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EAN : 9782879296470
400 pages
Editions de l'Olivier (07/06/2012)
3.66/5   37 notes
Résumé :
Quelques années après le 11-Septembre, un jury se réunit pour choisir un projet de monument à la mémoire des victimes. A la stupeur générale, le vainqueur du concours est un musulman, l'architecte Mohammad Kahn. La presse s'empare de cette nouvelle et un débat féroce déchire l'opinion. Familles endeuillées, journalistes, jurés, tous réagissent avec violence. Les uns crient à l'outrage, les autres en appellent à la liberté. Considéré comme Le Bûcher des vanités des a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est l'histoire d'un architecte, talentueux, individualiste qui défend son droit et surtout celui de faire accepter ses créations telles qu'il les a conçues, capable de dynamiter la réalisation dévoyée d'un de ses projets. Lui c'est Gary Grant qui se bat sans répit contre cette société, conventionnelle et étriquée ; et en face de lui une jeune femme de la haute société aussi intransigeante que lui dans son rapport au « beau ». C'est le scénario du film de King Vidor « le Rebelle ».
Dans le remake littéraire de ce film l'architecte est un américain d'origine musulmane, lauréat du concours –anonyme- pour l'édification du mémorial aux victimes du 11-septembre et en face de lui la ravissante veuve éplorée de la haute société, qui avait défendue et emportée l'adhésion du jury pour ce projet de mémorial jardin.
Il se battra, comme un rebelle qu'il est, pour faire respecter son droit de lauréat, et n'accepter aucune modification de son projet.
Face à lui, les New-Yorkais, encore sous le choc, incapables de se soustraire à cette peur de l'Islam, désigné comme le MAL absolu, incapables d'envisager qu'une partie de leur population sont des musulmans américains, ayant les mêmes droits, incapables d'entendre qu'un jardin n'est pas une arme de conquistador.

Pendant 400 pages, l'auteur qui connait très bien ce sujet puisque journaliste ayant couvert les événements du 11-septembre, trace un portrait au vitriol de ce New-York aux plaies toujours saignantes.

L'intérêt de ce livre, c'est l'équité, la rigueur de l'analyse des comportements, réactions spontanées ou récupérées des new-yorkais, les multiples aspects de chaque individu, qui essaie, chacun, de se comporter le mieux qu'il pense pouvoir le faire et découvre leurs ambigüités, aussi bien des politiques, que des différentes ethnies. Excellent travail de journaliste, qui décrypte d'autant mieux le rôle des médias qui participent au carnage en dirigeant la loupe grossissante de leurs reportages sous le feu de la haine qu'ils raniment.

J'ai beaucoup aimé la description du devenir de ce Mo, brillant architecte bien intégré à cette Amérique si vénérée par ses parents et que ce "Concours de Circonstances" va faire cheminer vers cette religion qu'il ne faisait que cotoyer, vers un autre art de vivre avec d'autres valeurs.

Le principal interêt de ce roman, pour moi, est la façon dont ce livre complète le film de King Vidor, en donnant la parole à toutes celles et ceux qui se trouvent confrontés à une oeuvre d'art qui les choque viscéralement. Et l'architecture est le type d'oeuvre d'art à laquelle chacun est et sera confronté tous les jours ET sur des décennies. C'est ce que nous ressentons profondément quand nos urbanistes rasent des immeubles qui d'une certaine façon appartiennent à notre histoire patrimoniale personnelle pour y ériger un nouveau bâtiment, y percer de nouvelles voies, et nous projeter dans l'avenir ; « Un paysage urbain était toujours la conséquence d'une collaboration, même par inadvertance, entre générations. ». Cette phrase est pour moi la plus importante de ce livre.

Un point sur lequel, Madame Waldman m'a semblé moins équitable, c'est sur le portrait de la journaliste du Post, chroniqueuse de tabloïd un peu dérisoire, aussi peu sympathique que possible, à tel point que je me suis demandé s'il ne s'agissait pas ici, d'un règlement de compte.

Bon livre, qui aurait été plus agréable à lire si, plus court et si…moins chargé de phrases genre littérature-des-coeurs-en-recherche -d'émoi, comme « A la recherche de réconfort, elle se pencha vers lui, vers ces yeux verts, cette bouche aux lèvres douces… ».

Belle couverture évoquant un arbre et les tours.
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Imaginons un peu que l'architecte anonyme choisi pour construire le mémorial en hommage aux victimes du 11 septembre, un magnifique projet qui se démarque de tous les autres, un "jardin du souvenir" évocateur et apaisant, imaginons donc qu'on découvre après ouverture de l'enveloppe du concours, que cet architecte n'est autre qu'un musulman nommé Mohammad Khan... et bien comme on pourrait s'en douter, ça ne fait pas plaisir à tout le monde ! Et quand la presse s'empare de cette découverte, indignés d'un coté, et bien-pensants de l'autre vont se déchirer et disséquer la personnalité de Mohammad Khan, au nom du droit, de la morale et de la liberté.
Diabolique !
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Le résumé de ce roman était prometteur : un jury est chargé de choisir, « en aveugle », un projet de mémorial pour Ground Zero. Une fois leur choix arrêté, quand ils découvrent le nom du vainqueur, c'est la stupeur : l'architecte est Américain mais... musulman. S'en suit alors des débats qui agitent les New Yorkais et provoquent de nombreux de remous et violences.

