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EAN : 9782366243543
144 pages
Cambourakis (22/08/2018)
3.95/5   10 notes
Résumé :
La compassion, l'intensité et la clairvoyance des observations proposées par Amy Hempel dans ses écrits en ont fait une des écrivaines contemporaines les plus remarquées et admirées. En trois recueils de nouvelles, elle a imposé sa voix unique et reconnaissable entre toutes. Dans ce quatrième et dernier recueil en date, il est question d'amour, de sa naissance et de sa disparition, de relations bancales et de désirs quotidiens insatisfaits.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Surprenant cocktail de burn-out du à un divorce et à une hyper activité, l'auteur nous offre à travers ces quelques nouvelles sa juste vision de l'existence malgré quelques scènes plates mais toujours extrêmement bien décrites. le passage sur les chiens intéressera sans doute les fans. Je me contente pour ma part de la sentence d' Henri Bergson en ce qui les concerne: Les chiens donnent à bon compte aux hommes, l'impression qu'ils sont des Dieux.
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Dans la file d'attente, à la caisse de la librairie , je savais déjà que, contrairement à la cliente précédente qui venait d'abandonner un roman feel good, je ne lâcherais pas ce recueil de nouvelle d'Amy Hempel. Alors que j'étais restée Aux portes du royaume animal, cette fois, l'auteure venait de m'en donner les clés avec le texte qui donne son titre au récit.
Comment ne pas être enthousiasmée par ce récit en quatre parties mettant en parallèle ,de manière très subtile et elliptique la fin d'un mariage et les relations que la narratrice entretient avec les chiens ?
Tout ne sera pas expliqué, les fins resteront souvent ouvertes, les chiens perdus ne seront pas forcément retrouvés, le déni persistera, la solitude aussi qui conduit une autre narratrice (ou la même ?) à parcourir des kilomètres en voiture car "Une veille de vacances, on a l'impression d'avoir un endroit où aller simplement en étant sur la route au milieu de tant d'autres qui en ont."
Cela peut paraître frustrant de ne pas avoir un récit "bouclé", dont on connaît la fin, mais Amy Hempel, laisse résonner les vibrations qu'émettent ses personnages bien longtemps après qu'on ait refermé le recueil et on n'oubliera pas de sitôt la nouvelle "Les intrus" avec son montage alterné entre les souvenirs d'un vieux film vu et revu par la narratrice qui les tisse avec ceux, très différents de deux utilisations d'un test de grossesse à des années d'écart.
Parfois, un humour subtil se fait jour quand la narratrice envoie une lettre qui dérape pour contester une amende. Mais les apparentes digressions sont surtout là pour "rendre cette histoire plus humaine" et rendre compte de la sensibilité de la narratrice, qui se demande "peut être que je suis un animal sauvage, l'un de ceux qui tremblent après avoir échappé au traumatisme de leur quasi-capture."
Ce tremblement voilà sans doute dont rendent compte les nouvelles d'Amy Hempel. Un grand coup de coeur .
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Elle parlait de son travail avec les malades en fin de vie. Elle apportait sa harpe à leur chevet et elle chantait.
"Ce n'est ni de la fausse compassion, ni un concert privé, disait-elle. Il s'agit de musique palliative, de thérapie musicale. La harpe invite le patient à vivre l'instant présent, afin que quelque chose de nouveau puisse apparaître. Idéalement, la musique peut servir à suspendre le temps, voire aider les malades à se libérer du temps qui nous enchaîne."
Elle expliquait qu'elle ne chantait jamais des airs que les gens connaissaient déjà, car cela ne servirait qu'à retenir les malades alors que l'objectif était de les aider à lâcher prise.
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Demain, c’est Thanksgiving. À en croire la radio, les gens voyagent en voiture. Cent pour cent si l’on s’en tient à moi.
Je me sens toujours bien quand je vois des plots de signalisation. Ils ne pèsent presque rien et ne peuvent pas abîmer la voiture. Ce n’est pas pour cette raison que je les renverse.
Une espèce de fierté : conduire à fond sans réfléchir sur la file du milieu ou l’inverse, se mettre à l’arrêt sur la voie de gauche pendant un bouchon et ne ressentir aucun changement dans son rythme cardiaque ou sa respiration. J’ai souvent les larmes aux yeux lorsque la voie sur laquelle je roule vient fusionner avec une autre. Je peux fondre littéralement lorsque j’atteins cette zone, juste après Petersburg en Virginie, où l’autoroute du New Jersey devient l’autoroute 95 et où la 95 devient la 85.
Une veille de vacances, on a l’impression d’avoir un endroit où aller simplement en étant sur la route au milieu de tant d’autres qui en ont.
Voilà : un endroit où aller. Une destination.
J’écris sur une carte postale : « Une fièvre d’origine inconnue, ça fait partie des symptômes ? » Je signe la carte : « Comme d’habitude. »

Extrait tiré de la nouvelle « Jesus is waiting »
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J'ai tout le temps envie de m'arrêter pour aller chez Ikea.
Avant que je prenne la route, un ami a essayé de me traîner dans un grand magasin. D'après lui, c'était pour me permettre d'améliorer mon aménagement intérieur. Il disait : "J'ai besoin de savoir que c'est sous cette lampe que tu vas lire." ce mec était mourant. Il le savait, moi pas. Je crois qu'il essayait de me border. Il s'assurait que tous ces amis posséderaient bien les bonnes lampes, les oreillers les plus confortables, les draps les plus doux. Il nous bordait tous pour la nuit. (Jesus is waiting, page 17)
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En médecine, il existe une thérapie inspirée des animaux sauvages. On a observé que certains animaux, après avoir échappé de justesse à leur prédateur, tombaient par terre, et se mettaient à trembler, littéralement, afin de se libérer du traumatisme. Les humains, eux, sont différents: ils absorbent. Et comme nous ne faisons rien pour l'évacuer, le traumatisme s'ancre au plus profond de nous et engendre une foule de réactions et de symptômes néfastes.
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Au standard, une nuit, j'ai pris l'appel d'une femme qui venait de se faire violer par trois hommes dans un hammam. "Pourquoi moi ?" demandait-elle en boucle". Je lui ai dit que ça pouvait arriver à n'importe qui. Je lui ai donné les statistiques locales. Je lui ai dit que ça n'était pas de sa faute. Ensuite, j'ai compris qu'elle pesait presque 140 kg et que quand elle disait: "Pourquoi moi?", ça voulait dire: pourquoi vouloir la violer, elle?
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