité de l'autre vous rebutent, vous allez être servis. Alors quoi, serais-je si hermétique à ce genre d'oeuvre ? Je répondrais non ...mais tout le problème vient du fait que nombre de clés manquaient à mon trousseau ; peut-être aurait-il fallu que j'eus commencé par les premiers livres de cette auteure pour en comprendre toutes les subtilités. ? Malgré tout consciente que j'avais entre mes mains un roman qui "disait quelque chose", je me suis accrochée, vraiment, jusqu'à ce que je lève les bras bien haut pour me rendre. L'esprit complètement sorti du texte, trop abscons, je me suis attachée, moi qui aime tant les romans graphiques, au dessin et à la composition graphique, et là, je dois bien le dire, j'y ai trouvé mon compte. Mise en page inventive, trouvailles graphiques, dessins fouillés d'intérieurs, cela m'a fait pensé à l'attachement aux détails du quotidien de Posy Simmonds... le charme anglais en moins et la noiceur en plus, bien évidemment.

Bref, j'aurais aimé aimer dire que j'ai tout compris, faire partie des adeptes d'Alison Bechdel et me sentir moins bête qu'hier... mais je dois bien reconnaître que non...

Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions Points pour cet envoi qui m'a permis cependant d'avoir un aperçu sur cette auteure que je ne connaissais pas.
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C'est toi ma maman ?

Les amoureux de la psychanalyse ne seront probablement pas déçus pour les autres c'est moins sûr. En réalité il est peu question de la mère d'Alison Bechdel mais plutôt du travail sur elle-même que doit réaliser l'auteure pour comprendre et s’affranchir de sa relation à sa mère. C'est sur son processus créatif et sur son homosexualité que se cristallise une grande partie du roman graphique.

Si la réalisation de cet opus a sans doute soulagé son auteure, pas sûr que l’intérêt pour le lecteur soit au rendez-vous...

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C'est toi ma maman ?



Les relations maternelles, sujet de prédilection, conscient ou inconscient, de bien des auteurs, est le cœur de cet ouvrage qui s’est avéré beaucoup plus complexe que je ne l’aurais cru, largement entrecoupé d’extraits de Virginia Wolfe et de textes psychanalytiques du Britannique Winnicott. En écrivant ce livre, Bechdel confirme la coupure et la résilience que des années, voire des décennies, de thérapie lui ont finalement permis d’obtenir.

L’attrait des autobiographies sous forme de roman graphique vient pour moi de cette double opportunité de pouvoir choquer, ou d’exprimer avec candeur, autant avec les mots qu’avec les images. Ainsi, l’effet d’un texte de plaisir peut se voir décupler pendant un instant éphémère, souvent à la toute première lecture, puisqu’accompagné par la surprise des œuvres (planches ou cases dans ce cas-ci) illustrant le propos, ou n’en tenant pas compte. Néanmoins, lorsque l’étonnement des images s’estompe, les mots restent pour ancrer notre réaction initiale, un peu comme le décrit Barthes.



…ces productions de l’art contemporain, qui épuisent leur nécessité aussitôt qu’on les a vues (car les voir, c’est immédiatement comprendre à quelle fin destructive elles sont exposées : il n’y a plus en elles aucune durée contemplative ou délectative), une telle introduction ne pourrait que se répéter sans jamais rien introduire. (Barthes, 1978,p. 32)



Paradoxalement, à travers le texte et les images d’une de ces planches en particulier, une scène anodine familiale ( p.169), Bechdel a su saisir un je-ne-sais-quoi, un souvenir de ma propre enfance que je ne saurais décrire, autant par la parole que par impressions mémorielles. Lire le texte séparément, sans y juxtaposer les cases, n’aurait pas déclenché une émotion qu’on pourrait qualifier de quasi destructive. Les images, malgré qu’elles soient indissociables du propos dans ce cas-ci, dépassent la force du contenu littéraire. L’atteinte du « Cela » n’aurait pu être possible pour moi, et ce, de façon répétée, si le texte n’avait pas été supporter des dessins.

Ainsi, à elle seule, cette planche eut sur moi le même effet d’un texte jouissif,’’ à la façon d’un scandale’’ (Barthes, 1978, p. 35), indescriptible et troublante, et est devenu ce qu’on qualifie de case mémorable, décrite en ces termes par Peeters; ‘’…la dimension picturale domine la fonction narrative au point de la supplanter totalement’’ ( Peeters, 1998, p.18)

Cette symbiose indescriptible de la plume lyrique de Bechdel se retrouve à travers le roman graphique Are you my mother ? , lui conférant une unicité touchante, malgré la certaine lourdeur des propos, qui a l’avantage de garder le lecteur actif tout au long de sa lecture, ce qui est aussi « Cela » pour moi.



Références :

• Peeters, B. (1998). Lire la bande dessinée (2e éd.) France : Flammarion.

