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Citations de Amy Hempel (40)


Warren a une île en forme de cœur et moi, la figure en forme de cœur.
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Un jour j'ai demandé au jardinier ce qui n'avait pas marché avec mes tulipes. La dernière fois que j'en ai planté, (ça fait des années que je suis ici), elles avaient fleuri à ras du sol - fleuri sans tige, on aurait dit un tapis de plantes rampantes. Le jardinier dit que c'est le résultat d'une piètre estime de soi. Puis il avait ri de mon expression et dit que c'était un cafouillage de bulbes, ils ne devaient pas avoir été plantés assez profond et s'étaient donc alternativement réchauffés, puis refroidis, puis réchauffés et avaient fini par cafouiller, et décidé de fleurir.
Je ne dis pas au jardinier que je les avais plantés moitiés moins profond que ce qui était recommandé pour leur épargner l'effort de pousser à travers toute cette terre.
(En forme de cœur)
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Je sais que les maisons brulent et qu'on devrait se demander ce qu'on veut sauver avant que l'incendie ne commence. Ce n'est pas que, dans l'émotion, tout semble avoir la même valeur. C'est que rien ne semble valoir la peine d'être sauvé. même pas la vie.
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J'exagère pour que vous appreniez à me connaître plus vite.
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Je ferme la porte et je me fais couler un bain.
La plupart du temps on ne l'entend pas vraiment. Un pouls, ça se sent. Même quand on est à peu près tranquille. On l'entend parfois à travers l'oreiller, la nuit. Mais je sais un endroit où on peut l'entendre mieux que ça.
Voilà comment on s'y prend. On s'installe dans une baignoire pleine d'eau, on s'y allonge. On s'adosse et on attend que les rides se calment en surface. Alors on inspire profondément, on glisse la tête sous l'eau, et on écoute son coeur qui gambade.
(Dans une baignoire)
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Elle parlait de son travail avec les malades en fin de vie. Elle apportait sa harpe à leur chevet et elle chantait.
"Ce n'est ni de la fausse compassion, ni un concert privé, disait-elle. Il s'agit de musique palliative, de thérapie musicale. La harpe invite le patient à vivre l'instant présent, afin que quelque chose de nouveau puisse apparaître. Idéalement, la musique peut servir à suspendre le temps, voire aider les malades à se libérer du temps qui nous enchaîne."
Elle expliquait qu'elle ne chantait jamais des airs que les gens connaissaient déjà, car cela ne servirait qu'à retenir les malades alors que l'objectif était de les aider à lâcher prise.
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Avant de me coucher, je passais un quart d'heure à pétrir des balles de caoutchouc. L'un des traitements consistait à me muscler les doigts. Le docteur disait qu'il me le prescrirait tant que je ne pourrai pas boutonner mon corsage, figure de style pour quelqu'un qui vit en chemise de nuit de coton.
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Ceux qui ne parviennent pas à répéter le passé sont condamnés à s'en souvenir.
(Phrase attribuée par l'auteur à Mark O'Donnell)
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"La chance, ce n'est pas de la chance, disait le père à ses enfants. La chance, c'est la rencontre de la préparation et de l'occasion."
Le garçon appuya la considération paternelle. "C'est ce que disent les vrais gagnants"" approuva-t-il.
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La colère arrache les mauvaises herbes ; elle ne compose pas de bouquets.
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Il existe une histoire que les mères lisent à leurs enfants, dans laquelle la petite fille parle et la mère lui répond :
- Dis maman, qu'est-ce qu'elles mangent les sorcières?
- Du lait, des pommes de terre, et toi, mon enfant.
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J'ai perdu ma montre le jour où nous nous sommes rencontrés. Sans montre, pour savoir l'heure, j'ai pris la télécommande et j'ai mis la chaîne météo. Ainsi, essayant de rattraper le temps, j'ai traqué des tornades dans les États des plaines. Une montre perdue, il va me falloir trouver ce que cela signifie. Moi qui, au-dessus et au-delà des précautions normales, fais des gestes destinés à amadouer le sort. Comme de placer mes chaussures devant la porte de ma chambre, tournées l'une vers l'intérieur et l'autre vers l'extérieur - et ce, pour empêcher les cauchemars - alors que cela me donne l'air de ne pas savoir si j'arrive ou si je m'en vais. Je suis superstitieuse et ne change jamais les draps du lit le vendredi (cela donne au diable la maîtrise de nos rêves). Quand j'ai voulu mesurer tes intentions et que tu as accepté de me rencontrer pour prendre le thé, j'ai jeté des pépins de pommes dans un feu en disant : "Si tu m'aimes, saute en l'air, si tu me hais, meurs par terre." Une montre perdue, il va me falloir trouver ce que cela signifie. Je suis superstitieuse, et parfois mes idées s'embrouillent, j'ouvre un parapluie avant de sortir de la maison mais jamais, au grand jamais, je ne porte de lunettes de soleil à l'intérieur.
