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Critiques de Amy Waldman (12)
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Un concours de circonstances

C’est l’histoire d’un architecte, talentueux, individualiste qui défend son droit et surtout celui de faire accepter ses créations telles qu’il les a conçues, capable de dynamiter la réalisation dévoyée d’un de ses projets. Lui c’est Gary Grant qui se bat sans répit contre cette société, conventionnelle et étriquée ; et en face de lui une jeune femme de la haute société aussi intransigeante que lui dans son rapport au « beau ». C’est le scénario du film de King Vidor « Le Rebelle ».

Dans le remake littéraire de ce film l’architecte est un américain d’origine musulmane, lauréat du concours –anonyme- pour l’édification du mémorial aux victimes du 11-septembre et en face de lui la ravissante veuve éplorée de la haute société, qui avait défendue et emportée l’adhésion du jury pour ce projet de mémorial jardin.

Il se battra, comme un rebelle qu’il est, pour faire respecter son droit de lauréat, et n’accepter aucune modification de son projet.

Face à lui, les New-Yorkais, encore sous le choc, incapables de se soustraire à cette peur de l’Islam, désigné comme le MAL absolu, incapables d’envisager qu’une partie de leur population sont des musulmans américains, ayant les mêmes droits, incapables d’entendre qu’un jardin n’est pas une arme de conquistador.



Pendant 400 pages, l’auteur qui connait très bien ce sujet puisque journaliste ayant couvert les événements du 11-septembre, trace un portrait au vitriol de ce New-York aux plaies toujours saignantes.



L’intérêt de ce livre, c’est l’équité, la rigueur de l’analyse des comportements, réactions spontanées ou récupérées des new-yorkais, les multiples aspects de chaque individu, qui essaie, chacun, de se comporter le mieux qu’il pense pouvoir le faire et découvre leurs ambigüités, aussi bien des politiques, que des différentes ethnies. Excellent travail de journaliste, qui décrypte d’autant mieux le rôle des médias qui participent au carnage en dirigeant la loupe grossissante de leurs reportages sous le feu de la haine qu’ils raniment.



J'ai beaucoup aimé la description du devenir de ce Mo, brillant architecte bien intégré à cette Amérique si vénérée par ses parents et que ce "Concours de Circonstances" va faire cheminer vers cette religion qu'il ne faisait que cotoyer, vers un autre art de vivre avec d'autres valeurs.



Le principal interêt de ce roman, pour moi, est la façon dont ce livre complète le film de King Vidor, en donnant la parole à toutes celles et ceux qui se trouvent confrontés à une œuvre d’art qui les choque viscéralement. Et l’architecture est le type d’œuvre d’art à laquelle chacun est et sera confronté tous les jours ET sur des décennies. C’est ce que nous ressentons profondément quand nos urbanistes rasent des immeubles qui d’une certaine façon appartiennent à notre histoire patrimoniale personnelle pour y ériger un nouveau bâtiment, y percer de nouvelles voies, et nous projeter dans l’avenir ; « Un paysage urbain était toujours la conséquence d’une collaboration, même par inadvertance, entre générations. ». Cette phrase est pour moi la plus importante de ce livre.



Un point sur lequel, Madame Waldman m’a semblé moins équitable, c’est sur le portrait de la journaliste du Post, chroniqueuse de tabloïd un peu dérisoire, aussi peu sympathique que possible, à tel point que je me suis demandé s’il ne s’agissait pas ici, d’un règlement de compte.



Bon livre, qui aurait été plus agréable à lire si, plus court et si…moins chargé de phrases genre littérature-des-cœurs-en-recherche -d’émoi, comme « A la recherche de réconfort, elle se pencha vers lui, vers ces yeux verts, cette bouche aux lèvres douces… ».



Belle couverture évoquant un arbre et les tours.

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Un concours de circonstances

Imaginons un peu que l'architecte anonyme choisi pour construire le mémorial en hommage aux victimes du 11 septembre, un magnifique projet qui se démarque de tous les autres, un "jardin du souvenir" évocateur et apaisant, imaginons donc qu'on découvre après ouverture de l'enveloppe du concours, que cet architecte n'est autre qu'un musulman nommé Mohammad Khan... et bien comme on pourrait s'en douter, ça ne fait pas plaisir à tout le monde ! Et quand la presse s'empare de cette découverte, indignés d'un coté, et bien-pensants de l'autre vont se déchirer et disséquer la personnalité de Mohammad Khan, au nom du droit, de la morale et de la liberté.