• Barthes, R. (1973). Le plaisir du texte (p. 23–36). Paris: Éditions du seuil.

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C'est toi ma maman ?

Extrait de chronique :

"Qu'il se manifeste dans la retranscription d'extraits de livres ou de lettres personnelles, ou tout simplement dans les cartouches, on assiste ici à une véritable incursion de l'écrit dans le dessin, à une prédominance de la pensée intérieure sur le dialogue. Dans C'est toi ma maman, cette intertextualité et cette superposition des voix, des images et des temps de la narration s'intensifient, menant à un véritable enchevêtrement du récit dont il faut démêler les fils. le roman graphique, sous nos yeux, se complexifie, s'enrichit, dépassant ses limites de papier pour s'immiscer dans notre esprit et s'y fixer. Subtile, fort, infiniment intime, il crée en nous un bouleversement sublime, perturbant mais lumineux, alors que l'histoire familiale d'Alison Bechdel prend une dimension plurielle, lorsque s'y superposent ses rêves, ses séances de psychanalyses et, cette fois, non plus les lectures de son père mais les siennes." (...)
Lien : https://lesfeuillesvolantes...
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C'est toi ma maman ?

Voici encore un album très personnel et touchant d’Alison Bechdel. Comme le mentionne si bien le titre, le focus est mis sur sa mère et sa relation avec elle, avec en arrière plan, le père toujours présent malgré son absence. Comme son père est le sujet de l’album précédent, il est préférable de lire Fun Home avant C’est toi ma maman, question de mieux comprendre le lien ravageur qui les uni.



Quelle famille!



Après Joyce et Proust, voici qu’Alison Bechdel s’inspire de Virginia Woolf, du pédopsychiatre Donald Winnicott et de l’auteur pour enfants Dr. Seuss, afin d’illustrer les « tourments d'une artiste à la poursuite de la vérité et les errements d'une vie. »

Ce n’est pas peu dire que cette mère, qui a élevé ses enfants de façon particulière, avec un mari gay inavoué qui met fin à ses jours de façon dramatique, qui vie intensément sa passion pour le théâtre, qui rejette l’homosexualité de sa fille et qui a arrêté de la serrer dans ses bras à sept ans, est vraiment clivante. Elle inspire à prendre un abonnement à des séances de thérapie et psychothérapie à vie.

Ce ce que fait Alison et elle partage son cheminement à nous lecteurs, de bien brillante façon dans son roman graphique de plus de 300 pages de délire maternel.

« Dans ma « lutte » contre ma mère, j’avais libéré mon self. »

« Elle était déjà tellement sollicitée… La seule chose dont elle avait besoin de ma part, c’est que je n’aie pas besoin d’elle. »

« Elle voyait mes blessures invisibles parce qu’elles étaient aussi les siennes. »



Voilà, c’est tragi-comique mais tellement désennuyant. Le rêve se mêle à la réalité et les deux se valent, croyez-moi. Ne pas lire si on a des comptes à régler avec ses parents mais plutôt pour apprécier ceux « assez ordinaires »qu’on peut avoir!

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C'est toi ma maman ?

Le commentaire de Lynda :

Un roman qui se lit un peu comme une bande dessinée, alors il se lit assez rapidement. Je dois être honnête, j'ai eu un peu de difficulté avec cette lecture, étant donné que je ne suis pas vraiment fervente des romans graphiques, c'était un petit bémol pour ma lecture.

Le sujet principal, et bien, c'est la relation mère-fille, la relation n'étant pas vraiment excellente ici.

L'auteure cite beaucoup de lectures telles que les romans de Colette, Virginia Woolf, et même Freud, et il faut aussi dire que ce roman graphique inclut beaucoup de phrases de psychanalyse, alors il faut vraiment être une adepte de ce type de lecture, pour apprécier, je crois !

Et puis il y a le père, décédé, un homosexuel qui n'est jamais sorti du placard, mais qui a aussi mis de côté toute marques d'affection envers sa fille.

En bref, une belle expérience que ce roman graphique, une auteure que je ne connaissais pas, un genre également hors de ma zone de confort.

Mais somme toute, une lecture intéressante et je suis contente d'avoir eu la possibilité de le lire !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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C'est toi ma maman ?

Vous pensez que la psychanalyse, c'est vraiment du flan, et vous maudissez ces intellectuels qui s'expriment de manière "compliquée"? Circulez.



Voici une BD très dense, très analytique, à propos d'une relation mère-fille, et rythmée par le travail de Donald Winnicott.



Alors au début je me suis dit que oh non pfff, j'ai pas envie. Mais par le plus grand des hasards, il se trouve que je suis la fille d'une mère et la mère d'une fille, et qu'en plus j'aime beaucoup Winnicott. Alors j'ai lu.
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