(En forme de cœur)
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J'ai tout le temps envie de m'arrêter pour aller chez Ikea.
Avant que je prenne la route, un ami a essayé de me traîner dans un grand magasin. D'après lui, c'était pour me permettre d'améliorer mon aménagement intérieur. Il disait : "J'ai besoin de savoir que c'est sous cette lampe que tu vas lire." ce mec était mourant. Il le savait, moi pas. Je crois qu'il essayait de me border. Il s'assurait que tous ces amis posséderaient bien les bonnes lampes, les oreillers les plus confortables, les draps les plus doux. Il nous bordait tous pour la nuit. (Jesus is waiting, page 17)
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Les engueulades de lesbiennes, c'est les pires, elle disait: personne ne part jamais en claquant la porte car 100% du couple est une femme, et chacune tient forcément à parler de ses sentiments.
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Une des conseillères ici m'a posé une seule question lourde de sens. Elle m'a demandé si quiconque méritait ce genre de fidélité. Fidélité qui requerrait d'ailleurs que je mette fin à mes jours, moi aussi. Et cela a été la première fois où j'ai cru à l'adage selon lequel il se peut qu'on aide mieux quelqu'un en posant la bonne question qu'en fournissant la réponse.
(En forme de cœur)
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Après la mort de F.Lee, on m'a demandé comment j'allais. J'ai répondu que j'avais enfin assez de cintres dans la penderie. Je ne crois pas que c'était ce que je voulais dire. Ou peut-être si.
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J'étais consciente d'en être arrivée à un point où un compliment devient un piège, car il nous faut toujours entretenir l'objet de ces louanges. Si l'on s'en tient là, tout ce à quoi on peut s'attendre, c'est de la rancœur.
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Demain, c’est Thanksgiving. À en croire la radio, les gens voyagent en voiture. Cent pour cent si l’on s’en tient à moi.
Je me sens toujours bien quand je vois des plots de signalisation. Ils ne pèsent presque rien et ne peuvent pas abîmer la voiture. Ce n’est pas pour cette raison que je les renverse.
Une espèce de fierté : conduire à fond sans réfléchir sur la file du milieu ou l’inverse, se mettre à l’arrêt sur la voie de gauche pendant un bouchon et ne ressentir aucun changement dans son rythme cardiaque ou sa respiration. J’ai souvent les larmes aux yeux lorsque la voie sur laquelle je roule vient fusionner avec une autre. Je peux fondre littéralement lorsque j’atteins cette zone, juste après Petersburg en Virginie, où l’autoroute du New Jersey devient l’autoroute 95 et où la 95 devient la 85.
Une veille de vacances, on a l’impression d’avoir un endroit où aller simplement en étant sur la route au milieu de tant d’autres qui en ont.
Voilà : un endroit où aller. Une destination.
J’écris sur une carte postale : « Une fièvre d’origine inconnue, ça fait partie des symptômes ? » Je signe la carte : « Comme d’habitude. »

Extrait tiré de la nouvelle « Jesus is waiting »
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Il m'arrive d'avoir l'impression que je ne serai pas capable de vivre tant que je ne dormirai pas dans une position qui m'appartienne - pas celle dans laquelle on a retrouvé le corps de ma mère sur le lit, mais celle qui serait bien à moi - même s'il s'agit seulement de faire plus ou moins la planche sans se servir d'un seul muscle mais les genoux serrés l'un contre l'autre, la tête s'enfonçant en arrière dans l'oreiller, se berçant doucement comme un bébé, inclinant la tête de côté pour inspirer de l'air, préservant ses forces jusqu'à l'arrivée des secours, ou jusqu'à ce qu'on puisse se sauver soi-même, là, comme ça, au lit.
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Il y a l'objet non identifié qui vole. Quand l'un ou l'autre d'entre nous le repère suspendu dans les airs au-dessus de la maison, nous saisissons tous un livre et courons sur la pelouse en brandissant les livres pour leur montrer le genre de gens que nous sommes.
Shakespeare et Tolstoï!
Cours chercher Jane Austen!
(En forme de cœur)
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