Diabolique !
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Un concours de circonstances

Le point de départ de l'histoire est d'une évidente simplicité. Et si l'architecte, lauréat de l'appel à projets lancé par les Etats-Unis pour construire le Mémorial du 11 Septembre, avait été musulman?!



De ce point s'enchainent logiquement toutes les peurs, les haines, les craintes, les incompréhensions, les couardises, les effets des uns et des autres et, à chaque page, vous vous dites que cela vous est très familier. Eh oui, ces ressorts sont ceux de notre société depuis plus de trente ans maintenant, sur le même sujet! Pas concentrés sur un objet particulier, comme c'est le cas dans le livre, mais multiples, divers, éclatés.



Vous vous reconnaîtrez dans l'une de ces positions et puis dans une autre peut-être; et alors, vous vous demanderez si vous avez raison de penser comme vous le faites (si vous avez un minimum d'esprit d'auto-critique bien entendu, mais je n'en doute pas).



Bref, un bon livre, une belle tentative d'expliquer.

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Un concours de circonstances

Et si l'architecte désigné pour construire le mémorial du 11 septembre était musulman ? Voilà le point de départ, très intéressant, de ce roman. L'emballement médiatico-politique qui en découle est assez effrayant, la violence monte, on se sent complètement englué, prisonnier de cette situation, il n'y a pas de solution réellement satisfaisante. Aucun personnage n'est tout blanc ou tout noir, personne n'a raison ou tord. Et c'est ce qui met mal à l'aise, à la longue dans ce roman. On tourne les yeux de tous les côtés, pour trouver un peu d'espoir, mais il semble que rien ne pourra jamais s'apaiser. Du coup, j'ai un peu eu l'impression de regarder les informations télévisées. Rien d'étonnant, puisque l'auteur est journaliste à l'origine. Intéressant et prenant pendant une bonne moitié, je l'ai cependant trouvé un peu long et trop sombre et réaliste pour moi. (août 2013)
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Un concours de circonstances

Le résumé de ce roman était prometteur : un jury est chargé de choisir, « en aveugle », un projet de mémorial pour Ground Zero. Une fois leur choix arrêté, quand ils découvrent le nom du vainqueur, c’est la stupeur : l’architecte est Américain mais... musulman. S’en suit alors des débats qui agitent les New Yorkais et provoquent de nombreux de remous et violences.



J’ai beaucoup apprécié les différentes problématiques que ce roman soulève : la « psychose » face au terrorisme, une nation partagée entre la tolérance et la rancoeur, entre l’acceptation et la révolte mais, c’est à peu près tout ce qui m’a plu...



Le style de l’auteur ne m’a pas attirée... Peut-être s’agit-il d’un problème de traduction mais on sent qu’il y a là derrière l’écriture d’une journaliste qui s’essaie à la littérature. C’est froid et alambiqué.



J’attendais un peu plus de recherche dans la construction des personnages. L’auteure tente de montrer la dualité des êtres humains en suggérant que chacun a sa part d’ombre, que tout n’est pas noir ou blanc, bon ou mauvais, bien ou mal mais, au final, les personnages manquent de corps, ils sont très stéréotypés : la veuve bourgeoise de banlieue, assez riche pour être philanthrope et défendre des convictions, le vieux politicien plein de principes, l’américain musulman qui ne veut pas plier, les musulmans qui prônent l’intolérance et l’intégration mais défendent leurs principes de manière virulente, le fils d’ouvrier qui se prend pour un meneur alors qu’il est un looser, la journaliste sans scrupule, les féministes qui ont trouvé un nouveau combat en luttant contre l’islam... Bref, rien de nouveau... Pas un instant je n’ai pu m’attacher à l’un ou l’autre personnage...