J'ai beaucoup apprécié les différentes problématiques que ce roman soulève : la « psychose » face au terrorisme, une nation partagée entre la tolérance et la rancoeur, entre l'acceptation et la révolte mais, c'est à peu près tout ce qui m'a plu...

Le style de l'auteur ne m'a pas attirée... Peut-être s'agit-il d'un problème de traduction mais on sent qu'il y a là derrière l'écriture d'une journaliste qui s'essaie à la littérature. C'est froid et alambiqué.

J'attendais un peu plus de recherche dans la construction des personnages. L'auteure tente de montrer la dualité des êtres humains en suggérant que chacun a sa part d'ombre, que tout n'est pas noir ou blanc, bon ou mauvais, bien ou mal mais, au final, les personnages manquent de corps, ils sont très stéréotypés : la veuve bourgeoise de banlieue, assez riche pour être philanthrope et défendre des convictions, le vieux politicien plein de principes, l'américain musulman qui ne veut pas plier, les musulmans qui prônent l'intolérance et l'intégration mais défendent leurs principes de manière virulente, le fils d'ouvrier qui se prend pour un meneur alors qu'il est un looser, la journaliste sans scrupule, les féministes qui ont trouvé un nouveau combat en luttant contre l'islam... Bref, rien de nouveau... Pas un instant je n'ai pu m'attacher à l'un ou l'autre personnage...

La fin tombe totalement à plat, pour moi, elle est bâclée... On sent bien, au fur et à mesure que le roman avance, que l'on est dans une impasse, la question est « comment s'en sortir ? ». Attention, spoiler : Mouais...

Bref, je n'ai pas passé un bon moment avec cette lecture mais il y a tout de même matière à en dégager des réflexions plus personnelles ou des débats intéressants...

[Critique rédigée le 8 décembre 2016]
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Le point de départ de l'histoire est d'une évidente simplicité. Et si l'architecte, lauréat de l'appel à projets lancé par les Etats-Unis pour construire le Mémorial du 11 Septembre, avait été musulman?!

De ce point s'enchainent logiquement toutes les peurs, les haines, les craintes, les incompréhensions, les couardises, les effets des uns et des autres et, à chaque page, vous vous dites que cela vous est très familier. Eh oui, ces ressorts sont ceux de notre société depuis plus de trente ans maintenant, sur le même sujet! Pas concentrés sur un objet particulier, comme c'est le cas dans le livre, mais multiples, divers, éclatés.

Vous vous reconnaîtrez dans l'une de ces positions et puis dans une autre peut-être; et alors, vous vous demanderez si vous avez raison de penser comme vous le faites (si vous avez un minimum d'esprit d'auto-critique bien entendu, mais je n'en doute pas).

Bref, un bon livre, une belle tentative d'expliquer.
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Et si l'architecte désigné pour construire le mémorial du 11 septembre était musulman ? Voilà le point de départ, très intéressant, de ce roman. L'emballement médiatico-politique qui en découle est assez effrayant, la violence monte, on se sent complètement englué, prisonnier de cette situation, il n'y a pas de solution réellement satisfaisante. Aucun personnage n'est tout blanc ou tout noir, personne n'a raison ou tord. Et c'est ce qui met mal à l'aise, à la longue dans ce roman. On tourne les yeux de tous les côtés, pour trouver un peu d'espoir, mais il semble que rien ne pourra jamais s'apaiser. du coup, j'ai un peu eu l'impression de regarder les informations télévisées. Rien d'étonnant, puisque l'auteur est journaliste à l'origine. Intéressant et prenant pendant une bonne moitié, je l'ai cependant trouvé un peu long et trop sombre et réaliste pour moi. (août 2013)
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critiques presse (3)
Lexpress
03 décembre 2012
Dans ce roman ô combien sulfureux qui a suscité pas mal de débats outre-Atlantique, Amy Waldman sonde remarquablement les plaies du 11 Septembre, une crise spirituelle vertigineuse qui continue à attiser le feu des passions.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Liberation
02 juillet 2012
Amy Waldman […] met à profit littéraire les événements qui ont secoué la ville depuis dix ans, pour en tirer un remarquable portrait de l’Amérique post-11 Septembre.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
08 juin 2012
Malgré son réalisme brûlant, Un concours de circonstances n'est pas un simple reportage sur une nation traumatisée. C'est un vrai roman, avec des personnages secondaires qui ne jouent pas les figurants […].
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il n'y avait dans la vie presque jamais, voire jamais, de bonne décision. Une décision n'était jamais parfaite, il ne s'agissait que de prendre la meilleure selon les circonstances. Pour cela, il fallait envisager les conséquences de chaque choix en essayant de prévoir l'imprevisible.
[...]
Sous les deux colonnes, avec la mention "Imprévisible", il écrivit :
VIOLENCE
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Il remarqua que Khan buvait un café crème de la même couleur que sa peau, puis oublia cette comparaison de crainte qu'elle ne fut raciste.
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...il ne fallait pas être spectateur de la prière des autres.
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