La fin tombe totalement à plat, pour moi, elle est bâclée... On sent bien, au fur et à mesure que le roman avance, que l’on est dans une impasse, la question est « comment s’en sortir ? ». Attention, spoiler : Mouais...



Bref, je n’ai pas passé un bon moment avec cette lecture mais il y a tout de même matière à en dégager des réflexions plus personnelles ou des débats intéressants...



[Critique rédigée le 8 décembre 2016]
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Un concours de circonstances

Que se serait-il passé si... ? La fiction interroge parfois le réel en changeant le cours de l'histoire et en inventant d'autres conséquences aux faits. En l'occurrence, que se serait-il passé si l'architecte, désigné pour réaliser le mémorial du 11 septembre au terme d'un concours national préservant l'anonymat des candidats, était un musulman ? Lorsque son nom, Mohamad Khan, est dévoilé au jury, composé d'artistes, de personnalités politiques et de représentants des victimes, c'est la stupeur, vite maîtrisée par le politiquement correct ou une réelle ouverture d'esprit pour certains, mais provoquant des réactions indignées teintées de racisme pour d'autres. Comment gérer cette affaire ? Faut-il faire fi de la procédure totalement transparente du concours en classant le second, dans le plus grand secret des délibérations ? Ou faut-il laisser faire, en affrontant le séisme national que provoquera immanquablement cette désignation... De ce point de départ, Amy Waldman va tricoter avec habileté l'enchaînement implacable des faits, chaque personnage incarnant un point de vue. Elle a l'audace de ne pas faire de Mohamad Khan un personnage inattaquable. Jeune homme ambitieux et totalement laïc, il tient au prix et ne prend pas la décision qui pourrait tout "arranger" : se désister. On comprend son point de vue, mais au fil du roman et des répercussions toujours plus violentes, il devient un personnage de plus en plus opaque. Le final est très troublant, finir un tel roman était une gageure, réussie par Amy Waldman, journaliste s'essayant à la fiction avec un réel talent.
Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Un concours de circonstances

La question centrale de ce livre est passionnante : un concours anonyme est lancé pour construire un mémorial à la mémoire des victimes du 11 septembre sur les cendres des tours jumelles, et le projet retenu est celui ... d'un architecte d'origine musulmane. Né aux USA, grandi aux USA mais de parents musulmans.



Alors, que ce passe-t-il?

Cette idée de départ est excellente et elle aurait pu susciter de multiples interrogations, mais l'auteure a préféré articuler son histoire autour du chassé-croisé de personnages que ce projet mémorial touche, d'une façon ou d'une autre.

C'est une forme littéraire assez banale, et le récit colle trop au quotidien de ces "héros ordinaires", mais la question centrale, elle, reste présente en filigrane jusqu'au bout.

Et la conclusion est qu'il n'y a aucune réponse possible.
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Un concours de circonstances

Malgré son réalisme brûlant, Un concours de circonstances n'est pas un simple reportage sur une nation traumatisée. C'est un vrai roman, avec des personnages secondaires qui ne jouent pas les figurants […].
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Un concours de circonstances

C'est un musulman qui a gagné le concours d'architecture pour le mémorial du 11 septembre: tout le roman raconte les réactions (parfois violentes) que cela entraine. Il n'y a donc pas beaucoup d'intrigue, de suspense, mais le portrait de l'Amérique est très intéressant, en fait très actuel (le roman date de 2011). Ces réactions pourraient être les mêmes en Europe. Entre politiquement correct et islamophobe primaire, nul n'est épargné.

La question centrale est celle-ci: l'architecte doit-il se justifier, condamner les attentats, alors qu'on ne le demanderait pas à un non-musulman?
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Un concours de circonstances

Dans ce roman ô combien sulfureux qui a suscité pas mal de débats outre-Atlantique, Amy Waldman sonde remarquablement les plaies du 11 Septembre, une crise spirituelle vertigineuse qui continue à attiser le feu des passions.
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Un concours de circonstances

Très américain jusqu'à la fin. 21 septembre . Tolérance.

Action du groupe. Bien vu

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Un concours de circonstances

Amy Waldman […] met à profit littéraire les événements qui ont secoué la ville depuis dix ans, pour en tirer un remarquable portrait de l’Amérique post-11 Septembre.
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